Sermon de Mgr Lefebvre – Pentecôte – 18 mai 1986

Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,

Cette fête de la Pentecôte nous rap­pelle l’anniversaire de la fon­da­tion de l’Église. Quel anni­ver­saire ! Quelle date mémorable !

Tout ce qui avait pré­cé­dé la fête de la Pentecôte dans l’histoire reli­gieuse de l’humanité pré­pa­rait cette jour­née extra­or­di­naire de la des­cente du Saint-​Esprit sur ceux qui désor­mais devaient prê­cher l’Évangile, la bonne nou­velle. La bonne nou­velle de la venue de Dieu sur terre, de sa mort sur la Croix, de sa Résurrection, de son Ascension.

Et effet, en ce jour, entou­rant la Vierge Marie qui, elle n’avait pas besoin de la Pentecôte, elle était déjà rem­plie du Saint-​Esprit, et c’est même par elle que la grâce du Saint-​Esprit va être don­née à ceux qui l’entourent. Il n’y avait pas seule­ment les apôtres, il y avait aus­si les dis­ciples puisque les Actes des Apôtres disent qu’ils étaient envi­ron cent vingt.

Ainsi, par la Vierge Marie, l’Esprit Saint est des­cen­du sur tous ceux qui étaient pré­sents dans le Cénacle et ils ont été trans­for­més. Alors que peu de temps avant son Ascension, Notre Seigneur repro­chait encore aux apôtres d’être des incré­dules et sur le lieu même de l’Ascension, les apôtres demandent encore à Notre Seigneur : Mais quand restituerez-​vous le royaume d’Israël ? Ses apôtres étaient encore aveu­glés. Ils croyaient encore à la res­ti­tu­tion du royaume tem­po­rel d’Israël. Ils n’avaient pas com­pris que le Royaume de Notre Seigneur Jésus-​Christ était un royaume uni­ver­sel, éter­nel, spi­ri­tuel ; tem­po­rel certes, mais par l’Esprit Saint.

Et voi­ci que par la des­cente du Saint-​Esprit, leurs yeux s’ouvrent. Ils prennent contact avec Dieu, d’une manière mys­té­rieuse, mais d’une manière pro­fonde, d’une manière réelle.

Et je pense que pour essayer de connaître mieux la psy­cho­lo­gie de ceux qui étaient dans le Cénacle et qui se sont trou­vés ain­si trans­for­més par la des­cente du Saint-​Esprit en eux, on ne peut mieux faire que d’examiner et de pen­ser aux fruits du Saint-​Esprit. On juge l’arbre à ses fruits. On peut juger de l’Esprit Saint qu’ont reçu les dis­ciples et les apôtres par les fruits du Saint-Esprit.

Et quels sont les fruits du Saint-Esprit ?

Eh bien, saint Paul nous les énu­mère. Ils sont au nombre de douze, douze fruits du Saint-​Esprit. On peut les regrou­per en quelque sorte en trois groupes.

Le pre­mier, c’est la cha­ri­té, la joie, la paix. Charité, joie, paix, c’est déjà le Ciel. Qu’y aura-​t-​il d’autre au Ciel ? La cha­ri­té, la cha­ri­té qui nous uni­ra à Dieu pour l’éternité. La cha­ri­té qui pro­dui­ra dans nos cœurs, une joie inef­fable et qui pro­dui­ra éga­le­ment une paix qui ne fini­ra pas.

Ainsi les fruits que les dis­ciples ont éprou­vés au moment de la des­cente du Saint-​Esprit, sont déjà une par­ti­ci­pa­tion à l’éternité. Ils se sont trou­vés en quelque sorte sur­éle­vés par la grâce du Saint-​Esprit, par cette grâce sur­na­tu­relle, à une connais­sance de Dieu, à un contact avec Dieu, extra­or­di­naire, qu’ils n’avaient jamais éprou­vé jusqu’alors.

