De Chartres au Sacré-Cœur de Montmartre : 22, 23 et 24 mai 2010. Le Combat pour la Foi.
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Editorial du dossier spirituel 2010
« Mon Dieu, je crois fermement à toutes les vérités que vous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Église parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper ».
Chaque fois que, lors de la répétition de cet acte de foi, nous nous trouvons suffisamment attentifs et recueillis, notre esprit renouvelle son adhésion profonde aux mystères admirables du christianisme que Dieu a pris le soin de venir Lui-même nous dévoiler.
Grâce à ce nouveau dossier spirituel que nos Sœurs dominicaines de Brignoles ont élaboré au cours de l’été précédent, dans l’étude et la prière, notre vœu le plus cher est de pouvoir montrer à nos chers pèlerins, tout au long de ce pèlerinage 2010, que les vérités de leur Credo, les dogmes auxquels ils ont définitivement donné leur assentiment, ne constituent pas un catalogue de propositions desséchées, qu’il importera de mécaniquement répéter jusqu’à son dernier instant, parce que simplement, il s’est trouvé que notre foi se déclinait ainsi.
Certes, croire toute sa vie de cette manière est déjà un premier degré de foi et il n’est pas de notre propos de le dénigrer : il est bon et il a certainement permis à bien des âmes de vivre dans une véritable honnêteté chrétienne et de mourir dans la grâce de Dieu.
Cependant, que l’on nous permette d’exprimer et notre confusion à cause de Dieu et le serrement de cœur que nous ressentons à cause des âmes, de voir à quel point nous demeurons éloignés de nos mystères adorables ainsi que la place congrue que nous leur laissons dans notre vie. Nous en éprouvons de la confusion devant notre Dieu. Il a ouvert le Ciel pour nous montrer son visage et nos âmes sont demeurées inertes, nos esprits charnels face à la révélation de son ineffable beauté et de son amour. Comment est-il possible, après un tel dévoilement, que nous ne passions pas nos vies sur la terre, confondus d’amour et saisis d’admiration des perfections de Dieu ? Les artistes s’attristent, à juste titre, du si petit nombre de ceux qui goûtent leurs œuvres. Et Vous, Seigneur, que seriez-vous alors en votre bon droit de dire ?
Nous demandons donc au bon Dieu, comme grâce particulière de ce pèlerinage, que nos pèlerins puissent connaître ce véritable ravissement intérieur qui provient du seul approfondissement de la foi. Puissent-ils commencer à découvrir, ou à savoir plus avant, combien ces vérités, depuis si longtemps connues et répétées, sont réellement la plus délicieuse des nourritures de l’âme, la fontaine toujours abondante de laquelle, en permanence, coule une eau divine qui nous désaltère si bien et augmente toujours plus notre soif de cet unique breuvage. La foi est un océan de jouvence, de vie et de ferveur. Il est temps de comprendre l’incroyable liberté qui est la nôtre, à chaque instant de notre vie, de pouvoir nous enfoncer toujours davantage dans cet océan, et de pouvoir nous-même devenir libations : qu’attendons-nous ? La foi nous place sur le parvis du Ciel et, par un avant-goût des beautés et des joies qu’elle nous procure, elle allume en nous le grand désir d’y vivre pour l’éternité.
Comment tout le reste n’en découlerait-il pas à l’évidence ? Comment ne nous battrions-nous pas comme des chiffonniers pour ne pas nous la laisser dérober et toujours pouvoir la transmettre à nos enfants, toujours la propager autour de nous ? Comment ne dénoncerions-nous pas cette « église conciliaire » dont l’intrusion dans le sanctuaire est une tragédie ?
Nous-mêmes, nous nous sommes sans doute bien mal débrouillés pour que les dogmes apparaissent aux hommes comme des théorèmes austères et rébarbatifs alors qu’ils sont tout le contraire, tout débordants de lumière et de vie ! Apprenons à les connaître, apprenons à les aimer, à voir comment chacun d’eux provoque notre dilatation intérieure et nous donne d’admirables leçons pour éclairer notre vie, les détails de chacune de nos journées, nos relations avec les autres, l’accomplissement de toute justice et de toute charité. Il n’est rien que la foi n’éclaire, qu’elle ne réchauffe et qu’elle n’adoucisse : plus elle croît, plus elle pousse des fruits de charité nombreux et délicieux.
Très sainte Vierge Marie, nous vous en supplions, bénissez nos humbles travaux et nos labeurs pour que Votre divin Fils, Jésus-Christ Notre Seigneur devienne toujours davantage l’admirable vie de nos cœurs.
Abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du district de France