Entrer dans l’Eglise : la « pleine communion » souhaitée par Mgr Pozzo est un leurre et une imposture

1. « Le pape », a récem­ment décla­ré Mgr Pozzo, « attend que la Fraternité Saint-​Pie‑X décide d’entrer dans l’Eglise » [1]. Les choses sont donc claires : pour Mgr Pozzo et pour le pape, la Fraternité Saint-​Pie X ne fait pas encore par­tie de l’Eglise. Le Vatican a d’ailleurs tiré les consé­quences pra­tiques de cette manière de voir, puisque, à l’occasion du pèle­ri­nage qu’elles ont accom­pli à Rome, du 9 au 14 février der­nier, 200 reli­gieuses de la Congrégation des Dominicaines ensei­gnantes du Saint Nom de Jésus (Fanjeaux), accom­pa­gnées de leurs 950 élèves et d’une cen­taine de pro­fes­seurs et parents, se sont vu refu­ser l’accès aux églises pour la célé­bra­tion de la messe catho­lique, le motif invo­qué étant que celle-​ci serait célé­brée par les prêtres de la Fraternité Saint Pie X. Nous en pre­nons acte. Ce fait sou­lève deux ques­tions, qui sont liées.

2. La réponse à la pre­mière saute aux yeux, et, à vrai dire, depuis long­temps. Si l’on tient compte en effet de cette décla­ra­tion du repré­sen­tant du Vatican, on com­prend tout de suite quel sens il faut don­ner aux dif­fé­rentes démarches qui, depuis l’automne 2009, mettent en rela­tions la Fraternité Saint-​Pie X et le Saint Siège, et aux­quelles pré­side jus­te­ment Mgr Pozzo, en sa qua­li­té de secré­taire de la Commission Ecclesia Dei. Dans l’esprit de Rome, ces démarches ont pour but que la Fraternité se décide à « entrer dans l’Eglise », ou plus exac­te­ment qu’elle prenne les moyens « d’atteindre la pleine récon­ci­lia­tion et la pleine com­mu­nion avec le Siège apos­to­lique » [2]. Et ces moyens, nous les connais­sons. Ils n’ont pas varié depuis qua­rante ans. Rome exige tou­jours que nous accep­tions les réformes doc­tri­nales et dis­ci­pli­naires accom­plies par le der­nier Concile : les prin­cipes doc­tri­naux de la liber­té reli­gieuse, de l’œcuménisme, et de la col­lé­gia­li­té ; la nou­velle dis­ci­pline litur­gique de la messe et des sacre­ments ; la nou­velle dis­ci­pline du Code de 1983. Alors que pour la Fraternité, il s’agit d’éclairer les esprits qui, à Rome, sont imbus de ces nou­veau­tés, contraires à la Tradition de l’Eglise. Nous pour­rions trans­po­ser ici, au niveau plus modeste de la Fraternité, ce que saint Augustin disait déjà de Notre Seigneur, et qui peut d’ailleurs se dire en par­lant du témoi­gnage auquel tout catho­lique est appe­lé : Non tacuit vitia eorum, ut ipsa potius eis dis­pli­cerent, non medi­cus a quo sana­ban­tur [3].

3. La deuxième ques­tion nous inté­resse direc­te­ment ici. Dans l’esprit des auto­ri­tés romaines actuelles, que signi­fie « entrer dans l’Eglise » ? Et qu’est-ce que l’Eglise ? Remarquons-​le d’ailleurs au pas­sage : Mgr Pozzo ne dit pas que la Fraternité doit se déci­der à « entrer à nou­veau », à « ren­trer » ou à « reve­nir » dans l’Eglise ; il dit pré­ci­sé­ment : « entrer », ce qui sup­pose, en bonne logique, que la Fraternité n’a jamais fait par­tie de l’Eglise. Une pareille conclu­sion est évi­dem­ment contraire aux faits his­to­riques les plus avé­rés, puisque la Fraternité a obte­nu de Son Excellence Mgr Charrière une recon­nais­sance cano­nique en bonne et due forme, pré­ci­sé­ment le 1er novembre 1970, date de sa nais­sance au sein de la sainte Eglise. Cependant, il y a là une piste, qui doit nous mettre sur la voie de ce que l’on est bien obli­gé d’appeler une « nou­velle » ecclé­sio­lo­gie. Ecclésiologie nou­velle, peut-​être, mais cer­tai­ne­ment rien moins que catholique.

