Marcel adolescent éprouve, lui aussi, le besoin de se donner. Il sillonne les rues de Tourcoing en bicyclette pour visiter les pauvres. Il repeint à neuf l’appartement d’un horloger paralysé et miséreux, lui trouve des clients et transforme ainsi sa vie. Dans son cœur, brûle une soif ardente de sauver les âmes. Après mûre réflexion, il décide de devenir prêtre. Après ses études secondaires, il rejoint son frère aîné au séminaire français de Rome en octobre 1923. Mgr Lefebvre gardera toujours une grande estime pour le directeur du séminaire français le Père Henri Le Floch qui lui fit aimer et révérer l’enseignement des papes. Le Père expliquait avec force les grandes encycliques dirigées contre les erreurs modernes telles que le libéralisme, le modernisme ou le communisme.
De 1930 à 1931, il est vicaire dans une banlieue ouvrière de Lille attendant la permission de son évêque d’entrer chez les Pères du Saint-Esprit (Congrégation missionnaire). En effet, désireux de se faire missionnaire auprès des Noirs, il entre en 1931 au noviciat de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit où il prononce sa profession religieuse le 8 septembre 1932. Il s’embarque le 12 novembre 1932 pour le Gabon.
Le 1er septembre 1931, il commence son noviciat Ayant émis sa profession religieuse le 8 septembre 1932, le 12 novembre de la même année il s’embarque pour Libreville (Gabon) où il est nommé professeur au séminaire, poste qu’il occupera jusqu’en 1934, date à laquelle il se verra confier la responsabilité de directeur jusqu’en 1938. A cette date, souffrant de paludisme et absolument épuisé, il est envoyé « se reposer en brousse ». Le 28 septembre 1935 il a prononcé ses vœux perpétuels de religion.
De 1938 à 1945, le Père Marcel est supérieur de diverses missions au Gabon. Il y montre un grand sens de l’organisation, et se révèle excellent administrateur, attentif à moderniser les installations pour faciliter la tâche de tous : il fait ainsi installer groupes électrogènes, machines, eau courante.
En octobre 1945 il est rappelé en France et se voit confier le scolasticat de philosophie des spiritains à Mortain (Manche). Il s’applique à relever la maison de ses ruines – elle avait souffert de la guerre – et à former ses séminaristes selon l’enseignement des papes.
En 1948, Pie XII le nomme délégué apostolique pour l’Afrique noire francophone, c’est-à-dire l’équivalent d’un nonce apostolique. En outre, le délégué devant avoir le rang d’archevêque, Mgr Lefebvre était nommé archevêque titulaire d’Arcadiopolis in Europa. Il était représentant du pape dans un diocèse, 26 vicariats et 17 préfectures apostoliques, sur un territoire s’étendant du Maroc et du Sahara à Madagascar et à la Réunion en passant par l’AOF, le Cameroun français, l’AEF et la Somalie, soit une population catholique de plus de deux millions de fidèles.
Il fait aussitôt la visite de son vicariat, situé autour du Cap vert, à la pointe Ouest de l’Afrique. C’est un pays semi désertique qui contraste avec le Gabon. Cinquante mille catholiques répartis entre la ville de Dakar et les villages du littoral, avec des missions à l’intérieur du Sénégal, sont confrontés à un million et demi de musulmans. Mgr Lefebvre doit faire face à une situation toute nouvelle pour lui. Pendant la guerre, son prédécesseur Mgr Grimault a maintenu tant bien que mal les postes existants, mais une remise en ordre est nécessaire, et il faut relancer la mission parmi les païens.
Alors que Mgr Lefebvre se demande comment relancer la mission moribonde en pays païen, voici que se produit la soudaine percée tant attendue en pays Sérère. L’évêque obtient aussitôt un renfort de missionnaires. Pour faire immédiatement barrage à l’islam qui, venant du Nord, déferle sur les contrées animistes, il approuve et appuie le « zèle inventif et ingénieux » d’un de ses pères : fonder pour les païens, encore polygames mais favorables à l’Eglise, une association appelée ‘Fog Ola’ : Les Amis des chrétiens, avec carte d’identité et promesse de se faire baptiser avant la mort. Ce sera un succès. Ces gens, sans être encore chrétiens, seront tous reliés à l’Eglise. Quant aux jeunes, ils seront catéchisés, baptisés, mariés, et l’Eglise s’implantera dans le Sine et le Selloum.
