Lettre de l’abbé Couture

Par monsieur l’abbé Daniel Couture

Supérieur du District d’Asie

Version française

Nous vous don­nons le résul­tat de la col­lecte effec­tuée au pro­fit des sinis­trés du Tsunami par les fidèles de la FSSPX.
Vous trou­ve­rez plus bas une lettre de Father Couture, en anglais, qui donne son point de vue de prêtre sur cette ter­rible catastrophe

Dons reçus (ou en cours de réception) par pays actualisé au 30 janvier :

France (34,098 euros) 42,622.00 §
USA 33,275.00 §
Germany (21500 euros) 25,800.00 §
Ireland (7,000 euros) 8,750.00 §
Australia (A$7247.55) 5,581.00 §
Canada (S$6047) 3,689.00 §
Italy (3,000 euros) 3,750.00 §
Singapore (S$6047) 3,689.00 §
Switzerland (CHF3870) 3,251.00 §
Scotland (STG200) 378.00 §
Belgium 270.00 §
Soit un total, au 30 jan­vier, de 137,998.000 §

Reversement direct aux victimes à ce jour, en dollars

« Distribution de l’aide par l’ab­bé Pagliarani »

30-​Dec-​04, Food 20 fami­lies : 100.00 §
06-​Jan-​05, Food 90 fami­lies : 450.00 §
07-​Jan-​05, Food 60 fami­lies : 300.00 §
16-​Jan-​05, Food 99 fami­lies : 500.00 §
17-​Jan-​05, Food 40 fami­lies : 200.00 §
17-​Jan-​05, Food 116 fami­lies : 600.00 §
21-​Jan-​05, Miscellaneous : 100.00 §
26-​Jan-​05, Miscellaneous – Refugee Camp (139 fami­lies – Negombo, Sri Lanka) 316.00 §
27-​Jan-​05, Food 63 fami­lies 277.00 §
28-​Jan-​05, Food Refugee Camp – Negombo 153.60 §
28-​Jan-​05, Lactogen 1 & 2 for babies (360 boxes) 567.00 §
28-​Jan-​05, Miscellaneous (stamps, trans­port, etc) 470.00 §
30-​Jan-​05, Miscellaneous Refugee Camp – Negombo 500.00 §
Soit un total de 4533.60 §

Fr. Daniel Couture
112 A. Killiney Road
Singapore 239 551
SINGAPOUR

00 65 6235 36 60
00 65 6836 18 83
Adresse cour­riel du District d’Asie

Daniel Couture †
Supérieur du District d’Asie

Aux USA :

Nom de compte : Society of Saint Pius X Asia
Compte no. 31244619

Banque : Bank of America
Opportunity Branch
12816 E. Sprague Ave.,
Spokane WA 99206

En France et en Suisse :

Nom de compte : Fraternite St Pie X Mission Asie
Compte no. 0000079201B, cle RIB 65 – Bank No. 30002 – Agence 07233
IBAN : FR13 3000 2072 3300 0007 9201 B65
BIC (ou SWIFT) : CRLYFRPP

Ou envoyez par la poste a :

Fraternite St. Pie X
Schwandegg
Menzingen (ZG)
CH-6313

L’intégralité des courriers envoyés par Father Daniel Couture

Le tsunami, considérations théologiques et pratiques

Par monsieur l’abbé Daniel Couture

Supérieur du District d’Asie

Chers amis de la Fraternité Saint-​Pie X d’Asie,

n mois déjà, depuis le désastre du tsu­na­mi et j’avais pro­mis de vous faire part de quelques consi­dé­ra­tions à ce sujet, du point de vue d’un prêtre. Ce qui m’a pous­sé à cou­cher mes pen­sées par écrit, c’est que, récem­ment, j’étais au Sri-​Lanka, et j’ai dû répondre à un cer­tain article insul­tant et blas­phé­ma­toire. Voici ma réponse à cet article (pre­mière par­tie) avec seule­ment quelques addi­tions mineures (des cita­tions sur­tout) puisque cette fois, mes lec­teurs sont prin­ci­pa­le­ment des catho­liques (ce qui n’était pas le cas au Sri-​Lanka où la majo­ri­té est bouddhiste).

