Mgr Fellay le 6 janvier à St-​Nicolas : on ne comprend pas pourquoi nous sommes CONTRE la liberté religieuse

on ne comprend pas pourquoi nous sommes CONTRE la liberté religieuse

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Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-​Esprit, ain­si soit-il.

Messieurs les abbés, mes bien chers Frères,

En ce dimanche, il nous est don­né de célé­brer la très grande fête de l’Epiphanie. Une fête à laquelle l’Eglise a tou­jours vou­lu don­ner la plus haute impor­tance. Cette fête est plus ancienne que Noël. Et jus­qu’en 1962, jus­qu’à Jean XXIII, on lui don­nait plus d’im­por­tance que Noël. Tout juste à un degré au-​dessous des fêtes de Pâques et de la Pentecôte qui sont les plus grandes solen­ni­tés, les plus grandes fêtes de l’Eglise. Et pourquoi ?

Epiphanie veut dire mani­fes­ta­tion, et l’Eglise a tou­jours vou­lu ras­sem­bler en ce jour divers évé­ne­ments de la vie de Notre-​Seigneur qui, en ce début de sa vie, mani­festent aux hommes sa divi­ni­té. Et c’est ain­si que même si on l’ap­pelle la Fête des Rois Mages – et c’est l’é­vé­ne­ment qui est rela­té dans l’Evangile d’au­jourd’­hui, et c’est le plus impor­tant de cette fête – l’Eglise y rajoute deux autres mani­fes­ta­tions de la divi­ni­té de Notre-​Seigneur. Celle que l’on trouve au Baptême de Notre-​Seigneur, avec l’in­ter­ven­tion du Père du Ciel, cette voix qui résonne, et l’ap­pa­ri­tion du Saint-​Esprit au-​dessus de Notre-​Seigneur. Et en plus aus­si, le pre­mier miracle de Notre-​Seigneur, le miracle de Cana. Il y a donc une col­lec­tion d’é­vé­ne­ments, et aus­si de leçons à tirer de cette fête. Evidemment, on ne peut pas tout dire en un ser­mon. Nous nous limi­te­rons aujourd’­hui à un point lié à cette fête appe­lée la fête des Rois Mages.

Pourquoi l’Eglise veut-​elle don­ner tant d’im­por­tance à cette fête des Rois Mages ? Parce que c’est ce qu’Elle nous dit aujourd’­hui : « Aujourd’hui, le Christ est appa­ru ». Autrement dit, Il s’est mani­fes­té non pas seule­ment à un petit groupe, le groupe des ber­gers comme au moment de Sa nais­sance, mais aujourd’­hui, avec l’ar­ri­vée des Rois Mages, on y voit la mani­fes­ta­tion de Notre-​Seigneur, de Sa divi­ni­té, au monde entier, à ce monde consi­dé­ré au temps des Juifs comme le monde des païens. Il faut se rap­pe­ler que le Messie est pro­mis au peuple élu. Il est annon­cé comme, on peut dire, leur Sauveur. Et une des pre­mières choses que va faire le bon Dieu, que va faire Notre-​Seigneur, c’est de dire, de se mani­fes­ter par les évé­ne­ments, par l’ap­pa­ri­tion de cette étoile dans le fir­ma­ment, qu’en fait ce salut ou ce Messie qui vient appor­ter le salut, ne vient pas l’ap­por­ter qu’au peuple juif, mais bel et bien à toutes les nations. C’est là le plus pro­fond de la joie de l’Eglise aujourd’­hui. Notre-​Seigneur, le Messie, est Dieu fait homme qui vient pour sau­ver tous les hommes. Tous les hommes sont appe­lés au salut. Personne n’est lais­sé de reste. A chaque homme à qui Dieu donne l’exis­tence, est offerte cette invi­ta­tion du salut, salut méri­té par Notre-​Seigneur dans Son Humanité, dans Sa Passion et Sa Mort.

