Fête-Dieu à Saint-Nicolas-du-Chardonnet
Les traditionalistes dans les rues du Quartier latin
Plus de 3 000 fidèles rendent hommage au Saint Sacrement dans les rues de Paris
Malgré la lourdeur de l’atmosphère pesant ce dimanche sur la capitale, plus de 3 000 fidèles se sont donné rendez-vous à Saint-Nicolas du Chardonnet pour rendre un hommage public au Christ réellement présent dans le Saint-Sacrement. Depuis des dizaines d’années, cette procession arpente les rues du Quartier latin pour rappeler, comme l’a fort bien résumé dans son mot final l’abbé Xavier Beauvais, qu’il ne faut pas que Dieu soit confiné au fin fond des consciences ni même dans les placards des sacristies.
Les enfants y voient clair et, forts de leur première communion matinale, ils chantent en chœur un « Je suis chrétien, voilà ma gloire, mon espérance et mon soutien » qui ne peut laisser de marbre le promeneur parisien.
À leur suite, le dais porté par six hommes rappelle à chaque parisien que Dieu passe à l’instant parmi eux. Devant l’ostensoir, quelques observateurs, dont la foi et le courage demeurent intacts, ne craignent pas de fléchir le genou. La plupart exprime d’abord un questionnement.
Certains comprennent, d’autres s’interrogent. Ornements, uniformes, bannières alternent avec les tenues plus ou moins endimanchées de paroissiens qui ne répondent finalement pas aux clichés véhiculés.
Dans la cité de saint Denis et de sainte Geneviève, la procession retrouve les hauts lieux qui rappellent la France chrétienne. Avant de longer le palais de saint Louis, désormais dévolu à la Justice, le cortège s’arrête au reposoir dressé devant la statue du « bon roi Henri » qu’honore toujours sa bonne ville de Paris. Un cours moment, les chants des enfants s’entremêlent aux tintements des cloches de Notre-Dame.
Quelques minutes auparavant, la procession se reflétait dans les vitres de la Sorbonne, université multiséculaire qui forma jadis tant de gradés en théologie. Quelques minutes plus tard, elle passe à l’ombre de la statue de saint Michel, protecteur de notre pays.
Tout ce peuple catholique de Paris se retrouve enfin dans la ferveur d’un salut en son église de Saint-Nicolas tandis que le « Chez nous soyez reine » raffermit la foule qui se disperse, heureuse et émue d’avoir accompagné son Seigneur dans les rues de la capitale.
Texte et photos de JRC pour La Porte Latine