4. La nou­velle défi­ni­tion de l’Eglise appa­raît sur­tout dans les textes où, à Vatican II et depuis, les papes jus­ti­fient la pra­tique de l’œcuménisme. Car cette pra­tique pré­sup­pose une concep­tion nou­velle de l’Eglise. Jean-​Paul II a défi­ni l’œcuménisme par son but : « L’œcuménisme vise pré­ci­sé­ment à faire pro­gres­ser la com­mu­nion par­tielle exis­tant entre les chré­tiens, pour arri­ver à la pleine com­mu­nion dans la véri­té et la cha­ri­té (Ut unum sint, n° 14). Et le Concile affir­mait déjà la réa­li­té de cette « com­mu­nion par­tielle, bien qu’imparfaite ». : « En effet, ceux qui croient au Christ et qui ont reçu vali­de­ment le bap­tême, se trouvent dans une cer­taine com­mu­nion, bien qu’imparfaite, avec l’Église catho­lique » (, n° 3). Or, nous allons le mon­trer, la réa­li­té même de cette com­mu­nion par­tielle et impar­faite équi­vaut à une notion de l’Eglise qui ne cor­res­pond plus à celle que Dieu nous a révé­lée et que le magis­tère de l’Eglise nous a trans­mise jusqu’ici.

5. En effet, de quelle « com­mu­nion » s’agit-il ? L’Eglise est-​elle pré­ci­sé­ment, en tant que telle, une com­mu­nion ? Et qu’est-ce qu’une « com­mu­nion » ? Le Grand Catéchisme de saint Pie X [4] enseigne que « le mot Eglise veut dire convo­ca­tion ou réunion de per­sonnes nom­breuses » et il ajoute que « nous avons été appe­lés à l’Eglise de Jésus-​Christ par une grâce par­ti­cu­lière de Dieu, afin qu’avec la lumière de la foi et par l’observation de la loi divine nous lui ren­dions le culte qui lui est dû et nous par­ve­nions à la vie éter­nelle ». Le mot « Eglise » désigne donc l’appel divin des créa­tures douées de rai­son en vue de l’unité d’une fin com­mune. Or, l’appel de Dieu défi­nit une rela­tion ayant pour termes d’une part Dieu et de l’autre les hommes qui sont appe­lés, de la même manière que le gou­ver­ne­ment divin implique une rela­tion entre Dieu qui gou­verne et les créa­tures douées d’intelligence qui sont gou­ver­nées [5]. Si l’on envi­sage l’appel du côté de Dieu, l’Eglise doit s’entendre dans un sens très large comme une seule action divine qui appelle tous les hommes et même tous les anges, depuis Abel jusqu’au der­nier des élus, en les rat­ta­chant au Christ d’une manière ou d’une autre [6]. Si l’on envi­sage l’appel du côté des hommes, l’Eglise doit s’entendre en dif­fé­rents sens stricts, et désigne autant d’actions divines dif­fé­rentes par les­quelles Dieu rat­tache les hommes au Christ.

6. Cela a lieu de quatre manières dif­fé­rentes. Premièrement, Dieu appelle ici-​bas quelques hommes (les juifs) à pro­fes­ser socia­le­ment la foi dans le Messie à venir moyen­nant des expres­sions figu­rées et un culte char­nel : en ce sens, l’appel divin cor­res­pond à la syna­gogue de l’Ancien Testament. Deuxièmement, Dieu appelle ici-​bas tous les hommes à pro­fes­ser socia­le­ment la foi dans le Christ Rédempteur déjà venu, moyen­nant l’expression non plus figu­rée mais accom­plie de la pleine véri­té et un culte spi­ri­tuel, sous la direc­tion d’une hié­rar­chie défi­ni­ti­ve­ment éta­blie : en ce sens, l’appel divin cor­res­pond à la socié­té visible de l’Eglise mili­tante. Troisièmement, Dieu appelle quelques hommes (les justes) à méri­ter le salut éter­nel, par la foi for­mée, c’est à dire par la foi accom­pa­gnée de la cha­ri­té : en ce sens, l’appel divin cor­res­pond à la com­mu­nion invi­sible des saints. Quatrièmement, Dieu appelle quelques hommes (les bien­heu­reux) à obte­nir le salut éter­nel et à jouir de la vision béa­ti­fique dans la gloire du ciel : en ce sens, l’appel divin cor­res­pond à l’Eglise triomphante.

