Lettre aux mamans n° 5

N° 5 – Mai 2006

hère Madame,

Dans ma pré­cé­dente lettre je vous ai entre­te­nue de ce qu’est cet amour chré­tien, cet amour-​charité par lequel nous devons aimer Dieu, notre pro­chain et donc, notre enfant, comme Lui et pour Lui, et ain­si apprendre à notre enfant à faire de même.

e vous disais que l’amour-​charité est une ami­tié (cf. St Thomas) et crée un lien entre deux per­sonnes. Cet amour-​charité, venant de Dieu, se répand à tra­vers ses créa­tures qui l’ont reçu, et qui, l’ac­cep­tant, le font fruc­ti­fier par la prière, la récep­tion des sacre­ments et aus­si par les ouvres de cha­ri­té. Comme vous le consta­tez, Dieu demande de nous la « réci­pro­ci­té » dans cet amour. De même, si vous appre­nez à votre enfant à aimer Dieu d’a­bord (1er com­man­de­ment : la prière, le recours à Dieu, deman­der par­don à Dieu, etc.,.) et son pro­chain (à savoir : ses parents, ses frères et sours), par la pra­tique des petites ver­tus dont l’o­béis­sance en pre­mier, vous rece­vrez de lui cette réci­pro­ci­té dans ce res­pect et cette obéis­sance qu’il vous doit. Par ce véri­table amour, on obtient beau­coup. Sans cet amour, on n’ob­tient rien ou si peu.

L’objet de la charité : DIEU

St Jean, dans sa 1ère Epître (4,2) écrit :

« Nous tenons de Dieu ce com­man­de­ment que celui qui aime Dieu, aime aus­si son frère ».

C’est une seule et même ver­tu qui se porte sur un objet (Dieu) et sur tout ce qui dépend de cet objet. Or, si nous devons aimer le pro­chain, c’est à cause de Dieu : et nous ne devons l’ai­mer que pour le por­ter vers Dieu. C’est donc le même acte par lequel nous aimons Dieu et le pro­chain et, par consé­quent, c’est la même ver­tu de cha­ri­té qui s’é­tend de Dieu au pro­chain. Oui, nous devons aimer le pro­chain, car c’est la preuve concrète de notre amour de Dieu. « Celui qui dit qu’il aime Dieu et qui n’aime pas son pro­chain, est un men­teur » dit St Jean dans son Epître. Ainsi donc, Dieu nous a don­né une loi, en nous énon­çant les dix com­man­de­ments qu’Il a écrits Lui-​même sur les Tables de la Loi, et deman­dant à Moïse de les faire pas­ser à tout son peuple. Notre-​Seigneur, en venant sur terre n’a fait que répé­ter qu’il fal­lait pra­ti­quer la Loi don­née et vou­lue par Dieu, tout en insis­tant plus par­ti­cu­liè­re­ment sur le 1er qui concerne jus­te­ment l’a­mour de Dieu et, par exten­sion, l’a­mour du pro­chain. Dieu, qui est l’Amour, a envoyé son Fils pour nous ensei­gner ce qu’est cet amour que nous devons avoir pour Dieu et pour le pro­chain. Rappelons-​nous les para­boles du Samaritain, du pauvre Lazare, de l’en­fant prodigue,..

Si j’in­siste sur ce pre­mier com­man­de­ment, qui résume tous les autres, c’est qu’il a une grande importance.

Dieu, en nous don­nant des lois à obser­ver selon notre condi­tion humaine déchue après le péché ori­gi­nel, veut nous signi­fier par là que nous avons des devoirs à accom­plir. L’amour que Dieu a pour nous, nous fait un devoir d’ai­mer. Qui ? D’aimer en pre­mier Dieu, puis le pro­chain. Ce n’est donc pas facul­ta­tif, c’est la Volonté de Dieu. Ecoutez l’Apôtre de l’a­mour, celui qui a si bien com­pris l’a­mour qui réside dans le Cour de Dieu. Il s’a­git de Saint Jean dans sa 1ère Epître :

