Dimanche 12 juin 2011 : M. l’abbé de Cacqueray s’adresse aux enfants

Avertissement : le style par­lé de cette allo­cu­tion a été conservé

Chers enfants,

Je pense que vous êtes tous repus et au repos pour écou­ter l’his­toire que je vou­drais vous racon­ter. C’est une his­toire qui m’a été racon­tée par Mgr Fellay et qui est une his­toire qui s’est pas­sée il y a deux ans.

C’est l’his­toire d’un prêtre qui n’é­tait pas un prêtre de la Fraternité mais qui était un prêtre qui se trou­vait en Asie du Sud-​Est, c’est-​à-​dire très très loin d’i­ci, et ce prêtre ne connais­sait pas encore la Messe tra­di­tion­nelle à laquelle vous assis­tez. Et ce prêtre, un jour, a eu l’oc­ca­sion de ren­con­trer d’autres prêtres qui célé­braient la Messe tra­di­tion­nelle et qui l’ont aidé à réflé­chir. Evidemment, ce prêtre a pris la déci­sion de rejoindre la Fraternité, ce qu’au­jourd’­hui il a fait et lui qui ne célé­brait que la messe nou­velle, main­te­nant, il a pris la Messe traditionnelle.

Eh bien, c’est déjà une rai­son de beau­coup se réjouir parce que cela fait un prêtre de plus qui célèbre la bonne Messe.

Mais si je vous raconte cette his­toire, c’est parce que ce prêtre, au moment où il hési­tait – à savoir ce qu’il devait faire -, ce prêtre s’est dit : « j’ai­me­rais bien aller deman­der à ma sœur qui est une reli­gieuse car­mé­lite en Chine ce qu’elle en pense ». Evidemment, ce n’est pas facile d’al­ler en Chine parce que la Chine est un pays qui n’aime pas les prêtres et pour aller en Chine, il a dû enle­ver sa sou­tane, pour qu’on ne puisse pas le recon­naître comme prêtre, il s’est mis en civil et il s’est intro­duit en Chine pour aller jus­qu’à ce Carmel, à ce couvent où se trou­vait sa sœur reli­gieuse et il est allé dire à sa sœur – qui était per­due en Chine dans ce couvent : « Qu’est-​ce que tu en penses ? Je vou­drais deve­nir prêtre (*) et célé­brer la Messe tra­di­tion­nelle avec la Fraternité Saint-​Pie‑X, mais je ne sais pas si je fais bien de le faire… » et à ce moment-​là, sa sœur lui a dit : « Mais tu aurais dû le faire depuis long­temps parce que c’est cette vraie Messe qui est un tré­sor et ce serait tel­le­ment beau si tu pou­vais la célé­brer à ton tour ».

Alors, dans la parole de sa sœur car­mé­lite, il a vu vrai­ment une grande confir­ma­tion de ce qu’il devait faire et effec­ti­ve­ment il nous a rejoints ; et donc il est arri­vé dans l’une de nos mai­sons qui se trouve, cette fois-​ci encore, très loin, en Amérique du Sud où il se trouve tou­jours actuel­le­ment. Et quelques temps après, voi­là ce qui s’est passé :

Il a su, par l’in­ter­mé­diaire de membres de sa famille que la police chi­noise était venue dans le Carmel où se trou­vait sa sœur et, sans aucun pro­cès, la police chi­noise a tué toutes les reli­gieuses qui étaient car­mé­lites, dont sa sœur, sans aucune demande préa­lable, une exé­cu­tion som­maire, à la mitraillette, de toutes ces religieuses.

Et ce que je vous raconte ne s’est pas pas­sé il y a mille cinq cents annéess, ne s’est pas pas­sé il y a un siècle, mais s’est pas­sé il y a deux ans. Vous étiez déjà, pour la plu­part d’entre vous, déjà vivants, et donc toutes ces reli­gieuses sont mortes mar­tyres. Les jour­naux n’en ont pas par­lé, les radios n’en ont pas par­lé, la télé­vi­sion n’en a pas par­lé. On a cher­ché à cacher ce qui s’é­tait pas­sé et nous, nous avons cette infor­ma­tion qui nous est direc­te­ment don­née par ce prêtre qui venait de voir sa sœur peu aupa­ra­vant, sa sœur qui lui avait dit de rejoindre jus­te­ment la Messe tra­di­tion­nelle et tout ce que nous pou­vons entre­prendre pour res­ter fidèles à la foi.

Eh bien, chers enfants, de cette his­toire vraie que je viens de vous racon­ter, il faut que nous tirions des leçons. C’est qu’au­jourd’­hui encore il y a des per­sé­cu­tions, c’est-​à-​dire des chré­tiens qui, parce qu’ils sont chré­tiens, parce qu’ils sont catho­liques, sont mis en pri­son ou bien peuvent même être tués parce qu’ils aiment Notre-​Seigneur Jésus-​Christ. Et nous devons nous dire nous autres :

« Est-​ce que nous sommes capables, si un jour le Bon Dieu nous le demande, est-​ce que nous sommes capables d’al­ler jus­qu’au bout, par amour pour Notre-​Seigneur Jésus-​Christ et même jus­qu’à mou­rir et à ver­ser notre sang pour Lui comme Il a ver­sé Son Sang pour nous ? Est-​ce que nous y serions prêts – et je pense que vous pour­riez tous répondre oui dans votre cœur – et com­ment, une fois qu’on a répon­du oui, aller jus­qu’au bout de ce que le Bon Dieu nous deman­de­ra ».

Eh bien, il n’y a qu’un grand moyen, c’est la com­mu­nion. Celui qui, dans sa com­mu­nion, à chaque fois qu’il a la chance de com­mu­nier, à chaque fois qu’il a la grâce de com­mu­nier, donne vrai­ment tout son cœur à Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, dit à Notre-​Seigneur qu’il veut L’imiter, eh bien Notre-​Seigneur lui don­ne­ra toutes les forces, peut-​être pour mou­rir mar­tyr si un jour il le fal­lait et en tout cas, pour accom­plir tous les jours son devoir d’é­tat, et cet après-​midi, pour faire une bonne jour­née de pèle­ri­nage, une bonne après-​midi de pèle­ri­nage sans avoir trop peur des ampoules, de la fatigue et en cher­chant à prier le mieux pos­sible pour deve­nir des saints, et éga­le­ment en pen­sant à tous les catho­liques, à tous les prêtres, reli­gieux, reli­gieuses, et catho­liques qui sont empri­son­nés dans des pri­sons à tra­vers le monde parce que jus­te­ment ils croient et qu’ils aiment Notre-​Seigneur Jésus-Christ.

Voilà, chers enfants, ne les oubliez pas tous ces grands témoins de la foi qui aiment Notre-​Seigneur Jésus-​Christ et qui peut-​être devront ver­ser leur sang pour Lui.

N’oubliez pas de bien prier pour eux.

Abbé Régis de Cacqueray

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.