7. Le mot « Eglise » peut donc s’entendre en quatre sens dif­fé­rents selon qu’il désigne autant d’ordres for­mel­le­ment dis­tincts : pre­miè­re­ment et deuxiè­me­ment, un ordre de rela­tions juri­diques fon­dé sur la pro­fes­sion exté­rieure et publique de la foi dans la dépen­dance d’une auto­ri­té sociale (tem­po­raire dans l’Ancien Testament ou défi­ni­tive dans le Nouveau) ; troi­siè­me­ment, un ordre de rela­tions de mérite sur­na­tu­rel, fon­dé sur la cha­ri­té et l’état de grâce sanc­ti­fiante ; qua­triè­me­ment, un ordre de béa­ti­tude sur­na­tu­relle, fon­dé sur la vision et la gloire. C’est à la lumière de cette dis­tinc­tion que doit se com­prendre l’enseignement du Grand Catéchisme de saint Pie X : il n’y a pas plu­sieurs Eglises mais dif­fé­rentes par­ties d’une seule et même Eglise, selon que les hommes sont unis au Christ soit par la pro­fes­sion sociale de la foi dans l’état de voie, soit par la vision béa­ti­fique dans l’état de terme, soit par la cha­ri­té dans l’état de voie et de terme. La pro­fes­sion sociale défi­nit l’Eglise comme une socié­té tan­dis que la cha­ri­té et la vision béa­ti­fique la défi­nissent comme une com­mu­nion. Si la socié­té est une réa­li­té visible et externe, la com­mu­nion est une réa­li­té invi­sible et interne. Et l’on n’appartient pas de la même manière à une socié­té visible ou à une com­mu­nion invi­sible. Tout comme celui du verbe « appar­te­nir », le sens du verbe « entrer dans » sera donc très dif­fé­rent selon que l’on parle de l’Eglise comme d’une socié­té ou comme d’une communion.

8. Or, du moins à pre­mière vue, les textes dont nous avons fait état ci-​dessus, en notre n° 4, ne font pas la dis­tinc­tion pour­tant requise entre : a) d’une part ce qui serait une com­mu­nion visible et externe et qui équi­vau­drait donc à une socié­té, fon­dée comme telle sur la pro­fes­sion de foi, c’est à dire sur l’acte exté­rieur et social de la ver­tu de foi et b) d’autre part une com­mu­nion invi­sible et interne, fon­dée sur l’état de grâce, sur la ver­tu de la foi ou de la cha­ri­té, ain­si que sur leurs actes inté­rieurs et individuels.

9. La socié­té, ou la com­mu­nion visible et externe, n’admet pas de degrés : elle est par­faite, seule­ment dans l’unique Eglise catho­lique ou elle n’est pas. Il s’agit en l’espèce de la com­mu­nion des membres de l’Eglise. Elle repose sur le triple lien, social et cano­nique, de l’unité de la pro­fes­sion de la foi catho­lique, de la récep­tion des sacre­ments et de la sou­mis­sion aux mêmes pas­teurs. Pie XII l’enseigne clai­re­ment dans Mystici cor­po­ris : « « Mais seuls sont réel­le­ment à comp­ter comme membres de l’Eglise ceux qui ont reçu le bap­tême de régé­né­ra­tion et pro­fessent la vraie foi, qui d’autre part ne se sont pas pour leur mal­heur sépa­rés de l’ensemble du Corps, ou n’en ont pas été retran­chés pour des fautes très graves par l’autorité légi­time. « Tous, en effet », dit l’Apôtre, » nous avons été bap­ti­sés dans un seul Esprit pour for­mer un seul corps, soit juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres » [7]. Par consé­quent, comme dans l’assemblée véri­table des fidèles il n’y a qu’un seul corps, un seul Esprit, un seul Seigneur et un seul bap­tême, ain­si ne peut-​il y avoir qu’une seule foi ; et celui qui refuse d’écouter l’Eglise, doit être consi­dé­ré d’après l’ordre du Seigneur, comme un païen et un publi­cain. Et ceux qui sont divi­sés pour des rai­sons de foi ou de gou­ver­ne­ment, ne peuvent vivre dans ce même corps ni par consé­quent de ce même Esprit divin » [8]. En par­faite cohé­rence avec ce prin­cipe, Pie XII déclare ensuite que les apos­tats, les héré­tiques et les schis­ma­tiques ne sont pas membres de l’Eglise, en fai­sant la dis­tinc­tion d’avec les autres pécheurs, qui, eux, res­tent dans l’Eglise, pour­vu qu’ils pro­fessent la foi catho­lique et res­tent sou­mis aux pas­teurs légi­times : « Car toute faute, même un péché grave, n’a pas de soi pour résul­tat – comme le schisme, l’hérésie, ou l’apostasie – de sépa­rer l’homme du corps de l’Eglise » [9].

