A propos de M. l’abbé Aulagnier

Chronique de l’abbé de Cacqueray

nov-​déc. 2003

onsieur l’ab­bé Paul Aulagnier a été du pre­mier groupe de sémi­na­ristes qui, en 1969, s’est ras­sem­blé autour de Mgr Lefebvre et a pré­lu­dé à la Fraternité Saint-​Pie X. Des neuf sémi­na­ristes de cette époque, il est l’un des deux der­niers res­tés fidèles, avec Mgr Tissier de Mallerais.

Monsieur l’ab­bé Aulagnier a rem­pli dans la Fraternité d’im­por­tantes fonc­tions. Il fut pro­fes­seur et sous-​directeur au sémi­naire d’é­cône, supé­rieur du District de France durant dix-​huit ans, fon­da­teur de la revue Fideliter, supé­rieur de la mai­son auto­nome de Belgique. Il fut sur­tout, pen­dant trente ans, Assistant géné­ral, d’a­bord auprès de Mgr Lefebvre, ensuite auprès de Monsieur l’ab­bé Schmidberger, enfin auprès de Mgr Fellay. Pour tout cela, et notam­ment pour l’im­por­tant déve­lop­pe­ment du District de France sous sa direc­tion, nous lui devons une vive reconnaissance.

Cependant, après qu’en 1994, au terme de trois man­dats suc­ces­sifs de supé­rieur de District, Monsieur l’ab­bé Aulagnier a reçu de nou­velles fonc­tions, il a com­men­cé à expri­mer des diver­gences avec les orien­ta­tions don­nées par les auto­ri­tés légi­times de la Fraternité Saint-​Pie X. Comme Assistant géné­ral, il fai­sait par­tie du Conseil réuni régu­liè­re­ment autour du Supérieur géné­ral pour déci­der de ces orien­ta­tions. Il avait par­fai­te­ment le droit, disons même qu’il avait le devoir, à titre de conseiller et d’Assistant, d’ex­pri­mer et de défendre en ce Conseil ce qu’il esti­mait juste et utile. Malheureusement, Monsieur l’ab­bé Aulagnier ne s’est pas arrê­té à ces fonc­tions d’Assistant et de conseiller, qui ne peuvent évi­dem­ment s’exer­cer que sous l’au­to­ri­té du Supérieur géné­ral élu par la congré­ga­tion. Il a expri­mé, de façon très publique, très répé­tée et sou­vent assez polé­mique, ses diver­gences avec les auto­ri­tés légi­times et leurs orien­ta­tions. Il a éga­le­ment pris, en dépit de ces orien­ta­tions, des ini­tia­tives publiques d’une extrême gravité.

Les auto­ri­tés légi­times de la Fraternité Saint-​Pie X, et par­ti­cu­liè­re­ment son Supérieur géné­ral, Mgr Fellay. n’ont pas man­qué, par de nom­breux aver­tis­se­ments, conver­sa­tions et lettres, tant pri­vés qu’of­fi­ciels, de l’a­ver­tir, de le sup­plier, de l’ex­hor­ter à res­pec­ter la hié­rar­chie légi­time et à ne pas semer sans cesse le désordre et le trouble. Malheureusement, ces nom­breux efforts, menés dans la plus grande dis­cré­tion pour ne pas por­ter pré­ju­dice à Monsieur l’ab­bé Aulagnier et lui per­mettre de se reprendre, n’ont abou­ti à aucun résul­tat. Tout récem­ment encore, et mal­gré des ordres for­mels, Monsieur l’ab­bé Aulagnier a expri­mé publi­que­ment son oppo­si­tion aux orien­ta­tions actuelles de la Fraternité Saint-​Pie X. Devant le constat de cette très grave diver­gence mani­fes­tée de façon per­sé­vé­rante par Monsieur l’ab­bé Aulagnier, le Supérieur géné­ral a dû se rési­gner à prendre à son encontre des mesures extre­me­ment graves. C’est une peine immense et un déchi­re­ment pour cha­cun de nous, qui avons de l’es­time et de la recon­nais­sance envers Monsieur l’ab­bé Aulagnier. Nous devons prier de toutes nos forces pour que Monsieur l’ab­bé Aulagnier reste fidèle, hum­ble­ment, à Mgr Lefebvre, à l’oeuvre que celui-​ci a fon­dée, la Fraternité Saint-​Pie X, et aux auto­ri­tés légi­times de celle-​ci. Et cha­cun de nous doit prier pour res­ter lui-​même hum­ble­ment fidèle, mal­gré les tra­verses et les ten­ta­tions, en cette crise terrible.

Abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du District de France.