Paul VI

262e pape ; de 1963 à 1978

3 avril 1969

Institutio Generalis Missale Romanum

Présentation Générale du Nouveau Missel Romain. Avec les ajouts de 1970 en annexe.

Table des matières

Nous repro­dui­sons ici l’IGMR (Insitutio Generalis Missalis Romani) ou Présentation Générale du Missel Romain, telle que parue le 3 avril 1969, dont le tris­te­ment fameux n°7 a fait cou­ler beau­coup d’encre. L’IGMR a été modi­fié en mai 1970 et com­plé­té par l’a­jout d’une pré­face qui tente de pré­sen­ter le mis­sel comme un pro­duit de la Tradition de l’Eglise pour se défendre contre de trop justes attaques.

Nous pla­çons les ajouts de 1970 en leur place res­pec­tives avec l’in­di­ca­tion [1970]. La pré­face ajou­tée en 1970 est pla­cée en annexe. Enfin, nous pla­çons éga­le­ment en annexe la pré­sen­ta­tion offi­cielle des modi­fi­ca­tions de 1970 par la revue Noticiae.

Notons que les ajouts de 1970 ne changent rien à la cri­tique de la nou­velle messe. Si un archi­tecte construit une mai­son ban­cale à par­tir d’un mau­vais plan et qu’il cor­rige son plan après la construc­tion, cela ne change rien à ce qui a été construit pre­miè­re­ment. L’architecture de la nou­velle messe est l’IGMR de 1969 et non celui de 1970. On peut en dire de même de tous les textes pos­té­rieurs qui ont rap­pe­lé la nature sacri­fi­cielle de la messe : ce sont des rap­pels bien­ve­nus, mais qui ne changent rien à une messe déjà éla­bo­rée dans une vision œcuméniste.

Voyez le Bref exa­men cri­tique pour une cri­tique théo­lo­gique détaillée de ce bou­le­ver­se­ment litur­gique majeur. 

Chapitre I

1. La célé­bra­tion de la messe, comme action du Christ et du peuple de Dieu orga­ni­sé hié­rar­chi­que­ment, est le centre de toute la vie chré­tienne pour l’Église, aus­si bien uni­ver­selle que locale, et pour cha­cun des fidèles[1]. C’est en elle en effet que se trouve le som­met de l’ac­tion par laquelle Dieu, dans le Christ, sanc­ti­fie le monde, et du culte que les hommes offrent au Père, en l’a­do­rant par la média­tion du Christ Fils de Dieu [2]. En outre, c’est dans cette célé­bra­tion que les mys­tères de la Rédemption, au cours du cycle annuel, sont com­mé­mo­rés de telle sorte qu’ils sont ren­dus pré­sents d’une cer­taine façon [3]. Quant aux autres actions sacrées et à toutes les œuvres de la vie chré­tienne, elles s’y relient, elles y trouvent leur source et leur but[4].

2. Il est donc de la plus grande impor­tance que la célé­bra­tion de la messe, c’est-​à-​dire de la Cène du Seigneur, soit réglée de telle façon que les ministres et les fidèles, y par­ti­ci­pant selon leur condi­tion, en recueillent plei­ne­ment les fruits[5], que le Christ Seigneur a vou­lu nous faire obte­nir en ins­ti­tuant le sacri­fice eucha­ris­tique de son Corps et de son Sang, et en le confiant, comme le mémo­rial de sa pas­sion et de sa résur­rec­tion, à l’Église, son Épouse bien-​aimée[6].

3. Ce résul­tat sera obte­nu si, en tenant compte de la nature de chaque assem­blée et des diverses cir­cons­tances qui la carac­té­risent, la célé­bra­tion tout entière est orga­ni­sée pour faci­li­ter chez les fidèles cette par­ti­ci­pa­tion consciente, active et plé­nière du corps et de l’es­prit, ani­mée par la fer­veur de la foi, de l’es­pé­rance et de la cha­ri­té. Une telle par­ti­ci­pa­tion est sou­hai­tée par l’Église et deman­dée par la nature même de la célé­bra­tion ; elle est un droit et un devoir pour le peuple chré­tien en ver­tu de son bap­tême [7].

4. La pré­sence et la par­ti­ci­pa­tion active des fidèles, qui mani­festent plus clai­re­ment la nature ecclé­siale de la célé­bra­tion [8], ne sont pas tou­jours réa­li­sables. Cependant la célé­bra­tion eucha­ris­tique pos­sède tou­jours son effi­ca­ci­té et sa digni­té, car elle est l’acte du Christ et de l’Eglise [9], dans lequel le prêtre agit tou­jours pour le salut du peuple.