Et ce qui est inté­res­sant – et c’est le point sur lequel je vou­drais insis­ter aujourd’­hui – c’est le fait que ceux qui viennent Le recon­naître aujourd’­hui, ce sont des Rois. La recon­nais­sance, non seule­ment des nations, mais de cer­tains de ses chefs, des repré­sen­tants de ces peuples, les Rois Mages qui arrivent à Notre-​Seigneur aujourd’­hui. Et leur ques­tion, lorsque l’é­toile dis­pa­raît, ques­tion à Jérusalem, ques­tion à Hérode, le roi de l’é­poque : « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ? ». Et voyez-​vous, cette ques­tion que j’ai­me­rais sou­li­gner et rap­pe­ler, c’est une ques­tion qui, dès le début, fait cou­ler pas seule­ment de l’encre, mais aus­si du sang. Et ce rap­port entre l’ordre tem­po­rel et l’ordre spi­ri­tuel par rap­port à la Royauté de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ. On le constate, dès le début, Notre-​Seigneur est Dieu. Il S’est fait homme. Le fait de deve­nir homme n’a enle­vé aucun de Ses pou­voirs au Verbe de Dieu. Et au contraire, jusque dans Son Humanité, Il va par­ti­ci­per à Ses pou­voirs divins. Il est Dieu, Il est Roi. « Tout pou­voir M’a été don­né au Ciel et sur la terre ». Tout pou­voir, sans aucune exclu­sion. Seulement, Il a bel et bien tous les pou­voirs, Il est bel et bien le Roi des Rois, mais Il ne réclame pas la royau­té tem­po­relle. Et c’est ce que, on le voit à tra­vers tous les siècles, les hommes au pou­voir, jaloux de ce pou­voir tem­po­rel, ont trop sou­vent vu et voient en Notre-​Seigneur et en l’Eglise, un rival, une rivale. C’est une his­toire qui tra­verse tous les temps. On y voit aus­si le pro­blème de ce qu’on appelle aujourd’­hui la liber­té reli­gieuse. Il faut donc bien le com­prendre. Tout d’a­bord, en main­te­nant qu’ef­fec­ti­ve­ment, Dieu fait Homme ne perd rien de Ses pou­voirs ; mais que, comme Il a l’ha­bi­tude de le faire en tant que Dieu, Il délègue Ses pou­voirs. Il ne les ravit pas. C’est ce que dit l’Hymne aujourd’­hui : « Il ne ravit pas les royau­tés ter­restres, Celui qui donne les royau­tés célestes ». Au contraire, Il les confie au maître du siècle, au roi, au pré­sident, peu importe. Et ils en ren­dront compte. Il est Dieu, Il est Roi. Roi du Ciel et Roi de la Terre. Seulement, lorsque Pilate lui dit : « Es-​tu Roi ? », Notre-​Seigneur aura le soin de lui dire : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si j’é­tais un roi comme les autres, si j’é­tais un roi sim­ple­ment tem­po­rel, j’au­rais mon armée. Elle serait là pour me défendre. » Or, ceux qui Le défendent, ce sont les Anges, qui à ce moment-​là semblent bien lais­ser faire ! « Mais en même temps, tu n’au­rais aucun pou­voir sur Moi s’il ne t’a­vait été donné ».

