2 fév. 1594 au 8 déc. 1634

Apparitions de Notre Dame du Bon Succès à Quito, Equateur

Le Couvent de l’Immaculée Conception a été le pre­mier couvent de reli­gieuses dans la ville de Quito, en Équateur. La noblesse catho­lique de la ville de Quito deman­da cette faveur au roi Philippe II, de sorte que les femmes de la colo­nie puissent pro­fi­ter des avan­tages de la vie reli­gieuse. Cinq Sœurs pro­fesses de l’Ordre furent envoyées par l’Espagne comme mères fon­da­trices du nou­veau couvent. Elles étaient accom­pa­gnées par une jeune fille de 13 ans, Mariana de Jesús Torres – nièce de la Mère Supérieure. Elle allait deve­nir la plus connue des mères fon­da­trices, mais elle est res­tée presque incon­nue en dehors de l’Equateur jus­qu’au 20ème siècle. Le couvent fut fon­dé offi­ciel­le­ment le 13 Janvier 1577.

La jeune novice fit de rapides pro­grès dans la vie spi­ri­tuelle et appré­cia et reçu beau­coup de faveurs du Ciel. Elle pra­ti­qua éga­le­ment la péni­tence sévère et fut choi­si par Dieu à souf­frir comme une âme vic­time. Beaucoup de ses souf­frances étaient occa­sion­nés par cer­taines de ses sœurs en reli­gion qui étaient laxistes, et qui se rebel­lèrent contre la manière de vie aus­tère ins­tau­ré par le Bienheureux Beatriz de Silva et les mères fon­da­trices espa­gnoles, et régis par la Sainte Règle de la Communauté. Finalement Madre Mariana fut choi­si pour être Abbesse à la place de sa tante malade, qui mou­rut peu après.

Première Apparition de Notre-​Dame du Bon Succès [1] le 2 février 1594

Très tôt le matin du 2 Février 1594, Mère Mariana était en prière dans le chœur supé­rieur du couvent, implo­rant avec fer­veur Jésus et Marie pour le sou­la­ge­ment de nom­breux évé­ne­ment sévères aux­quels le couvent avait été sou­mis. Au cours de sa longue prière, elle enten­dit une voix douce appe­ler son nom. Se levant rapi­de­ment, elle vit la Vierge Marie tenant l’Enfant Jésus dans son bras gauche. Se deman­dant qui c’était, Notre-​Dame répondit :

Je suis Marie du Bon Succès, la Reine du Ciel et de la Terre … comme sa Mère, je porte (l’Enfant Jésus) ici, dans mon bras gauche, afin qu’en­semble nous puis­sions arrê­ter la main de la jus­tice divine, qui est tou­jours si prête à châ­tier ce monde mal­heu­reux et criminel.

Dans ma main droite, je porte la crosse que vous voyez, car je désire gou­ver­ner ce couvent comme Abbesse et Mère … Satan va com­men­cer à essayer de détruire cette œuvre de Dieu … Mais il ne réus­si­ra pas, parce que je suis la Reine de Victoires et la Mère du Bon Succès, et c’est sous cette invo­ca­tion que je désire être connue à tra­vers tous les temps …

La Très Sainte Vierge Marie pla­ça l’en­fant Jésus dans les bras de Mère Mariana, lui don­nant un fort désir de souf­frir comme une âme victime.

Notre-​Dame Commande qu’une Statue soit Fabriquée

Notre-​Dame appa­rut de nom­breuses fois à Mère Mariana. Lors de l’ap­pa­ri­tion du 16 Janvier 1599, Notre-​Dame com­man­da à Mère Mariana d’a­voir une sta­tue la mon­trant comme elle avait appa­rut à la sainte reli­gieuse. Elle lui ordon­na alors de mesu­rer sa taille avec le cor­don de son habit reli­gieux. Notre-​Dame pro­mit ce qui suit :

Quand les tri­bu­la­tions de l’es­prit et les souf­frances du corps les oppri­me­ront et qu’ils sem­ble­ront se noyer dans une mer sans fond, laissez-​les contem­pler mon image sainte, qui sera pour eux une étoile pour les nau­fra­gés. Je serai tou­jours là, prête à écou­ter leurs lamen­ta­tions et à cal­mer leurs pleurs. Dites-​leur qu’ils doivent tou­jours avoir recours à leur Mère avec foi et amour …

Avertissements à propos du 20e Siècle

Tôt dans la mati­née du 21 Janvier 1610, Mère Mariana fut favo­ri­sée par une appa­ri­tion des archanges Saint Michel, Saint Gabriel et Saint Raphaël. Puis Notre-​Dame appa­rut et fit de nom­breuses prédictions :

Ainsi, je te le fais savoir que de la fin du 19e siècle et peu après le milieu du 20e siècle, dans ce qui est aujourd’­hui la Colonie et sera alors la République de l’Equateur, les pas­sions vont écla­ter et il y aura une cor­rup­tion totale des mœurs. Satan régne­ra presque entiè­re­ment par le moyen de la secte maçonnique.