Autre chantier, couronné de succès : le collège de garçons, construit dans les dunes de Hann, aux portes de la capitale. D’emblée il est conçu pour recevoir 700 élèves : son but est de préparer une élite de jeunes catholiques pour ce pays musulman qui va prochainement accéder à l’indépendance. Certes, avec les chefs religieux musulmans, l’évêque se montre respectueux et cordial, mais l’Islam n’en demeure pas moins un carcan, et l’Eglise se doit d’apporter la vraie liberté, celle des enfants de Dieu.
En 1949, sur le parvis de la cathédrale de Dakar, le ministre de la France d’Outre-Mer viendra lui remettre la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Au moins une fois par an, le délégué apostolique rend compte au pape de son action et reçoit ses directives. Il fait ainsi la connaissance des divers dicastères de la Curie romaine.
A la Secrétairerie d’Etat où il vient en tant que diplomate, Mgr Lefebvre fréquente les deux substituts : Mgr Tardini et Mgr Montini ; ce dernier reçoit le délégué aimablement mais ne manifeste pas de sympathie pour ses idées. Quant à Pie XII, il dira un jour à un visiteur, M. Winckler : « Vous avez vu cet homme qui vient de sortir de chez moi ? C’est Mgr Lefebvre, le meilleur de mes délégués apostoliques ».
Après l’élection de Jean XXIII, il est relevé de sa charge de délégué apostolique, mais reste archevêque de Dakar. Président de la Conférence épiscopale de l’Ouest africain, il est appelé le 5 juin 1960 à siéger à la Commission centrale préparatoire du Concile en préparation. Le 15 novembre 1960 le pape le nomme Assistant au Trône pontifical. Mais sa franchise inflexible pour défendre l’enseignement des papes et dénoncer le « socialisme croyant » du président Senghor lui vaut la colère de ce dernier et contribua sans doute à hâter sa démission, souhaitée (silencieusement) par Rome. Mgr Lefebvre quitte l’Afrique après y avoir organisé 21 nouveaux diocèses.
En 1962, il est transféré du siège archiépiscopal de Dakar au siège épiscopal de Tulle avec le titre personnel d’archevêque. Les évêques français avaient fait pression sur Rome afin qu’il ne fût pas nommé archevêque d’Albi, comme cela avait été envisagé, et n’avaient accepté sa venue en métropole qu’à la condition qu’il fût envoyé dans un petit diocèse. On ne voulait pas de lui du fait de ses « tendances intégristes ». A Tulle, la situation était sombre, les vocations en baisse, la pratique aussi, les prêtres vivaient dans la misère et se décourageaient. Monseigneur Lefebvre envisagea des mesures énergiques, remonta le courage de ses prêtres, les visitant et les soutenant. Très impressionné par la différence entre la mission florissante qu’il avait quittée en Afrique et la désolation rencontrée en France, Mgr Lefebvre a compris que l’abandon de la soutane va de pair avec bien d’autres abandons inspirés par la sécularisation et la laïcité ambiantes, et surtout par le mirage trompeur de « l’ouverture au monde » , si contraire au véritable zèle missionnaire.
Cependant, après seulement six mois, l’archevêque est appelé à Rome où la Congrégation des Pères du Saint-Esprit vient de l’élire comme Supérieur général, le 26 juillet 1962. Le pape l’honore alors du titre d’archevêque de Synnada, en Phrygie (aujourd’hui Şuhut, en Turquie).
