Note de la rédaction de La Porte Latine : il est bien entendu que les commentaires repris dans la presse extérieure à la FSSPX ne sont en aucun cas une quelconque adhésion à ce qui y est écrit par ailleurs. |
Je me rends compte que ce sujet est tellement dramatique et tellement urgent qu’il faudrait qu’on le traite comme il le mérite, c’est à dire ailleurs et différemment. Mais j’ai très peu de temps et de plus ma liaison internet est catastrophique ces jours-ci.
Les Franciscains de l’Immaculée autour de leur Supérieur-Fondateur, le R.P. Stefano Manelli
Une méchanceté tellement typiquement cléricale…
Naturellement j’ai plusieurs sources « personnelles » sur ce qui est en train de se passer chez les Franciscains de l’Immaculée (ou plutôt sur le traitement qu’on est en train de leur infliger). Et si au mois d’août je n’en “avais parlé qu’une seule fois d’eux, bien décidé à ne plus y revenir, aujourd’hui je suis rattrapé par l’horreur, la cruauté typiquement cléricale, le sadisme et les vengeances transversales qui semblent finalement être « l’autre vœu » que font les religieux dès qu’il s’agit de dévorer leurs propres frères.
C’est ce qui est en train de se passer aux dépens des fils du Père Manelli. Des méchancetés de prêtres, pire encore : de Capucins. Cette méchanceté tellement typique entre religieux et dont l’histoire de l’Église nous donne une multitude d’exemples : à y regarder de près, le plus grand nombre de frères et de moniales qui aujourd’hui figurent parmi les saints, ont subi le martyre non pas des mains d’infidèles, mais de leurs confrères et consœurs, dans la clôture des couvents. Et dans le cas des Frères de l’Immaculée s’y ajouter aujourd’hui la vexation permanente, surtout de leur Fondateur, âgé et taciturne, le Père Stefano Manelli.
Je ne sais qu’une chose, c’est que tout ceci n’est pas l’œuvre de Dieu, mais de l’envie du démon. Et si ce n’est qu’une épreuve que Dieu a voulu leur imposer, comme pour Padre Pio, alors elle ne pourra s’achever que par le triomphe de la justice ; et l’Ordre de Frères en sortira réhabilité, purifié et fortifié dans son esprit, comme élagué de ses branches mortes et prêt à repartir avec de nouvelles pousses. Mais je ne crois pas à cette version : je reste sur l’hypothèse du sadisme distillé par de vilains frères rassasiés et indifférents, de leur envie, et de celle du démon. Ce ne sont là que les derniers sursauts mortels de l’agonie des ordres religieux historiques qui sont en train d’agonir et de s’acheminer vers leur extinction, avec une dignité qui n’est pas toujours des plus évidentes.
Et les Jésuites demandèrent, et l’obtinrent, une « vengeance, une vengeance terrible ! »
Allez, je vous la donne, en grosses pièces. Les Jésuites – je nourris à l’égard de leur charisme de sérieuses réserves et j’ai dans ma chambre un tableau représentant le pape Clément XIV qui les supprima – les Jésuites donc qui depuis au moins 50 ans sont le phénomène le plus éclatant de débâcle théologique, disciplinaire et ecclésiale, sont devenus ce qu’ils sont devenus mais ils restent néanmoins puissants, à fortiori aujourd’hui avec un pape qui raisonne comme eux puisqu’il est de chez eux, un peu « rétro », certes… enfin, presque. Et comme le disait Pavese : « On ne lève pas impunément les yeux vers une divinité, y compris vers le Chêne, qui est le roi des cimes ». Et les numéro un ont été et restent le numéro un – du moins dans ce qu’il reste du panorama religieux – : c’est leur école qui domine toutes les chaires dans les universités catholiques, dans lesquelles l’enseignement du christianisme a été remplacé par le rahnerisme et, en Amérique Latine, par le marxisme libéral, même armé parfois, et populiste toujours.