Ils se concen­tre­ront prin­ci­pa­le­ment sur les enfants afin de sou­te­nir cette cor­rup­tion géné­rale. Malheur aux enfants de ces moments ! Il sera dif­fi­cile de rece­voir le sacre­ment du Baptême, et éga­le­ment celui de la Confirmation … Souvent, durant cette époque, les enne­mis de Jésus-​Christ, à l’ins­ti­ga­tion du diable, vont voler des hos­ties consa­crées dans les églises, afin qu’ils puissent pro­fa­ner les espèces eucharistiques …

Comme pour le sacre­ment du mariage … il sera atta­qué et pro­fon­dé­ment pro­fa­né … L’esprit catho­lique va rapi­de­ment être conta­mi­né ; la pré­cieuse lumière de la Foi sera pro­gres­si­ve­ment éteinte … Ajouté à cela seront les effets de l’é­du­ca­tion laïque, qui sera l’une des rai­sons de la pénu­rie de voca­tions sacer­do­tales et religieuses.

Le sacre­ment de l’Ordre sera ridi­cu­li­sé, oppri­mé et mépri­sé … Le diable va essayer de per­sé­cu­ter les ministres du Seigneur de toutes les manières pos­sibles, il tra­vaille­ra avec pers­pi­ca­ci­té cruelle et sub­tile afin de les dévier de l’es­prit de leur voca­tion et va cor­rompre beau­coup d’entre eux. Ces prêtres dépra­vés, qui scan­da­li­se­ront le peuple chré­tien, créant la haine des mau­vais catho­liques et les enne­mis de l’Église catho­lique romaine et apos­to­lique à tous les prêtres …

En outre, dans ces temps mal­heu­reux, il y aura un luxe effré­né, qui piè­ge­ra le reste dans le péché et fera la conquête d’in­nom­brables âmes fri­voles, qui seront per­dus. L’innocence ne pour­ra presque plus se trou­ver chez les enfants, ni la modes­tie chez les femmes. En ce moment suprême de la néces­si­té de l’Eglise, celui qui doit par­ler se taira.

Les Apparitions seront connues au 20e Siècle

Tôt dans la mati­née du 2 Février 1610, Notre-​Dame appa­rut de nou­veau à Mère Mariana et répé­ta sa com­mande d’a­voir une sta­tue. Puis elle ajouta :

Dites à l’é­vêque que c’est ma volon­té et la volon­té de mon Très Saint Fils que votre nom soit caché à tout prix … car il n’est pas appro­prié pour n’im­porte qui à l’heure actuelle de connaître les détails ou l’o­ri­gine de la façon dont cette sta­tue est venue à être faite. Cette infor­ma­tion ne sera connue du grand public qu’au 20e siècle.

Durant cette époque, l’Eglise se trou­ve­ra atta­quée par des hordes ter­ribles de la secte maçon­nique, et cette pauvre terre équa­to­rienne sera angois­sante à cause de la cor­rup­tion des mœurs, luxe effré­né, une presse impie, et l’é­du­ca­tion sécu­lier. Les vices de l’im­pu­re­té, le blas­phème et les sacri­lèges vont domi­ner dans ces moments de déso­la­tion dépra­vée, et où celui qui doit par­ler sera silencieux …

La Statue est terminée par des Anges

Le sculp­teur de la sta­tue de Notre-​Dame du Bon Succès a été effec­ti­ve­ment nom­mé à ce tra­vail par Notre-​Dame elle-même.

Néanmoins, le tra­vail a été pré­vu pour être com­plé­té par les anges. Mère Mariana fut témoin de ce pro­dige tôt dans la mati­née du 16 Janvier 1611. Elle a vu dans la vision de la Très Sainte Trinité, la Très Sainte Vierge Marie, les neuf chœurs des anges, et en par­ti­cu­lier les Archanges Saint Michel, Saint Gabriel et Saint Raphaël, avec le séra­phique Saint François. Ces quatre der­niers appro­chèrent de la sta­tue et ter­mi­nèrent le tra­vail que le sculp­teur avait eu l’in­ten­tion de ter­mi­ner ce jour-​là. Puis elle vit Notre-​Dame y entrer et ani­mer la statue.