Ils se ren­dirent compte que Dieu était tout ; qu’ils avaient tout reçu de Dieu et que toute leur vie devait être orien­tée vers Dieu. Pour eux, ce contact avec Dieu, eut l’effet d’une dona­tion défi­ni­tive. Ils étaient défi­ni­ti­ve­ment acquis à Dieu, à l’éternité, à la Trinité Sainte, par la pré­sence du Saint-​Esprit en eux. Désormais plus rien, ne pou­vait les déta­cher de Dieu – rien. Et ce sera pré­ci­sé­ment l’expression des autres fruits du Saint-​Esprit, car ils ne sont pas encore au Ciel. Si déjà ils ont une impres­sion d’avoir appro­ché Dieu d’une manière mys­té­rieuse, d’une manière pro­fonde, d’une manière extra­or­di­naire, ils sont encore sur la terre.

Et alors quels seront les fruits du Saint-​Esprit dans cette vie ter­restre ? Dans ces contacts avec les évé­ne­ments quo­ti­diens, avec les dif­fi­cul­tés, les épreuves, les doutes, les hési­ta­tions, les angoisses ? Eh bien, saint Paul énu­mère alors : patience, béni­gni­té, bon­té, lon­ga­ni­mi­té. Voilà les fruits qui seront ceux, en défi­ni­tive de l’espérance, voyez-​vous. Les yeux fixés sur le Ciel, les yeux fixés désor­mais sur Dieu, sur le bon­heur éter­nel qu’ils attendent à pré­sent avec un espoir profond.

In te. Domine, spe­ra­vi, non confun­dar in æter­num (Ps 70,1).

En vous, mon Dieu, j’ai pla­cé mon espoir, et nous ne serons pas confon­dus. C’est bien ce qu’ils devaient se dire. Et alors, désor­mais, toutes les choses de la terre, leur appa­rais­saient sous un autre jour. Ils n’y étaient plus atta­chés. Et alors dans les dif­fi­cul­tés, dans les souf­frances, dans les angoisses, c’étaient ces dis­po­si­tions de patience, de dou­ceur, de longanimité.

Et n’est-ce pas ce que l’on ren­contre chez les vrais chré­tiens, chez les vrais catho­liques ? Ce visage de dou­ceur, de bon­té, de patience, de lon­ga­ni­mi­té, dans les épreuves, dans les dif­fi­cul­tés, dans les sou­cis quotidiens.

Et puis, ils n’étaient pas néces­sai­re­ment deve­nus des saints. Des ten­ta­tions les guet­taient encore. Tentation de l’orgueil humain, l’orgueil de l’intelligence, l’orgueil de la rai­son, qui se révolte contre la foi, contre cet aveu­gle­ment de la foi, contre cette obéis­sance que repré­sente la foi.

Obéir à la Révélation qui nous est don­née par Dieu. Notre esprit, notre intel­li­gence doit se sou­mettre. Nous ne com­pre­nons pas les mys­tères que le Bon Dieu nous révèle, mais nous devons cepen­dant accep­ter, adhé­rer à ces mys­tères de toute notre âme, de tout notre cœur. C’est une épreuve très dure pour notre intel­li­gence, pour notre rai­son, une épreuve d’humilité.

Et puis il y a l’orgueil de la chair. Cette chair qui veut tou­jours se révol­ter contre l’esprit, qui veut satis­faire ses dési­rs, ses dési­rs désor­don­nés, sa volup­té, son intem­pé­rance. Alors quels seront les fruits de l’Esprit Saint ? Devant cet orgueil, devant cette révolte qui couve tou­jours dans nos âmes, qui couve tou­jours en nous ; eh bien ce seront jus­te­ment la foi, la modestie.

Je dirai – voyez – que la foi et la modes­tie s’unissent par­fai­te­ment. Modestie dans la rai­son, humi­li­té de notre rai­son devant la foi. Modestie, modes­tie de nos intel­li­gences ; nous sommes de petites intel­li­gences ; nous sommes au bas de l’échelle des esprits.

Et si les anges sont sou­mis à l’intelligence de Dieu et à la Vérité que Dieu leur enseigne, com­ment nous, pauvres humains que nous sommes, nous ne serions pas sou­mis, nous ne serions pas modestes devant Dieu qui nous révèle ses grandes véri­tés, ses grands mys­tères : mys­tère de la Trinité, mys­tère de l’Incarnation, de la Rédemption. Mystères d’ailleurs dans la nature, mys­tère de la Création. Nous sommes entou­rés de mystères.