Et voilà que pour la première fois leurs idoles de papier, les Rahner et autres camarades jésuites sont réduits en miettes, avec une rigueur extrême, justement par leurs frères Franciscains de l’Immaculée ; ces frères que jusque là ils ignoraient, comme s’il s’agissait de vermisseaux grouillant aux pieds du géant égoïste et qu’ils se sont mis à regarder avec dégoût et mépris une fois réveillés. Ce qui est bien prestement devenu chez eux une fureur sacrée, lorsqu’ils ont découvert que le petit David tout humble qu’il était avait de sa fronde visé en plein dans l’œil du grand et très orgueilleux Goliath. « Vengeance ! Une vengeance terrible ! », avait alors hurlé le Géant Égoïste
C’est de là qu’est parti l’ordre, une fois débarassés de Benoît XVI qu’ils détestaient, de faire table rase de l’Ordre des Franciscains de l’Immaculée, avec la consigne de « ne pas faire de prisonniers ». Un véritable mandat avec permis de tuer. Et par une conjonction astrale perverse, ils ont trouvé des complices de très haut niveau, dans les palais apostoliques, et pour la main d’œuvre, les killers professionnels, dans les autres familles franciscaines.
Caïn est un Capucin
À savoir que ces Capucins non seulement ne veulent pas être dérangés dans leur projet d’euthanasie et de suicides provoqués à l’aide d’injections léthales de modernisme et de laxisme, mais ils sont également verts de rage et d’envie de voir leurs séminaires réduits au grondement vide de l’écho de leurs vains radotages ; de leurs bavardages iréniques, à la déroute et au vide des vocations… ; alors que « ceux-là », ces « apprentis-sorciers » de la dernière heure, ces « manelliens », avaient leurs séminaires pleins. Voilà qui est insupportable pour eux, les Franciscains historiques !
Ils voyaient dans cette multitude jeune et florissante de zèle et de vocations des Franciscains de l’Immaculée l’image déformée de leur échec et du présage de leur mort imminente . « Et pourtant » se disaient-ils « nous avons, par étapes forcées, réalisé tout le plan progressiste, sécularisant et progressiste… or quel est le résultat ? Que nous fermons un couvent par jour. Alors que ces petits morveux… tellement… antiques… préconciliaires… antimodernistes… tellement antimondains, eux ils en ouvrent un tous les mois !». Ils leur arracheraient le cœur de leurs propres mains, s’ils le pouvaient.
Et in effet, ils peuvent le faire à présent, après leur union fatale avec les Jésuites, qui sont trop astucieux pour se salir les mains en première ligne à étrangler et plumer leurs pauvres petits frères de l’Immaculée : ils laissent la basse besogne aux « idiots utiles » des autres familles franciscaines, pour que le règlement de comptes prenne bien cette couleur écarlate des crimes en famille, parce que seul un crime commis contre quelqu’un du même sang (comme la vieille histoire de Caïn) peut avoir ce degré d’atrocité. Et c’est cette même consanguinité entre victime et bourreau qui permet d’écarter tout soupçon et surtout de ne pas manquer son coup.
En résumé, Messieurs ce qui est en train de se dérouler, c’est un nettoyage ethnique véritable et extrêmement violent, et dont les conjurés sont très haut placés, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ils ne veulent pas réformer les Franciscains de l’Immaculée : ils veulent les exterminer, tous, et le plus rapidement possible, en 12 mois environ, pas plus. Et boucler ainsi l’affaire : ils ne supportent plus d’entendre dans l’Église des gens qui parlent d” « ortohodoxie », de « droiture théologique », de « tradition », voire, ils ne supportent plus d’entendre parler en latin, surtout par des personnes qui ont étudié à fond, ce qui les rend, à leurs yeux, de « dangereux rivaux ». On va les exterminer, tous !