« Inde : il ne reste plus rien ! »

Ceci se pro­duit au bon moment, pour une autre rai­son. La Civilta Cattolica, le fameux maga­zine jésuite ita­lien, vient de publier un article dans lequel le rédac­teur en chef com­mence par reje­ter abso­lu­ment la notion de Divine Justice qu’on pour­rait voir dans cette catas­trophe natu­relle. « Tout d’abord, il faut dire que consi­dé­rer les désastres natu­rels comme des châ­ti­ments divins, dus aux péchés de l’homme est une erreur qui fait dou­ter de Dieu, comme il est révé­lé par Jésus dans l’Evangile. » déclare l’éditorial.

De plus, non seule­ment l’article éli­mine la Justice Divine mais il pré­sume har­di­ment que Dieu a sau­vé toutes les vic­times ! « La façon dont ceci se pro­duit (com­ment le bien peut sur­gir du mal) est pour nous un grand mys­tère, mais pré­ci­sé­ment parce que Dieu est bon, il nous faut croire qu’il ne per­met­trait pas ces évè­ne­ments pénibles et tra­giques s’il n’avait pas l’intention de faire jaillir le bien des hommes à par­tir du mal » conti­nue l’éditorial jésuite. « Dans sa ten­dresse pater­nelle, Dieu était proche de cha­cun de ces enfants et les a sau­vés dans son royaume. » (www​.zenit​.org 20 jan­vier 2005).
De tels jésuites devraient refaire la pre­mière semaine des Exercices Spirituels de Saint Ignace.

Dans ma deuxième partie, je vous donnerai quelques renseignements récents sur ce que nous allons faire pour aider les victimes grâce aux nombreux dons reçus à cette date.

Première partie : Le Tsunami, un acte divin ? Oui, bien sûr

Il y en a (The Island, Sri Lanka 15 jan­vier p7) qui se demandent où se trou­vait Dieu ce matin du 26 décembre et com­ment un Dieu d’amour a pu per­mettre une telle tra­gé­die natu­relle, la pire jusqu’ici dans l’histoire des hommes.

C’est la réac­tion nor­male de gens qui ont une concep­tion de Dieu erro­née, très incom­plète et, en véri­té, blas­phé­ma­toire. Déjà au 12ème siècle, au spec­tacle de tant de maux répan­dus dans le monde, des per­sonnes objec­taient qu’il ne pou­vait y avoir un Dieu régnant sur l’univers, que s’Il exis­tait, Il ne pour­rait, ne devrait pas tolé­rer tous les maux que nous voyons. Mais saint Thomas dans sa Somme Théologique leur répli­quait que Dieu est assez puis­sant pour tirer le bien du mal.

Le Dieu des chré­tiens, le seul vrai Dieu est abso­lu­ment par­fait. Ce qui veut dire, non seule­ment abso­lu­ment aimant, abso­lu­ment bon, omni­po­tent, mais aus­si abso­lu­ment juste. Dans notre égo­cen­trisme, nous sommes per­sua­dés que Dieu nous doit tout ici-​bas, que lors­qu’un mal­heur se pro­duit c’est la faute de Dieu – « pour­quoi Dieu a‑t-​il per­mis cela ? »-. Dans un tel cas, nous révé­lons notre manque de pers­pi­ca­ci­té, nous per­dons de vue l’ensemble. Où était Dieu le 26 décembre ? « Quand les flots frap­pèrent, Dieu était là où Il est tou­jours, sur son trône, accom­plis­sant Sa volon­té, à la per­fec­tion. » (Straits Times, Singapour, 22 jan­vier 2005 p S13). Et que faisait-​il ? Il gérait – comme il le fait depuis des siècles- jusqu’à la plus petite des vagues de l’océan :

