Une quasi-​obligation : la canonisation de tous les papes du funeste Concile Vatican II

Lors de sa ren­contre avec les prêtres et les diacres du dio­cèse de Rome à la cathé­drale Saint-​Jean-​de-​Latran, le 15 février 2018, le pape François a annon­cé la cano­ni­sa­tion pro­chaine de Paul VI (1963–1978), a indi­qué le Saint-​Siège le 17 février.

Quelques jours après qu’un miracle1 vient de lui être attri­bué, la cano­ni­sa­tion de Paul VI semble être enten­due. Au terme d’une ren­contre avec les prêtres et les diacres du dio­cèse de Rome, Mgr Angelo De Donatis, évêque auxi­liaire de Rome, a remis aux prêtres et diacres un recueil de médi­ta­tions de pon­tifes. « Je l’ai vu et il m’a beau­coup plu« , a décla­ré le pape François.

Parmi les pon­tifes cités, a‑t-​il pour­sui­vi, deux sont « déjà saints« , Jean XXIII et Jean Paul II. Quant à Paul VI, « il le sera cette année« , a alors infor­mé le chef de l’Eglise catho­lique. Et tan­dis que la cause de béa­ti­fi­ca­tion de Jean Paul Ier est en cours, « Benoît et moi sommes en liste d’attente« , a plai­san­té le pape François.

Originaire de Brescia, le pape de l’encyclique Humanae vitae (1968) por­tant­sur les méthodes natu­relles de pro­créa­tion et le mariage, avait été béa­ti­fié le 19 octobre 2014 par le pape François, pen­dant le pre­mier synode sur la famille.

C’est aus­si est aus­si le pape qui mena le concile Vatican II à son terme, intro­dui­sant dans l’Eglise un libé­ra­lisme doc­tri­nal qui s’exprime par des erreurs comme la liber­té reli­gieuse2, la col­lé­gia­li­té et l’œcuménisme.

Il s’en est sui­vi un trouble que lui-​même a recon­nu, le 7 décembre 1969 :

« L’Eglise se trouve dans une heure d’inquiétude, d’autocritique, on dirait même d’autodestruction. Comme si l’Eglise se frap­pait elle-​même. »

L’année sui­vante, il avouait :

« Dans de nom­breux domaines, le Concile ne nous a pas don­né jusqu’à pré­sent la tran­quilli­té, mais il a plu­tôt sus­ci­té des troubles et des pro­blèmes non utiles au ren­for­ce­ment du Royaume de Dieu dans l’Eglise et dans les âmes ». Jusqu’à ce cri d’alarme du 29 juin 1972 : « La fumée de Satan est entrée par quelque fis­sure dans le temple de Dieu : le doute, l’incertitude, la pro­blé­ma­tique, l’inquiétude, l’insatisfaction, l’affrontement se font jour… » .

Mais il ne fit qu’un constat, sans prendre de mesures propres à arrê­ter cette autodestruction.

Nos confrères de Fsspx​.news relèvent que » ce récent déve­lop­pe­ment per­met de sou­le­ver une nou­velle fois la ques­tion de l’é­vo­lu­tion des pro­cé­dures de béa­ti­fi­ca­tion et de cano­ni­sa­tion, ain­si que l’abbé Jean-​Michel Gleize l’a déjà sou­li­gné dans son étude Doutes sur la cano­ni­sa­tion de Jean XXIII et de Jean-​Paul II3.

D’autre part, Mgr Marcel Lefebvre qui fut frap­pé de sus­pense a divi­nis sous le pon­ti­fi­cat de Paul VI, avait expo­sé aux sémi­na­ristes d’Ecône le juge­ment qu’il por­tait sur ce pape, au cours des confé­rences qu’il leur don­nait sur les Actes du Magistère, et qui four­nissent la matière de son ouvrage Ils l’ont décou­ron­né. Le cha­pitre XXXI, « Paul VI pape libé­ral » per­met de savoir exac­te­ment ce que le fon­da­teur de la Fraternité Saint-​Pie X aurait pu dire à l’annonce de cette pro­chaine « canonisation ».

Devant l’his­toire, le pon­ti­fi­cat du pape Paul VI (1963–1978) res­te­ra celui du concile Vatican II et de son appli­ca­tion, qui ame­nèrent la révo­lu­tion dans l’Eglise. Parmi les prin­ci­pales réformes enga­gées, citons la nou­velle messe dont l’es­prit et le rite se rap­prochent dan­ge­reu­se­ment de la Cène pro­tes­tante ; un faux œcu­mé­nisme qui ignore la véri­table uni­té de l’Eglise ; l’aggior­na­men­to géné­ral qui abo­lit les tra­di­tions véné­rables des ordres et des congré­ga­tions en remet­tant en cause la vie sacer­do­tale et reli­gieuse ; la crise durable de l’Eglise, avec l’ef­fon­dre­ment de la foi et des voca­tions, de l’es­prit catho­lique dans l’é­du­ca­tion, la morale et la pra­tique reli­gieuse sous tous ses aspects, etc. Pape tor­tu­ré, en proie au doute et inquiet, Paul VI pré­ten­dit au consis­toire de 1976 inter­dire la messe de saint Pie V, et per­sé­cu­ta la réac­tion légi­time de la Tradition, qui oppo­sait vingt siècles de vie et d’en­sei­gne­ment de l’Eglise à la révo­lu­tion conciliaire. »

La céré­mo­nie de cano­ni­sa­tion devrait se dérou­ler pen­dant le synode des jeunes (3–28 octobre 2018), a encore pré­ci­sé Vatican Insider. Le pape François avait béa­ti­fié Paul VI (1897–1978), le 19 octobre 2014, au terme du pre­mier synode catas­tro­phique des évêques sur la famille.

Toutes ces cano­ni­sa­tions à marche for­cée des papes dits du Concile Vatican II res­semblent furieu­se­ment à la poli­tique de la terre brû­lée : créer les condi­tions d’un impos­sible retour en arrière…

Sources : Vatican Insider /​La Croix /​Familles chré­tiennes /​Fsspx​.news

  1. Le miracle en lui-​même, sur­ve­nu en 2014, serait inter­ve­nu « par l’intercession » de Paul VI qui est mort à Castelgandolfo en 1978. La mère de l’enfant, ori­gi­naire de Vérone, en Italie, a été priée au sanc­tuaire des Grâces de Brescia, un lieu de dévo­tion de Giovanni Battista Montini. Au cin­quième mois de gros­sesse elle subit une rup­ture du pla­cen­ta, un fait qui aurait pu com­pro­mettre la vie de la maman et du bébé. La maman, qui ne veut pas avoir recours à l’avortement pré­co­ni­sé par le méde­cin, prie alors, à côté d’une reli­gieuse, au sanc­tuaire cité. Amanda est née au 6e mois de gros­sesse et a gran­di depuis sans aucun pro­blème grâce donc à l’intercession de Paul VI qui a été « béa­ti­fié » par François le 19 octobre 2014. Mais est-​ce un miracle, telle est la ques­tion qui se pose ? Puisque un décol­le­ment pla­cen­taire n’est pas tou­jours mor­tel ni pour l’enfant ni pour la mère et peut-​être com­pa­tible avec la pour­suite de la gros­sesse. []
  2. Voir Nostra Aetate. []
  3. Etude com­plète in Le Courrier de Rome n° 531 de février 2011 []