Après quoi les Jésuites, à tous les niveaux, se sont déclarés satisfaits ; les autres Franciscains ont poussé un soupir de soulagement ; le Très Orgueilleux qui est à l’intérieur de l’Ordre (auquel je prophétise que son histoire personnelle finira bientôt dans la chronique, même si je ne sais pas très bien de quelle couleur elle sera) qui a servi de Cheval de Troie, obtiendra ce qu’il a depuis toujours désiré, c’est à dire une carrière fulgurante au sein de la Curie, à laquelle il a offert pour sacrifice la trahison qu’il a fait à son propre père et à ses frères ; finalement, quelques uns des personnages haut placés du Vatican pourront dire : « Et voilà un souci de moins ! ».
Les renards – Volpi [1] dans le poulailler
Qu’y a‑t-il de plus démoniaque que tout ce sang fratricide symbolique versé si abondamment ? Caïn, c’est encore toi ! Et au fait qu’ils s’entre-dévorent s’ajoute la stupidité : comme celle du commissaire franciscain(il serait plus juste de dire le « concierge ») à qui l’on a demandé de liquider les Franciscains de l’Immaculéee : le Père Volpi, très « de gauche », dont la spécialité est d’émettre des « communiqués » en br-style sur ses frères, qui sont un chef-d’œuvre d’outrage à la grammaire italienne, à l’analyse logique et au Code de Droit Canon ; et qui transpirent plus d’un fiel viscéral et sordide (« et je vous …. ») que d’exemples d’équilibre, de raisonnement, d’humanité et de piété. Le même Volpi, après avoir envoyé son énième communiqué « interne » (d’après lui), se plaint parce que… (je cite textuellement ce que m’a rapporté ma source) : « Volpi cet idiot s’est même mis en colère parce que des nouvelles filtrent de ces documents, et que « nous » nous appuyons sur des pouvoirs forts comme Giuliano Ferrara » [2].
Alors, vu que de temps en temps vous me reprochez de savoir des choses que je ne divulgue jamais (or c’est pour cela qu’on vient me les dire – ce qui du reste n’est pas vrai, parce que je le fais, mais au compte-gouttes, en glissant çà et là une supposition ou bien une allusion venimeuse dans un torrent de mots qui apparemment parlent d’autre chose) je vous rapporte ici textuellement ce que m’a dit l’une de mes sources, très proche du Père Manelli, une source laïque mais interne, et intime, si j’ose dire. Voici :
« Comme je te l’ai dit il y a longtemps, il y a une sale affaire d’argent, figure-toi que Volpi a demandé au Père Manelli 5 300 € PAR MOIS pour les « services » rendus à l’institution ! Sauf que les frères n’ont rien de rien, ça a toujours été des laïcs qui s’en occupaient, et géré par les religieuses qui sont indépendantes des frères et qui ne sont pas mandatées. Maintenant que les laïcs ont fermé le « coffre-fort », Volpi leur a envoyé une lettre de soumission à l’Ordre. »
J’insiste un peu, et il me dit : « Pas grand-chose à ajouter, et Volpi l’a dit clairement : il a supprimé tous les théologiens et les formateurs de leurs charges, en les remplaçant par du personnel externe rémunéré (chose absurde) et maintenant il s’en prend aux biens ; il force Père Manelli par tous les moyens pour l’obliger à signer une lettre dans laquelle il est imposé aux laïcs de tout donner au nouveau Supérieur. Ils ont peur qu’il ne leur reste qu’une poignée d’hommes et pas un sou. L’Ordre est financé par la bénéficience des laïcs ; de fait eux ne peuvent rien posséder, c’est un vœu de pauvreté absolue. Mais pour le moment les laïcs sont fidèles au Père Manelli (une majorité écrasante) et ils ne donnent plus un seul centime, et sans sous on ne va nulle part (en théorie, ils pourraient les mettre dehors des églises et des couvents et leurs retirer les voitures). Donc voilà la lettre qui a été envoyée et que nous avons reçue il y a trois jours, dans laquelle on nous met en demeure d’obéir.