5. Mais, comme la célé­bra­tion de l’Eucharistie, de même que toute la litur­gie, se fait par des signes sen­sibles par les­quels la foi se nour­rit, se for­ti­fie et s’exprime[10], il faut veiller le plus pos­sible à choi­sir et à orga­ni­ser les formes et les élé­ments pro­po­sés par l’Église. Car ceux-​ci, compte tenu des cir­cons­tances de per­sonnes et de lieux, peuvent déve­lop­per plus inten­sé­ment la par­ti­ci­pa­tion active et plé­nière, et répondre plus exac­te­ment aux besoins spi­ri­tuels des fidèles.

6. C’est pour­quoi cette Présentation vise à don­ner les lignes géné­rales selon les­quelles la célé­bra­tion de l’Eucharistie sera bien orga­ni­sée, et à expli­quer les règles selon les­quelles seront éta­blies les dif­fé­rentes formes de célé­bra­tion. Les Conférences épis­co­pales, confor­mé­ment à la Constitution sur la litur­gie, pour­ront déci­der pour leur ter­ri­toire des normes qui tiennent compte des tra­di­tions et de la men­ta­li­té des peuples, des régions et des dif­fé­rentes assem­blées[11].

Chapitre II. La structure de la messe, ses éléments et ses parties

I – Structure générale de la messe

7. La Cène du Seigneur, autre­ment dit la messe, est une synaxe sacrée, c’est-​à-​dire le ras­sem­ble­ment du peuple de Dieu, sous la pré­si­dence du prêtre [12], pour célé­brer le mémo­rial du Seigneur [13]. C’est pour­quoi le ras­sem­ble­ment local de la sainte Église réa­lise de façon émi­nente la pro­messe du Christ : « Lorsque deux ou trois sont ras­sem­blés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20).

[1970] 7. A la messe ou Cène du Seigneur, le peuple de Dieu est convo­qué et ras­sem­blé, sous la pré­si­dence du prêtre, qui repré­sente la per­sonne du Christ, pour célé­brer le mémo­rial du Seigneur, ou sacri­fice eucha­ris­tique. C’est pour­quoi ce ras­sem­ble­ment local de la sainte Eglise réa­lise de façon émi­nente la pro­messe du Christ ; « Lorsque deux ou trois sont ras­sem­blés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux” (Mt 18, 20). En effet, dans la célé­bra­tion de la messe où est per­pé­tué le sacri­fice de la croix (Conc. Trente, Sess. XXII, ch. 1 ; D.S. 1740 ; cf. Paul VI, Profession de foi, n° 24), le Christ est réel­le­ment pré­sent dans l’as­sem­blée elle-​même réunie en son nom, dans la per­sonne du ministre, dans sa parole et aus­si, mais de façon sub­stan­tielle et conti­nuelle, sous les espèces eucha­ris­tiques (Const. lit., art. 7 ; Paul VI, Mysterium fidei ; Instr. Euch. Myst., n° 9).

8. La messe com­porte comme deux par­ties : la litur­gie de la parole et la litur­gie eucha­ris­tique ; mais elles sont si étroi­te­ment liées qu’elles forment un seul acte de culte[14]. En effet, la messe dresse la table aus­si bien de la parole de Dieu que du Corps du Seigneur[15], où les fidèles sont ins­truits et res­tau­rés[16]. Certains rites ouvrent la célé­bra­tion et la concluent.

II – Les divers éléments de la messe

Lecture et explication de la parole de Dieu

9. Lorsqu’on lit dans l’Église la sainte Écriture, c’est Dieu lui-​même qui parle à son peuple, et c’est le Christ, pré­sent dans sa parole, qui annonce son Evangile [17]. C’est pour­quoi les lec­tures de la parole de Dieu, qui consti­tuent un élé­ment de très grande impor­tance dans la litur­gie, doivent être écou­tées par tous avec le plus grand res­pect. Mais, bien que la parole divine, dans les lec­tures de la sainte Écriture, s’a­dresse à tous les hommes de n’im­porte quelle époque et leur soit intel­li­gible, son effi­ca­ci­té est accrue par un expo­sé vivant, c’est-​à-​dire par l’ho­mé­lie, qui fait par­tie de l’ac­tion litur­gique [18].

Les Oraisons et les autres parties qui reviennent au prêtre

10. Entre tout ce qui revient au prêtre, c’est la prière eucha­ris­tique qui occupe la pre­mière place, car elle est le som­met de toute la célé­bra­tion. Viennent ensuite les orai­sons, c’est-​à-​dire la prière d’ou­ver­ture (col­lecte), la prière sur les offrandes et la prière après la com­mu­nion. Ces prières, dites par le prêtre qui pré­side l’as­sem­blée comme tenant la place du Christ en per­sonne, s’a­dressent à Dieu au nom de tout le peuple saint et de tous les assis­tants [19]. C’est donc à juste titre qu’on les nomme « orai­sons présidentielles ».

