Au service de la chrétienté – Editorial de M. l’abbé Christian Bouchacourt – Octobre 2016

Abbé Christian Bouchacourt,
Supérieur du District de France

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Il y a un peu plus de cent ans, le pape saint Pie X fai­sait la consta­ta­tion suivante :

« Nous sommes à une époque où beau­coup rou­gissent de se dire catho­liques, beau­coup d’autres prennent en haine Dieu, la foi, la révé­la­tion, le culte et ses ministres, mêlent à tous leurs dis­cours une impié­té railleuse, nient tout et tournent tout en déri­sion et en sar­casmes, ne res­pec­tant même pas le sens de la conscience (1) ».

Ces lignes n’ont mal­heu­reu­se­ment pas per­du de leur actua­li­té. Bien au contraire, la situa­tion pré­sente a empi­ré par rap­port au XXe siècle com­men­çant. Et cela d’au­tant plus que l’in­fluence de l’Église dans notre pays est deve­nue presque négli­geable. Tout est fait aujourd’­hui pour humi­lier l’Église, réduire à néant son influence, voire même son exis­tence. D’un côté, le gou­ver­ne­ment fran­çais cherche à impo­ser le laï­cisme comme reli­gion d’État, tan­dis que de l’autre, l’is­lam se fait chaque jour plus agres­sif et conqué­rant avec la com­pli­ci­té des poli­tiques et l’a­veu­gle­ment cou­pable des hommes d’Église, jus­qu’au Pape lui-​même, qui per­sistent à voir dans l’is­lam une reli­gion de paix et d’a­mour. Les chré­tiens d’Orient en sont aujourd’­hui les pre­mières vic­times tragiques.

Faut-​il déses­pé­rer pour autant devant une telle situa­tion ? Certainement pas ! Seule l’Église catho­lique et ses membres fidèles à la Tradition mul­ti­sé­cu­laire peuvent s’op­po­ser effi­ca­ce­ment au défer­le­ment auquel nous assis­tons. Le pape saint Pie X en donne la condition :

« Il y aura du cou­rage quand la foi sera vive dans les cœurs, quand on pra­ti­que­ra tous les pré­ceptes impo­sés par la foi ; car la foi est impos­sible sans les œuvres, comme il est impos­sible d’i­ma­gi­ner un soleil qui ne don­ne­rait point de lumière et de cha­leur. (2) »

Et qui, mieux qu’un saint cler­gé, peut réveiller la foi, la trans­mettre et la défendre ? C’est la fin pre­mière de la Fraternité Saint-​Pie X, vou­lue par notre fon­da­teur Monseigneur Lefebvre : for­mer de saints prêtres comme l’ex­priment les sta­tuts de notre famille reli­gieuse, rédi­gés par lui. Le car­di­nal Pie, le grand évêque de Poitiers, affir­mait que « de l’ac­tion du sacer­doce dépend en ce moment l’is­sue de la crise. Si le prêtre ne trans­forme pas la socié­té, il faut déses­pé­rer de l’a­ve­nir. (3) »

L’influence de saints prêtres est déter­mi­nante sur les âmes et la socié­té, car la sain­te­té des fidèles se mani­feste d’or­di­naire en pro­por­tion de la science et de la pié­té des prêtres qui la dirigent. Mais saint Pie X pré­cise aux familles que « vos prêtres seront ce que vous les aurez faits par l’é­du­ca­tion.(4) »

Le prêtre, en effet, per­pé­tue le sacri­fice du Calvaire chaque fois qu’il célèbre la messe et dis­tri­bue les mérites qui en découlent dans son apos­to­lat quo­ti­dien. Plus il y aura de saints prêtres, plus les grâces de la Rédemption seront dif­fu­sées dans les âmes et sanc­ti­fie­ront ceux qui les reçoivent. C’est le rôle de nos prieu­rés ! Plus ils seront nom­breux, plus la socié­té pro­fi­te­ra de ces bienfaits.