Tous ces faits ont été attes­tés par Mère Mariana à l’é­vêque, avant que la sta­tue ne soit solen­nel­le­ment consa­crée et ins­tal­lée. Le sculp­teur, lui aus­si, a témoi­gné qu’il n’a­vait pas ter­mi­né la sta­tue, et que ça doit être l’œuvre des Anges.

Cinq Prophéties pour notre temps

La plus impor­tante des appa­ri­tions de Notre-​Dame du Bon Succès eu lieu presqu’à la fin de la vie de Mère Mariana. Le matin du 2 Février 1634, jour de la fête de la Purification de la Très Sainte Vierge Marie, Mère Mariana priait devant le Saint Sacrement, le sup­pliant qu’elle puisse être unie à lui et qu’elle soit englou­ti dans cet amour qui appar­tient à la Vierge. Elle lui rap­pe­la éga­le­ment de pro­té­ger et pré­ser­ver ses filles dans ce couvent bien-aimé.

Comme elle ache­vait cette prière, elle vit la lumière s’é­teindre du sanc­tuaire, lais­sant l’au­tel com­plè­te­ment sombre. Notre-​Dame lui appa­rue pour lui dire que Notre-​Seigneur avait enten­du ses cla­meurs et met­trait fin à son exil ter­restre en moins d’un an :

Préparez votre âme de telle sorte que, de plus en plus épu­rée, qu’elle puisse entrer dans la plé­ni­tude de la joie de Notre-​Seigneur. Oh ! Si les mor­tels, et en par­ti­cu­lier les âmes reli­gieuses, pou­vaient savoir ce que le ciel est et ce qu’il est de pos­sé­der Dieu ! Ils vivraient cer­tai­ne­ment autre­ment ! Pas plus qu’ils n’é­par­gne­raient aucun sacri­fice pour le posséder !

La Très Sainte Vierge Marie expli­qua ensuite les cinq sens de la lumière du Tabernacle qui avait été éteinte sous les yeux de Mère Mariana.

I. La pre­mière signi­fi­ca­tion est que à la fin du 19e siècle et dans le 20e siècle, diverses héré­sies seront pro­pa­gées sur cette terre, puis dans une répu­blique libre. Comme ces héré­sies se pro­pa­ge­ront et domi­ne­ront, la pré­cieuse lumière de la foi s’é­tein­dra dans les âmes par la cor­rup­tion presque totale des cou­tumes (des mœurs). Durant cette période, il y aura de grandes cala­mi­tés phy­siques et morales, publiques et privées.

Le petit nombre d’âmes qui, caché, essaye­ra de pré­ser­ver le tré­sor de la foi et les ver­tus, souf­fri­ra un mar­tyre indi­ci­ble­ment cruel et pro­lon­gé. Beaucoup d’entre eux suc­com­be­ront à la mort de la vio­lence de leurs souf­frances, et ceux qui se sacri­fie­ront pour l’Église et le pays seront comp­ta­bi­li­sés comme des martyrs.

Afin de libé­rer les hommes de la ser­vi­tude de ces héré­sies, ceux dont l’a­mour misé­ri­cor­dieux de mon Très Saint Fils des­ti­ne­ra à la res­tau­ra­tion auront besoin d’une grande force de volon­té, de constance, de cou­rage et beau­coup de confiance en Dieu. Pour tes­ter cette foi et la confiance du juste, il y aura des occa­sions où tout sera sem­ble­ra être per­du et para­ly­sé. Ce sera alors l’heu­reux début de la res­tau­ra­tion complète.

Ces âmes choi­sies, qui res­tau­re­ront la san­té de l’Église, sont décrites en détail, comme les apôtres des der­niers temps, par Saint Louis-​Marie de Montfort dans sa Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge Marie..