11. C’est encore au prêtre, comme exer­çant la fonc­tion de pré­si­der l’as­sem­blée, qu’il revient de pro­non­cer cer­taines moni­tions et for­mules d’in­tro­duc­tion et de conclu­sion pré­vues dans le rituel, d’an­non­cer la parole de Dieu, et de don­ner la béné­dic­tion finale. Il lui est per­mis, en outre, d’in­tro­duire les fidèles à la messe du jour par des paroles très brèves, avant le début de la célé­bra­tion ; à la litur­gie de la Parole, avant les lec­tures ; à la Prière eucha­ris­tique avant la pré­face ; et enfin de conclure toute l’ac­tion sacrée, avant de congé­dier les fidèles.

12. La nature des par­ties « pré­si­den­tielles » exige qu’elles soient pro­non­cées clai­re­ment et à haute voix, et qu’elles soient écou­tées atten­ti­ve­ment par tous [20]. Par consé­quent, pen­dant que le prêtre les pro­nonce, il n’y aura pas d’autres prières ni d’autres chants, l’orgue et les autres ins­tru­ments res­te­ront silencieux.

13. Le prêtre ne prie pas seule­ment comme pré­sident, au nom de toute la com­mu­nau­té ; il prie aus­si par­fois en son nom propre, afin d’ac­com­plir son minis­tère avec atten­tion et pié­té. Ces prières-​là sont pro­non­cées à voix basse.

Autres formules qui se présentent dans la célébration 

14. Puisque, par sa nature, la célé­bra­tion de la messe a un carac­tère com­mu­nau­taire [21], les dia­logues entre le célé­brant et l’as­sem­blée des fidèles, ain­si que les accla­ma­tions, pos­sèdent une grande valeur [22] : en effet, ce ne sont pas là seule­ment des signes exté­rieurs de la célé­bra­tion com­mune, mais des élé­ments qui favo­risent et réa­lisent la com­mu­nion entre le prêtre et le peuple.

15. Les accla­ma­tions des fidèles et leurs réponses aux salu­ta­tions et aux prières du prêtre consti­tuent un degré de par­ti­ci­pa­tion active qui doit être réa­li­sé par les fidèles ras­sem­blés quelle que soit la forme de la messe, pour expri­mer clai­re­ment et pour for­ti­fier l’ac­tion de toute la com­mu­nau­té[23].

16. Il y a d’autres par­ties qui sont très utiles pour mani­fes­ter et for­ti­fier la par­ti­ci­pa­tion active des fidèles, et qui reviennent à toute l’as­sem­blée : ce sont sur­tout la pré­pa­ra­tion péni­ten­tielle, la pro­fes­sion de foi, la Prière uni­ver­selle et l’Oraison dominicale.

17. Enfin, par­mi les autres formules :

a) cer­taines consti­tuent un rite ou un acte ayant valeur en lui-​même, comme l’hymne Gloria, le Psaume res­pon­so­rial, le Sanctus, l’ac­cla­ma­tion d’a­na­mnèse, le chant après la communion ;

b) cer­taines, comme les chants d’en­trée, d’of­fer­toire, pour la frac­tion (Agneau de Dieu) et de com­mu­nion sont l’ac­com­pa­gne­ment d’un rite.

Façon de prononcer les différents textes

18. Dans les textes qui doivent être pro­non­cés clai­re­ment et à voix haute par le prêtre, par les ministres, ou par tous, le ton de voix doit répondre au genre du texte lui-​même, selon qu’il s’a­git d’une lec­ture, d’une orai­son, d’une moni­tion, d’une accla­ma­tion ou d’un chant ; il doit répondre aus­si à la forme de la célé­bra­tion et à la solen­ni­té de la réunion. En outre, on tien­dra compte du carac­tère des diverses langues et de la men­ta­li­té des peuples.

Dans les rubriques et les normes qui suivent, les mots « dire » ou « pro­non­cer » doivent donc s’en­tendre soit du chant soit de la réci­ta­tion, en obser­vant les prin­cipes expo­sés ci-dessus.

Importance du chant

19. L’Apôtre invite les fidèles qui se ras­semblent dans l’at­tente de l’a­vè­ne­ment de leur Seigneur, à chan­ter ensemble des psaumes, des hymnes et de libres louanges (cf. Col 3, 16). Le chant est en effet le signe de l’al­lé­gresse du cœur (cf. Ac 2, 46). Aussi saint Augustin dit-​il jus­te­ment : « Chanter est le fait de celui qui aime [24] », et selon un ancien pro­verbe : « Il prie deux fois, celui qui chante bien ».

On fera donc grand usage du chant dans les célé­bra­tions, en tenant compte de la men­ta­li­té des peuples et des apti­tudes de chaque assem­blée, si bien qu’il ne sera pas tou­jours néces­saire de chan­ter tous les textes qui, par eux-​mêmes, sont des­ti­nés à être chantés.