C’est pour­quoi, plus que jamais il faut prier pour les voca­tions sacer­do­tales et reli­gieuses. La tâche peut paraître surhumaine.

Devant le désastre auquel nous assis­tons, la ten­ta­tion est grande d’a­ban­don­ner toute espé­rance. Quelle erreur ! Ce serait oublier les paroles de la Très Sainte Vierge à Fatima, le 13 juillet 1917, qui donnent le moyen de la victoire :

« Je veux que vous conti­nuiez à réci­ter le cha­pe­let tous les jours en l’hon­neur de Notre-​Dame du Rosaire pour obte­nir la paix dans le monde et la fin de la guerre, parce qu’elle seule peut les obte­nir ».

Les seuls moyens humains sont impuis­sants pour arrê­ter l’ac­tion des enne­mis de l’Église. Alors il faut se tour­ner vers le Ciel, vers « Celle qui est forte comme une armée ran­gée en bataille. » Elle l’a prou­vé bien des fois tout au long de l’his­toire de l’Église.

C’est pour­quoi, le dis­trict de France se doit de répondre avec fer­veur à la croi­sade de cha­pe­lets lan­cée par Monseigneur Fellay, notre Supérieur géné­ral, pour le bien de l’Église, celui de la Tradition catho­lique, celui de la socié­té, de la famille et le salut de nos âmes. La France, fille aînée de l’Église, doit mon­trer l’exemple comme elle a su le faire par le passé.

Commencée le 15 août der­nier, cette croi­sade s’a­chè­ve­ra le 22 août 2017, en la fête du Cœur Immaculé de Marie que nous hono­re­rons spé­cia­le­ment tout au long de l’an­née 2017, cen­te­naire des appa­ri­tions de Notre-​Dame à Fatima.

Nous sommes invi­tés à :

1. réci­ter quo­ti­dien­ne­ment le cha­pe­let, seul ou en famille,
2. accom­plir la dévo­tion de la com­mu­nion répa­ra­trice des cinq pre­miers same­dis du mois et à mul­ti­plier les sacri­fices quo­ti­diens en répa­ra­tion des outrages envers Notre-Dame,
3. por­ter la médaille mira­cu­leuse et à la dif­fu­ser autour de nous,
4. consa­crer notre foyer au Coeur Immaculé de Marie.

De plus nous prie­rons pour :

1. hâter le triomphe du Coeur Immaculé,
2. que le pape, uni à tous les évêques du monde entier, consacre la Russie au Cœur Douloureux et Immaculé de Marie,
3. que la Très Sainte Vierge Marie pro­tège notre chère Fraternité, ses supé­rieurs, tous ses membres, et les com­mu­nau­tés reli­gieuses de la Tradition.

Vous trou­ve­rez dans tous vos prieu­rés ou sur le site de La Porte Latine, les feuillets pour comp­ta­bi­li­ser les cha­pe­lets réci­tés et les péni­tences accom­plies. Monseigneur Fellay nous fixe comme objec­tif un bou­quet de 12 mil­lions de cha­pe­lets et 50 mil­lions de sacri­fices. Il vous suf­fi­ra de retour­ner ces feuilles une fois rem­plies, soit à votre prieu­ré soit à la Maison du dis­trict à Suresnes.(5)

Par ailleurs, pour atti­rer les béné­dic­tions sur notre dis­trict et notre France, une Vierge pèle­rine sillon­ne­ra d’i­ci quelques semaines les prieu­rés, les cha­pelles, les écoles et les com­mu­nau­tés amies qui le sou­hai­te­ront. Je compte sur vous pour lui faire un accueil triom­phal et fervent ! Je vous en repar­le­rai bientôt !

Les mois à venir seront d’une grande impor­tance pour la vie de notre pays et la situa­tion de l’Église tou­jours bien sombre ne peut que nous pré­oc­cu­per. Plus que jamais, nos prieu­rés doivent être des bas­tions de la foi, des havres de cha­ri­té et de paix, condi­tions néces­saires pour for­ti­fier l’ac­tion de la Tradition catho­lique dans toute sa force et atti­rer sur elle les béné­dic­tions divines.

