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Les membres de l’Institut du Bon Pasteur se réjouissent profondément de la levée des excommunications qui frappaient les quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X depuis 1988, et ils unissent leurs actions de grâce au concert de ceux qui aiment la paix de l’Eglise et l’Eglise en paix, sous la houlette du pape de la Paix.
On ne peut s’empêcher de souligner que cette décision unilatérale de Benoît XVI n’est pas un événement isolé. Elle fait partie d’un processus, qui a commencé le 22 décembre 2005, avec la condamnation par le pape de « ce que l’on nomme abusivement l’esprit du concile Vatican II ». Nous membres de l’Institut du Bon Pasteur, nous sommes particulièrement concernés par la décision suivante, le 8 septembre 2006, ou c’est « par une volonté expresse du pape » comme l’a souligné à l’époque le cardinal Ricard, que notre Institut du Bon Pasteur est érigé, avec cinq anciens prêtres de la Fraternité Saint-Pie X. Le 7 juillet 2007, Benoît XVI promulguait le Motu proprio Summorum pontificum, libéralisant l’usage de la messe traditionnelle. Enfin, le 21 janvier 2009 est signé l’acte levant les sanctions qui avaient frappé les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Mgr Bernard Fellay, le 15 décembre 2008, avaient écrit de son côté, en demandant la levée des excommunications : « Nous sommes toujours bien ancrés dans la volonté de rester catholique (…) croyant fermement à la primauté de Pierre et à ses prérogatives ».
Nous sommes convaincus que ce processus de réconciliation des catholiques entre eux est désormais inéluctable. Grâce à l’instrument herméneutique que nous a offert le pape Benoît XVI, l’enseignement de Vatican II devant être interprété dans la continuité de l’enseignement de tous les Conciles, les discussions à venir entre les responsables de la Fraternité Saint Pie X et les autorités romaines ne connaissent plus d’obstacles de principe.
Le courage de Mgr Lefebvre trouve dans la situation présente une sorte d’hommage post mortem, rendu par ses successeurs. Mais s’il a fallu du courage pour dire non à ce que Paul VI appelait « l’auto-destruction de l’Eglise », il en faut bien autant aujourd’hui à celui qui dit « Oui », appliquant simplement la parole du Christ : « celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors ».
Monsieur l’abbé Laguérie.
Monsieur l’abbé de Tanoüarn.
Monsieur l’abbé Héry.
Abbé Philippe Laguérie – « Je suis heureux » – sur le FC en date du 24 janvier 2009
Je lis et relis avec piété le décret du Cardinal Re ; ce qui est dit est dit : historique, définitif, incontournable. Les quatre évêques consacrés par Mgr Lefebvre en 1988 sont membres à part entière de la hiérarchie catholique, véritables successeurs des Apôtres de plein droit, reconnus comme tels par le successeur de Pierre, Prince des apôtres et seul habilité par Jésus-Christ Notre Seigneur à prononcer qui est évêque catholique de qui ne l’est pas. Tous doivent s’incliner devant la décision, ô combien magnanime, du Pape de l’Eglise Catholique.
Le reste, à mes yeux, a fort peu d’importance, croyez-moi…Que ce soit les grincheux de l’intérieur ou les furieux de l’extérieur, qu’importe ? Rome a parlé, la cause est entendue. Car évidemment, il ne manquera pas d’esprits chagrins (l’époque le veut, hélas) pour déplorer ceci, relativiser celà et même crier au scandale. Je laisse les loups hurler avec les loups. Je m’adresse aux brebis, elles reconnaîtront la Voix.
Le décret est signé d’un Cardinal ! Et alors ? La mention est explicite de la décision du Pape.
On ne relève pas le décret mais la censure elle-même ! Vu de Rome, c’est une évidence. Vous pouvez penser, comme moi, que Mgr Lefebvre s’est trouvé dans un cas de nécessité et n’a pas encouru de sanction, au terme du droit canon. Soit. Mais je me fiche de votre opinion, comme de la mienne : le pape dit que ce sont des évêques catholiques. Donc, ils le sont, même si vous le saviez déjà (je vous en félicite, si c’est ça que vous cherchiez) et voilà l’important. Si vous pensez que c’est la rose…
J’aime l’Eglise Romaine, parce que j’aime Jésus-Christ Qui l’a fondée : et je ne veux pas qu’Elle subisse le moindre tort, s’humilie devant quiconque, patisse de quoi que ce soit. Sa fierté est la mienne : c’est quand on l’humilie qu’on me bafoue, c’est quand on l’exalte que je triomphe. N’avons-nous pas assez lutté pour cela ?
Elle n’a rarement été aussi grande et magnanime, cette glorieuse épouse de Jésus-Christ et rarement nous n’avons été aussi fiers d’Elle ! Ceux qui prennent la décision d’aujourd’hui ne sont pas ceux qui ont créé les problèmes d’hier. Ils les assument avec grandeur. La Providence a voulu qu’un évêque dise « non » à l’humiliation de l’Eglise dans sa confusion avec les sectes. Elle a voulu aussi qu’un pape, plus grand encore, dans ses fonctions comme dans sa charité, dise « oui ». Oui à l’Eglise d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Oui à Jésus-Christ, Le Même, hier, aujourd’hui, et pour les siècles ! Ne nous y trompons pas (on connaît ma vénération pour Mgr Lefebvre): il fallait autant et plus de hardiesse pour dire « oui » aujourd’hui que pour dire « non » hier, quoique l’un et l’autre fussent envoyés du ciel.
Je salue respectueusement Mgr Fellay et ses collègues dans l’épiscopat catholique, y compris le turbulent et problématique Mgr Williamson. Le pape me dit qu’ils sont les successeurs des Apôtres : j’en prends bonne note. Je salue sa lettre du 24 janvier comme la preuve d’une grandeur d’âme, fondée sur la confiance en la Vierge-Marie, qui augure assez-bien de la suite des événements. Tous mes amis, aussi, de la Fraternité saint-Pie X (mon frère Jacques entre autres).
Je salue aussi respectueusement tous les évêques de l’Eglise Catholique ; l’arrivée de ces quatre-là n’est pas pour leur faciliter la tâche. Qu’ils sachent que notre joie n’est pas mauvaise, vile, polémique. Aucun évêque aujourd’hui sur la surface du globe, aucun n’est responsable des choix hasardeux de ses prédécesseurs. Tous, nous assumons ensemble un héritage difficile et tous ensemble nous démontrerons, sous votre autorité et celle du pape, que l’Eglise n’a pas changé, ne peut se contredire et reste la fierté de l’offrande de nos vies pour la seule cause qui a les promesses de la vie éternelle : la bonne nouvelle du Christ-Jésus.