Les années 1960–1970 représentent un tournant majeur, dans l’Eglise aux XXe siècle. Les catéchismes sont mis au goût du jour, les soutanes jetées aux orties, les messes dites en français… Au-delà apparaît un changement plus radical dans la façon d’aborder deux choses : les autres religions et le pouvoir politique.
Les autres religions étaient jusqu’alors considérées comme des voies égarant hors du salut. L’État devait se proclamer catholique, s’associer à l’Église en gardant son autonomie, et interdire – sauf si les circonstances conseillaient une tolérance contraire – l’exercice public de toute religion autre que celle de Jésus-Christ. Tel était l’enseignement de l’Église, depuis sa fondation jusqu’à Pie XII. Telle était la pratique de la royauté française, sous l’ancien Régime.
Cependant, influencés par une théologie imprégnée des philosophies modernes, les papes, ayant décidé de ne pas faire jouer le privilège de leur infaillibilité, font demi-tour lors du concile Vatican II. Les fausses religions sont désormais regardées favorablement. On proclame pour elles un droit à la liberté de culte. Rome presse les chefs d’États chrétiens de laïciser leurs constitutions. Ce qui était dénoncé devient enseigné. Et quiconque reste attaché à la doctrine de toujours devient suspecté, voire condamné.
Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a préféré garder la doctrine traditionnelle, quitte à subir des blâmes incessants. Ce prélat, auquel l’Église avait confié de très grandes responsabilités, s’est même résolu à fonder une société de prêtres pour maintenir un sacerdoce fidèle.
Dans les entretiens que voici, il dénoue le nœud de la crise actuelle. Fort de la parole de Jésus-Christ et de la papauté de vingt siècles, il aborde avec clarté et énergie les thèmes de la vérité, de la liberté, de la démocratie et de la Révolution.