Litanies de l’humilité – Cardinal Merry del Val

Matthias Stom (1589-1650)

Ô Jésus doux et humble de cœur, exaucez-moi !

Du désir d’être esti­mé, délivrez-​moi, Jésus.
Du désir d’être aimé, délivrez-​moi, Jésus.
Du désir d’être exal­té, délivrez-​moi, Jésus.
Du désir d’être hono­ré, délivrez-​moi, Jésus.
Du désir d’être loué, délivrez-​moi, Jésus.
Du désir d’être pré­fé­ré aux autres, délivrez-​moi, Jésus.
Du désir d’être consul­té, délivrez-​moi, Jésus.
Du désir d’être approu­vé, délivrez-​moi, Jésus.

De la crainte d’être humi­lié, délivrez-​moi, Jésus.
De la crainte d’être mépri­sé, délivrez-​moi, Jésus.
De la crainte d’être rebu­té, délivrez-​moi, Jésus.
De la crainte d’être calom­nié, délivrez-​moi, Jésus.
De la crainte d’être oublié, délivrez-​moi, Jésus.
De la crainte d’être tour­né en ridi­cule, délivrez-​moi, Jésus.
De la crainte d’être inju­rié, délivrez-​moi, Jésus.
De la crainte d’être soup­çon­né, délivrez-​moi, Jésus.

Que les autres soient plus aimés que moi, Jésus, accordez-​moi la grâce de le dési­rer.
Que les autres soient plus esti­més que moi, Jésus, accordez-​moi la grâce de le dési­rer.
Que les autres puissent gran­dir dans l’opinion et moi dimi­nuer, Jésus, accordez-​moi la grâce de le dési­rer.
Que les autres puissent être choi­sis et moi mis de côté, Jésus, accordez-​moi la grâce de le dési­rer.
Que les autres puissent être loués et moi négli­gé, Jésus, accordez-​moi la grâce de le dési­rer.
Que les autres puissent m’être pré­fé­rés en tout, Jésus, accordez-​moi la grâce de le dési­rer.
Que les autres puissent être plus saints que moi, pour­vu que je devienne saint tant que je le puis, Jésus, accordez-​moi la grâce de le désirer !

Cardinal Merry del Val

Rafael Merry del Val y Zulueta Wilcox, né le 10 octobre 1865 et mort le 26 février 1930, était un car­di­nal de l’Église catholique.

Fils du mar­quis Rafael Merry del Val, diplo­mate espa­gnol, et de Josefina de Zulueta, Rafael Merry del Val est né à Londres le 10 octobre 1865. Il fit ses études à Londres et en Belgique et res­sen­tit très tôt le désir d’être prêtre. En 1885, sur ordre du pape Léon XIII il entra à l’Académie des nobles ecclé­sias­tiques, éta­blis­se­ment qui forme à Rome les futurs cadres de la diplo­ma­tie vati­cane et non au Collège écos­sais où il était ins­crit. Il obtint deux doc­to­rats (phi­lo­so­phie et théo­lo­gie) à l’u­ni­ver­si­té pon­ti­fi­cale gré­go­rienne, ain­si qu’une licence de droit canonique.

Léon XIII, qui l’a­vait vite dis­tin­gué, le nom­ma camé­rier secret sur­nu­mé­raire dès l’âge de 22 ans bien qu’il fût encore sémi­na­riste et donc pas ordon­né prêtre, ce qui lui don­na droit au titre de Monsignor et d’a­gré­men­ter sa sou­tane de vio­let. Le pape confia au nou­veau Mgr Merry del Val, poly­glotte euro­péen accom­pli, diverses mis­sions de repré­sen­ta­tion, notam­ment dans celle de la délé­ga­tion papale envoyée à Londres à l’oc­ca­sion du jubi­lé de la reine Victoria où il accom­pa­gna le car­di­nal Serafino Vannutelli qui ne par­lait pas anglais.

Le 30 décembre 1888, il fut ordon­né prêtre par le car­di­nal Lucido Parocchi, vicaire gérant de Rome et com­men­ça une car­rière dans la diplo­ma­tie pon­ti­fi­cale. Il fut secré­taire de non­cia­ture en Allemagne et en Autriche-​Hongrie (1888–1889) mais revint à Rome rejoindre l’ad­mi­nis­tra­tion pon­ti­fi­cale en 1891 dans l’en­tou­rage des plus proches col­la­bo­ra­teurs du pape.

Faisant par­tie, en qua­li­té de secré­taire, de la com­mis­sion char­gée d’é­tu­dier la vali­di­té des ordi­na­tions angli­canes (1896), sa posi­tion per­son­nelle fut, tout comme la hié­rar­chie catho­lique anglaise, hos­tile à leur recon­nais­sance ; la com­mis­sion conclut par la néga­tive, à une seule voix de majo­ri­té, au motif de la rup­ture de la suc­ces­sion apos­to­lique par modi­fi­ca­tion du rite consé­cra­toire des évêques.

En rai­son de ses excel­lentes connais­sances lin­guis­tiques, il fut nom­mé visi­teur apos­to­lique au Canada (1897–1898) où il ren­con­tra les évêques fran­co­phones à Montréal et les évêques anglo­phones à Toronto. Prélat domes­tique de Sa Sainteté, il fut nom­mé en 1898 consul­teur de la Congrégation de l’Index et dès l’an­née sui­vante devint pré­sident de l’Académie pon­ti­fi­cale ecclé­sias­tique, poste qu’il occu­pa jus­qu’en 1903.

À l’âge de 34 ans, il fut élu arche­vêque titu­laire de Nicée et le 6 mai 1900 sacré par le car­di­nal Rampolla, secré­taire d’État de Léon XIII. Le pape le choi­sit de nou­veau pour le repré­sen­ter au cou­ron­ne­ment du roi Édouard VII en 1901. À la mort de Léon XIII, il fut nom­mé secré­taire du conclave (pour rem­pla­cer au pied levé Mgr Volpini, secré­taire en titre mort subi­te­ment quelques jours aupa­ra­vant), fonc­tion qui réorien­ta sa car­rière ecclé­sias­tique. En effet, le nou­veau pape Pie X qui ne par­lait que l’i­ta­lien, n’é­tait jamais sor­ti d’Italie, n’a­vait aucune expé­rience inter­na­tio­nale et ne connais­sait rien à la Curie ni aux rouages du Saint-​Siège, insis­ta pour le gar­der auprès de lui dès le soir de son élec­tion et le nom­ma pro-​secrétaire d’État.

Quelques mois après, en novembre 1903, il fut créé car­di­nal prêtre au titre de Sainte-​Praxède et nom­mé secré­taire d’État en titre, cumu­lant cette fonc­tion avec celles de pré­fet de la Congrégation de Lorette et des Palais Apostoliques.

À l’âge de 38 ans, il était le plus jeune secré­taire d’État et car­di­nal de l’Église contem­po­raine. Il occu­pa ces fonc­tions jus­qu’à la mort du pape Pie X, qu’il ser­vit pen­dant tout son pon­ti­fi­cat avec une fer­veur et un zèle exceptionnels.