« De toutes façons, prends tout ça avec des pincettes, parce qu’il y a beaucoup de confusion, et personne ne peut parler avec le Père, même pas les parents, parce que Volpe[3] leur a imposé l’obéissance. Ils l’ont isolé, d’une certaine manière. Le problème c’est que l’on n’arrive pas à arriver au Pape : dernièrement, un cardinal tente de nous parler, mais le Pape, ça fait trois fois qu’il se fait porter malade ».
Voilà ce que m’a dit ma source « interne » aujourd’hui :
« Aujourd’hui une autre lettre du commissaire Volpe est arrivée, dans laquelle il informe qu’il dispose, avec exécution immédiate, la fermeture de tous les séminaires des Franciscains, la suspension des ordinations diaconales et sacerdotales pour un an, le déplacement des étudiants en théologie dans les universités pontificales de Rome ou de Bénévent, la suspension du VO (Vetus Ordo) et la reprise du NO « comme unique et vraie forme liturgique », la suspension de toute publication éditoriale de Casa Mariana (la maison d’édition des sœurs), l’interruption de tout rapport avec les Sœurs Franciscaines (qui d’après lui sont trop intrusives envers les frères) y compris les clarisses, la suspension de tous les groupes de laïcs (MIM et TOFI). Celui qui n’acceptera pas ces dispositions sera immédiatement renvoyé de l’institution. Toutes les initiatives canoniques, civiles et pénales seront mises en œuvre afin de faire remettre les biens mobiliers et immobiliers à la disposition de l’institution. Je vous embrasse fraternellement et donne à tous et à chacun ma bénédiction séraphique ».
Et m.…., comme on dirait à Rome : ça ressemble au frère capucin qui se tenait derrière le bourreau et donnait sur l’échafaud l’absolution au condamné à mort.
« Mais quelles fautes ont bien pu commettre les Franciscains de l’Immaculée », voilà ce que je demande, et lui en effet admet qu’il y a un problème :
« De toutes façons, il ressort de la lettre qu’il [le Père Fidenzio Volpi] n’accepte pas que quelqu’un ait haussé le ton face à ce qui s’est passé et il attribue la faute à un trop grand « personnalisme » dans l’Ordre de la part du Père Stefano Manelli, ce qui est vrai, mais c’est ce qui se passe à chaque fois avec une personne qui a un fort charisme (au moins pour rester dans l’Église d’un Jean-Paul II ou de François lui-même) .
« Et puis il faut ajouter l’ostracisme qui sévit contre le Motu Proprio de Benoît XVI et la question théologique de Vatican II. Et là, les jeux sont faits. Et on arrive à la fermeture des séminaires parce que d’après lui on y enseigne des hérésies, à l’interdiction du V.O. et à la « reprogrammation » des jeunes en conformité avec le modernisme des séminaires romains, et le déplacement dans le monde des formateurs fidèles ».
Et ma source conclut en disant :
« Entre temps, 3 frères sur les 18 qui en septembre avaient fait leurs premiers vœux sont partis parce que le parcours n’est plus celui qu’ils avaient choisi, et ils ne savent plus quoi faire ».
Courage, le meilleur est passé !
Et maintenant, nous attendons l’œuvre de la Providence, après celle de Lucifer, Caïn et Mammon.
Antonio Margheriti Mastino
Sources : Papalepapale/Traduction O.C. pour LPL
- Note du traducteur de LPL : jeu de mot de l’auteur, « Volpi » (le commissaire) signifiant « les renards »[↩]
- Note du traducteur de LPL : Animateur de la télévision italienne[↩]
- Note du traducteur de LPL : l’auteur écrit ici volontairemelnt « Volpe » (le renard) au lieu de « Volpi » qui est le nom de famille du commissaire comme indiqué plus haut.[↩]