Le cardinal allemand Walter Brandmüller semble relativiser l’autorité de textes de Vatican II

L’un des débats les plus vifs au sein de l’Eglise porte sur la réin­té­gra­tion des inté­gristes, au moins de la par­tie la plus modé­rée, sur laquelle Benoît XVI doit se pro­non­cer. Il s’est beau­coup impli­qué dans cette négociation.

Cette semaine, en pré­sen­tant à Rome le livre Les clés de Benoît XVI pour inter­pré­ter le Concile, le car­di­nal alle­mand Walter Brandmüller, ancien pré­sident du Comité pon­ti­fi­cal des Sciences his­to­riques, a sem­blé rela­ti­vi­ser l’autorité de textes de Vatican II (19612/​65), sus­ci­tant des inquiétudes. 

Il a esti­mé que « Nostra Aetate » (rela­tions avec les autres reli­gions) et « Dignitatis Humanae » (liber­té reli­gieuse) « avaient une valeur moins contrai­gnante » que les autres textes. Selon lui, « on peut donc en par­ler » au sein de l’Eglise.

« Nostra Aetate » a tou­jours été consi­dé­ré comme un docu­ment his­to­rique recon­nais­sant le judaïsme et le peuple juif après des siècles d’antisémitisme chré­tien et la Shoah. La simple éven­tua­li­té que ce texte puisse être cri­ti­qué libre­ment par les inté­gristes s’ils reviennent dans l’Eglise est jugé pré­oc­cu­pante. Certains sou­haitent au contraire que leur retour soit assor­ti de l’obligation d’adhérer à « Nostra Aetate » et « Dignitatis Humanae ».

Le mou­ve­ment pro­tes­ta­taire catho­lique « Nous sommes l’Eglise » (« Wir sind Kirche », repré­sen­té prin­ci­pa­le­ment dans les pays de langue alle­mande) a deman­dé jeu­di aux évêques de résis­ter à l’éventuelle réin­té­gra­tion des inté­gristes, sous peine d’un schisme progressiste. 

Source : DNA – Dernières Nouvelles d’Alsace du 26 mai 2012