Le pape Benoît XVI réintègre des évêques traditionalistes – Le Point


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la posi­tion offi­cielle de la Fraternité Saint-​Pie X

Le pape Benoît XVI a levé same­di l’ex­com­mu­ni­ca­tion pro­non­cée en 1988 par Jean Paul II contre les quatre évêques tra­di­tio­na­listes ordon­nés par Mgr Lefebvre. Le décret signé au nom du pape Benoît XVI par le pré­fet de la congré­ga­tion des évêques, le car­di­nal Giovanni Battista Re, annule la mise à l’é­cart qui frap­pait Bernard Fellay, Alfonso de Galaretta, Bernard Tissier de Mallerais et Richard Williamson […].

L’abbé Philippe Laguérie, ancien curé de Saint-​Nicolas-​du-​Chardonnet – bas­tion de l’Eglise tra­di­tio­na­liste – qui a pas­sé 25 ans au sein de la fra­ter­ni­té, de 1979 à 2004, se dit « très heu­reux » de la levée de l’ex­com­mu­ni­ca­tion de ses anciens amis de la fra­ter­ni­té Saint Pie X. « C’est un évé­ne­ment consi­dé­rable qui paci­fie l’Église et donne beau­coup d’es­poir pour l’u­ni­té », confie-​t-​il au point​.fr. « Justice est ren­due à Monseigneur Lefebvre », le fon­da­teur de la fra­ter­ni­té qui compte aujourd’­hui « 550 prêtres, jeunes pour la plu­part ». Mais cela ne veut pas dire que l’Eglise catho­lique recon­naisse son œuvre, précise-​t-​il tou­te­fois. Par sa déci­sion, Benoît XVI rem­plit sim­ple­ment « une des deux exi­gences for­mu­lées par la fra­ter­ni­té pour réin­té­grer l’Eglise ». Des négo­cia­tions pour y par­ve­nir vont donc main­te­nant pou­voir se tenir.

Vers un statut juridique

Depuis le début de son pon­ti­fi­cat en avril 2005, le sou­ve­rain pon­tife mul­ti­plie les gestes d’ou­ver­ture envers les catho­liques tra­di­tio­na­listes. En juin 2007, le motu pro­prio a per­mis de faci­li­ter la célé­bra­tion de la messe selon le rite tri­den­tin (du concile de Trente au XVIe siècle), avec messe en latin et dos du célé­brant tour­né au « peuple ». En juin 2008, le Vatican a aus­si renon­cé à exi­ger expli­ci­te­ment des tra­di­tio­na­listes de la Fraternité sacer­do­tale Saint-​Pie X la recon­nais­sance du concile Vatican II de 1965. Il leur a deman­dé de s’en­ga­ger à ne pas mettre en cause la per­sonne du pape ou à faire des décla­ra­tions en contra­dic­tion avec l’Église. Benoît XVI a aus­si ren­con­tré en pri­vé Mgr Fellay durant l’é­té 2005. Et selon le jour­na­liste d’Il Giornale Andrea Tornielli, la pro­chaine main ten­due du sou­ve­rain pon­tife devrait être l’at­tri­bu­tion d’un sta­tut juri­dique au sein de l’Église catho­lique à la Fraternité et à ses quelque 500 prêtres.

Cette ouver­ture aux tra­di­tio­na­listes a déjà pro­vo­qué des ten­sions entre le Vatican et l’Église de France, et au sein même de cette Église, notam­ment avec la mise en place du motu pro­prio. Lors de son pas­sage à Lourdes mi-​septembre, devant les évêques de France réunis, le pape avait appe­lé « à la paci­fi­ca­tion des esprits » et à « l’u­ni­té ». « J’espère que l’in­dis­pen­sable paci­fi­ca­tion des esprits est (…) en train de se faire. (…) Nul n’est de trop dans l’Église. Chacun, sans excep­tion, doit pou­voir s’y sen­tir chez lui, et jamais reje­té », avait-​il insis­té. Dans l’a­vion qui l’a­vait aupa­ra­vant ame­né à Paris, le pape avait affir­mé que le motu pro­prio était « sim­ple­ment un acte de tolé­rance (…) pour des per­sonnes qui ont été for­mées dans cette liturgie ».

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