Mais, en choi­sis­sant les par­ties qui seront effec­ti­ve­ment chan­tées, on don­ne­ra la prio­ri­té à celles qui ont plus d’im­por­tance, et sur­tout à celles qui doivent être chan­tées par le prêtre ou les ministres, avec réponse du peuple, ou qui doivent être pro­non­cées simul­ta­né­ment par le prêtre et le peuple [25].

Et comme les réunions entre fidèles de diverses nations deviennent de plus en plus fré­quentes, il est bon que ces fidèles sachent chan­ter ensemble, en latin, sur des mélo­dies faciles, au moins quelques par­ties de l’Ordinaire de la messe, mais sur­tout la Profession de foi et l’Oraison domi­ni­cale[26].

Les gestes et les attitudes du corps

20. Les atti­tudes com­munes que tous les par­ti­ci­pants doivent obser­ver sont un signe de la com­mu­nau­té et de l’u­ni­té de l’assemblée ; en effet elles expriment et déve­loppent l’es­prit et la sen­si­bi­li­té des par­ti­ci­pants [27].

21. Pour obte­nir l’u­ni­for­mi­té dans les gestes et les atti­tudes, les fidèles obéi­ront aux moni­tions que le diacre, le prêtre ou un autre ministre leur adres­se­ront au cours de la célé­bra­tion. En outre, à toutes les messes, à moins qu’il n’en ait été déci­dé autre­ment, ils se tien­dront debout depuis le début du chant d’en­trée, ou quand le prêtre se rend à l’au­tel, jus­qu’à la prière d’ou­ver­ture (col­lecte) inclu­si­ve­ment ; au chant de l’Alléluia avant l’Évangile ; pen­dant la pro­cla­ma­tion de l’Évangile ; pen­dant la Profession de foi et la Prière uni­ver­selle ; et depuis la prière sur les offrandes jus­qu’à la fin de la messe, excep­té ce que l’on va dire. Ils seront assis pen­dant les lec­tures qui pré­cèdent l’Évangile et le Psaume res­pon­so­rial ; à l’ho­mé­lie et pen­dant la pré­pa­ra­tion des dons pour l’Offertoire ; et, si on le juge bon, pen­dant qu’on observe un silence sacré après la com­mu­nion. Ils s’a­ge­nouille­ront, à moins que l’exi­guï­té des lieux ou le grand nombre des assis­tants ou d’autres cir­cons­tances ne s’y opposent, pour la consécration.

Cependant, il appar­tient à la Conférence épis­co­pale d’a­dap­ter les gestes et les atti­tudes décrits dans le rituel de la messe à la men­ta­li­té des peuples [28]. Mais on veille­ra à ce qu’ils cor­res­pondent au sens et au carac­tère des dif­fé­rentes par­ties de la célébration.

22. Parmi les gestes, on compte aus­si les actions par les­quelles le prêtre se rend à l’au­tel, ou apporte les dons, et les fidèles s’ap­prochent pour la com­mu­nion. Il convient que de telles actions soient accom­plies avec beau­té, tan­dis qu’on exé­cute les chants appro­priés, selon les normes fixées pour chacune.

Le silence

23. Un silence sacré, qui fait par­tie de la célé­bra­tion, doit aus­si être obser­vé en son temps [29]. Sa nature dépend du moment où il trouve place dans chaque célé­bra­tion. Car, dans la pré­pa­ra­tion péni­ten­tielle et après l’in­vi­ta­tion à prier, cha­cun se recueille ; après une lec­ture ou l’ho­mé­lie, on médite briè­ve­ment ce qu’on a enten­du ; après la com­mu­nion, le silence per­met la louange et la prière intérieure.

III – Les différentes parties de la messe

A) Ouverture de la célébration

24. Ce qui pré­cède la litur­gie de la Parole, c’est-​à-​dire le chant d’en­trée, la salu­ta­tion, la pré­pa­ra­tion péni­ten­tielle, le Kyrie, le Gloria et la prière d’ou­ver­ture (col­lecte), a le carac­tère d’une ouver­ture, d’une intro­duc­tion et d’une préparation.

Le but de ces rites est que les fidèles qui se réunissent réa­lisent une com­mu­nion, et se dis­posent à bien entendre la parole de Dieu et à célé­brer digne­ment l’Eucharistie.

Le chant d’entrée

25. Lorsque le peuple est ras­sem­blé, tan­dis que le prêtre entre avec les ministres, on com­mence le chant d’en­trée. Le but de ce chant est d’ou­vrir la célé­bra­tion, de favo­ri­ser l’u­nion des fidèles ras­sem­blés, d’in­tro­duire leur esprit dans le mys­tère du temps litur­gique ou de la fête, et d’ac­com­pa­gner la pro­ces­sion du prêtre et des ministres.

