Dans la lignée du concile Vatican II (1962–1965), Jean-Paul II a placé son pontificat sous le signe de l’unité : « La restauration de l’unité de tous les chrétiens était l’un des buts principaux du Concile, et dès mon élection, dit le Pape, je me suis engagé formellement à promouvoir l’exécution de ses normes et de ses orientations, considérant que c’était là pour moi un devoir primordial. » Cette « restauration de l’unité des chrétiens » n’est, selon Jean-Paul II, qu’un pas vers une unité plus grande, celle de la famille humaine tout entière.
En raison de ce choix fondamental, Jean-Paul II a consacré l’essentiel de son ministère pétrinien à la poursuite de cette unité, multipliant rencontres inter-religieuses, repentances et gestes œcuméniques. A ses dires, c’était également la principale raison de ses voyages. Pour cette raison toujours, Jean-Paul II a donné l’œcuménisme pour trait caractéristique du Jubilé de l’an 2000.
A l’occasion des 25 ans du pontificat de Jean-Paul II, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a voulu réfléchir plus profondément sur ce qui sans conteste apparaît comme une clé explicative du présent pontificat. L’analyse précise et documentée de cet œcuménisme manifeste hélas de manière patente combien il est l’une des causes majeures de l” « apostasie silencieuse » diagnostiquée par Jean-Paul II, lorsqu’il dénonce « l’agnosticisme pratique et l’indifférentisme religieux, qui fait que beaucoup donnent l’impression de vivre comme des héritiers qui ont dilapidé le patrimoine à eux légué ».
En adressant officiellement ce document à tous les cardinaux de la Sainte Eglise, les responsables de la Fraternité Saint-Pie X ont voulu les supplier de faire en sorte « que le Magistère actuel retrouve le langage multiséculaire de l’Eglise, selon lequel l’union des chrétiens ne peut être procurée autrement qu’en favorisant le retour des dissidents à la seule véritable Eglise du Christ, qu’ils ont eu jadis le malheur de quitter ». C’est alors que l’Eglise catholique redeviendra tout à la fois phare de vérité et port du salut, au sein d’un monde qui court à sa ruine parce que le sel s’y est affadi.