Il est bel et bien Roi, et c’est à cause de cette Royauté qu’Il sera cru­ci­fié, c’est la rai­son don­née par les Romains, par Pilate. Il s’est fait Dieu, Il doit mou­rir. C’est la rai­son don­née par Pilate, on la retrouve sur la Croix : « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ». C’est parce qu’Il S’est fait Roi. Et cette his­toire com­mence aujourd’­hui, à l’Epiphanie. Hérode, jaloux de ce nou­veau roi qui arrive, ne trou­ve­ra pas d’autre moyen que de mas­sa­crer les inno­cents. Voyez-​vous, on voit cela à tra­vers toute l’his­toire, tout le temps et constam­ment, le pou­voir tem­po­rel aura beau­coup de peine à sup­por­ter un autre pou­voir, disons paral­lèle, ce pou­voir spi­ri­tuel, ce pou­voir de l’Eglise. Et à tra­vers toute l’Histoire de l’Eglise, il y aura constam­ment des riva­li­tés, des pro­blèmes, pro­blème par exemple des inves­ti­tures, où c’est l’Etat qui veut se mêler de la nomi­na­tion des Princes de l’Eglise, des évêques qu’il veut impo­ser, on le voit bien. L’Etat tem­po­rel a peur de ce pou­voir spi­ri­tuel. Et encore aujourd’­hui, vous avez des pays comme la Chine qui souffrent direc­te­ment de ce pro­blème. Le pro­blème des hommes qui ne sont pas capables de com­prendre que, d’une part – bien qu’il faille clai­re­ment dis­tin­guer deux socié­tés que l’on appelle par­faites : on appelle par­faite une socié­té qui pos­sède tous les moyens pour acqué­rir sa fin -, il y a une socié­té par­faite que l’on appelle l’Eglise, qui est une socié­té spi­ri­tuelle et sur­na­tu­relle, qui pos­sède tous les moyens pour atteindre sa fin qui est le salut. Sauver les âmes, les moyens de cette Eglise, toute son orga­ni­sa­tion est pour sau­ver les âmes. Son pre­mier sou­ci n’est pas le tem­po­rel, elle est de mener les hommes à leur fin, ce pour quoi ils ont été créés, le Ciel, mais Elle s’oc­cupe des hommes qui vivent sur terre. Et les hommes sur terre ne sont pas sim­ple­ment des indi­vi­dus, ils viennent tous d’une famille, de cette famille orga­ni­sée qu’on appelle ensuite l’Etat. La socié­té humaine est orga­ni­sée ; cette socié­té humaine est aus­si une socié­té par­faite. L’Etat est orga­ni­sé, pos­sède les moyens qui lui sont néces­saires et suf­fi­sants pour pour­suivre son but, qui est un but tem­po­rel, l’or­ga­ni­sa­tion, le bien com­mun, le bien-​être des hommes ici, sur terre. Et dès que l’on dit tout cela, dès que l’on constate que ce sont les mêmes per­sonnes qui appar­tiennent aux deux socié­tés, on voit très bien qu’il y a un ordre, et que le régime nor­mal entre ces deux socié­tés par­faites doit être un régime har­mo­nieux, donc un régime d’en­tente et aus­si, néces­sai­re­ment, en regar­dant la fin de l’homme, subor­don­né, sans que l’Eglise ne se mêle des affaires tem­po­relles, elle aura son mot à dire sur les grandes lignes de la vie des hommes, qu’on appelle les Commandements. Elle ne se mêle­ra pas des affaires pré­cises, dis­tinctes, qui concernent l’Etat évi­dem­ment, mais si celui-​ci pré­tend vou­loir enfreindre les lois de la nature humaine, même celles-​là, et en plus les lois de Dieu, l’Eglise devra inter­ve­nir même si cela crée des conflits.

Ce à quoi on assiste aujourd’­hui, depuis la Révolution, depuis plus de deux cents ans, cette situa­tion conflic­tuelle est plus aigüe. Pourquoi ? Parce que tout d’un coup la socié­té tem­po­relle a vou­lu se déga­ger de la dépen­dance de Dieu. Il a pré­ten­du vou­loir et pou­voir orga­ni­ser le monde sans Dieu. Et ça, c’est garan­ti, c’est pré­pa­rer l’en­fer sur la terre. Et c’est un peu toute notre his­toire, l’his­toire de ces siècles dans les­quels nous sommes, que cette rébel­lion des hommes contre Dieu, et presque auto­ma­ti­que­ment contre l’Eglise qui contri­bue à une fal­si­fi­ca­tion des rap­ports qui sont nor­maux et justes. Et c’est ce qu’on trouve dans la liber­té reli­gieuse. Une ques­tion pas­sa­ble­ment com­pli­quée aujourd’­hui parce qu’on mélange tout. On com­prend que l’Eglise essaye de dire à l’Etat : « Vous n’a­vez pas le droit de vous mêler des ques­tions qui ne vous regardent pas. La ques­tion de la reli­gion en tant que telle, ce n’est pas une ques­tion tem­po­relle. » On com­prend qu’il y ait une inter­ven­tion de l’Eglise pour dire : « Respectez ce domaine de la reli­gion. » Seulement après, avec le « concile », on est allé trop loin, on n’a plus fait la dis­tinc­tion entre la vraie et les fausses reli­gions, on n’a plus fait la dis­tinc­tion qu’on fai­sait autre­fois, entre régime de tolé­rance, et on a fait un droit qui n’existe pas. Finalement, on avale, on invente comme une espèce de droit à l’er­reur. C’est tout récent, on dit main­te­nant que tout homme a le droit de choi­sir sa reli­gion. Ça vient du Vatican. Mais non, tout homme a le droit de choi­sir LA VRAIE reli­gion. Tout homme a le droit de se conver­tir à la vraie reli­gion. Et per­sonne n’a le droit d’empêcher cela. Ça, c’est un vrai droit qui découle du devoir de tout homme de ser­vir Dieu. C’est la pre­mière ques­tion du caté­chisme : Pourquoi suis-​je venu sur la terre ? Pourquoi existons-​nous ? Pour ser­vir Dieu, pour L’honorer, pour Le glo­ri­fier. Tout est dit. Simplement, qu’on se rap­pelle les devoirs envers Dieu qui ensuite vont engen­drer des droits, des droits réels des per­sonnes humaines pour accom­plir ces devoirs.