II. « La deuxième rai­son, » dit Notre-​Dame, « c’est que mon couvent, étant for­te­ment réduit en taille, sera immer­gé dans un océan sans fond d’a­mer­tume indi­cible, et sem­ble­ra se noyer dans ces diverses eaux de tri­bu­la­tions. » Beaucoup de voca­tions authen­tiques péri­ront, continua-​t-​elle. L’injustice entre­ra même dans ce couvent, « dégui­sée sous le nom de fausse cha­ri­té, elle fera des ravages dans les âmes. » Et les âmes fidèles, pleu­rant et implo­rant en secret que de tels moments ter­ribles soient rac­cour­cie, subi­ront un mar­tyr conti­nu et lent.

III. « La troi­sième rai­son pour laquelle la lampe fut éteinte c’est à cause de l’es­prit d’im­pu­re­té qui sature l’at­mo­sphère de ces moments. Comme un océan sale, cette impu­re­té se dérou­le­ra dans les rues, les places et lieux publics avec une liber­té éton­nante. Il n’y aura presque pas d’âmes vierges dans le monde, » lui dit Notre-​Dame. La fleur déli­cate de la vir­gi­ni­té sera mena­cée par l’a­néan­tis­se­ment com­plet. Toutefois, Elle pro­mit qu’il y aurait tou­jours des bonnes âmes dans des cloîtres où elles pour­raient prendre racine, gran­dir et vivre comme un bou­clier pour dévier la colère divine. « Sans la vir­gi­ni­té, » dit-​Elle, « il serait néces­saire pour le feu du ciel de tom­ber sur ces terres pour les purifier. »

IV. La qua­trième rai­son pour laquelle la lampe fut éteinte, c’est que les sectes maçon­niques, ayant infil­tré toutes les classes sociales, auront sub­ti­le­ment intro­duit leur ensei­gne­ment dans les milieux domes­tiques afin de cor­rompre les enfants, et le diable se glo­ri­fie­ra de man­ger sur la déli­ca­tesse exquise des cœurs des enfants.

« En ces temps mal­heu­reux, » pré­dit Notre-​Dame, « le mal lan­ce­ra un assaut sur l’innocence de l’en­fance. De cette façon, les voca­tions au sacer­doce seront per­dues, ce qui sera une véri­table calamité. »

Une fois encore, Notre-​Dame pro­mit que pen­dant ces temps, il y aura encore des com­mu­nau­tés reli­gieuses qui sou­tien­dront l’Église et aus­si de saints ministres de l’au­tel – et de belles âmes cachées, qui tra­vaille­rons avec cou­rage, zèle et dés­in­té­res­se­ment pour le salut des âmes. « Contre eux, » avertit-​elle, « les impies feront rageu­se­ment une guerre cruelle, lais­sant tom­ber sur eux des vitu­pé­ra­tions, des calom­nies et des vexa­tions pour faire obs­tacle à l’ac­com­plis­se­ment de leur minis­tère. Mais eux, comme des colonnes fermes, res­te­ront inébran­lable et confron­te­ront le tout avec l’es­prit d’hu­mi­li­té et de sacri­fice qu’ils auront acquis, en ver­tu des mérites infi­nis de mon Fils Très Saint, Qui les aime dans les fibres les plus intimes de Son Cœur Très Saint et tendre. »

« Pendant ce temps, » pré­dit Notre-​Dame, « le cler­gé sécu­lier sera loin de son idéal, parce que les prêtres devien­dront négli­gents dans leurs devoirs sacrés. Manquant de la bous­sole divine, ils s’é­car­te­ront de la route tra­cée par Dieu pour le minis­tère sacer­do­tal et ils devien­dront atta­chés aux biens à la richesse, et les richesses dont ils s’efforceront indû­ment d’obtenir.

« Comme l’Eglise souf­fri­ra à cette occa­sion – la nuit obs­cure de l’ab­sence d’un Prélat, un Père pour veiller sur eux avec amour, dou­ceur pater­nelle, force, dis­cer­ne­ment et pru­dence. Beaucoup de prêtres per­dront leur esprit, en met­tant leurs âmes en grand danger. »

Notre-​Dame conti­nua à expli­quer la qua­trième rai­son de l’ex­tinc­tion de la lumière du Tabernacle :

« Par consé­quent, prier avec insis­tance sans se fati­guer et pleu­rer avec des larmes amères dans le secret de votre cœur. Implorez notre Père Céleste qui, pour l’a­mour du Cœur Eucharistique de mon Fils Très Saint et de Son Précieux Sang ver­sé avec tant de géné­ro­si­té … Il pour­ra prendre en pitié ses ministres et mettre un terme à ces moments inquié­tants, et envoyer à l’Eglise un Prélat [2] qui res­tau­re­ra l’es­prit de ses prêtres.