« Il apaise la fureur des mers, la fureur de leurs flots (Ps 64,8), »
« C’est toi qui domptes l’or­gueil de la mer ; quand ses flots se sou­lèvent, c’est toi qui les apaises(Ps 88,10). »

Nous sommes habi­tués au cycle nor­mal de la nature ce qui prouve que nous accep­tons au moins incons­ciem­ment qu’il y ait une loi de l’univers, donc un Législateur. Alors, blâ­mer le Législateur parce qu’il a, quelques ins­tants, sus­pen­du le rythme nor­mal de la nature pour des rai­sons à Lui, est un pur blasphème.

Qui sommes-​nous, nous qui avons assez de mal à régir nos petites exis­tences, pour juger le Souverain Maître de l’Univers ? Ecoutez-​le répondre à Job, et, au delà de Job, à tous ceux qui posent à Dieu la même question :

« Ceins tes reins, comme un homme : je vais t’in­ter­ro­ger, et tu m’instruiras. »
« Où étais-​tu quand je posais les fon­de­ments de la terre ? Dis-​le, si tu as l’intelligence. »
« Qui en a fixé les dimen­sions ? Le sais-​tu ? Qui a ten­du sur le cordeau ? »
« Sur quoi ses bases reposent-​elles, ou qui en a posé la pierre angulaire, »
« Quand les astres du matin chan­taient en chœur, et que tous les fils de Dieu pous­saient des cris d’allégresse ? »
« Qui a fer­mé la mer avec des portes, lors­qu’elle sor­tit impé­tueuse du sein maternel ; »
« Quand je lui don­nai les nuages pour vête­ments, et pour langes d’é­pais brouillards ; »
« Quand je lui impo­sai ma loi, que je lui mis des portes et des verrous, »
« Et que je lui dis : « Tu vien­dras jus­qu’i­ci, non au delà ; »
« Ici s’ar­rê­te­ra l’or­gueil de tes flots ? (Job 38,3–11) »

Même les phi­lo­sophes païens grecs se basaient sur les prin­cipes du bon sens, – il n’y a pas d’effet sans cause, il n’y a pas d’ordre sans qu’un esprit n’ait ordon­né les choses dans un cer­tain but – accep­taient sans pro­blème le fait qu’il y a un Créateur qui régit l’Univers et l’utilise pour Sa propre gloire et notre bien.

Dans l’un de ses ser­mons, (Serm. Dom. 5) Saint Thomas d’Aquin nous enseigne que, d’une part, « les créa­tures nous apprennent à louer Dieu, car toutes, elles Le louent et nous invitent à Le louer ( ‘Il est sur­pre­nant, disait saint Augustin, que l’homme ne loue pas Dieu sans cesse, alors que toutes les créa­tures l’invitent à le faire’) », mais d’autre part « nous voyons toutes les créa­tures, empres­sées à punir ceux qui se révoltent contre Dieu, comme il est dit dans le livre de la Sagesse (16,24) :« Car la créa­ture, sou­mise à Vous, son Créateur, déploie son éner­gie pour tour­men­ter les méchants. »

Ajoutons ici un pas­sage de saint Ignace de Loyola, qui com­plète ce que disait saint Thomas d’Aquin à pro­pos des créa­tures au ser­vice du Créateur. En essayant de nous faire com­prendre la gra­vi­té du péché, et notre ingra­ti­tude lorsque nous com­met­tons un péché, saint Ignace nous demande à cha­cun d’entre nous, dans le second exer­cice de la pre­mière semaine,

« De nous appli­quer à connaître Dieu que nous avons offen­sé ; de nous aider de la consi­dé­ra­tion de ses attri­buts que nous com­pa­re­rons aux défauts contraires qui sont en nous ; sa sagesse à notre igno­rance, sa toute-​puissance à notre fai­blesse, sa jus­tice à notre ini­qui­té, sa bon­té à notre malice. »

puis, ces consi­dé­ra­tions seront sui­vies d’

