« Diocèse de Cambrai » du 12 juillet 2007


« Diocèse de Cambrai » – Mgr François Garnier 

Aux prêtres du dio­cèse et aux équipes liturgiques

Dans la lettre qui accom­pagne le « Motu Proprio », le Saint Père donne la « rai­son posi­tive » de son Motu Proprio : « Il s’a­git de par­ve­nir à une récon­ci­lia­tion interne au sein de l’Église ». Il s’a­git de tout faire pour « conser­ver ou conqué­rir la récon­ci­lia­tion et l’u­ni­té » (1). L’histoire de notre Église nous fait suf­fi­sam­ment souf­frir des fis­sures qui sont deve­nues fêlures et même frac­tures pour com­mu­nier pro­fon­dé­ment au motif majeur du Motu Proprio

Le Saint Père réaf­firme « l’au­to­ri­té du Concile Vatican II ». Il s’a­git de ne pas « mettre en doute une de ses déci­sions essen­tielle : la réforme litur­gique ». « Le Missel, publié par Paul VI et réédi­té ensuite à deux reprises par Jean-​Paul II, est deve­nu évi­dem­ment la forme nor­male (for­ma ordi­na­ria) de la litur­gie Eucharistique ». 

Si « la forme extra­or­di­naire » (l’u­ti­li­sa­tion du mis­sel romain pré-​conciliaire) est uti­li­sée, c’est bien « l’u­nique et même rite » de la litur­gie qui est célé­bré. Ce point est capi­tal : il signi­fie que ceux qui sont atta­chés à la litur­gie d’a­vant le Concile ne peuvent plus dire ce qu’a­vec peine nous avons sou­vent enten­du ou lu, à savoir que la messe conci­liaire serait « moder­niste, schis­ma­tique ou pro­tes­tan­ti­sée ». Ils ne peuvent « exclure » le nou­veau rite : cela « ne serait pas cohé­rent avec la recon­nais­sance de sa valeur et de sa sain­te­té » Il est deman­dé aux prêtres qui « adhèrent à l’u­sage ancien » de ne pas exclure, « par prin­cipe, la célé­bra­tion selon les nou­veaux livres ». 

Quant à la mise en œuvre du « Motu Proprio » : nous la réflé­chi­rons ensemble dès le mois de septembre. 

1. Elle en appelle beau­coup au juge­ment pru­dent des curés : ils devront savoir suf­fi­sam­ment le latin, rece­voir la demande d’un « groupe stable de fidèles » atta­chés à la tra­di­tion litur­gique anté­rieure, évi­ter toute dis­corde et favo­ri­ser l’u­ni­té de toute l’Église. Ces quatre repères devront être respectés. 

2. Elle n’en­lève rien, dit le Saint Père, à l’au­to­ri­té de l’é­vêque, qui « doit veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité ». 

3. Elle ne sera effec­tive qu’à par­tir du 14 sep­tembre prochain. 

4. Chaque évêque devra enfin écrire au Saint Siège dans trois ans pour une pre­mière évaluation. 

Quelles que puissent être nos réac­tions pre­mières – j’ai fait connaître loya­le­ment les miennes à Rome –, je prie pour que les litur­gies dont nous avons la charge soient irré­pro­chables. Elles sont le lieu et le temps de la ren­contre du Christ. Elles sont le lieu et le temps de l’é­coute atten­tive de la Parole de Dieu. Elles sont le lieu de sa louange et de notre action de grâce. On ne se sert pas de la litur­gie. On la sert telle que l’Église nous le demande. Des pro­grès sont tou­jours pos­sibles. Pour tous, pour moi aussi. 

Je veux saluer de tout cœur les membres des équipes litur­giques. Notamment ceux et celles qui – bien for­més – reçoivent la mis­sion de conduire la célé­bra­tion de nom­breuses funé­railles, étant don­né notre petit nombre de prêtres. Je les vois tou­jours humbles devant le ser­vice à rendre. Je les vois de mieux en mieux for­més grâce à leurs curés et aux res­pon­sables de la com­mis­sion dio­cé­saine de pas­to­rale sacra­men­telle et liturgique. 

Les textes de Rome parlent sou­vent « d’a­bus ». Je les crois tou­te­fois lar­ge­ment majo­rés par des dénon­cia­teurs le plus sou­vent ano­nymes. Si quelques « abus » existent encore, – c’est d’ailleurs ain­si depuis tou­jours et quels que soient les rituels uti­li­sés –, ils sont de moins en moins nom­breux : Dieu sait les efforts constants que nous fai­sons ensemble depuis le Concile pour qu’il n’y en ait plus. 

+ François Garnier, Archevêque de Cambrai 

Site du dio­cèse de Cambrai