« Mon Très Saint Fils et moi aime­rons ce fils pré­fé­ré avec un amour de pré­di­lec­tion, et nous le récom­pen­se­rons avec une rare capa­ci­té, humi­li­té de cœur, doci­li­té à la Divine ins­pi­ra­tion, la force de défendre les droits de l’Église, et une ten­dresse et une com­pas­sion du cœur, de sorte que, comme un autre Christ, il aide­ra les petits et les grands, sans mépri­ser les âmes les plus mal­heu­reuses qui le lui deman­de­ront pour atteindre la lumière et rece­voir des conseils pour faire face à leurs doutes et leurs dif­fi­cul­tés. Entre ses mains, la balance du sanc­tuaire sera pla­cée, de sorte que tout soit pesé avec une mesure rai­son­nable et Dieu sera glorifié. »

Notre-​Dame poursuivit :

« La tié­deur de l’en­semble des âmes consa­crées à Dieu dans l’é­tat sacer­do­tal et reli­gieux va retar­der la venue de ce Prélat et Père. Ce sera alors une des rai­sons pour le mau­dit diable de prendre pos­ses­sion de cette terre, où il réa­li­se­ra ses vic­toires par le biais d’un peuple étran­ger et infi­dèle, si nom­breux que, comme un nuage noir, il obs­cur­ci­ra le ciel pur de cette République consa­crée au Sacré-​Cœur de mon Divin Fils.

« Avec ces gens, tous les vices entre­ront et atti­re­ront à leur tour chaque type de châ­ti­ment, comme les épi­dé­mies, les famines, les com­bats internes et externes, des litiges avec d’autres nations, et de l’a­po­sta­sie, la cause de la per­di­tion de plu­sieurs âmes si chères à Jésus-​Christ et à moi.

« Afin de dis­si­per ce nuage noir qui empêche l’Eglise de jouir de la jour­née claire de la liber­té, il y aura une guerre redou­table et effroyable, qui ver­ra le sang des com­pa­triotes et des étran­gers, de prêtres sécu­liers et régu­liers, et des reli­gieux. Cette nuit sera la plus hor­rible, car, humai­ne­ment par­lant, le mal sem­ble­ra triompher.

« Cela mar­que­ra donc l’arrivée de mon heure, quand, d’une façon mer­veilleuse, je détrô­ne­rai le fier et mau­dit Satan, je le pié­ti­ne­rai sous mes pieds et l’entraverai dans l’a­bîme infer­nal. Ainsi, l’Église et le pays seront enfin libres de sa cruelle tyrannie. »

V. La cin­quième rai­son pour laquelle la lampe fut éteinte est due au laxisme et la négli­gence de ceux qui pos­sèdent une grande richesse, qui seront indif­fé­rem­ment res­ter là à regar­der l’Eglise oppri­mée, la ver­tu per­sé­cu­tée, et le triomphe du diable, sans pieu­se­ment employer leurs richesses pour la des­truc­tion de ce mal et la res­tau­ra­tion de la Foi. Et c’est aus­si à cause de l’in­dif­fé­rence de la popu­la­tion qui a per­mis que le Nom de Dieu soit pro­gres­si­ve­ment éteint et en adhé­rant à l’es­prit du mal, se livrant libre­ment aux vices et aux passions.

« Hélas ! ma fille choi­sie ! S’il t’était don­né de vivre à cette époque téné­breuse, tu mour­rais de cha­grin de voir que tout ce que je t’ai révé­lé ici a eu lieu. Mais mon Très Saint Fils et moi avons un très grand amour pour cette terre, notre héri­tage, que nous dési­rons, même main­te­nant, l’ap­pli­ca­tion de vos sacri­fices et vos prières afin de rac­cour­cir la durée d’une telle ter­rible catastrophe ! »

Accablée par l’am­pleur des maux qu’elle a vus et les âmes innom­brables qui seraient condam­nées pen­dant ces périodes, Mère Mariana tom­ba incons­ciente. Les Sœurs la trou­vèrent là, comme si elle était morte, mal­gré les vio­lents bat­te­ments de son cœur. Tous les efforts du méde­cin pour lui rendre la conscience s’avérèrent inutile. En fait, dit-​il, humai­ne­ment par­lant, sa vie aurait dû se ter­mi­ner à cause du choc qu’elle avait reçu.