Le pape saint Pie X avait annon­cé les épreuves que nous tra­ver­sons. Il en avait don­né les rai­sons mais aus­si les moyens pour que la France catho­lique renaisse. Voici la fameuse pro­phé­tie qu’il pro­non­ça à l’oc­ca­sion de l’im­po­si­tion de la bar­rette à des car­di­naux fran­çais le 29 novembre 1911 :

« Que vous dirai-​je main­te­nant à vous, chers fils de France qui gémis­sez sous le poids de la per­sé­cu­tion ? Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts bap­tis­maux de Reims se repen­ti­ra et retour­ne­ra à sa pre­mière voca­tion. Les mérites de tant de ses fils qui prêchent la véri­té de l’Evangile dans le monde presque entier et dont beau­coup l’ont scel­lée de leur sang, les prières de tant de saints qui dési­rent ardem­ment avoir pour com­pa­gnons dans la gloire céleste les frères bien-​aimés de leur patrie, la pié­té géné­reuse de tant de ses fils, qui, sans s’ar­rê­ter à aucun sacri­fice, pour­voient à la digni­té du cler­gé et à la splen­deur du culte catho­lique, et, par-​dessus tout, les gémis­se­ments de tant de petits enfants qui, devant les taber­nacles répandent leur âme dans les expres­sions que Dieu même met sur leurs lèvres, appel­le­ront cer­tai­ne­ment sur cette nation les misé­ri­cordes divines. Les fautes ne res­te­ront pas impu­nies, mais elle ne péri­ra jamais, la fille de tant de mérites, de tant de sou­pirs et de tant de larmes. Un jour vien­dra, et nous espé­rons qu’il n’est pas très éloi­gné, où la France, comme Saül sur le che­min de Damas, sera enve­lop­pée d’une lumière céleste et enten­dra une voix qui lui répé­te­ra : « Ma fille, pour­quoi Me persécutes- tu ? » Et sur sa réponse : « Qui es-​tu, Seigneur ? », la voix répli­que­ra : « Je suis Jésus, que tu per­sé­cutes. Il t’est dur de regim­ber contre l’ai­guillon, parce que, dans ton obs­ti­na­tion, tu te ruines toi-​même. » Et elle, trem­blante, éton­née dira : « Seigneur, que voulez-​vous que je fasse ? » Et Lui : « Lève-​toi, lave-​toi des souillures qui t’ont défi­gu­rée, réveille dans ton sein les sen­ti­ments assou­pis et le pacte de notre alliance, et va, fille aînée de l’Église, nation pré­des­ti­née, vase d’é­lec­tion, va por­ter, comme par le pas­sé, mon Nom devant tous les peuples et devant les rois de la terre . »

Le District de France de la Fraternité Saint-​Pie X veut de toute son âme tra­vailler, à sa modeste place, à la recons­truc­tion de l’Église en la ser­vant dans la fidé­li­té. Il désire aus­si oeu­vrer pour que la France catho­lique renaisse en sanc­ti­fiant les âmes qui lui sont confiées, en for­mant une jeu­nesse réel­le­ment catho­lique dési­reuse de se mettre au ser­vice de l’Église et de la France, en sus­ci­tant des voca­tions sacer­do­tales et reli­gieuses ardentes et saintes qui se dévoue­ront au ser­vice du Christ-Roi.

Cette œuvre enthou­sias­mante, nous ne pou­vons la mener sans vous et sans votre aide qui ne nous a jamais fait défaut. Continuez à nous sou­te­nir de vos prières, faites prier vos enfants à ces inten­tions et, si vous le pou­vez, sou­te­nez avec géné­ro­si­té les œuvres que nous nous effor­çons de développer.

Que Notre-​Dame de Fatima que nous hono­re­rons tout au long de cette année, vous garde sous sa pro­tec­tion et que, par son inter­ces­sion, Notre-​Seigneur vous comble de ses grâces. Sachez que chaque jour, à l’au­tel nous prions pour vous, amis et bienfaiteurs.