« Mes bien-​aimés, aimons-​nous les uns les autres, car l’a­mour vient de Dieu, et qui­conque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Il a mani­fes­té son amour pour nous en envoyant son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par Lui. Et cet amour consiste en ce que ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais Lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils comme vic­time de pro­pi­tia­tion pour nos péchés.
Mes bien-​aimés, si Dieu nous a ain­si aimés, nous devons aus­si nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est par­fait en nous. Nous connais­sons que nous demeu­rons en Lui et qu’Il demeure en nous, en ce qu’Il nous donne de Son Esprit. Et nous, nous avons contem­plé et nous attes­tons que le Père nous a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confes­se­ra que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l’a­mour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’a­mour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. La per­fec­tion de l’a­mour en nous, c’est que nous ayons une confiance assu­rée au jour du juge­ment ; car tel est Jésus-​Christ, tels nous sommes aus­si dans ce monde. Il n’y a point de crainte dans l’a­mour ; mais l’a­mour par­fait ban­nit la crainte, car la crainte sup­pose un châ­ti­ment ; celui qui craint n’est pas par­fait dans l’amour.
Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le pre­mier. Si quel­qu’un dit : « J’aime Dieu » et qu’il haïsse son frère, c’est un men­teur ; com­ment celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, peut-​il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons reçu de Lui ce com­man­de­ment : « Que celui qui aime Dieu aime aus­si son frère ». » (St Jean, 1ère Epître, cha­pitre 4, ver­sets 7 à 21.).

Voilà en quelques lignes nos devoirs signi­fiés par la Volonté de notre Père des cieux, Créateur et Maître de toutes choses, à qui nous devons nous sou­mettre. Or, depuis la Révolution de 1789, l’homme a vou­lu chan­ger l’ordre pres­crit par Dieu. Il a chas­sé Dieu de la socié­té et de son exis­tence ; puis il l’a rem­pla­cé par l’homme ; ceci par la Déclaration des Droits de l’homme. L’homme a chan­gé l’ordre divin en ins­tau­rant les droits de tout homme à la place des devoirs de l’homme vis-​à-​vis de Dieu et du pro­chain. Comment s’é­ton­ner du résul­tat ! C’est le désordre dans tous les domaines : l’homme ne vou­lant plus se sou­mettre à son Créateur et son Père, a détruit le sens de l’o­béis­sance, du res­pect,.. Il a chas­sé le règne de l’a­mour pour le rem­pla­cer par l’é­goïsme ; l’hu­mi­li­té est rem­pla­cée par l’or­gueil, la suf­fi­sance et la vani­té ; la dou­ceur fait place à un monde de violence..

Les consé­quences sont graves pour toute la socié­té, mais plus encore pour nous catho­liques, si nous ne réagis­sons pas à ce défer­le­ment d’er­reurs et de vices. Et dans l’é­du­ca­tion, il s’a­git du salut de l’âme de l’en­fant, ne l’ou­blions pas, et de la socié­té de demain.

Nous devons réagir avec cou­rage et ne plus attendre, car le mal se pro­page à un rythme effrayant. L’amour de Dieu est plus fort que tout, mais ne l’é­touf­fons pas par notre pas­si­vi­té ; lais­sons Le agir à tra­vers nous, par la doci­li­té à suivre l’ob­ser­va­tion de Ses préceptes.

Je m’ef­for­ce­rai de vous déve­lop­per ces fâcheuses consé­quences au niveau de l’é­du­ca­tion et de vous don­ner les moyens d’y remé­dier afin de vous aider à réagir et à faire de votre enfant un véri­table chré­tien, un véri­table enfant de Dieu selon Son Cour. En atten­dant, je vous invite à lire ou à relire atten­ti­ve­ment les Epîtres de Saint Jean dans les­quelles il déve­loppe pour nous ce véri­table amour de cha­ri­té dont nous devons être rem­plis afin d’en vivre et de le trans­mettre à notre enfant…

(à suivre…)

Une Religieuse.

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