Pour le pape, les membres de la FSSPX font partie de l’Église, par G. Leclerc


Note de la rédac­tion de La Porte Latine :
il est bien enten­du que les com­men­taires repris dans la presse exté­rieure à la FSSPX
ne sont en aucun cas une quel­conque adhé­sion à ce qui y est écrit par ailleurs.

À l’oc­ca­sion de l’Année de la misé­ri­corde, le pape François a assu­ré que les fidèles qui rece­vraient le sacre­ment de récon­ci­lia­tion auprès des prêtres de la Fraternité Saint-​Pie X rece­vront de manière excep­tion­nelle « une abso­lu­tion valide et licite de leurs péchés ». 

Analyse de Gérard Leclerc, jour­na­liste et auteur en 2009 de Rome et les lefebvristes. 

Quelle est la por­tée de ce geste du pape François ?

C’est un geste pro­phé­tique et per­for­ma­tif au sens où cela fait bou­ger de fac­to les choses. Le pape prend une ini­tia­tive qui montre que, pour lui, les membres de la Fraternité Saint-​Pie X font par­tie de l’Église. Je pense qu’il veut comme for­cer les choses en ins­tau­rant cette com­mu­nion en dépit des désac­cords : il nous oblige ain­si à aller au-​delà du juri­disme, pour che­mi­ner vers la com­mu­nion réelle.

Pour moi, le pape prêche le dénoue­ment de la crise doc­tri­nale en posant un geste très signi­fi­ca­tif qui touche le cœur même de l’action sacra­men­telle de l’Église.

Est-​ce éton­nant de sa part ?

Certains le disaient indif­fé­rent à ces chré­tiens. Pourtant, je sais que le car­di­nal Bergoglio à Buenos Aires avait déjà fait un geste à leur égard, en affir­mant qu’ils rele­vaient de l’Église catho­lique pour les sor­tir d’un pro­blème admi­nis­tra­tif avec l’État.

Je note d’autre part que Benoît XVI, qui avait pour­tant fait de grands efforts pour abou­tir à une récon­ci­lia­tion avec la Fraternité Saint-​Pie X, n’a pas été jusque-là.

La Fraternité Saint-​Pie X a accueilli cette nou­velle avec bien­veillance, quels béné­fices peut-​elle en tirer ?

À entendre les pro­pos de cer­tains res­pon­sables de la Fraternité, il est évident que la hache de guerre n’est pas enter­rée. Mais on peut sup­pu­ter que la situa­tion actuelle est tout de même pour eux incom­mode et anormale.

Plus qu’un désac­cord intel­lec­tuel, c’est la sub­stance même du rap­port ecclé­sial qui est faus­sé : la plu­part d’entre eux ont une forte conscience ecclé­siale, tout en étant sépa­rés de la com­mu­nion romaine. La pos­si­bi­li­té d’envisager la com­mu­nion par­faite dans l’acte sacra­men­tel doit être impor­tante pour eux.

Propos recueillis par Bertille Perrin 

Source : Famille chré­tienne du 2 sep­tembre 2015