Pie XII

260ᵉ pape ; de 1939 à 1958

31 mai 1939

Discours aux jeunes époux et à d'autres groupes de pèlerins

Les vertus domestiques

Donné à Rome, près Saint-​Pierre, le 31 mai 1939

Nous adres­sons comme d’habitude Notre pater­nel salut avant tout aux jeunes époux, et Nous ne pou­vons aujourd’hui Nous em­pêcher d’attirer leur atten­tion sur une cir­cons­tance spé­ciale de cette audience publique, où leur pré­sence occupe une place si importante.

Marie, modèle des vertus domestiques.

Il va finir, le mois de mai, que vous avez, chers enfants, selon la sainte tra­di­tion de tout le peuple chré­tien, consa­cré à de pieux hom­mages à la Sainte Vierge ; il va finir le mois de mai, où, répon­dant avec élan à Notre appel, vous avez uni votre prière à la Nôtre pour le retour de la paix dans le monde.

Oui, il est à son déclin, le mois de mai ; mais elle ne doit pas décli­ner, dans vos cœurs, la dévo­tion si salu­taire et si douce envers la Mère de Dieu, car c’est sur­tout de votre constante fidé­li­té à la pra­ti­quer que vous pou­vez vous pro­mettre de pré­cieux fruits de béné­dic­tion et de grâce.

Continuez donc à la pra­ti­quer dans les mani­fes­ta­tions publiques et dans la vie pri­vée, dans les églises et dans les foyers. Qu’à Marie aille le tri­but quo­ti­dien de votre véné­ra­tion et de vos prières, l’hommage de votre filiale confiance et de votre tendre amour envers cette Mère de bon­té et de miséricorde.

Mais n’oubliez pas, époux chré­tiens, que la dévo­tion mariale ne sau­rait se dire véri­table et effi­cace, si elle n’est pas vivi­fiée par l’imitation des ver­tus de celle que vous honorez.

La Mère de Jésus est en effet un modèle ache­vé des ver­tus domes­tiques dont doit briller l’état de mariage. En Marie vous trou­vez l’affection la plus pure, la plus sainte et la plus fidèle, une affec­tion toute de sacri­fices et d’attentions déli­cates envers son très chaste époux ; en Elle vous trou­vez un entier et inces­sant dévoue­ment aux soins de la famille et du foyer ; en Elle, une foi par­faite et l’amour de son divin Fils ; en Elle, l’humilité, que mani­festent sa sou­mis­sion à Joseph, son inal­té­rable et sereine patience au milieu des incom­mo­di­tés de la pau­vre­té et du tra­vail, sa pleine confor­mi­té aux dis­po­si­tions sou­vent dures et pénibles de la divine Providence, sa douce ama­bi­li­té pour tous ceux qui appro­chaient la sainte mai­son­nette de Nazareth.

Voilà, chers enfants, à quel point vous devez por­ter votre dévo­tion mariale, si vous vou­lez qu’elle consti­tue une source tou­jours vive de faveurs spi­ri­tuelles et tem­po­relles et de bon­heur vrai. Faveurs et bon­heur que Nous deman­dons pour vous à la Sainte Vierge et dont Nous vous don­nons un gage dans Notre Bénédiction apostolique.

PIE XII, Pape.