Mysterium Fidei n° 89 – Fatima et le devoir d’état

Octobre-​novembre-​décembre 2017

Mysterium Fidei n° 89 – Fatima et le
devoir d’état, abbé François Fernandez

Les obli­ga­tions fami­liales, pro­fes­sion­nelles et sociales du Tiers-​Ordre peuvent se résu­mer dans l’ac­com­plis­se­ment du devoir d’é­tat.

Que signi­fie « rem­plir son devoir d’é­tat » ? Pour répondre à cette ques­tion posée par Don Manuel Ferreira qui était son direc­teur spi­ri­tuel, soeur Lucie , la voyante de Fatima, rédi­gea le 28 février 1943, une lettre où elle écri­vit que le Christ lui fit savoir lors de Sa révé­la­tion divine du 12 juin 1941 qu’il désire que l’on fasse com­prendre aux âmes que la véri­table péni­tence qu’il veut et exige main­te­nant consiste avant tout dans le sacri­fice que cha­cun doit s’im­po­ser pour accom­plir ses propres devoirs reli­gieux et devoirs d’état.

Dieu désire que l’on fasse connaître clai­re­ment aux âmes cette voie, car beau­coup donnent au mot péni­tence le sens de grandes aus­té­ri­tés, et comme elles ne se sentent ni la force, ni la géné­ro­si­té pour cela, elles se décou­ragent et se laissent aller à une vie de tié­deur et de péché. Ces paroles du ciel n’en sont pas moins exi­geantes, car qu’y a‑t-​il de plus dif­fi­cile, de plus éprou­vant que cette fidé­li­té de tous les ins­tants à accom­plir son devoir d’état.

Par devoir d’é­tat on entend les obli­ga­tions par­ti­cu­lières que cha­cun a par suite de son état ou de sa condi­tion (caté­chisme de saint Pie X). Par exemple l’é­tat de vie, le mariage, le sacer­doce, le céli­bat. Devoirs d’é­tat envers Dieu puisque nous sommes ses créa­tures, envers nos 2 parents, notre conjoint, nos enfants, notre cité, notre patrie, notre emploi… Le devoir d’é­tat se conjugue au pluriel.

La pre­mière obli­ga­tion de notre devoir d’é­tat est de ne pas rêver à un autre état de vie où, nous semble-​t-​il, la sain­te­té serait plus acces­sible. Saint François de Sales écrit : « Chacun aime selon son goût, peu aiment selon leur devoir et le goût du Seigneur. »

La seconde obli­ga­tion de notre devoir d’é­tat est de bien mettre l’hé­roïsme là où il doit être mis : pas dans notre ima­gi­na­tion mais dans nos actes. Les héros, les saints se sont pré­pa­rés à l’hé­roïsme de gran­deur par l’hé­roïsme de petitesse.

D’ailleurs l’ac­com­plis­se­ment du devoir d’é­tat s’ac­com­pagne tou­jours de conten­te­ment. Il n’y a guère de plus grande satis­fac­tion que d’a­voir bien rem­pli sa jour­née au cours de ses dif­fé­rents devoirs d’é­tat. C’est le moyen de mar­cher vers la sain­te­té. Mgr François Xavier Nguyen, pri­son­nier treize ans du gou­lag viet­na­mien a pu écrire :

« Il n’y a pas de saints en dehors de l’ac­com­plis­se­ment du devoir d’é­tat. L’ordonnance d’une vie ver­tueuse et sainte n’est rien d’autre que l’heu­reuse solu­tion appor­tée à ce pro­blème de la coexis­tence de mul­tiples et irré­duc­tibles devoirs d’é­tat. »

Votre aumô­nier vous sou­haite un saint trimestre.

Abbé François Fernandez-Faya †

Intégralité du Mysterium Fidei n° 89

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