« un cri d’étonnement d’une âme pro­fon­dé­ment émue. Nous par­cour­rons toutes les créa­tures, leur deman­dant com­ment elles nous ont lais­sé la vie, com­ment elles ont concou­ru à nous la conser­ver. Nous deman­de­rons aux Anges, qui sont le glaive de la jus­tice divine, com­ment ils nous ont sup­por­tés et gar­dés, com­ment ils ont même prié pour nous ; aux Saints com­ment ils ont aus­si inter­cé­dé et prié pour nous. Nous nous éton­ne­rons que les cieux, le soleil, la lune, les étoiles et les élé­ments, les fruits, les oiseaux, les pois­sons et les ani­maux, que toutes les créa­tures aient conti­nué à nous ser­vir et ne se soient pas éle­vées contre nous, que la terre ne se soit pas entr’ouverte pour nous englou­tir, creu­sant de nou­veaux enfers où nous devions brû­ler éternellement ! »

Dois-​je ajou­ter que le livre de saint Ignace a été approu­vé par plus de 40 papes ? La fin de la cita­tion décrit le mys­tère du péché, ce que la plu­part d’entre nous et de nos contem­po­rains a oublié, ou dont elle ne tient aucun compte.

Maintenant appli­quons tout ceci au tsu­na­mi. Pourquoi Dieu l’a‑t-il per­mis ? Quel bien peut-​il en résulter ?
Tout d’abord, à l’occasion de ce désastre on a vu de grands actes de cha­ri­té et de géné­ro­si­té et on conti­nue à en voir.

De plus le tsu­na­mi est une ter­rible leçon pour la créa­ture qui néglige son Créateur et Sa Loi. C’est clai­re­ment un acte de Divine Justice contre les péchés, la plaie du monde moderne. Ceci devrait nous ser­vir d’avertissement à tous. Comme preuve, jetons un regard sur trois zones qui ont été les plus tou­chées par les vagues : l’Indonésie, la Thaïlande et le Sri Lanka.

Aceh, Indonésie. Sans aucun doute il y a des braves gens par­tout, même à Aceh, mais Aceh est, depuis des siècles, renom­mée pour ses pirates. Déjà au 16ème siècle, saint François-​Xavier le déplo­rait. L’une de ses pro­phé­ties les plus connues annonce une vic­toire sur ces pirates. (François-​Xavier, sa vie, son temps par G. Schurhammer S.J. 1980, vol III Indonésia, pp, 225–241)

De nos jours, cette par­tie de l’Océan Indien, le détroit de Malacca, est encore très dan­ge­reuse pour la navi­ga­tion. Il suf­fit de consul­ter inter­net pour trou­ver des docu­ments récents qui le prouvent. Par exemple ceux que publie le Bureau Maritime International, lequel décrit des attaques récentes de pirates. « Il est vital que des actions soient entre­prises par les auto­ri­tés indo­né­siennes pour que les vais­seaux pas­sant au large de la rive nord de Sumatra puissent navi­guer en sûre­té. » Directeur de B.M.I, le capi­taine de vais­seau Pottengal Mukudan (13 février 2004).

Bien sûr, Phuket et la côte Siamoise offrent de belles plages. A cause de leur beau­té natu­relle, on peut les consi­dé­rer comme des para­dis, mais elles sont aus­si des foyers de pros­ti­tu­tion de toutes sortes. Cela est bien connu.

Malheureusement, le Sri Lanka, lui aus­si, figure sur la liste de ces pays où la pros­ti­tu­tion des enfants est un fléau natio­nal sur­tout le long de la côte, avec le ‘tou­risme sexuel’. En quel autre lieu du monde pourrait-​on trou­ver (comme à Colombo tout récem­ment) en arri­vant dans un aéro­port inter­na­tio­nal, un énorme pan­neau som­mant les tou­ristes de ne pas tou­cher aux enfants ?

