Pie IV

224ᵉ Pape ; de 1559 à 1565

26 janvier 1564

Bulle Benedictus Deus

Confirmant les décrets du Concile de Trente

Enfin nous avons atteint ce à quoi nous n’avons pas ces­sé de tra­vailler dans nos efforts de jour et de nuit, et ce que nous avons implo­ré avec per­sé­vé­rance du « Père des lumières » [Jc 1, 17]. En effet, après que – convo­qués par notre lettre et pous­sés éga­le­ment par leur propre pié­té – un nombre très consi­dé­rable, digne d’un concile œcu­mé­nique, d’évêques et d’autres pré­lats insignes venus de toutes les nations por­tant le nom de chré­tiennes se sont ras­sem­blés de par­tout dans cette ville, … Nous nous sommes mon­trés à ce point favo­rables à la liber­té du concile que par une lettre à nos légats. Nous avons per­mis de notre propre ini­tia­tive au concile lui-​même de trai­ter libre­ment même de ques­tions à vrai dire réser­vées au Siège apos­to­lique ; c’est ain­si que ce qui res­tait à trai­ter, à défi­nir et à déter­mi­ner au sujet des sacre­ments et d’autres choses qui appa­rais­saient néces­saires, afin de confondre les héré­sies, de sup­pri­mer les abus et d’améliorer les mœurs, a été trai­té en toute liber­té et avec dili­gence par le très saint concile, et défi­ni, expli­qué et déter­mi­né avec soin et avec une extrême pertinence…

Mais puisque le saint concile lui-​même, par révé­rence à l’égard du Siège apos­to­lique et sui­vant les traces de conciles anciens, Nous a deman­dé par un décret édic­té à ce sujet en ses­sion publique’ de confir­mer tous les décrets édic­tés par lui en notre temps et en celui de nos pré­dé­ces­seurs, après avoir pris connais­sance de la requête du concile, en avoir mûre­ment déli­bé­ré avec nos véné­rables frères, les car­di­naux de la sainte Église romaine, et invo­qué sur­tout l’aide du Saint-​Esprit, et après avoir consta­té que tous ces décrets sont catho­liques et utiles et salu­taires pour le peuple chré­tien, à la louange du Dieu tout-​puissant et sur le conseil et avec l’approbation de nos frères, Nous les avons confir­més aujourd’hui, tous et cha­cun d’entre eux, dans notre consis­toire secret, et Nous avons déci­dé qu’ils doivent être reçus et obser­vés par tous les fidèles chrétiens. 

En outre, afin d’éviter le désordre ou la confu­sion qui pour­raient naître s’il était per­mis à tout un cha­cun de publier, comme il l’entend, ses propres com­men­taires et inter­pré­ta­tions des décrets du concile, Nous ordon­nons à tous, en ver­tu de notre auto­ri­té apos­to­lique…, que per­sonne n’ait l’audace de publier sans notre auto­ri­sa­tion des com­men­taires, gloses, anno­ta­tions, expli­ca­tions, et toute autre forme d’interprétation des décrets de ce concile, de quelque manière que ce soit, ou de déter­mi­ner quoi que ce soit au nom de qui que ce soit même sous le pré­texte d’une meilleure confir­ma­tion ou exé­cu­tions des décrets, ou en allé­guant d’autres rai­sons éminentes. 

Mais s’il semble à quelqu’un que quelque chose y est dit ou déter­mi­né de façon trop obs­cure, et que pour cette rai­son il appa­raît qu’il est besoin d’une inter­pré­ta­tion ou d’une déci­sion, il doit mon­ter vers le lieu que le Seigneur a choi­si, c’est-à-dire vers le Siège apos­to­lique, le maître de tous les fidèles, dont le concile lui-​même a recon­nu l’autorité avec révé­rence. Nous nous réser­vons en effet de cla­ri­fier et de déci­der les dif­fi­cul­tés et les contro­verses que pour­raient faire naître ces décrets, comme le saint concile en a lui-​même décidé…