10. A la dif­fé­rence de la socié­té, la com­mu­nion invi­sible et interne admet des degrés : elle peut être plus ou moins par­faite. C’est en effet une com­mu­nion mys­tique, qui repose sur le lien spi­ri­tuel de la grâce sanc­ti­fiante et de la cha­ri­té théo­lo­gale. Or, ce lien ras­semble non seule­ment les membres de l’Eglise qui sont en état de grâce, mais aus­si tous ceux qui, tout en res­tant encore hors de l’Eglise, dans l’ignorance invin­cible de celle-​ci, peuvent béné­fi­cier de l’action inté­rieure du Saint Esprit et être ordon­nés au Corps mys­tique du Rédempteur. Pie XII le dit encore dans Mystici cor­po­ris : l’encyclique enseigne que beau­coup d’hommes n’appartiennent pas réel­le­ment à l’Eglise visible mais lui sont tout de même ordon­nés par un vœu et un désir incons­cient. « Pour ceux-​là même qui n’appartiennent pas à l’organisme visible de l’Église […] Nous les avons confiés à la pro­tec­tion et à la conduite du Seigneur […] car, même si, par un cer­tain désir et sou­hait incons­cient, ils se trouvent ordon­nés au corps mys­tique du rédemp­teur, ils sont pri­vés de tant et de si grands secours et faveurs célestes, dont on ne peut jouir que dans l’Église catho­lique » [10]. Comme l’a sou­li­gné à juste titre un émi­nent ecclé­sio­logue, « au lieu de dire que ces chré­tiens dis­si­dents et sépa­rés font par­tie de l’Eglise ou du Corps mys­tique par le vœu, ain­si que les théo­lo­giens avaient jusqu’ici pris l’habitude de le dire par­fois, Pie XII s’abstient de recou­rir à cette for­mule et lui sub­sti­tue cette autre, qui est plus géné­rale, en disant que ces chré­tiens sont ordon­nés par un vœu incons­cient » [11]. L’appartenance à l’Eglise ne coïn­cide donc pas avec l’appartenance à la com­mu­nion mys­tique de charité.

11. Le tout pre­mier sché­ma sur l’Eglise, pré­pa­ré en vue du concile Vatican II, sous la direc­tion du car­di­nal Ottaviani, fai­sait clai­re­ment cette dis­tinc­tion, dans le cha­pitre 2 consa­cré à la ques­tion des membres de l’Eglise [12]. Le § 2 parle des membres de l’Eglise et de la com­mu­nion visible et externe. Il y est pré­ci­sé que « ceux-​là seuls doivent être consi­dé­rés comme réel­le­ment membres de l’Eglise qui sont unis dans sa struc­ture visible, com­pre­nant son chef, et où le Christ gou­verne l’Eglise par l’intermédiaire de son vicaire : ce sont donc ceux qui ont été puri­fiés par le bain de la régé­né­ra­tion, pro­fessent la vraie foi catho­lique, recon­naissent l’autorité de l’Eglise et n’ont pas été tota­le­ment sépa­rés de la struc­ture visible du Corps mys­tique à cause de délits très graves ». Le § 3 parle de « tous ceux qui, en ne pro­fes­sant ni la vraie foi ni l’unité de la com­mu­nion avec la Pontife romain, en ont le désir même incons­cient ». Il est dit que, même avec ceux-​là, « la pieuse Mère Eglise se sait unie pour de mul­tiples rai­sons ». Mais il est bien pré­ci­sé que cette union n’est pas celle d’une com­mu­nion visible et externe, même impar­faite ; c’est « un cer­tain lien dans le Saint Esprit, lequel opère par ses dons et ses grâces dans le Corps mys­tique lui-​même, mais par sa ver­tu, sans exclure la grâce sanc­ti­fiante, agit aus­si en dehors de ce Corps, pour que les frères sépa­rés, selon la manière éta­blie par le Christ, y soient incor­po­rés ». Il est encore pré­ci­sé que « l’Eglise ne cesse de prier pour que les frères sépa­rés […] s’efforcent de quit­ter cet état dans lequel, pour obte­nir le salut éter­nel, ils manquent de si nom­breux et de si impor­tants bien­faits et aides célestes, dont ne peuvent jouir que ceux qui sont réel­le­ment membres de l’Eglise ».

12. Par consé­quent, s’il y a une com­mu­nion, celle-​ci a lieu non entre les sectes chré­tiennes non catho­liques et l’Eglise (comme de socié­té à socié­té) mais entre cer­tains membres de ces sectes et l’Eglise catho­lique, entre cer­tains non-​membres et cer­tains membres de l’Eglise. Le pro­pos de Vatican II intro­duit ici au moins une confu­sion. Les ensei­gne­ments de ce nou­veau magis­tère, lorsqu’ils affirment la réa­li­té d’une com­mu­nion impar­faite et par­tielle, mais néan­moins réelle, entre les com­mu­nau­tés chré­tiennes non catho­liques et l’Eglise, ne font pas la dis­tinc­tion entre le point de vue des socié­tés prises comme telles et celui des indi­vi­dus. Ou encore entre les indi­vi­dus pris comme membres d’un orga­nisme visible et les indi­vi­dus pris comme béné­fi­ciant de l’action du Saint Esprit. La même ambi­guï­té se retrouve encore dans le pas­sage sui­vant : « De même, chez nos frères sépa­rés s’accomplissent beau­coup d’actions sacrées de la reli­gion chré­tienne qui, de manières dif­fé­rentes selon la situa­tion diverse de chaque Église ou com­mu­nau­té, peuvent cer­tai­ne­ment pro­duire effec­ti­ve­ment la vie de grâce, et l’on doit recon­naître qu’elles donnent accès à la com­mu­nion du salut » (Unitatis redin­te­gra­tio, n° 3). La vie de la grâce peut certes être pro­duite en rai­son de l’action du Saint Esprit qui agit direc­te­ment sur une âme, mal­gré la com­mu­nau­té sépa­rée dont elle fait par­tie et qui repré­sente comme telle un obs­tacle à cette action. Mais la vie de la grâce ne peut être pro­duite dans et par la com­mu­nau­té sépa­rée en tant que telle.

