Magnifique procession du Très Saint-Sacrement à Domezain
Vive le Christ, présent dans le Saint-Sacrement, qui est le Roi des Basques et des Béarnais ! Kristo Erregeri, Eskualdunen Agur !
La Fête-Dieu au Pays-Basque – Besta-Berri
Comme partout ailleurs, la Fête-Dieu au Pays-Basque, reste premièrement et principalement la célébration de la fête liturgique en l’honneur du beau mystère de la présence réelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la Très Sainte Eucharistie.
Au XVIe siècle, certaines de ces processions furent menacées par des troupes espagnoles en guerre avec la France, puis, un siècle plus tard, les protestants béarnais n’hésitaient pas à venir chahuter ces mêmes cérémonies. Les basques prirent donc l’habitude d’escorter le divin ostensoir d’une véritable cohorte armée.
Plus tard, au XIXe siècle, alors que les troupes napoléoniennes firent de nombreux séjours dans notre région, l’ordre, les costumes et le cérémonial prirent une saveur « Empire ». Depuis, nombreux sont les villages qui conservent cette antique tradition de rendre de véritables honneurs militaires au Saint-Sacrement durant la procession de la Fête-Dieu.
Le rituel prévoit donc la présence :
- de sapeurs, armés de haches, ouvrant la procession,
- d’un capitaine et d’une troupe de soldats,
- de lanciers et de coqs,
- de danseurs aux poignards, exprimant leur joie de mourir martyr s’il le faut pour défendre notre Dieu,
- ainsi que d’un suisse à qui revient la responsabilité de l’ordre proprement liturgique.
La messe
10 H 08 : le Suisse et le Capitaine entrent en conversation pour lancer la marche triomphale, 8 minutes de retard sur le programme… Il faut dire que les figurants à habiller étaient nombreux, pas moins de 39 sans compter la dizaine d’enfants du cortège de fleurs et les 25 musiciens. Un spectacle exceptionnel, qui vaut la peine d’être raconté et illustré.
Les « personnages » qui encadrent la procession
Domezain est en Soule et il convenait que cela se sache : voilà pourquoi, entourant le héraut au béret à plume armé d’un bouclier aux armes de Domezain, se trouvaient également deux « bandelari » qui faisaient virevolter leur drapeau souletin. Juste derrière eux, les sapeurs dans leur tablier de cuir où l’on pouvait voir briller de magnifiques ostensoirs cloutés. Ils portent des haches, symbolisant le travail de ces pionniers qui tracent le chemin et préparent le terrain aux soldats.
Puis la batterie-fanfare Eskuz-Esku de Béguios qui, pour la seconde fois, a merveilleusement sonné des clairons et des cors pour rendre tout honneur et toute gloire au Saint-Sacrement. Arrivent ensuite la superbe compagnie arborant les trois drapeaux de France, du Pays-Basque et du Béarn.
Le capitaine et son lieutenant, tout de noir vêtus et portant des sabres, dirigent les soldats au costume de saveur napoléonienne, mais « corrigé » par le bon goût basque ! Pour clôturer le défilé militaire, cinq ravissantes cantinières tellement appréciées dans toutes les cérémonies du Pays-Basque.
La procession du Très Saint-Sacrement
Derrière le dais se masse la foule des fidèles, bien disposée en ordre : les hommes d’abord, sur deux colonnes, puis les dames de la même manière, mais attention : trois gardes armés de poignards veillent au bon ordre !
La danse du Très Saint-Sacrement
Cette année, deux magnifiques reposoirs ont été montés par les généreux fidèles, le premier au trinquet sur le thème de Saint Louis, le second sur le fronton, sur le thème de Saint Pie X. Au reposoir, nos trois « dantzari » exécutent la toujours très émouvante danse des poignards.
Les photos de groupe
Pour clôturer cette fête, et pour la première fois, les soldats et sapeurs terminent par une splendide danse traditionnelle : la danse des coqs et des sapeurs, histoire d’ouvrir l’appétit avant le repas servi à plus de 200 personnes. Une journée inoubliable qui réjouit les âmes, tant il est consolant de faire de belles et grandes choses pour notre Dieu.
Les abbés et les frères de l’école Saint-Michel-Garicoïts et du secteur paroissial du Pays-Basque, du Béarn et de la Gascogne.