Durant le concile, devant l’importance prise par les thèses modernistes, soutenues par un véritable lobby, préparé et organisé [1], il sera à l’origine avec quelques autres évêques du Coetus internationalis Patrum dont il est le président. Il fait la connaissance de Mgr de Antonio de Castro Mayer, évêque de Campos au Brésil, qui participera au Coetus. Par son combat au sein du Coetus et par ses interventions, il lutte contre l’influence moderniste qui s’étend sur le concile, mais les résultats seront insuffisants. Comme supérieur général des Spiritains, il lutte contre le relâchement et les déviations théologiques, malheureusement encore sans un succès complet, car les hommes qu’il met en place ne sont pas toujours dignes de sa confiance. Il réforme l’organisation de la congrégation, transfère la maison mère à Rome, sillonne le monde pour visiter les maisons, encourager et organiser.
Mgr Lefebvre devient rapidement la bête noire des pères libéraux. Lorsque le pape Paul VI, qui a succédé à Jean XXIII, parle en 1965 de nommer l’ex-évêque de Tulle membre d’une commission ad hoc de quatre pères pour résoudre le problème du schéma sur la liberté religieuse, un vent de panique souffle parmi les cardinaux libéraux, qui supplient le pape de n’en rien faire. « Je fus le seul éliminé, dira Mgr Lefebvre dans un sourire, mes interventions sur ce sujet au Concile et mon appartenance au Coetus les effrayaient ».
En 1965, commence l” « aggiornamento » des congrégations religieuses, demandé par le concile. Monseigneur Lefebvre veut qu’il aille dans le sens d’un redressement des déviations et d’une plus grande sainteté de la vie religieuse. Il est loin d’être fermé à toutes réformes, même audacieuses, pourvu qu’elles s’inscrivent dans la fidélité aux fondateurs.
Monseigneur dirigea alors certains séminaristes vers une société sacerdotale établie à Rome, et d’autres vers l’université catholique de Fribourg en Suisse. Devant l’insistance de nouveaux prêtres et de séminaristes qui le suppliaient de faire lui-même une oeuvre pour le sacerdoce, il s’en remet à la décision de l’évêque de Fribourg qui l’autorise bien volontiers à ouvrir un « convict » pour des séminaristes de tous pays. Le séminaire était né. Mgr Lefebvre loue douze chambres dans un foyer religieux à Fribourg. Le 13 octobre 9 candidats y entrent : ils suivent les cours de philosophie et de théologie à l’Université et mènent la vie commune dans une maison louée rue de la Vignettaz.
Les débuts sont difficiles, les départs nombreux, de plus Mgr Lefebvre est éprouvé par la maladie En juin 1970, il achète une maison, toujours à Fribourg, pour y loger ses séminaristes qui continueront leurs études à l’université, mais par ailleurs, avec l’autorisation de MGR ADAM, évêque de Sion, IL ACCEPTE LA MAISON D’ECÔNE qui lui est offerte par ses propriétaires, pour y installer une année de spiritualité pour les nouveaux venus (en application du concile dans son décret sur la formation des prêtres).
Le but de la Fraternité, fixé par ses statuts, est « le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne ». Les cours de l’université de Fribourg ne donnant pas satisfaction, Mgr Lefebvre obtient de l’évêque de Sion la permission d’installer un séminaire à Ecône qui connaîtra un développement rapide. Devant la détresse et le découragement de nombreux catholiques confrontés la disparition de la foi, le saccage de la liturgie et la perte de tout sens divin, Monseigneur Lefebvre prend son bâton de missionnaire et commence à sillonner l’Europe et le monde, donnant des conférences, encourageant les fidèles désemparés et les prêtres persécutés à se grouper et à garder la foi sans compromis.
En 1973, à la demande d’une jeune Australienne, Mgr Lefebvre fonde avec l’aide de sa sœur, Mère Marie Gabriel, religieuse du Saint-Esprit, une société de religieuses, dont il avait eu l’idée dès la rédaction des statuts de la Société. Ce sont les débuts des Sœurs de la Fraternité, qui s’installent dans la maison acquise aux environs de Rome, à Albano. Leur vocation les appelle à être les aides discrètes et efficaces des prêtres tout en ayant une vie semi-contemplative (1 heure d’adoration par jour).
