Monsieur le Supérieur général, quel est votre état d’esprit après l’élection ?
Disons que j’avais bien sûr entendu quelques bruits auparavant. Mais je me posais la question à quel point c’était une blague ou s’il y avait un fondement. Et donc j’ai attendu la journée d’aujourd’hui. J’avoue que je ne sais pas jusqu’à quel point actuellement je me rends compte de ce qui s’est passé aujourd’hui.
C’était une longue journée ; mais pendant la semaine qui a précédé, pendant la retraite, j’ai laissé tout cela dans les mains de la Très Sainte Vierge et de la Providence. Je pense que c’est elle qui est derrière toute l’histoire de la Fraternité. Et aussi est-elle en train de guider ce chapitre et nous tous. Mais peut-être est-ce encore trop tôt pour me poser cette question.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je viens de Rimini, une ville de la côte adriatique de l’Italie, où il y a un prieuré de la Fraternité depuis très longtemps. C’est là que j’ai connu la Fraternité Saint-Pie X. Je suis entré à Flavigny en 1989. J’ai ensuite fait mon service militaire. J’ai été ordonné en 1996. J’ai passé 7 ans dans ma ville d’origine comme prêtre, 3 années à Singapour, je suis rentré en Italie, et je suis en Argentine depuis 6 ans et demi. Et maintenant je suis ici…
Vous étiez jusqu’à aujourd’hui directeur du séminaire d’Argentine…
Je pense que ce qui me coûte le plus c’est de quitter cet endroit. Je trouve que c’est l’endroit le plus beau pour un prêtre, et pour un prêtre de la Fraternité en particulier. Le cœur de la Fraternité, ce sont les séminaires. Ce n’est pas Menzingen ! Vous comprenez le sens dans lequel je le dis…
C’est là qu’on forme les prêtres et on voit comment la grâce, encore aujourd’hui, est capable de transformer complètement un jeune homme. Chaque vocation est un miracle, et je crois qu’on comprend complètement ce qu’est la Fraternité quand on travaille dans un séminaire.
Qu’attendez-vous de vos deux assistants ?
Je l’avoue, ce sont deux personnes que j’estime énormément. Je les connais assez bien car j’ai connu l’abbé Bouchacourt en Argentine, et je connais assez bien Mgr de Galarreta. Je pense que c’est vraiment une chance de travailler avec des personnes plus âgées, des personnes de bon conseil et, je dois le dire, avec un abbé aussi sympathique que l’abbé Bouchacourt…
Avez-vous déjà des projets pour la Fraternité Saint-Pie X ?
Je pense que le but de la Fraternité est la formation des prêtres. Mais en même temps un prêtre doit continuer à mûrir, à se former et à se sanctifier durant toute sa vie. Je crois que c’est là qu’il faut bien concentrer tous nos efforts pour aider les prêtres à persévérer dans cette recherche de la sainteté.
Il me semble que chaque prêtre, chaque vie sacerdotale est un peu comme la corde d’un violon qu’il faut toujours garder bien tendue, bien accordée pour qu’elle puisse toujours donner le bon son… le son que Dieu attend de chacun d’entre nous. Je pense en ce sens qu’entre la vie du séminaire, la formation du séminaire et ce qu’on attend après du prêtre dans le ministère, il y a cette unité, cette continuité dans cette recherche de la sainteté qui doit continuer. Je pense que c’est là, la solution à la majorité de nos problèmes.
Qu’attendez-vous des fidèles et que pensez-vous qu’ils attendent de vous ?
C’est une bonne question. Il est plus facile de répondre à la première partie de votre question. D’abord, je veux remercier les fidèles pour toutes les prières qu’ils ont faites pour ce chapitre. Et leur dire que le chapitre vient de commencer. Donc, toutes nos discussions, tout ce que nous avons à traiter, il faudra les traiter maintenant, dans les prochains jours. Aussi je les remercie pour les prières qu’ils ont faites depuis le mois de janvier, et je leur demande un dernier effort pour redoubler de générosité.
Et alors, qu’attendent-ils de moi ? Je pense qu’ils attendent que la Fraternité soit fidèle à la raison pour laquelle elle a été fondée. Nous avons rappelé qu’elle avait été fondée pour former des prêtres, mais le sacerdoce existe pour sanctifier les âmes, donc la fidélité des prêtres à leur sacerdoce, à leur sanctification, inévitablement retombe sur les fidèles. C’est cela que les fidèles attendent, pas seulement de moi, mais de tous les prêtres de la Fraternité.
Sources : Fsspx.news