Déclaration du P. Panciroli du 8 septembre 1978 : le Saint-​Siège déplore les activités de Mgr Lefebvre

Le porte-​parole du Saint-​Siège, le P. Romeo Panciroli, répon­dant à la ques­tion d’un jour­na­liste, a déplo­ré, le 8 sep­tembre, les acti­vi­tés de Mgr Marcel Lefebvre et sa déci­sion de trans­fé­rer à Alban, près de Rome, une qua­ran­taine de sémi­na­ristes venant d’Ecône. Il s’a­git là de la pre­mière prise de posi­tion du Vatican au sujet de Mgr Lefebvre et de son mou­ve­ment tra­di­tio­na­liste depuis l’é­lec­tion du Pape Jean-​Paul Ier.

Le P. Panciroli a décla­ré que Mgr Lefebvre « conti­nue à com­mettre des actes qui mani­festent sa volon­té de per­sé­vé­rer dans son atti­tude, en s’op­po­sant à des dis­po­si­tions pon­ti­fi­cales pré­cises, en igno­rant l’au­to­ri­té des évêques dans les ter­ri­toires des­quels il agit, et en aggra­vant sa position ».

Dès 1976, le car­di­nal Albino Luciani, alors patriarche de Venise, déplo­rait dans un article que Mgr Lefebvre « soit en rup­ture avec le Souverain Pontife et le col­lège des évêques, qu’il défie devant le monde entier ».

Il invo­quait à la fois la misé­ri­corde de l’Eglise, mais aus­si les exi­gences de la véri­té : « L’Eglise est mère mais elle est aus­si l’Eglise ensei­gnante. Comme telle, elle doit non seule­ment dif­fu­ser la doc­trine, mais aus­si la gar­der intacte et la défendre. Elle est misé­ri­cor­dieuse mais la misé­ri­corde peut deve­nir une forme de cruau­té si, par peur de pei­ner quel­qu’un, on en arrive à por­ter atteinte à la com­mu­nau­té tout entière. »

P. Romeo Panciroli, porte-​parole du Saint-​Siège [ Kipa, 8 septembre ]