26. Il est exé­cu­té alter­na­ti­ve­ment par la cho­rale et le peuple ou, de façon ana­logue, par le chantre et le peuple, ou bien entiè­re­ment par le peuple ou par la cho­rale seule. On peut employer ou bien l’an­tienne avec son psaume qui se trouvent soit dans le Graduel romain soit dans le Graduel simple ; ou bien un autre chant, accor­dé à l’ac­tion sacrée, au carac­tère du jour ou du temps, dont le texte soit approu­vé par la Conférence épiscopale.

Si l’on n’a pas de chant pour l’en­trée, on fait réci­ter l’an­tienne que pro­pose le mis­sel, soit par les fidèles, soit par cer­tains d’entre eux, soit par le lec­teur ou, à leur défaut, par le prêtre lui-​même, après la salutation.

La salutation à l’autel et au peuple rassemblé

27. Lorsqu’ils sont arri­vés au sanc­tuaire [30], le prêtre et les ministres saluent l’au­tel. Pour expri­mer leur véné­ra­tion, le prêtre et les ministres sacrés le baisent ; et le prêtre, s’il le juge bon, l’encense.

28. Lorsque le chant d’en­trée est fini, le prêtre et toute l’as­sem­blée font le signe de la croix. Ensuite, le prêtre, en saluant la com­mu­nau­té ras­sem­blée, lui mani­feste la pré­sence du Seigneur. Cette salu­ta­tion et la réponse du peuple mani­festent le mys­tère de l’Église rassemblée.

La préparation pénitentielle

29. Après la salu­ta­tion au peuple, le prêtre, ou un autre ministre qui en soit capable, peut, par quelques mots très brefs, intro­duire les fidèles à la messe du jour. Ensuite, le prêtre invite à la pré­pa­ra­tion péni­ten­tielle, qui est accom­plie par toute la com­mu­nau­té dans une confes­sion géné­rale, et il conclut par la prière pour le pardon.

Le Kyrie, eleison

30. Après la pré­pa­ra­tion péni­ten­tielle, on com­mence le Kyrie, elei­son, à moins que cette invo­ca­tion n’ait déjà trou­vé place dans la pré­pa­ra­tion péni­ten­tielle. Puisque c’est un chant par lequel les fidèles acclament le Seigneur et implorent sa misé­ri­corde, il est habi­tuel­le­ment accom­pli par tous, le peuple, la cho­rale ou un chantre y tenant leur partie.

Chaque accla­ma­tion est ordi­nai­re­ment dite deux fois, mais cela n’ex­clut pas, en rai­son du génie des dif­fé­rentes langues, des exi­gences de l’art musi­cal, ou en rai­son des cir­cons­tances, qu’on puisse la répé­ter davan­tage, ou y inter­ca­ler un tro­paire bref. Si on ne le chante pas, on le récitera.

Le Gloria in excelsis

31. Le Gloria in excel­sis est une hymne très ancienne et véné­rable par laquelle l’Église, ras­sem­blée dans l’Esprit Saint, glo­ri­fie Dieu le Père et l’Agneau, et sup­plie celui-​ci. Elle est chan­tée soit par l’as­sem­blée des fidèles, soit par le peuple alter­nant avec la cho­rale, soit par celle-​ci. Si elle n’est pas chan­tée, elle doit être réci­tée par tous, ensemble ou par alternance.

On la chante ou on la dit le dimanche en dehors de l’Avent et du Carême, aux solen­ni­tés et aux fêtes, ou encore dans des célé­bra­tions par­ti­cu­lières faites avec solennité.

La prière d’ouverture (collecte)

32. Puis, le prêtre invite le peuple à prier ; et tous, avec le prêtre, font silence pen­dant un peu de temps, pour prendre conscience qu’ils se tiennent en pré­sence de Dieu, et pour men­tion­ner inté­rieu­re­ment leurs inten­tions de prière. Puis le prêtre pro­nonce l’o­rai­son appe­lée habi­tuel­le­ment « col­lecte ». Elle exprime le carac­tère de la Célébration, et par la bouche du prêtre elle adresse sa sup­pli­ca­tion à Dieu le Père, par le Christ, dans l’Esprit Saint.

Le peuple s’u­nit à la sup­pli­ca­tion, y acquiesce, puis il la fait sienne par l’ac­cla­ma­tion Amen.

A la messe on dit une seule orai­son ; ce qui vaut aus­si pour la prière sur les offrandes et la prière après la communion.

La prière d’ou­ver­ture (col­lecte) se ter­mine par la conclu­sion longue, qui est :

– si elle s’a­dresse au Père : « Per Dominum nos­trum Jesum Christum Filium tuum qui tecum vivit et regnat in uni­tate Spiritus Sancti, Deus, per omnia sae­cu­la sae­cu­lo­rum » ; (1970)« Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit, main­te­nant et pour les siècles des siècles » ;

– si elle s’a­dresse au Père, mais avec men­tion du Fils à la fin : « Qui tecum vivit et regnat in uni­tate Spiritus Sancti, Deus, per omnia sae­cu­la sae­cu­lo­rum » ; (1970) « Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, main­te­nant et pour les siècles des siècles » ;

– si elle s’a­dresse au Fils : « Qui vivis et regnas cum Deo Patre in uni­tate Spiritus Sancti, Deus, per omnia sae­cu­la sae­cu­lo­rum ». (1970) « Toi qui règnes avec le Père et le Saint Esprit, main­te­nant et pour les siècles des siècles ».