Les Sœurs l’en­tou­raient, sup­pliant le ciel de leur lais­ser leur grand tré­sor, la der­nière des Mères Fondatrices, « le pilier de l’ob­ser­vance, la colonne de la mai­son. » Deux jours plus tard, Mère Mariana ouvra les yeux, et encou­ra­gea ses Sœurs à conti­nuer à suivre la règle, et les conso­la en leurs disant qu’elle res­te­rait encore avec elles pen­dant peu de temps.

Dernière Apparition de Notre-​Dame du Bon Succès le 8 décembre 1634

Au cours des dix der­niers mois de sa vie, Mère Mariana ne recou­vra jamais com­plè­te­ment la vigueur de sa san­té et fut sou­vent obli­gée de res­ter au lit. Dans la mala­die ain­si que dans la san­té, elle édi­fiait la Communauté avec son exemple. Au milieu de ses dou­leurs intenses, elle a tou­jours main­te­nu un sou­rire sur ses lèvres, une admi­rable séré­ni­té et un esprit imper­tur­bable, propre à une âme dont la vie se dérou­lait dans l’ombre de la croix.

Tard dans la nuit du 8 Décembre 1634, jour de la fête de l’Immaculée Conception, Notre-​Dame est appa­rue pour la der­nière fois à la Mère Mariana. Elle était de nou­veau accom­pa­gnée par les Archanges Saint Michel, Saint Gabriel et Saint Raphaël. Après de nom­breuses révé­la­tions, Notre-​Dame conclut :

Au 20e siècle, cette dévo­tion (à Notre-​Dame du Bon Succès) sera source de pro­diges dans les sphères spi­ri­tuelles ain­si que dans les sphères tem­po­relles, parce que c’est la volon­té de Dieu de réser­ver cette invo­ca­tion et cette connais­sance de votre vie pour ce siècle, lorsque la cor­rup­tion des atti­tudes et des com­por­te­ments sera presque géné­rale et la pré­cieuse lumière de la foi éteinte …

Mère Mariana de Jesús Torres décé­da d’une mort plus sainte à 15h00 le 16 Janvier 1635 – tout comme elle l’a­vait prédit.

De plus en plus au cours des quatre cents der­nières années, les pro­phé­ties de Notre-​Dame du Bon Succès ont été rem­plies. Les 19e et 20e siècles prou­vèrent de manière éton­nante l’exac­ti­tude des pro­phé­ties. Le mes­sage de Notre-​Dame et la dévo­tion à Notre-​Dame du Bon Succès sont désor­mais d’au­tant plus impor­tant au 21e siècle. Comme nous le voyons dans le monde englou­ti dans l’er­reur, l’hé­ré­sie et la sen­sua­li­té, pour ne pas men­tion­ner les vices de toutes sortes, l’appel de Notre-​Dame à la prière, la répa­ra­tion et la péni­tence deviennent d’au­tant plus urgentes. Comment pouvons-​nous ne pas tenir compte du plai­doyer de Notre-​Dame et tra­vailler au quo­ti­dien pour conso­ler son Très Tendre et Immaculé Cœur et le Sacré-​Cœur de son divin Fils ?

Notes de bas de page

  1. Signification de « Bon Succès ». L’origine du nom est vrai­sem­bla­ble­ment espa­gnole, depuis Sagunto près de Valence. Le pape Paul V a repris cette déno­mi­na­tion, mais sur le témoi­gnage de reli­gieux espa­gnols. Il faut donc entendre « Buen Suceso » en espa­gnol, soit : « buen » : bon et « suce­so » : évé­ne­ment. Littéralement : « bon évè­ne­ment » ou « heu­reux évè­ne­ment ». Ceci nous rap­pelle natu­rel­le­ment en fran­çais « bonne nou­velle » et nous pen­sons que l’in­vo­ca­tion espa­gnole « Nuestra Señora del Buen Suceso » a pour équi­valent en fran­çais celle bien connue de « Notre-​Dame de Bonne Nouvelle ».[]
  2. Il est clair pour un grand nombre que « Mgr Lefebvre est le pré­lat pré­dit par Notre Dame de Bon Succès à Quito en 1634. Mgr Lefebvre ne s’est pas dési­gné lui-​même comme défen­seur de la foi. C’est la Providence qui le dési­gna. Comme il avait sui­vi la volon­té de Dieu toute sa vie, il allait sim­ple­ment conti­nuer de le faire dans ce nou­veau com­bat. » Abbé Jean Violette in Editorial de février 2006.[]