Maintenant, il faut rap­pe­ler le ter­rible aver­tis­se­ment du Divin Maître pour de tels péchés : « Mais celui qui scan­da­li­se­ra un de ces petits qui croient en moi, mieux vau­drait pour lui qu’on lui sus­pende une meule à âne autour de cou et qu’on le pré­ci­pite au fond de la mer. »(Mt 18,6). De tels péchés crient ven­geance devant Dieu. Sûrement Dieu est le défen­seur des inno­cents, et Il a cer­tai­ne­ment le droit de punir de quelque manière qui lui plaît ces nations (ce qui mal­heu­reu­se­ment inclut aus­si des inno­cents) qui laissent ain­si souiller leurs enfants.

Au Sri Lanka, nous pou­vons trou­ver une autre rai­son expli­quant la fureur de la mer. Le numé­ro du 26 décembre (remar­quez la date) du Sunday Reader(p.13) dans un article inti­tu­lé : « Les chré­tiens passent Noël dans la ter­reur » décri­vait les vio­lences exer­cées contre les chré­tiens dans toute la nation. En 2003, 39 églises furent atta­quées dans la capi­tale et sa ban­lieue. Il y eut 91 inci­dents dus à la mal­veillance, pro­fa­na­tion d’églises etc, et, en 2004 on enre­gistre 78 inci­dents iden­tiques. Dans le même esprit, juste avant Noël 2004, les boud­dhistes col­lèrent aux murs et dans les trains, des affiches insul­tant Jésus-​Christ, décrit comme « Jesu baba thoth-​tha, babaek the ? Jésus n’est-il pas un bébé idiot et impuis­sant ? » (cf. Catholic Messenger, 16 jan­vier 2005 page 2).

Eh bien, nous pos­sé­dons main­te­nant la réponse à cette ques­tion blas­phé­ma­toire, don­née par Celui, « à qui obéissent même le vent et la mer ».(Marc, 4,41)

« Ne vous y trom­pez pas : on ne se rit pas de Dieu. Ce qu’on aura semé, on le mois­son­ne­ra. Celui qui sème dans sa chair mois­son­ne­ra de la chair, la cor­rup­tion ; celui qui sème dans l’es­prit mois­son­ne­ra, de l’es­prit, la vie éter­nelle. (Gal 6,7) »

L’homme acceptera-​t-​il la leçon de ce triste cha­pitre de son his­toire ? Se repentira-​t-​il de ses péchés ? J‘en doute. « Tout le pays est sac­ca­gé, car per­sonne ne l’a pris à cœur. » (Jer 12,11) La vie conti­nue­ra, les habi­tudes péche­resses conti­nue­ront comme si l’on pou­vait trou­ver le para­dis sur cette terre. On ne le peut. Des savants suisses, en 2000, nous ont dit qu’il est très pro­bable qu’un méga tsu­na­mi se pro­dui­ra bien­tôt du fait de la rup­ture de la Cumbre Vieja, un vol­can actif des Iles Canaries (http://www.es.ucs.edu/~ward/papers/La_Palma8grl.pdf). Ce dan­ger immi­nent persuadera-​t-​il les gens de se mettre en paix avec Dieu ? Peu pro­bable. Prenez pitié de nous, Seigneur !

La folie et la sot­tise modernes ne dif­fé­rent point de ce qu’elles étaient il y a 2000 ans. Il est dans la nature humaine déchue de refu­ser la sou­mis­sion à la réa­li­té et au Tout-​Puissant. Saint Paul consta­tait, déjà, la res­pon­sa­bi­li­té des hommes refu­sant d’être rai­son­nables et logiques :

