Confrérie des Pénitents Noirs de la Miséricorde et de la Fidélité

Les confré­ries de Pénitents, asso­cia­tions de laïcs réunis dans un but cha­ri­table, ont connu un essor impor­tant dans le Midi et par­ti­cu­liè­re­ment à Avignon qui en comp­te­ra jus­qu’à sept.

La Confrérie de Pénitents Noirs a été crée en 1586 par Pompeius Catilina, un offi­cier venu de Rome dans le but de for­mer les troupes d’in­fan­te­rie avi­gno­nèses du pape. Catilina avec d’autres citoyens de la ville d’o­ri­gine ita­lienne, s’é­taient enga­gés dans une œuvre de cha­ri­té pour les dété­nus en for­mant une struc­ture à l’exemple de la « Confrérie des Pénitents Gris » exis­tant sur lieu depuis 1226.

Ils ont choi­si comme mai­son mère la cha­pelle de l’hô­pi­tal de la Notre-​Dame du Fenouillet, rue de la Banasterie, tout en proxi­mi­té du Palais Papal et de la cathé­drale Notre-Dame.

Le rôle prin­ci­pal des frères était celui d’ap­por­ter un sou­tien spi­ri­tuel et maté­riel aux pri­son­niers et d’ac­com­pa­gner les condam­nés à mort jus­qu’à leur moment d’exécution.

Le 8 sep­tembre 1596 le Pape Clément VIII a accor­dé à cette confré­rie le pri­vi­lège de libé­rer un condam­né à mort le jour de la fête litur­gique de la déca­pi­ta­tion de saint Jean Baptiste.

Plus tard en 1617 le Pape Paul V leur accor­da le pri­vi­lège de pou­voir deman­der la grâce pour un autre condam­né. Depuis le XVIIIe siècle les Pénitents s’oc­cu­paient aus­si des malades mentaux.

Après la révo­lu­tion fran­çaise, suite à une déci­sion des auto­ri­tés laïques, la confré­rie a été sup­pri­mée et la cha­pelle a été prise en charge par l’ad­mi­nis­tra­tion civile.

La confré­rie a renou­ve­lé son acti­vi­té en 1815 après la chute de Napoléon I et le retour au pou­voir des Bourbons.

En 1905 lorsque l’Etat maçon­nique d’Emile Combes a a pro­mul­gué les lois anti­ca­tho­liques en pri­vant l’Eglise de ses influences dans la vie publique et en lui ôtant tout bien maté­riel, la confré­rie à son tour a per­du le droit à la pro­prié­té de la cha­pelle, mais n’a pas été expul­sée du lieu lui-même.

La confré­rie a ces­sé de nou­veau son acti­vi­té en 1948.

En 1976 la pro­prié­té de la cha­pelle passe à la ville d’Avignon.

Le 30 octobre 1983 le maire, M. Jean-​Pierre Roux, confie le soin de ce monu­ment à l’Association Saint-​Jean-​Baptiste dont les fon­da­teurs décident de réac­ti­ver la confrérie.

Depuis de nom­breuses années, la messe de tou­jours était célé­brée pour les avi­gnon­nais par M. le cha­noine René Devaux (« Père Eloi »). A son départ, le flam­beau a été repris par la Fraternité Sacerdotale Saint Pie‑X, depuis son prieu­ré de Sorgues.