La prière sur les offrandes et la prière après la com­mu­nion se ter­minent par la conclu­sion brève, qui est :

– si elles s’a­dressent au Père : « Per Christum Dominum nos­trum » ; (1970) « Par Jésus, le Christ, notre Seigneur »

– si elles s’a­dressent au Père, mais avec men­tion du Fils à la fin : « Qui tecum vivit et regnat in sae­cu­la sae­cu­lo­rum »; (1970) « Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles » ;

– si elles s’a­dressent au Fils : « Qui vivis et regnas in sae­cu­la sae­cu­lo­rum ». (1970) « Toi qui règnes pour les siècles des siècles ».

33. La par­tie prin­ci­pale de la litur­gie de la Parole est consti­tuée par les lec­tures tirées de la sainte Écriture, avec les chants qui s’y inter­calent ; mais l’ho­mé­lie, la Profession de foi et la Prière uni­ver­selle la déve­loppent et la concluent.

Car dans les lec­tures, que l’ho­mé­lie explique, Dieu adresse la parole à son peuple [31], il découvre le mys­tère de la rédemp­tion et du salut et il pré­sente une nour­ri­ture spi­ri­tuelle ; et le Christ lui-​même est là, pré­sent par sa parole, au milieu des fidèles [32]. Cette parole divine, le peuple la fait sienne par ses chants, et il y adhère par la Profession de foi, nour­ri par elle, il sup­plie avec la Prière uni­ver­selle pour les besoins de toute l’Église et pour le salut du monde entier.

34. Dans les lec­tures, la table de la parole de Dieu est dres­sée pour les fidèles, et les tré­sors bibliques leur sont ouverts [33]. Puisque, tra­di­tion­nel­le­ment, la fonc­tion de pro­non­cer les lec­tures n’est pas une fonc­tion pré­si­den­tielle, mais minis­té­rielle, il convient que, d’or­di­naire, ce soit le diacre, ou à son défaut, un autre prêtre, qui lise l’Évangile ; le sous-​diacre ou un lec­teur lira les autres lec­tures. Mais à défaut de diacre ou d’un autre prêtre, l’Évangile sera lu par le célé­brant [34].

35. Il faut accor­der la plus grande véné­ra­tion à la lec­ture évan­gé­lique. La litur­gie elle-​même nous l’en­seigne puis­qu’elle la dis­tingue des autres lec­tures par des hon­neurs spé­ciaux, soit de la part du ministre char­gé de l’an­non­cer et qui s’y pré­pare par la béné­dic­tion et la prière ; soit de la part des fidèles qui par leurs accla­ma­tions recon­naissent et pro­fessent que le Christ y est pré­sent et leur parle, et qui écoutent sa lec­ture debout ; soit par les signes de véné­ra­tion accor­dés au livre des Évangiles.

Les chants intercalaires

36. La pre­mière lec­ture est sui­vie du Psaume res­pon­so­rial, ou gra­duel, qui fait par­tie inté­grante de la litur­gie de la Parole. Habituellement, le Psaume se prend dans le lec­tion­naire, car chaque texte de psaume y est relié direc­te­ment à cha­cune des lec­tures : le choix du psaume dépend donc des lec­tures. Cependant, pour que le peuple puisse plus faci­le­ment don­ner une réponse en forme de psal­mo­die, on a choi­si quelques textes de refrains et de psaumes pour les dif­fé­rents temps de l’an­née ou pour les dif­fé­rentes caté­go­ries de saints, que l’on peut employer, au lieu du texte cor­res­pon­dant à la lec­ture, chaque fois que le psaume est chanté.

Le chantre du Psaume, ou psal­miste, dit les ver­sets du Psaume à l’am­bon ou à un autre endroit appro­prié, tan­dis que toute l’as­sem­blée est assise et écoute ; habi­tuel­le­ment aus­si elle par­ti­cipe par un refrain, à moins que le Psaume ne soit dit de manière sui­vie, c’est-​à-​dire sans inter­ca­la­tion de refrain.

Si l’on chante, en dehors du psaume mar­qué dans le lec­tion­naire, on peut prendre soit le gra­duel du Graduel romain, soit le Psaume res­pon­so­rial ou allé­luia­tique du Graduel simple, tels qu’ils sont libel­lés dans ces dif­fé­rents livres.