Aujourd’hui, on mélange tout. Et sou­vent, on ne com­prend pas pour­quoi nous sommes, comme on dit, CONTRE la liber­té reli­gieuse. Qu’on le com­prenne bien. Nous sommes pour la vraie liber­té reli­gieuse, c’est-​à-​dire pour la liber­té de la vraie reli­gion. Et nous sommes aus­si pour ce qu’on appelle la tolé­rance. Il y a des signes concrets, humains qui obligent l’Etat quand on se trouve dans une situa­tion de mélange de reli­gions, de faire régner une sorte de paix humaine entre toutes ces reli­gions. C’est tout à fait nor­mal, tout à fait com­pré­hen­sible. Et nous ne sommes abso­lu­ment pas contre ces choses-​là. Par contre, très cer­tai­ne­ment, nous sommes contre la pré­ten­tion de vou­loir oublier le bon Dieu, de vou­loir éta­blir un droit qui serait presque un droit impres­crip­tible, de toute créa­ture à choi­sir autre chose que le bon Dieu. Ça n’a pas de sens. C’est comme vou­loir dire : la voi­ture, elle a le droit de rater le virage et de ren­trer dans un arbre. Bien sûr que la voi­ture peut rater le virage. On peut dire que c’est une des par­ti­cu­la­ri­tés de la voi­ture d’a­voir cette liber­té de sor­tir de la route. Mais ça passe à la per­fec­tion de la liber­té de la voi­ture. La liber­té de la voi­ture s’exerce tant qu’elle reste sur la route. Eh bien ici, la liber­té humaine s’exerce et trouve sa per­fec­tion tant qu’elle reste sur la route des Commandements du bon Dieu. Elle peut sor­tir de la route, mais ça n’est pas un droit. Imaginez que l’Etat vous dise main­te­nant : la voi­ture a le droit de sor­tir de la route ! Cette sacro-​sainte liber­té de la voi­ture… Mais sor­tir de la route, ça démo­lit la voi­ture, et ça démo­lit la liber­té de la voi­ture. Il n’y a plus rien après. De même que l’homme qui sort des che­mins du bon Dieu, des che­mins des Commandements, il peut le faire, et avec cela, il se détruit. Il fait ce qu’on appelle un péché mor­tel. Il meurt à la vie de la grâce, il rate ce pour quoi il a été créé qui est le Ciel. C’est pour cela qu’on dit que ça ne peut pas être un droit. Mais voyez quelle confu­sion règne aujourd’hui.