Eh bien, l’esprit doit se sou­mettre à la volon­té de Dieu, à la Vérité de Dieu. Voilà le fruit du SaintEsprit en nous : la foi, la modestie.

Et puis la conti­nence et la chas­te­té ; conti­nence et chas­te­té fruits du Saint-​Esprit, pour modé­rer ces dési­rs désor­don­nés de la chair qui veut se révol­ter contre l’esprit.

Voyez comme saint Paul décri­vant les fruits de l’Esprit, nous donne une image admi­rable de ce que sont deve­nus en quelques ins­tants ces dis­ciples de Notre Seigneur, ces apôtres.

Ils sont deve­nus par l’effet de la des­cente du Saint-​Esprit en eux, rem­plis des fruits du Saint-​Esprit. Et alors, le résul­tat pour eux ce fut : par­ler. Et cœpe­runt loqui (Ac 2,4) : Ils ont com­men­cé à par­ler. Et par­ler de qui, de quoi ? Mais leur cœur était rem­pli de Dieu. Ils avaient en quelque sorte tou­ché Dieu. Ils avaient presque fait une expé­rience divine, de la connais­sance de Dieu. Cette science de la cha­ri­té dont parle saint Paul :

Scientiæ cla­ri­ta­tis Christi ; ad illu­mi­na­tio­nem scien­tiæ, cla­ri­ta­tis Dei (2 Co 4,6). Cette expé­rience les avait sou­le­vés. Tout le reste dis­pa­rais­sait – encore une fois – pour eux, devant Dieu. Ils ont prê­ché Dieu, ils ont par­lé de Dieu ; ils ont chan­té Dieu : cantantes, lau­dantes. Ils n’ont pas pu faire autre­ment que de chan­ter la gloire du Bon Dieu et les gran­deurs de Dieu et de prê­cher Notre Seigneur JésusChrist, de prê­cher l’Évangile.

Voilà ce que nous enseigne l’Évangile. Voilà ce que fut la Pentecôte. Et ce furent nos pères dans la foi et ce sont eux qui nous ont ensei­gné de rece­voir aus­si l’Esprit Saint. Ce sont eux qui ont été char­gés de nous com­mu­ni­quer l’Esprit Saint, par­ti­cu­liè­re­ment par la grâce du baptême.

Nous n’avons pas suf­fi­sam­ment confiance – je dirai – je pense dans la grâce de notre bap­tême. Notre bap­tême a été notre Pentecôte. Ce n’est pas autre chose. Souvenez-​vous, dans les Actes des Apôtres, il est bien dit que les dis­ciples de Notre Seigneur étaient bap­ti­sés du bap­tême de l’Esprit.

Baptême de l’eau, mais bap­tême de l’Esprit qui était plus que le bap­tême de l’eau, il était aus­si le bap­tême de l’Esprit. Et l’Esprit Saint, sou­vent, à l’occasion, des bap­têmes qui étaient don­nés par les apôtres, des­cen­dait visi­ble­ment sur ceux qui avaient reçu le bap­tême, mani­fes­tant ain­si la pré­sence du Saint-​Esprit, des­cen­dant dans ces cœurs, ces cœurs pré­pa­rés pour Le recevoir.

Eh bien, nous aus­si, nous avons été asso­ciés en quelque sorte, à ceux qui se sont trou­vés dans le Cénacle, par notre bap­tême, par la confir­ma­tion, confir­ma­tion qui n’est que le com­plé­ment de l’effusion du Saint-​Esprit que nous avons reçu au baptême.