13. Cependant, si on l’examine plus en détail, le pro­pos de Vatican II n’est pas seule­ment ambi­gu. Il est clai­re­ment oppo­sé à la véri­té catho­lique. Jugeons en effet sur pièces.

14. Le pape Jean-​Paul II explique en ces termes ce qui rend pos­sible cette com­mu­nion réelle, quoique par­tielle et impar­faite, au niveau externe et visible, entre l’Eglise catho­lique et les com­mu­nau­tés chré­tiennes sépa­rées : « En dehors des limites de la com­mu­nau­té catho­lique, il n’y pas un vide ecclé­sial. De nom­breux élé­ments de grande valeur (exi­mia) qui, dans l’Eglise catho­lique, s’intègrent dans la plé­ni­tude des moyens de salut et des dons de grâce qui font l’Eglise, se trouvent aus­si dans les autres Communautés chré­tiennes » (Ut unum sint, n° 13) ; « Par la grâce de Dieu, ce qui appar­tient à la struc­ture de l’Eglise du Christ n’a pour­tant pas été détruit, ni la com­mu­nion qui demeure avec les autres Eglises et Communautés ecclé­siales. En effet, les élé­ments de sanc­ti­fi­ca­tion et de véri­té pré­sents dans les autres Communautés chré­tiennes, à des degrés dif­fé­rents dans les unes et les autres, consti­tuent la base objec­tive de la com­mu­nion qui existe, même impar­fai­te­ment, entre elles et l’Eglise catho­lique. Dans la mesure où ces élé­ments se trouvent dans les autres Communautés chré­tiennes, il y a une pré­sence active de l’unique Eglise du Christ en elles. C’est pour­quoi le Concile Vatican II parle d’une com­mu­nion réelle, même si elle est impar­faite. La consti­tu­tion Lumen gen­tium sou­ligne que l’Eglise catho­lique « se sait unie pour plu­sieurs rai­sons » avec ces Communautés, par une cer­taine et réelle union, dans l’Esprit Saint » (, n° 11).

15. Cet ensei­gne­ment de Jean-​Paul II ne fait que reprendre l’idée déjà pré­sente dans les textes de Vatican II : « Cette Église comme socié­té consti­tuée et orga­ni­sée en ce monde, c’est dans l’Église catho­lique qu’elle sub­siste, gou­ver­née par le suc­ces­seur de Pierre et les évêques qui sont en com­mu­nion avec lui, bien que des élé­ments nom­breux de sanc­ti­fi­ca­tion et de véri­té se trouvent hors de sa sphère, élé­ments qui, appar­te­nant pro­pre­ment par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-​mêmes à l’unité catho­lique » (, n° 8) ; « De plus, par­mi les élé­ments ou les biens par l’ensemble des­quels l’Église se construit et est vivi­fiée, plu­sieurs et même beau­coup, et de grande valeur, peuvent exis­ter en dehors des limites visibles de l’Église catho­lique : la Parole de Dieu écrite, la vie de grâce, la foi, l’espérance et la cha­ri­té, d’autres dons inté­rieurs du Saint-​Esprit et d’autres élé­ments visibles. Tout cela, qui pro­vient du Christ et conduit à lui, appar­tient de droit à l’unique Église du Christ » (Unitatis redin­te­gra­tio, n° 3).