Profitons de cette fête pour rap­pe­ler ces grands prin­cipes, pour saluer le Roi des Rois. Il serait aus­si très inté­res­sant, mais je veux faire un peu court… de poser la ques­tion : Pourquoi Notre-​Seigneur – qui est mani­fes­te­ment le Seigneur, le Sauveur, et c’est pour cela qu’Il vient sur la terre -, pour­quoi n’a-​t-​Il pas dédai­gné d’être recon­nu comme Roi ? Pourquoi saint Paul – et saint Paul c’est l’Ecriture Sainte, donc c’est le bon Dieu -, nous dit : Il faut qu’Il règne ? Pourquoi ? Ça doit avoir un sens et cela ne nie en rien tout ce que je viens de vous dire sur la dis­tinc­tion des ordres natu­rels, sur­na­tu­rels, l’ordre tem­po­rel, l’ordre de la grâce, du salut ; il est mani­feste que cette pré­ro­ga­tive de Notre-​Seigneur qui est celui de la Royauté, Il la veut pour opé­rer plus effi­ca­ce­ment le salut, car au moment où la socié­té tem­po­relle se sou­met aux dis­po­si­tions qui sont supé­rieures, qui regardent le salut, et donc res­pecte les Commandements de Dieu, cette socié­té tem­po­relle aura effec­ti­ve­ment une influence, très cer­tai­ne­ment et dans beau­coup de cas, déter­mi­nante sur le salut des âmes. En fai­sant des bonnes lois, en empê­chant le mal, en empê­chant le péché public, il pous­se­ra les âmes, il inci­te­ra à faire leur salut. Et c’est ain­si que l’on voit la socié­té chré­tienne et le bien­fait de la socié­té chré­tienne, même tem­po­relle. C’est pour cela que nous insis­tons tel­le­ment sur cette néces­si­té de cette har­mo­nie entre la socié­té de la terre et la socié­té du Ciel qui est l’Eglise. Et l’on voit bien, on le trouve devant les yeux, ce que l’Eglise a tou­jours appe­lé les enne­mis du genre humain, qui veulent tout démo­lir par leurs lois, même contre nature… Réellement, d’une part ils font un enfer sur la terre, et d’autre part ils conduisent les âmes tout droit en enfer pour l’é­ter­ni­té. Ils en répon­dront devant Dieu. Tous ceux qui exercent un quel­conque pou­voir sur la terre ont reçu ce pou­voir de Notre-​Seigneur et c’est à Lui qu’ils en répon­dront au jour de leur mort. Car nous tous, sur la terre, petits et grands, nous avons un juge. Qu’ils soient chré­tiens ou pas, ça n’a aucune impor­tance. Et ce Juge c’est Notre-​Seigneur Jésus-​Christ auquel nous répon­dons de tous nos actes et bien sûr des pou­voirs qu’Il nous a délé­gués. A tous, qu’il s’a­gisse des évêques, des prêtres, c’est-​à-​dire de l’ordre sur­na­tu­rel, ou qu’il s’a­gisse d’un maire, d’un pré­sident, d’un dépu­té, peu importe… tous, nous répon­dons à Celui que nous saluons aujourd’­hui, que nous venons véné­rer, là, dans les bras de Sa Mère. Il n’est plus au ber­ceau lorsque les Mages arrivent. Ils ren­contrent Jésus « avec Sa Mère », nous dit l’Evangile. Il n’est plus dans la crèche, Il est dans une mai­son. Donc c’est un peu plus tard.

Allons‑y. Apportons avec les Mages cet hom­mage de l’or, de l’en­cens, de la myrrhe, dans laquelle l’Eglise voit d’une part la Royauté, mais sur­tout la Divinité et le Sacerdoce. Notre-​Seigneur qui va se dévouer pour nous, qui va se sacri­fier – c’est ce qu’on voit dans la myrrhe. L’encens bien sûr, est pour Dieu. Allons‑y avec un grand cœur, avec une grande foi. Et sup­plions Notre-​Seigneur d’a­bré­ger ce temps où l’on voit la rébel­lion des nations contre Lui, et qui entraîne par-​là même la perte de tant et tant d’âmes. Demandons que ce temps soit abré­gé, le temps pour les nations, mais sur­tout pour l’Eglise. Que cette crise de l’Eglise arrive un jour à la fin. Il y a quelque chose qui nous donne beau­coup d’es­poir, mes bien chers frères. C’est que plus les choses appa­raissent sans espoir, c’est à ce moment-​là qu’il faut avoir le plus d’es­poir, parce que c’est à ce moment où les hommes sont obli­gés de dire : je ne peux plus rien faire, c’est à ce moment-​là que le bon Dieu inter­vient. Combien de temps va durer encore cette crise, nous n’en savons rien, mais nous pou­vons devi­ner qu’on arri­ve­ra bien­tôt un jour à sa fin. De toutes façons, quel que soit ce jour, pour nous, nous avons notre devoir, notre devoir quo­ti­dien, notre devoir d’é­tat à remplir.

Que cette Fête nous aide aus­si, et ces grâces méri­tées par le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs, nous aident à Le ser­vir tous les jours, avec ardeur, avec beau­coup d’a­mour, pour notre salut et sa gloire, ain­si soit-il.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit, ain­si soit-il.

Mgr Bernard Fellay, Paris le 6 jan­vier 2013

Pour conser­ver à ce ser­mon son carac­tère propre, le style oral a été main­te­nu. Les sur­li­gnages et les inter­titres sont de la rédac­tion de LPL

Source : LPL/​130106

Version audio : LPL/​130106

FSSPX Premier conseiller général

De natio­na­li­té Suisse, il est né le 12 avril 1958 et a été sacré évêque par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988. Mgr Bernard Fellay a exer­cé deux man­dats comme Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X pour un total de 24 ans de supé­rio­rat de 1994 à 2018. Il est actuel­le­ment Premier Conseiller Général de la FSSPX.