« En effet ses per­fec­tions invi­sibles, son éter­nelle puis­sance et sa divi­ni­té sont, depuis la créa­tion du monde, ren­dues visibles à l’in­tel­li­gence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inex­cu­sables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glo­ri­fié comme Dieu et ne lui ont pas ren­du grâces ; mais ils sont deve­nus vains dans leurs pen­sées, et leur cœur sans intel­li­gence s’est enve­lop­pé de ténèbres. Se van­tant d’être sages, ils sont deve­nus fous ; et ils ont échan­gé la majes­té du Dieu incor­rup­tible pour des images repré­sen­tant l’homme cor­rup­tible, des oiseaux, des qua­dru­pèdes et des reptiles. »

« Aussi Dieu les a‑t-​il livrés, au milieu des convoi­tises de leurs cœurs, à l’im­pu­re­té, en sorte qu’ils désho­norent entre eux leurs propres corps, eux qui ont échan­gé le Dieu véri­table pour le men­songe, et qui ont ado­ré et ser­vi la créa­ture de pré­fé­rence au Créateur, lequel est béni éter­nel­le­ment. Amen ! C’est pour­quoi Dieu les a livrés à des pas­sions d’i­gno­mi­nie : leurs femmes ont chan­gé l’u­sage natu­rel en celui qui est contre nature ; de même aus­si les hommes, au lieu d’u­ser de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs dési­rs, brû­lé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un com­merce infâme, et rece­vant dans une mutuelle dégra­da­tion, le juste salaire de leur égarement.(Rom 1,20–27). »

La leçon finale que l’on peut tirer de tout ceci, c’est ce qu’a dit Notre Seigneur quand il apprit le mas­sacre de quelques Galiléens par Ponce Pilate :

« Prenant la parole, il leur dit : » Pensez-​vous que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les (autres) Galiléens, pour avoir souf­fert de la sorte ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous repen­tez pas, vous péri­rez tous de même. (Lc 13, 2–3) »
« Que celui qui peut com­prendre, com­prenne !(Mt. 19,12) »

Deuxième partie : Un bilan au sujet de l’assistance de la FSSPX aux victimes du Tsunami- le 22 janvier 2005.

Lettre à Monsieur l’abbé Alain Lorans, Editeur DICI FRANCE

Singapour, le 22 jan­vier 2005

Monsieur l’abbé,

Dieu sait reti­rer le bien du mal, enseigne saint Thomas. Eh ! Bien, ce drame orien­tal que nous vivons depuis plus de quatre semaines, révèle, entre autre, le secret de bien des cœurs : une très grande géné­ro­si­té. Nous vou­lons ici remer­cier gran­de­ment tous ceux qui ont envoyé des dons. L‘état que je vous envoie ci-​dessous repré­sente un bilan au 21 jan­vier du total des dons ( la plu­part de per­sonnes indi­vi­duelles) qui m’ont été envoyés ou annon­cés par cour­rier pos­tal ou élec­tro­nique : ils sont déjà sur notre compte ban­caire ou en voie de l’être. Et j’attends tou­jours le pro­duit de plu­sieurs quêtes effec­tuées ici et là, dans les centres de messe du monde entier.

Je rentre à Singapour après deux semaines en Inde et au Sri Lanka. Une pre­mière conclu­sion s’impose : le diable est par­tout impli­qué dans cette affaire ! De tous les côtés, aus­si bien les familles de vic­times, que les orga­ni­sa­tions huma­ni­taires ( ONG ou gou­ver­ne­men­tales) que les états vic­times, tous veulent pro­fi­ter par tous les moyens de cette richesse qui est envoyée. Cela nous demande une grande pru­dence dans l’usage des dons reçus.

Voici deux petits exemples entre mille : une orga­ni­sa­tion huma­ni­taire est arri­vée à l’aéroport de Colombo avec deux conte­neurs de maté­riel médi­cal. Les doua­niers vou­laient leur part des dons ! L’ONG a refu­sé, et l’avion a redé­col­lé vers l’Indonésie empor­tant les deux conte­neurs. Un autre exemple au Sri Lanka : la police a arrê­té deux per­sonnes qui reven­daient des biens qu’elles avaient reçus pour les victimes.