16. Le Concile va même jusqu’à recon­naître une valeur salu­taire aux com­mu­nau­tés sépa­rées prises en tant que telles, comme si le saint Esprit n’agissait pas seule­ment de manière directe sur les âmes éga­rées dans le schisme ou l’hérésie, mais uti­li­sait la média­tion de ces socié­tés objec­ti­ve­ment et juri­di­que­ment schis­ma­tiques et héré­tiques : « Ces Églises et com­mu­nau­tés sépa­rées, bien que nous croyions qu’elles souffrent de défi­ciences, ne sont nul­le­ment dépour­vues de signi­fi­ca­tion et de valeur dans le mys­tère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se ser­vir d’elles comme de moyens de salut, dont la ver­tu dérive de la plé­ni­tude de grâce et de véri­té qui a été confiée à l’Église catho­lique » (, n° 3). Cette affir­ma­tion lève l’ambiguïté signa­lée pré­cé­dem­ment (cf notre n° 12) dans un sens contraire à la doc­trine catho­lique, rap­pe­lée par le sché­ma du car­di­nal Ottaviani : elle affirme en effet que la com­mu­nion impar­faite et par­tielle a lieu au niveau visible et externe et comme entre les sectes chré­tiennes non catho­liques, prises en tant que telles, et l’Eglise (ou comme de socié­té à socié­té). Cette affir­ma­tion contient une erreur contraire à la doc­trine catho­lique de tou­jours. En effet, une com­mu­nau­té reli­gieuse en tant que sépa­rée de l’Eglise (ou en tant que secte) ne peut être uti­li­sée par le Saint Esprit comme moyen de salut, puisque son état de sépa­ra­tion est un état de résis­tance au Saint Esprit. Celui-​ci ne peut qu’agir direc­te­ment sur les âmes (non sur la com­mu­nau­té). Enfin, com­ment est-​il pos­sible que la ver­tu sal­va­trice de ces com­mu­nau­tés sépa­rées puisse déri­ver de la plé­ni­tude de grâce et de véri­té confiée à l’Eglise catho­lique ? En effet, l’unique et indis­pen­sable dis­pen­sa­teur de grâce et de véri­té est le Souverain Pontife, Successeur de saint Pierre et vicaire du Christ ; et celui-​ci n’est autre que l’évêque de Rome, chef visible de l’Eglise catho­lique. Or, les com­mu­nau­tés sépa­rées sont en tant que telles consti­tuées par le refus du pri­mat de l’évêque de Rome. C’est pour­quoi, aucune ver­tu sal­va­trice ne sau­rait déri­ver en elles de la plé­ni­tude de grâce et de véri­té confiée à l’Eglise catholique.

17. Ces ensei­gne­ments nient, sur le pan même de l’institution sociale et visible, l’identité stricte et adé­quate qui existe entre l’Eglise du Christ et l’Eglise catho­lique (rap­pe­lée par Pie XII dans Mystici cor­po­ris et Humani gene­ris), puisque la pré­sence et l’action de l’Eglise du Christ auraient lieu en dehors des limites visibles de l’Eglise catho­lique. Moyennant quoi, l’Eglise est d’abord et avant tout redé­fi­nie comme l’Eglise « du Christ », dis­tincte de l’Eglise catho­lique. L’action et la pré­sence de l’Eglise du Christ dans les com­mu­nau­tés chré­tiennes non catho­lique est la rai­son pré­cise pour laquelle ces com­mu­nau­tés sont en com­mu­nion réelle, quoique par­tielle et impar­faite, avec l’Eglise catho­lique. Tout se passe comme si la réa­li­té même dési­gnée par le mot « Eglise » admet­tait des degrés, du plus ou du moins, du par­fait ou de l’imparfait, dans la ligne même d’une com­mu­nion exté­rieure et visible.

18. Mais pour que cela fût, il fau­drait que tout ce qui peut se ren­con­trer en fait de véri­té révé­lée ou de sacre­ments, même valides, dans les com­mu­nau­tés chré­tiennes non catho­liques, pût repré­sen­ter des élé­ments « par l’ensemble des­quels l’Église se construit et est vivi­fiée » et por­ter par soi-​même « à l’unité catho­lique ». Et pour que cela fût pos­sible, il fau­drait que ces véri­tés et ces sacre­ments fussent reçus de l’unique auto­ri­té divi­ne­ment ins­ti­tuée par Dieu, celle du pape, évêque de Rome. Or, par défi­ni­tion, les com­mu­nau­tés chré­tiennes non catho­liques refusent de rece­voir ces véri­tés et ces sacre­ments de la main du vicaire du Christ. Par défi­ni­tion et en tant que telles, elles ne sont pas bâties sur l’unique pierre, sur laquelle le Christ a vou­lu édi­fier son Eglise. Elles on reje­té en effet cette unique pierre d’angle. Et donc, elles ne peuvent pas rete­nir comme des élé­ments appar­te­nant en propre à l’Eglise ni les sacre­ments, même valides, ni la sainte Ecriture, ni les véri­tés révé­lées. Elles ne le peuvent pas, du simple fait qu’elle en usent d’une manière qui n’est pas celle vou­lue par le Christ, c’est à dire d’une manière qui rejette la dépen­dance néces­saire vis-​à-​vis du gou­ver­ne­ment et du magis­tère hié­rar­chiques de l’unique vicaire du Christ, l’évêque de Rome.

19. En réa­li­té, l’Eglise du Christ et l’Eglise catho­lique sont abso­lu­ment unes et iden­tiques, car l’Eglise du Christ est celle que gou­verne le vicaire du Christ, chef de l’Eglise catho­lique et évêque de Rome, suc­ces­seur de saint Pierre. C’est pour­quoi, il ne sau­rait y avoir en dehors de l’Eglise catho­lique des élé­ments de véri­té et de sanc­ti­fi­ca­tion propres à l’Eglise du Christ. Tout ce qui peut se ren­con­trer en fait de véri­tés révé­lées ou de sacre­ments, même valides, dans les com­mu­nau­tés chré­tiennes non catho­liques, ne sau­rait repré­sen­ter des élé­ments « par l’ensemble des­quels l’Église se construit et est vivi­fiée » ni por­ter par soi-​même « à l’unité catho­lique ». Car tout cela se trouve en oppo­si­tion avec le prin­cipe même de l’unité de l’Eglise, qui est le pape.