Les frères de la Fraternité se développent vers la même époque, et l’institution des oblates est contemporaine de celle des Sœurs de la Fraternité. Dès 1971, quelques pieux laïcs avaient demandé à Mgr Lefebvre s’il ne constituerait pas un tiers-ordre. Celui-ci sera finalement érigé en 1981, selon les règles établies par le fondateur.
Le 11 novembre 1974, est effectuée une visite apostolique à Ecône, suite aux plaintes des évêques français contre ce séminaire qui garde la messe et la tradition et qui reçoit des vocations alors que leurs propres séminaires se vident. Les deux visiteurs apostoliques, Mgr Albert Descamps, secrétaire de la Commission biblique et Mgr Guillaume Onclin, secrétaire adjoint pour la révision du droit canonique, se rendent à Écône. Les prélats scandalisent les séminaristes et les professeurs du séminaire par leur attitude et surtout leurs propos théologiques. A la suite de cette visite, Mgr Lefebvre rédige, le 21 novembre 1974, une déclaration vibrante dans laquelle ‚il affirme son attachement à la Rome éternelle et son refus « de la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. » :
Mgr Lefebvre est convoqué à Rome pour un « entretien », en fait il s’agit d’une mise en accusation. Le 6 mai 1975, la Fraternité est illégitimement « supprimée ». Mgr Lefebvre fait alors appel auprès de la Signature apostolique, mais cet appel est bloqué par le cardinal Jean Villot, Secrétaire d’Etat. Dans le calme et dans la paix, face à ce déni de justice, le prélat décide de poursuivre son oeuvre considérant que la Fraternité continue à exister, sa suppression étant irrégulière et en tous cas injuste.
Le 29 juin 1976, passant outre aux menaces de Rome, estimant que le combat qu’il mène est fondamental pour la défense de la messe et de la foi, Mgr Lefebvre ordonne 13 prêtres et 14 sous-diacres sans lettres dimissoires. Le 22 juillet 1976 il est frappé de suspens a divinis qui devrait le priver de l’exercice de tout acte sacramentel. Cette sanction ne le trouble ni ne le prend de court, mais, dans une vision supérieure de son devoir, il va continuer à mener le bon combat contre toutes les déviations qui, déjà, font vaciller l’Eglise.
Le 18 novembre 1978, à peine un mois après son élection, le pape Jean-Paul II reçoit Mgr Lefebvre. L’entretien débute favorablement, mais l’intervention du cardinal Seper, président de la Congrégation pour la doctrine de la foi, gâte les choses. Le dossier est d’ailleurs remis entre ses mains. C’est le début d’un processus qui durera des années, au cours duquel le fondateur d’Ecône viendra souvent à Rome pour s’expliquer et pour tâcher d’obtenir un retour à la tradition, gardienne de la foi, ou tout au moins que celle-là puisse être suivie librement pas la Fraternité. Mais ni le cardinal Seper, ni son successeur, le cardinal Ratzinger ne se montreront disposés à faire un quelconque geste.
A l’âge de 77 ans, en 1982, il résigne ses fonctions de Supérieur général de la Fraternité et en laisse le gouvernement à son successeur, l’abbé Franz Schmidberger.
En 1983, Mgr Lefebvre, déjà progressivement déçu par les textes à saveur moderniste du pape Jean-Paul II, est profondément choqué par le nouveau code de droit canon qui réduit en lois les déviations du concile. Il envisage alors sérieusement un sacre épiscopal et s’engage dans la voie des protestations publiques contre les scandales perpétrés au sommet de l’Eglise.
conception ‘latitudinariste’ et œcuménique de l’Eglise ; gouvernement collégial et démocratique ; faux droits naturels de l’Homme ; conception erronée du pouvoir du pape ; conception protestante de la Messe ; libre-diffusion des erreurs et des hérésies. Les deux évêques concluent : « Il est temps que l’Eglise recouvre sa liberté de réaliser le Règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ et le Règne de Marie sans se préoccuper de ses ennemis. »
Mgr Lefebvre soumet à Rome ses dubia : trente-neuf propositions ou « doutes » concernant la discordance de la doctrine de la liberté religieuse conciliaire avec l’enseignement antérieur de l’Eglise.
