Entretien de l’abbé Sten Sandmark à LPL en date du 15 juillet 2010

Monsieur l’ab­bé Sten Sandmark le jour de son ordi­na­tion sacer­do­tale, le 26 juin 2010

N.B. : presque 3 semaines après son ordi­na­tion de prêtre catho­lique au sémi­naire FSSPX de Zaitzkofen en Allemagne, nous avons pu réa­li­ser une inter­view exclu­sive pour La Porte Latine avec l’abbé Sten Sandmark, ancien pas­teur luthé­rien suédois.

LPL : Quelle était votre vie il y a 10 ans ? 

Abbé Sandmark : Pendant les der­nières 10 années j’ai été d’abord vicaire à Nas, Dalarua (1999 à 2002), puis curé à Oskarshamn (2002–2006), dans l’Eglise Luthérienne d’Etat suédoise.


L’église luthé­rienne d’Oskarshamn où offi­ciait l’an­cien pas­teur Sandmark

LPL : A un moment don­né vous avez com­men­cé à por­ter l’habit augustinien ?

Abbé Sandmark : Nous, c’est-à-dire cinq hommes, avons pris l’habit augus­ti­nien en 1994, et le Père Lennart (décé­dé en 2002) et moi avons pro­non­cé nos vœux per­pé­tuels en 1997. Nos trois vœux n’ont jamais été recon­nus par l’Eglise Luthérienne, et la plu­part du cler­gé luthé­rien sou­haitent vivre tran­quille­ment comme des non-​Chrétiens « nor­maux ». J’avais aus­si peu de contacts que pos­sibles avec cette nomenclatura.

LPL : Vous aviez des contacts avec l’Eglise Catholique en Suède ?

Abbé Sandmark : Mon pre­mier contact avec l’Eglise Catholique en Suède remonte en 1965 quand j’ai assis­té à des messes tri­den­tines, mais à par­tir de 1967/​68 ils com­men­çaient avec la nou­velle messe et je l’ai trou­vée plus laide et ennuyeuse que la messe luthé­rienne de la High Church.

En 1995 j’avais mon pre­mier contact avec l’évêque catho­lique Mgr Brandenburg et plus tard avec l’actuel évêque Mgr Arborelius, mais les deux sou­hai­taient que je reste dans l’Eglise Luthérienne et que je ne me conver­tisse pas à l’Eglise Catholique.

LPL : Lors de ce pèle­ri­nage de l’UNEC en Suède, en 2005, qu’est-ce qui s’est passé ?

Abbé Sandmark : Grâce à la visite des pèle­rins de France à Oskarshamn en 2005 j’ai trou­vé sou­dai­ne­ment un contact avec l’Eglise Catholique. J’ai trou­vé une porte qui était ouverte.

J’ai visi­té Paris, Ecône, Menzingen et Zaitzkofen et trou­vé des endroits et des per­sonnes avec une foi catho­lique pro­fonde. Ma der­nière messe luthé­rienne était le 16 juillet 2006 et ma conver­sion vers la foi Catholique le 30 juillet 2006 à Paris. C’était un grand jour, car pour la pre­mière fois dans ma vie j’ai pu rece­voir la com­mu­nion « réelle ».

LPL : Cette nou­velle vie, c’était d’abord l’étude de la théo­lo­gie catho­lique en République Fédérale d’Allemagne ?

Abbé Sandmark : Oui, une nou­velle vie com­men­çait, et j’avais à uti­li­ser mon latin et mon alle­mand que je n’avais plus uti­li­sés depuis 1968. Suivirent trois dures années d’étude, mais c’étaient des années néces­saires pour ma pré­pa­ra­tion d’une vie future comme prêtre catho­lique en Suède. Oui, des années dures, mais aus­si des années rem­plies d’une grande joie. Toutes ces mer­veilleuses per­sonnes ren­con­trées à Zaitzkofen me man­que­ront quand je com­men­ce­rai mon tra­vail à Bristol en Angleterre – trem­plin pour la Scandinavie – en août 2010.

LPL : Le diable s’est mani­fes­té pour s’opposer à votre conversion ?

Abbé Sandmark : A tra­vers une mul­ti­tude de pro­blèmes – les articles cri­tiques dans les média, mes pro­blèmes de san­té, grave acci­dent de route en Angleterre et la fameuse émis­sion de la télé­vi­sion sué­doise – j’ai com­pris de mieux en mieux la route vers laquelle le Bon Dieu vou­lait me diri­ger. La puis­sance la plus forte dans ce monde n’est pas le diable, mais Dieu. Et par la Mère de Dieu j’ai reçu énor­mé­ment d’aide. Ces dif­fi­cul­tés ont ren­du ma foi encore plus forte. Ainsi je remer­cie Dieu aujourd’hui pour tout ce qui est arrivé…

LPL : Et la Suède, qu’est-ce qu’il en adviendra ?

Abbé Sandmark : Je pense que nous devons être très humbles et cher­cher la maniè­rede savoir com­ment Dieu veut cette nou­velle mis­sion de la Suède.

Aujourd’hui il n’y a pas beau­coup de Catholiques de la Tradition en Suède, et il fau­dra bien recom­men­cer à par­tir de presque zéro. C’est un grand défi, un vaste chan­tier qui s’ouvre devant nous.

Nous ne pou­vons attendre aucune aide de la High Church dans l’Eglise Suédoise, car peu de gens appar­tiennent à ce groupe, et je pense que sous 25 ans il n’y aura plus aucune église luthé­rienne ouverte en Suède. Cette « secte » a tra­hi Notre Seigneur par des mariages homo­sexuels, des pas­teurs fémi­nins etc. et ils ne trou­ve­ront plus aucune pro­tec­tion devant Dieu.

Nous devons nous pré­pa­rer à aider tous ces gens qui quit­te­ront la « secte » et les aider à deve­nir des Catholiques de la Tradition par caté­chèse et conversion.

LPL : Vous vou­driez mettre votre future mis­sion sous quel patro­nage ou quel enseigne ?

Abbé Sandmark : Puisque j’ai trou­vé la Sainte Vierge Marie et que je l’aime vrai­ment, je vou­drais confier la future mis­sion en Suède à son com­man­de­ment. Elle est plus forte qu’aucune armée ran­gée en bataille.

Un petit monas­tère catho­lique tra­di­tion­nel en Suède serait quelque chose d’ex­trê­me­ment impor­tant, une sorte de « centre vital » pour toute la Scandinavie.

Sub tuum prae­si­dium confu­gi­mus, sanc­ta Dei Genitrix !

LPL : Merci Monsieur l’abbé, et que Dieu et la Très Sainte Vierge Marie vous pro­tègent ain­si que la nou­velle mis­sion de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X en Suède !

Traduction UNEC.
Merci à Winfried et Geneviève WERMELING 
qui ont recueilli ce pré­cieux rémoignage.