C’est très triste et même cho­quant, parce qu’il y a de grands besoins. N’oublions pas que la majo­ri­té des zones tou­chées, excep­té dans le sud de l’Inde, est païenne, élé­ment qui n’aide pas à pra­ti­quer la ver­tu de justice.

En Inde, nous avons ren­con­tré des vic­times – de pauvres pécheurs – pour voir et dis­cu­ter avec eux de leurs besoins. Nous avons déci­dé, sur leurs conseils, de leur ache­ter un ter­rain sur lequel les auto­ri­tés civiles devraient leur construire des mai­sons. Après quelques hési­ta­tions sur la façon de faire, nous devrions pou­voir conclure l’affaire dans les semaines à venir. Nous avons aus­si déci­dé qu’une équipe de nos vil­la­geois irait tout au long de la côte dévas­tée pour voir com­ment nous pour­rions aider d’autres familles indi­vi­duel­le­ment. J’envisage de dis­tri­buer ain­si 50 000 USD (envi­ron 40 000 €) dans un futur proche.

Au Sri Lanka, nous avons ren­con­tré le direc­teur natio­nal de Caritas, un prêtre, qui nous a par­lé de plu­sieurs choses, entre autre, hélas, de l’absence d’orphelinat catho­lique dans la zone tou­chée, et d’un pro­jet d’ouverture éma­nant de l’archevêché. De plus, ce prêtre très cor­dial nous tien­dra au cou­rant de son tra­vail sur des pro­jets à long terme dans les­quels nous pour­rons peut-​être collaborer.

Après quoi, nous avons visi­té un camp de réfu­giés, très proche du prieu­ré : 116 familles empi­lées sur un petit ter­rain de foot­ball, dans autant de tentes (3mx2m) prê­tées par la Croix Rouge. Ces tentes sont com­plè­te­ment vides, aucun vête­ment, ni sac de cou­chage, ni oreiller, ni linge, ni nour­ri­ture : rien. Merci mon Dieu, toutes ces familles sont catho­liques et accom­pa­gnées d’un bon curé, un vrai père, qui s’occupe autant de leur san­té phy­sique que morale, car dans ces condi­tions vrai­ment pri­mi­tives, le désordre s’installe faci­le­ment. Après avoir dis­cu­té avec ce prêtre, et consta­té son bon sens, alors que comme nous avions l’intention d’acheter des barques et des filets de pêche, nous pen­sons qu’il est plus sage de l’aider à l’acquisition d’un ter­rain de 2 acres ( envi­ron un hec­tare), en vente au bord de la mer, afin de construire des petits appar­te­ments pour pêcheurs. Un pro­jet de 300 000 USD, un peu cher, devrais-​je dire, mais Negombo est un endroit très tou­ris­tique. De plus nous ne pou­vons pas attendre que le gou­ver­ne­ment prenne les devants – cela pour­rait prendre six bons mois. J’ajouterai que Negombo, « la petite Rome du Sri Lanka » (30% de catho­liques) n’ayant pas été aus­si affec­tée que le sud et l’ouest du pays, est une des der­nières villes à secou­rir sur la liste des organisations.

En atten­dant de pou­voir aider ce prêtre sub­stan­tiel­le­ment, nous dis­tri­buons chaque semaine de la nour­ri­ture à des cen­taines de famille à l’embouchure de la rivière Négombo.

Respectueusement au ser­vice de Notre Seigneur et de Notre Dame,

Fr. Daniel Couture SSPX
Supérieur du dis­trict d’Asie

P.S. Vous pou­vez nous aider en m’écrivant à :

112 A Killiney Rd
Singapore 239 551.

Nous accep­tons les chèques dans toutes les monnaies :
– en Euros, rédi­ger à l’ordre de : Fraternité Saint Pie X Mission Asie.,
– pour les autres mon­naies l’ordre est FSSPX ASIE

In the USA :

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