Le Motu Proprio ouvre « grand la porte » à la Fraternité Saint-​Pie X – « Cathobel »

Le Motu Proprio ouvre « grand la porte » à la Fraternité Saint-​Pie X, a décla­ré le car­di­nal Dario Castrillon Hoyos, inter­ro­gé sur la publi­ca­tion de Summorum Pontificum par le quo­ti­dien ita­lien Il Giornale. Le pré­sident de la Commission pon­ti­fi­cale Ecclesia Dei a aus­si espé­ré que les pro­bables dif­fi­cul­tés créées par ce nou­veau décret soient bien­tôt surmontées.

Avec ce Motu Proprio, « on ouvre grand la porte pour un retour à la pleine com­mu­nion de la Fraternité Saint-​Pie X », a esti­mé le car­di­nal Castrillon Hoyos. « Si après cet acte, ce retour n’a pas lieu », je ne sau­rais pas com­prendre, a‑t-​il ajou­té. Le car­di­nal colom­bien a tou­te­fois pré­ci­sé que le docu­ment pon­ti­fi­cal n’avait « pas été fait pour les lefeb­vristes », mais « parce que le pape est convain­cu de la néces­si­té de sou­li­gner qu’il y a une conti­nui­té dans la tra­di­tion et, que dans l’Eglise, on ne pro­cède pas par fac­tures ». « L’ancienne messe n’a jamais été abo­lie ni pro­hi­bée », a‑t-​il ajouté.

Interrogé sur les dif­fi­cul­tés que la publi­ca­tion de Summorum Pontificum pour­rait créer dans les dio­cèses, le pré­sident de la Commission Ecclesia Dei a décla­ré « qu’il ne connais­sait, dans l’histoire de l’Eglise, aucun moment où des déci­sions aient été prises sans dif­fi­cul­tés ». « Mais je sou­haite vive­ment qu’elles puissent être affron­tées et sur­mon­tées avec l’approche sug­gé­rée par le pape dans sa lettre ».

Concernant le fait que des groupes puissent vou­loir uti­li­ser des livres litur­giques tri­den­tins datant d’avant 1962, le car­di­nal a rap­pe­lé que « l’unique mis­sel auto­ri­sé », notam­ment « pour la célé­bra­tion du Triduum pas­cal » qui pour­rait avoir lieu dans les paroisses, était « celui de 1962 ».

Au sujet des évêques crai­gnant de perdre leur auto­ri­té, le pré­lat colom­bien a affir­mé que « le rôle de l’évêque était assu­ré », le droit canon ne chan­geant pas. « Je suis sûr que la sen­si­bi­li­té pas­to­rale des évêques trou­ve­ra un che­min pour favo­ri­ser l’unité de l’Eglise, en aidant à évi­ter un schisme », a‑t-​il ajouté.

Pour le car­di­nal, l’acte accom­pli par Benoît XVI a pour but de « conser­ver le patri­moine que repré­sente l’ancienne litur­gie ». D’autant que « des mil­liers de lettres » envoyées par des per­sonnes sou­hai­tant « la liber­té de suivre l’ancien rite » sont par­ve­nues à Rome. Mais en aucun cas, Benoît XVI « ne va dans une direc­tion dif­fé­rente de celle indi­quée » par le Concile Vatican II (1962–1965), a‑t-​il sou­li­gné. A ce sujet, il a rap­pe­lé que le Concile « n’avait pas inter­dit l’ancienne messe« et que les pères célé­braient d’ailleurs la messe dans le rite tridentin ».

Dans une inter­view don­née le même jour au quo­ti­dien La Repubblica, le car­di­nal Paul Poupard, pré­sident du Conseil pon­ti­fi­cal de la culture, a pour sa part esti­mé que Benoît XVI « vou­lait assai­nir une bles­sure au sein de l’Eglise », soit celle créée par le schisme lefeb­vriste de 1988. Il a aus­si encou­ra­gé à lire la lettre du pape et son Motu Proprio « avec une grande attention ».

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