Alors, nous avons vrai­ment reçu l’Esprit Saint. Est-​ce que nous en avons reçu les fruits ? Examinonsnous. Est-​ce que nous avons conscience d’avoir reçu les fruits du Saint-​Esprit ? Est-​ce que nous avons conscience vrai­ment d’être près de Dieu, d’avoir Dieu en nous, de connaître Dieu, de mesu­rer la cha­ri­té de Dieu ? Rappelons-​nous la magni­fique Épître de saint Paul que nous lisons si sou­vent à l’occasion de la fête du Sacré-​Cœur. L’Épître aux Éphésiens, dans laquelle saint Paul décrit la hau­teur, la pro­fon­deur, l’immensité de la cha­ri­té de Dieu. Est-​ce que nous avons conscience de cette cha­ri­té de Dieu envers nous ? Est-​ce que nous vivons vrai­ment près de Dieu ?

Et par consé­quent, est-​ce que nous par­ta­geons la paix et la joie de Dieu, dès ici-​bas, par la pré­sence du Saint-​Esprit en nous, par l’effusion du Saint-​Esprit en nous ?

Est-​ce que nous par­ti­ci­pons aus­si à tous ces fruits qui nous sont don­nés pour mar­cher vers notre éter­ni­té, au milieu de toutes les dif­fi­cul­tés de ce monde, au milieu de toutes les ten­ta­tions de ce monde cor­rom­pu, de tous les obs­tacles qui se pré­sentent à notre vie chré­tienne, à tous les attraits du péché ? Est-​ce que nous vivons vrai­ment de ces fruits du Saint-​Esprit qui sont la patience, la bon­té, la dou­ceur, la magna­ni­mi­té, la lon­ga­ni­mi­té ? Combien est-​il bon de se rap­pe­ler ces choses. Tous les jours, peut-​être, nous avons à exer­cer ces ver­tus. Ou alors nous nous révol­tons devant les évé­ne­ments qui nous entourent. Nous nous oppo­sons à la volon­té du Bon Dieu.

Nous souf­frons, comme nous souf­frons aujourd’hui dans l’Église et par l’Église. Est-​ce que nous sommes dans ces dis­po­si­tions de patience, de dou­ceur, de man­sué­tude, vis-​à-​vis des épreuves que le Bon Dieu per­met que nous ayons, même par nos frères.

Et puis, est-​ce que nous réa­li­sons vrai­ment dans notre vie, cette humi­li­té de l’intelligence : Redigentes omnem intel­lec­tum in obse­quium Christi (2 Co 10,5). Voilà la devise que nous donne saint Paul : Ramener tous les esprits à l’obéissance à Notre Seigneur Jésus-​Christ : In obse­quium Christi.

Ces intel­li­gences qui vou­draient se révol­ter ; cette Raison qui s’est fait ado­rer au moment de la Révolution fran­çaise, ado­rer la rai­son humaine, contre la volon­té de Dieu, contre la foi qui demande à cette rai­son de se plier et d’obéir et d’accepter la Révélation et toutes ses consé­quences et les com­man­de­ments de Dieu. L’homme se dresse dans son orgueil et il adore sa raison.

Est-​ce que nous, nous fai­sons aus­si tout ce que nous pou­vons pour que les fruits du Saint-​Esprit nous aident à modé­rer les dési­rs de notre chair, qui elle aus­si veut se révol­ter, qui elle aus­si vou­drait bien ne pas obéir aux com­man­de­ments de Dieu ; est-​ce que vrai­ment les dons du Saint-​Esprit agissent en nous pour vivre de la ver­tu de la tempérance ?

Demandons aujourd’hui spé­cia­le­ment tous ces fruits à l’Esprit Saint, afin que nous vivions vrai­ment en catho­liques, en catholiques.

Est-​ce qu’il y a eu une autre Pentecôte, dans une autre reli­gion ? Je vous le demande !

Est-​ce que l’on a jamais enten­du dire que l’Esprit Saint était des­cen­du dans une autre reli­gion que la reli­gion catho­lique ? Non ! Parce qu’il n’y a pas d’autres reli­gions. Il n’y a qu’une reli­gion : celle de Dieu. Il n’y a pas deux reli­gions, il n’y en a qu’une. Celle que Dieu a fon­dée ; celle que Dieu nous demande d’avoir : la sienne, la reli­gion de Dieu, la reli­gion divine.