37. La deuxième lec­ture est sui­vie de l’Alléluia ou du second chant, selon les exi­gences du temps liturgique.

a) L’Alléluia est chan­té en tout temps en dehors du Carême. Il est enton­né soit par tous, soit par le chantre, soit par la cho­rale et, le cas échéant, on le répète. Les ver­sets sont pris au lec­tion­naire ou au Graduel.

b) Le second chant consiste dans le ver­set avant l’Évangile, ou en un autre psaume, ou trait, comme on les trouve dans le lec­tion­naire ou le Graduel.

38. Quand il n’y a qu’une seule lec­ture avant l’Évangile :

a) au temps où l’on doit dire l’Alléluia, on peut employer ou bien le psaume allé­luia­tique, ou bien le Psaume et l’Alléluia avec son ver­set ou seule­ment le Psaume, ou seule­ment l’Alléluia.

b) au temps où l’on ne doit pas dire l’Alléluia, on peut employer ou bien le Psaume, ou bien le ver­set avant l’Évangile.

39. Si on ne chante pas le Psaume qui suit la lec­ture, on doit le réci­ter ; mais si on ne chante pas l’Alléluia ou le ver­set avant l’Évangile, on peut les omettre.

40. Les séquences, sauf aux jours de Pâques et de la Pentecôte, sont ad libitum.

41. L’homélie fait par­tie de la litur­gie et elle est fort recom­man­dée [35] car elle est néces­saire pour nour­rir la vie chré­tienne. Elle doit expli­quer un aspect des lec­tures scrip­tu­raires, ou bien d’un autre texte de l’Ordinaire ou du Propre de la messe du jour, en tenant compte soit du mys­tère que l’on célèbre, soit des besoins par­ti­cu­liers des audi­teurs[36].

42. Le dimanche et les fêtes de pré­cepte, on fera l’ho­mé­lie à toutes les messes qui se célèbrent avec concours de peuple, elle est recom­man­dée les autres jours, sur­tout aux féries de l’Avent, du Carême et du temps pas­cal, ain­si qu’aux autres fêtes et aux occa­sions où le peuple se rend à l’é­glise en plus grand nombre [37].

Habituellement l’ho­mé­lie sera faite par le célébrant.

La Profession de foi

43. Le Symbole, ou Profession de foi, dans la célé­bra­tion de la messe, vise à ce que le peuple acquiesce et réponde à la parole de Dieu qu’il a enten­due dans les lec­tures et par l’ho­mé­lie, et se rap­pelle la règle de foi avant de com­men­cer à célé­brer l’Eucharistie.

44. Le Symbole doit être dit par le prêtre avec le peuple le dimanche et les jours de solen­ni­té ; on peut le dire aus­si pour des célé­bra­tions par­ti­cu­lières faites avec solennité.

S’il est chan­té, ce sera habi­tuel­le­ment par tous, ou bien en alternance.

La Prière universelle

45. Dans la Prière uni­ver­selle, le peuple, exer­çant sa fonc­tion sacer­do­tale, sup­plie pour tous les hommes. Il convient que cette prière ait lieu habi­tuel­le­ment aux messes avec peuple, afin que l’on fasse des sup­pli­ca­tions pour la sainte Église, pour nos gou­ver­nants, pour ceux qui sont acca­blés par diverses misères, pour tous les hommes et le salut du monde entier[38].

46. Les inten­tions seront habituellement

a) pour les besoins de l’Église,

b) pour les diri­geants des affaires publiques et le salut du monde entier,

c) pour tous ceux qui sont acca­blés par une difficulté,

d) pour la com­mu­nau­té locale.

Toutefois, dans une célé­bra­tion par­ti­cu­lière, comme une confir­ma­tion, un mariage ou des obsèques, l’ordre des inten­tions pour­ra s’ap­pli­quer plus exac­te­ment à cette occa­sion particulière.

47. C’est au prêtre célé­brant de diri­ger la prière, d’y invi­ter les fidèles par une brève moni­tion, et de la conclure par une orai­son. Il convient que les inten­tions soient pro­fé­rées par le diacre, le chantre ou un autre [39]. Mais c’est toute l’as­sem­blée qui exprime sa sup­pli­ca­tion, soit par une invo­ca­tion com­mune à la suite des inten­tions, soit par une prière silencieuse.

C) La liturgie eucharistique

48. La der­nière Cène, où le Christ ins­ti­tua le mémo­rial de sa mort et de sa résur­rec­tion, est sans cesse ren­due pré­sente dans l’Église lorsque le prêtre, repré­sen­tant le Christ Seigneur, fait cela même que le Seigneur lui-​même a fait et qu’il a confié à ses dis­ciples pour qu’ils le fassent en mémoire de lui, ins­ti­tuant ain­si le sacri­fice et le ban­quet pas­cal [40].