Que Dieu vous le rende au cen­tuple et vous bénisse !

Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la FSSPX

Source : Lettre aux Amis et Bienfaiteurs n° 85 d’oc­tobre 2016

Des projets, des réalisations : travailler à la reconstruction de l’Eglise dans la fidélité

Grâce à vous, nous avons pu réaliser ce qui suit :

- Le futur prieu­ré d’Avignon (84) a été ache­té. Le futur prieu­ré de Vannes (56) a été acheté.
– Une mai­son à Nancy (56) a été ache­tée, située juste der­rière notre cha­pelle. Elle fera un beau prieuré.
– Notre nou­velle cha­pelle à Suresnes (92) est en cours de construc­tion, les tra­vaux seront ter­mi­nés à la fin du mois d’octobre.
– La nou­velle cha­pelle de la Placelière (44) en cours de construc­tion sera ache­vée au début de l’an­née prochaine.
– Les tra­vaux de construc­tion du prieu­ré de Mantes-​la-​Jolie (78) ont tout juste commencé.
– Une cha­pelle du XVIIe siècle a été ache­tée au centre de Besançon (25).
– La nou­velle cha­pelle de Lyon (69) et le nou­veau prieu­ré ache­té à 100 mètres de celle-​ci ont été bénis.
– Les tra­vaux de la cha­pelle d’Afa (20) en Corse sont terminés.
L’église de l’é­cole Saint-​Joseph-​des-​Carmes à Montréal de l’Aude (11) a été consacrée.

Il reste encore beaucoup à faire :

- L’achat d’une cha­pelle est en vue au Puy-​en-​Velay (43).
– La res­tau­ra­tion inté­grale de l’in­té­rieur de la nou­velle cha­pelle de Besançon (25) doit être lancée.
– Le nou­veau prieu­ré de Nancy (56) doit être aménagé.
– Le coût de la res­tau­ra­tion de la col­lé­giale de Thouars (79) a été revu à la hausse.
– La construc­tion du nou­veau prieu­ré de Mantes-​la-​Jolie (78) doit être financé.
– La construc­tion d’une nou­velle cha­pelle à Nantes (44) devient urgente.
– Les tra­vaux de res­tau­ra­tion d’une dépen­dance du prieu­ré de Bergerac (24) doivent être achevés.
– Des tra­vaux de res­tau­ra­tion de la cha­pelle Notre-​Dame-​de-​Grâces à Périgueux (24) sont néces­saires, ain­si que la réha­bi­li­ta­tion inté­grale d’une mai­son des­ti­née à rece­voir les prêtres et les acti­vi­tés paroissiales.
– La future cha­pelle de Montauban (82), en cours d’a­chat, devra être entiè­re­ment aménagée.

Comment nous aider à tout réaliser ?

Notes

(1) Saint Pie X, Allocution Vi son gra­to [NDLR : « Je vous suis recon­nais­sant »] du 13 décembre 1908, pro­non­cée après la béa­ti­fi­ca­tion de Jeanne d’Arc.
(2) Ibidem
(3) Cardinal Pie, Lettre pas­to­rale concer­nant l’œuvre des sémi­naires, 2 avril 1852.
(4) Saint Pie X, Pieni l’a­ni­mo, 28 juillet 1906
(5) Croisade du Rosaire, Maison Saint-​Pie X, 11 rue Cluseret, 92280 Suresnes Cedex.

FSSPX Second assistant général

Né en 1959 à Strasbourg, M. l’ab­bé Bouchacourt a exer­cé son minis­tère comme curé de Saint Nicolas du Chardonnet puis supé­rieur du District d’Amérique du Sud (où il a connu le car­di­nal Bergoglio, futur pape François) et supé­rieur du District de France. Il a enfin été nom­mé Second Assistant Général lors du cha­pitre élec­tif de 2018.