Mais cette reli­gion divine, c’est la reli­gion de la Pentecôte. C’est celle de l’Esprit Saint ; c’est celle de l’Esprit qui nous est don­né par le bap­tême et par les sacre­ments et qui rénove com­plè­te­ment nos âmes, qui res­sus­cite nos âmes et les met en contact avec Lui pour l’éternité. Il n’y a pas d’autre reli­gion. C’est pour­quoi devant cet esprit que nous consta­tons depuis le concile Vatican II, nous sommes obli­gé de nous poser la ques­tion. Est-​ce que cet esprit (nou­veau) est vrai­ment conforme à l’Esprit de la Pentecôte ? Est-​ce que les fruits du Saint-​Esprit se recon­naissent dans cet esprit qui est issu de Vatican II ?

Eh bien je pense que mal­heu­reu­se­ment nous sommes obli­gé de consta­ter que non. L’esprit de Dieu n’est pas là. Il n’y a pas de nou­velle Pentecôte. On vou­drait nous faire croire qu’il y a une nou­velle Pentecôte, qu’il y a une deuxième nais­sance de l’Église.

Il y a eu la nais­sance de l’Église à la Pentecôte, au temps des apôtres et puis il y aurait main­te­nant avec Vatican II une deuxième nais­sance de l’Église, une nou­velle Pentecôte.

Il n’y a pas deux Pentecôtes. Il n’y a qu’une Pentecôte, à laquelle nous devons être fidèles, jusqu’à la fin des temps, à laquelle devront être unis tous ceux qui seront bap­ti­sés, tous ceux qui rece­vront les sacre­ments, tous ceux qui seront confir­més, tous ceux qui rece­vront les grâces de Notre Seigneur Jésus-​Christ, seront unis à cet Esprit qui est des­cen­du à la Pentecôte sur les apôtres. C’est le même Esprit, la même fidé­li­té, avec les mêmes fruits du Saint-Esprit.

Et c’est pour­quoi je dirai que l’on peut faire le dis­cer­ne­ment des esprits par les fruits du SaintEsprit. Dans la mesure où l’on constate les fruits du Saint-​Esprit dans une famille, dans une socié­té, dans une per­sonne, on peut dire cette per­sonne est vrai­ment le fruit de la Pentecôte, du Saint-​Esprit et elle a vrai­ment le Saint-​Esprit en elle, tel que les apôtres L’ont reçu.

Si au contraire, nous ne trou­vons pas ces fruits du Saint-​Esprit, mais le contraire des fruits du Saint-​Esprit, alors nous ne pou­vons pas croire qu’il s’agisse vrai­ment du même esprit, de l’Esprit de la Pentecôte.

Regardez, jetez un tout petit regard sur les der­niers fruits du Saint-​Esprit. Je vous ai dit que les der­niers fruits du Saint-​Esprit, tels qu’ils sont don­nés par saint Paul – ce n’est pas moi qui les enseigne, c’est saint Paul lui-​même – : la foi : fides, modes­tia, conti­nen­tia, cas­ti­tas : la foi, la modes­tie, la conti­nence, la chasteté.

Dites-​moi si depuis le concile Vatican II, ces fruits du Saint-​Esprit sont plus abon­dants dans l’Église qu’auparavant ?

La foi. Nous consta­tons nous-​mêmes que la foi disparaît.

La modes­tie. Nous consta­tons au contraire l’orgueil des hommes plus fort que jamais ; l’intelligence des hommes qui se dresse plus que jamais contre Dieu, avec ces « Droits de l’homme », cette révolte de l’homme contre la loi de Dieu. Dites-​moi si la conti­nence, si la chas­te­té est mieux appli­quée, est mieux éten­due depuis le concile Vatican II et vous aurez répon­du par vous-mêmes .

Ceci est très grave et très important.

Nous vou­lons gar­der l’Esprit de Dieu. Nous vou­lons gar­der l’Esprit de la Pentecôte. Nous ne vou­lons pas tra­hir l’Esprit de la Pentecôte que les saints Apôtres ont reçu. Nous vou­lons le gar­der tel que nous l’avons reçu au baptême…

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.