20. « Entrer dans l’Eglise » ? Pour ce faire, il suf­fit, dit Pie XII, d’avoir reçu un bap­tême valide, de pro­fes­ser la foi catho­lique et de recon­naître l’autorité des pas­teurs légi­times. La Fraternité Saint Pie X réa­lise cette triple condi­tion. Elle fait donc par­tie de l’Eglise. Mgr Pozzo estime que non, du fait que la Fraternité refuse ce qui, selon lui, doit faire par­tie de la pro­fes­sion de la foi catho­lique : la liber­té reli­gieuse, l’œcuménisme, la col­lé­gia­li­té, la nou­velle messe et le nou­veau droit cano­nique. Mais tout cela s’oppose à la foi catho­lique. Et tout cela pré­sup­pose aus­si que l’autorité du vicaire du Christ n’est pas un élé­ment essen­tiel­le­ment requis à la défi­ni­tion de l’Eglise. Ce pré­sup­po­sé se retrouve à pro­fu­sion dans les textes du magis­tère post­con­ci­liaire. Le plus repré­sen­ta­tif d’entre eux est celui du n° 17 de la Lettre Communionis notio, de la sacrée Congrégation pour la doc­trine de la foi, en date du 28 mai 1992. C’est un pas­sage auquel feront écho la Déclaration Dominus Jesus de 2000 et les Réponses sur le Subsistit de 2007. On retrouve à chaque fois la même idée selon laquelle « l’Église une, sainte, catho­lique et apos­to­lique est vrai­ment pré­sente dans toute célé­bra­tion valide de l’eucharistie ». Benoît XVI énonce d’ailleurs le même prin­cipe dans l’Exhortation Sacramentum cari­ta­tis de 2007, lorsqu’il affirme que « l’eucharistie est consti­tu­tive de l’être et de l’agir de l’Église » [13]. Cette idée en amène une autre. Si la com­mu­nion de l’Église trouve son centre dans la célé­bra­tion valide de l’eucharistie, alors « cette com­mu­nion existe spé­cia­le­ment avec les églises orien­tales ortho­doxes qui, bien que sépa­rées du Siège de Pierre, […] méritent le titre d’églises par­ti­cu­lières. En effet, par la célé­bra­tion de l’eucharistie du Seigneur dans ces églises par­ti­cu­lières, l’Église de Dieu s’édifie et gran­dit » [14]. On s’empresse aus­si­tôt de pré­ci­ser que « puisque la com­mu­nion avec l’Église uni­ver­selle, repré­sen­tée par le Successeur de Pierre, n’est pas un com­plé­ment exté­rieur à l’Église par­ti­cu­lière, mais un de ses élé­ments consti­tu­tifs internes, la situa­tion de ces véné­rables com­mu­nau­tés chré­tiennes implique aus­si une bles­sure de leur condi­tion d’église par­ti­cu­lière ». Mais le prin­cipe de base reste posé : la com­mu­nion de l’Église résulte d’abord et avant tout de la célé­bra­tion valide de l’eucharistie. L’absence de la pri­mau­té du suc­ces­seur de Pierre a sim­ple­ment pour effet une bles­sure, qui rend la com­mu­nion moins par­faite. Cette absence n’a pas pour effet une mort, qui vien­drait anéan­tir on ne peut plus radi­ca­le­ment l’unité de l’Église.

21. Et c’est jus­te­ment pour demeu­rer dans l’Eglise que la Fraternité n’accepte pas un tel pré­sup­po­sé. La Fraternité refuse ces ensei­gne­ments nou­veaux, parce qu’elle y voit la néga­tion pra­tique de la pri­mau­té du vicaire du Christ. La Fraternité répond donc à Mgr Pozzo qu’elle entend res­ter fidèle au prin­cipe même de la papau­té, qui fait par­tie de la défi­ni­tion de l’Eglise et dont les textes du concile vou­draient nous apprendre à nous moquer. Mais on ne se moque pas de Dieu. Ni de son vicaire. La « pleine com­mu­nion » sou­hai­tée par le secré­taire d’Ecclesia Dei est un leurre et une impos­ture, elle s’inscrit dans une ecclé­sio­lo­gie étran­gère au dogme catholique.

Nous n’en vou­lons pour rien au monde, car on ne se moque pas de Dieu ni de son Eglise.

C’est pour­quoi, tant que ces idées, contraires à la foi catho­lique, feront l’objet de l’exigence du pape et de son repré­sen­tant, la Fraternité ne pour­ra s’y résoudre.

