Pie IV

224ᵉ Pape ; de 1559 à 1565

13 novembre 1564

Bulle pontificale Injunctum Nobis

Profession de Foi tridentine

Donné à Rome, à Saint-​Pierre, le 13 novembre 1564

Pie, évêque, ser­vi­teur des ser­vi­teurs de Dieu, pour Mémoire à la Postérité.

La profession de Foi tridentine.

Moi, N…, je crois et je pro­fesse d’une foi ferme tous et cha­cun des articles conte­nus dans le sym­bole de la foi dont se sert l’Église romaine, c’est‑à dire :

« Credo in unum Deum, Patrem omni­po­ten­tem, fac­to­rem cae­li et ter­rae, visi­bi­lium omnium et invisibilium.

Et in unum Dominum Iesum Christum, Filium Dei uni­ge­ni­tum, et ex Patre natum ante omnia sae­cu­la. Deum de Deo, Lumen de Lumine, Deum verum de Deo vero, geni­tum, non fac­tum, consub­stan­tia­lem Patri ; per quem omnia fac­ta sunt. Qui prop­ter nos homines, et prop­ter nos­tram salu­tem des­cen­dit de cae­lis. Et incar­na­tus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine, et homo fac­tus est. Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato, pas­sus, et sepul­tus est. Et resur­rexit ter­tia die, secun­dum Scripturas, et ascen­dit in cae­lum, sedet ad dex­te­ram Patris. Et ite­rum ven­tu­rus est cum glo­ria, iudi­care vivos et mor­tuos, cuius regni non erit finis.

Et in Spiritum Sanctum, Dominum et vivi­fi­can­tem, qui ex Patre Filioque pro­ce­dit. Qui cum Patre et Filio simul ado­ra­tur et conglo­ri­fi­ca­tur : qui locu­tus est per pro­phe­tas. Et unam, sanc­tam, catho­li­cam et apos­to­li­cam Ecclesiam. Confiteor unum bap­tis­ma in remis­sio­nem pec­ca­to­rum. Et expec­to resur­rec­tio­nem mor­tuo­rum, et vitam ven­tu­ri sae­cu­li. Amen. »

J’accepte et j’embrasse très fer­me­ment les tra­di­tions apos­to­liques et celles de l’Église, et toutes les autres obser­vances et consti­tu­tions de cette même Église. De même j’ac­cepte l’Écriture sainte, sui­vant le sens qu’a tenu et que tient notre sainte mère l’Église, à qui il appar­tient de juger du véri­table sens et de l’in­ter­pré­ta­tion des saintes Écritures. Je n’ac­cep­te­rai et je n’in­ter­pré­te­rai jamais l’Écriture que selon le consen­te­ment una­nime des Pères.

Je pro­fesse aus­si qu’il y a, véri­ta­ble­ment et à pro­pre­ment par­ler, sept sacre­ments de la Loi nou­velle, ins­ti­tués par notre Seigneur Jésus-​Christ et néces­saires au salut du genre humain, bien que tous ne le soient pas pour cha­cun : le bap­tême, la confir­ma­tion, l’Eucharistie, la péni­tence, l’extrême-​onction, l’ordre et le mariage. Ils confèrent la grâce et, par­mi eux, le bap­tême, la confir­ma­tion et l’ordre ne peuvent être réité­rés sans sacri­lège. Je reçois et j’ac­cepte aus­si les rites reçus et approu­vés de l’Église catho­lique dans l’ad­mi­nis­tra­tion solen­nelle des dits sacrements.

J’embrasse et je reçois tous et cha­cun des articles qui ont été défi­nis et décla­rés au saint concile de Trente sur le péché ori­gi­nel et la jus­ti­fi­ca­tion. Je pro­fesse éga­le­ment qu’à la messe est offert à Dieu un sacri­fice véri­table, pro­pre­ment dit, pro­pi­tia­toire pour les vivants et les morts, et que, dans le très saint sacre­ment de l’Eucharistie, se trouvent vrai­ment, réel­le­ment et sub­stan­tiel­le­ment le corps et le sang, conjoin­te­ment avec l’âme et la divi­ni­té de notre Seigneur Jésus-​Christ, et qu’un chan­ge­ment s’ac­com­plit, de toute la sub­stance du pain en son corps et de toute la sub­stance du vin en son sang, chan­ge­ment que l’Église catho­lique appelle trans­sub­stan­tia­tion. J’affirme aus­si que, sous une seule des espèces, c’est le Christ tout entier et com­plet et le véri­table sacre­ment qu’on reçoit.

Je tiens sans défaillance qu’il y a un pur­ga­toire et que les âmes qui y sont rete­nues sont aidées par les inter­ces­sions des fidèles. Et éga­le­ment que les saints qui règnent conjoin­te­ment avec le Christ doivent être véné­rés et invo­qués ; qu’ils offrent pour nous des prières à Dieu et que leurs reliques doivent être véné­rées. Je déclare fer­me­ment qu’on peut avoir et gar­der les images du Christ et de la mère de Dieu tou­jours vierge, ain­si que celles des autres saints, et qu’il faut leur rendre l’hon­neur et la véné­ra­tion qui leur sont dus. J’affirme aus­si que le pou­voir des indul­gences a été lais­sé par le Christ dans l’Église et que leur usage est très salu­taire au peuple chrétien.

Je recon­nais la sainte, catho­lique et apos­to­lique Église romaine comme la mère et la maî­tresse de toutes les Églises. Je pro­mets et je jure vraie obéis­sance au Pontife romain, suc­ces­seur du bien­heu­reux Pierre, chef des Apôtres. et vicaire de Jésus-Christ.

Je reçois et je pro­fesse sans en dou­ter tout ce qui, par les saints canons et par les conciles œcu­mé­niques, prin­ci­pa­le­ment par le saint concile de Trente [et par le concile œcu­mé­nique du Vatican], a été trans­mis, défi­ni et décla­ré [spé­cia­le­ment sur le pri­mat du Pontife romain et son magis­tère infaillible1].En même temps, je condamne, je rejette et j’a­na­thé­ma­tise éga­le­ment tout ce qui leur est contraire et toute espèce d’hé­ré­sie condam­née, reje­tée et ana­thé­ma­ti­sée par l’Église.

Cette vraie foi catho­lique, hors de laquelle per­sonne ne peut être sau­vé, que je pro­fesse pré­sen­te­ment de plein gré et que je tiens sin­cè­re­ment, moi, N… je pro­mets, je prends l’en­ga­ge­ment, et je jure de la gar­der et de la confes­ser, Dieu aidant, entière et invio­lée, très fidè­le­ment jus­qu’à mon der­nier sou­pir, et de prendre soin, autant que je le pour­rai, qu’elle soit tenue, ensei­gnée et prê­chée par ceux qui dépendent de moi ou par ceux sur qui ma charge me deman­de­ra de veiller.

Qu’ainsi Dieu me soit en aide et ces saints Évangiles.

Pie IV, Pape

  1. Ajout de 1877 ; S. Pie X y ajou­ta le ser­ment anti­mo­der­niste en 1910 et cette « pro­fes­sion de foi catho­lique » fut mise en tête du Code de Droit cano­nique de 1917. []
4 octobre 1833
Condamnation d'un mouvement de fausse réforme menaçant l'Eglise
  • Grégoire XVI