c’est le terrible scandale d’Assise auquel Mgr Lefebvre répliquera par une lettre co-signée avec Mgr de Castro Mayer.
voit arriver la réponse de Rome aux dubia. Réponse insatisfaisante. Longtemps pourtant il avait espéré que tel ou tel évêque assurerait après lui les confirmations et surtout les ordinations sacerdotales, ou plus durablement, que Rome reconnaîtrait à nouveau la Fraternité Saint-Pie X en lui donnant un statut canonique adapté : une suffisante liberté d’action par rapport aux diocèses, et la concession d’au moins un évêque, membre de la Fraternité, pour conférer les saints ordres.
Alors en juin 1987, il publie son livre traitant de la destruction du Règne social du Christ Ils l’ont découronné et annonce publiquement, le 29 Juin 1987, son intention de se donner des successeurs dans l’épiscopat. La réponse calamiteuse aux dubia est le signe qu’il attendait, car il est plus grave, explique-t-il, d’affirmer des principes faux que d’accomplir une action scandaleuse. Il fixe la date de la consécration à la fête du Christ-Roi. Rome réagit alors et propose la visite d’un cardinal qui n’aurait qu’une tâche d’information. Mgr Lefebvre accepte ce visiteur et communique la nouvelle aux 4 000 fidèles venus assister à la messe d’action de grâces pour ses 40 ans d’épiscopat, le 3 octobre.
le cardinal Gagnon commence sa visite qui s’achèvera le 8 décembre à Ecône. Le cardinal n’hésitera pas à assister à la messe pontificale de l’archevêque suspens et à l’engagement de jeunes gens dans une Fraternité supprimée ! Le rapport du visiteur est, pour ce que l’on a pu en savoir, favorable. Monseigneur Lefebvre a dit clairement ses exigences.
Le 2 février 1988 il confirme qu’il sacrera au moins trois évêques avec ou sans l’approbation du pape, pour le bien de l’Eglise et la perpétuité de la Tradition. Des négociations sont alors engagées à Rome entre des représentants de la Fraternité et des membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Elles aboutissent le 5 mai à la signature d’un protocole d’accord avec Rome ; mais, se rendant vite compte que le cardinal Ratzinger n’est pas prêt à lui accorder ce qu’il demande, il se rétracte. Il consulte, puis le 2 juin 1988, il écrit au pape sa décision de sacrer 4 évêques le 30 juin.
Durant les trois années que Dieu va lui laisser, de 1988 à sa mort, Mgr Lefebvre va accompagner de sa présence morale ses quatre jeunes auxiliaires, introduire dans leur charge ses prochains héritiers, leur laissant conférer désormais les ordinations, auxquelles il assistera modestement. Mais sa santé décline, il fait un dernier voyage intercontinental en 1990 pour se rendre au Gabon.
il donne sa dernière conférence aux séminaristes. Le 8 mars il célèbre sa dernière messe et part pour Paris, mais dans la nuit du 9 mars, il réveille son chauffeur et demande à rentrer en Suisse. Il est hospitalisé d’urgence à l’hôpital de Martigny. Le 18 mars il est opéré. Le dimanche des Rameaux, 24 mars, son état empire soudain.
fête de l’Annonciation, lundi saint cette année-là, à 3 H 25 du matin alors que le supérieur général et l’abbé Simoulin, directeur d’Ecône prient à ses côtés, Mgr Lefebvre rend son âme à Dieu.
Les funérailles furent célébrées le 2 avril 1991 au séminaire d’Ecône en présence de plusieurs centaines de prêtres et de religieux et de plusieurs milliers de fidèles. Le sermon fut prononcé par M. l’abbé Frantz Schmidberger, Supérieur Général, qui lança cet appel poignant en direction des autorités romaines :
Nous laisserons le dernier mot de cette courte notice biographique à M. l’abbé Victor-Alain Berto, théologien privé de Mgr Lefebvre au concile Vatican II, qui écrivait le 3 janvier 1964 :
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