Abbé Jean-​Michel Gleize, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Source : Article paru dans le Courrier de Rome d’avril 2015, n° 386 (576).

Notes de bas de page
  1. Propos parus dans l’Agence de presse I.Media et rela­tés par le jour­nal La Croix, le 20 mars 2015.[]
  2. Entretien paru dans Famille chré­tienne du 20 octobre 2014.[]
  3. « Il n’a pas gar­dé le silence sur leurs vices, afin de leur ins­pi­rer l’horreur de ces vices, et non la haine du méde­cin qui les gué­ris­sait » – Saint Augustin, Commentaire sur le Psaume 63, ver­set 3. Ce pas­sage figure dans la litur­gie du Vendredi Saint, à l’office des Matines dont il consti­tue la 2e leçon.[]
  4. Grand Catéchisme de saint Pie X, 1re par­tie (Explication du Credo), sur l’article 9, § 5, Itinéraires n° 116 (septembre-​octobre 1967), p. 120. Référence abré­gée en KTX.[]
  5. Cf saint Thomas d’Aquin, Somme théo­lo­gique, 1a pars, ques­tion 108, article 1, cor­pus.[]
  6. C’est le sens qui est rete­nu par saint Thomas dans la Somme théo­lo­gique, à la ques­tion 8 de la ter­tia pars, ques­tion qui traite pré­ci­sé­ment de la grâce capi­tale du Christ et consi­dère donc les choses du point de vue du Christ, chef de « l’Eglise », laquelle sera enten­due en des sens très dif­fé­rents.[]
  7. 1 Cor, 12/​13.[]
  8. Pie XII, « Encyclique Mystici cor­po­ris du 29 juin 1943 » dans Les Enseignements Pontificaux de Solesmes, L’Eglise, t. 2, n° 1022.[]
  9. Pie XII, ibi­dem, n° 1023.[]
  10. Pie XII, ibi­dem, n° 1104[]
  11. Timothée Zapelena, sj, Le Corps et l’âme de l’Eglise d’après le magis­tère et la théo­lo­gie, Courrier de Rome, 2013, n° 37, p. 38.[]
  12. Acta conci­lii Vaticani secun­di, series II, vol. III, pars I, p. 139–140.[]
  13. Benoît XVI, Exhortation post­sy­no­dale Sacramentum cari­ta­tis du 22 février 2007, n° 15 : « L’Eucharistie est donc consti­tu­tive de l’être et de l’agir de l’Église. C’est pour­quoi l’Antiquité chré­tienne dési­gnait par la même expres­sion, Corpus Christi, le corps né de la Vierge Marie, le Corps eucha­ris­tique et le Corps ecclé­sial du Christ. Cette don­née bien pré­sente dans la tra­di­tion nous aide à faire gran­dir en nous la conscience du carac­tère insé­pa­rable du Christ et de l’Église. Le Seigneur Jésus, en s’offrant lui-​même pour nous en sacri­fice, a annon­cé à l’avance dans ce don, de manière effi­cace, le mys­tère de l’Église. Il est signi­fi­ca­tif que la deuxième prière eucha­ris­tique, en invo­quant le Paraclet, for­mule en ces termes la prière pour l’unité de l’Église : « Qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons ras­sem­blés par l’Esprit Saint en un seul corps ». Ce pas­sage fait bien com­prendre com­ment la res du Sacrement de l’Eucharistie est l’unité des fidèles dans la com­mu­nion ecclé­siale. L’Eucharistie se montre ain­si à la racine de l’Église comme mys­tère de com­mu­nion (cf. la Somme théo­lo­gique de saint Thomas d’Aquin, 3a pars, ques­tion 80, article 4) ». L’Église serait donc le Corps du Christ par ana­lo­gie d’attribution avec l’eucharistie. Mais nous devons nier le double pré­sup­po­sé, qui est cen­sé auto­ri­ser cette ana­lo­gie. En effet, dans le pas­sage cité par le pape, saint Thomas enseigne pré­ci­sé­ment que l’eucharistie est le simple signe et non le signe effi­cace, c’est-à-dire à la fois signe et cause effi­ciente, de l’Église. Et d’autre part, saint Thomas entend ici par « Église » la com­mu­nion invi­sible de la grâce et de la cha­ri­té, non la socié­té visible et hié­rar­chique.[]
  14. Communionis notio, n° 17.[]

FSSPX

M. l’ab­bé Jean-​Michel Gleize est pro­fes­seur d’a­po­lo­gé­tique, d’ec­clé­sio­lo­gie et de dogme au Séminaire Saint-​Pie X d’Écône. Il est le prin­ci­pal contri­bu­teur du Courrier de Rome. Il a par­ti­ci­pé aux dis­cus­sions doc­tri­nales entre Rome et la FSSPX entre 2009 et 2011.