En effet, le Christ prit le pain et la coupe, ren­dit grâce, fit la frac­tion et les don­na à ses dis­ciples, en disant : « Prenez, man­gez, buvez ; ceci est mon Corps ; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi. » Aussi l’Église a‑t-​elle dis­tri­bué toute la célé­bra­tion de la litur­gie eucha­ris­tique en par­ties qui cor­res­pondent à ces paroles et à ces actes du Christ. De fait :

1) Dans la pré­pa­ra­tion des dons, on apporte à l’au­tel le pain et le vin avec l’eau, c’est-​à-​dire les élé­ments que le Christ a pris dans ses mains.

2) Dans la Prière eucha­ris­tique, on rend grâce a Dieu pour toute l’œuvre du salut, et les dons offerts deviennent le Corps et le Sang du Christ.

3) La frac­tion du pain unique mani­feste l’u­ni­té des fidèles, et par la com­mu­nion les fidèles reçoivent le Corps et le Sang du Seigneur de la même manière que les Apôtres les ont reçus des mains du Christ lui-même.

[1970] 48. A la der­nière Cène, le Christ ins­ti­tua le sacri­fice et le ban­quet pas­cal par lequel le sacri­fice de la croix est sans cesse ren­du pré­sent dans l’Église lorsque le prêtre, repré­sen­tant le Christ Seigneur, fait cela même que le Seigneur lui-​même a fait et qu’il a confié à ses dis­ciples pour qu’ils le fassent en mémoire de lui, ins­ti­tuant ain­si le sacri­fice et le ban­quet pas­cal 42.

En effet, le Christ prit le pain et la coupe, ren­dit grâce, fit la frac­tion et les don­na à ses dis­ciples, en disant : « Prenez, man­gez, buvez ; ceci est mon Corps ; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi. » Aussi l’Église a‑t-​elle dis­tri­bué toute la célé­bra­tion de la litur­gie eucha­ris­tique en par­ties qui cor­res­pondent à ces paroles et à ces actes du Christ. De fait :

1) Dans la pré­pa­ra­tion des dons, on apporte à l’autel le pain et le vin avec l’eau, c’est-​à-​dire les élé­ments que le Christ a pris dans ses mains.

2)Dans la Prière eucha­ris­tique, on rend grâce à Dieu pour toute l’œuvre du salut, et le dons offerts deviennent le Corps et le Sang du Christ.

3) La frac­tion du pain mani­feste l’u­ni­té des fidèles, et par la com­mu­nion les fidèles reçoivent le Corps et le Sang du Seigneur de la même manière que les Apôtres les ont reçus des mains du Christ lui-même.

La préparation des dons

49. Au com­men­ce­ment de la litur­gie eucha­ris­tique, on apporte à l’au­tel les dons qui devien­dront le Corps et le Sang du Christ.

D’abord on pré­pare l’au­tel, ou table du Seigneur, qui est le centre de toute la litur­gie eucha­ris­tique [41], en y pla­çant le cor­po­ral, le puri­fi­ca­toire, le calice et le missel.

Puis on apporte les offrandes : c’est un usage à recom­man­der que de faire pré­sen­ter le pain et le vin par les fidèles ; le prêtre ou le diacre reçoit ces offrandes à l’en­droit le plus favo­rable et elles sont dépo­sées sur l’au­tel, avec l’ac­com­pa­gne­ment des for­mules fixées. Bien que les fidèles n’ap­portent plus, comme autre­fois, du pain et du vin de chez eux, ce rite de l’ap­port des dons garde sa valeur et sa signi­fi­ca­tion spirituelle.

On peut aus­si rece­voir de l’argent, ou d’autres dons au pro­fit des pauvres ou de l’Église, appor­tés par les fidèles ou recueillis dans l’é­glise, on les dépose donc à un endroit appro­prié, hors de la table eucharistique.

50. La pro­ces­sion qui apporte les dons est accom­pa­gnée par le chant d’of­fer­toire, qui se pro­longe au moins jus­qu’à ce que les dons aient été dépo­sés sur l’au­tel. Les normes qui concernent la manière d’exé­cu­ter ce chant sont les mêmes que pour le chant d’en­trée (no 26). Si l’on ne chante pas, on omet l’an­tienne d’offertoire.

51. On peut encen­ser les dons pla­cés sur l’au­tel, et l’au­tel lui-​même, pour signi­fier que l’o­bla­tion de l’Église et sa prière montent comme l’en­cens en pré­sence de Dieu. Le diacre ou un autre ministre peut aus­si encen­ser le prêtre et le peuple, après l’en­cen­se­ment des dons et de l’autel.

52. Ensuite le prêtre se lave les mains, rite qui sym­bo­lise le désir de puri­fi­ca­tion intérieure.

53. Lorsqu’on a dépo­sé les dons et accom­pli les rites d’ac­com­pa­gne­ment, on conclut la pré­pa­ra­tion des dons et on pré­pare la Prière eucha­ris­tique par l’in­vi­ta­tion à prier avec le prêtre et par la prière sur les offrandes.

La Prière eucharistique

54. C’est main­te­nant que com­mence ce qui est le centre et le som­met de toute la célé­bra­tion : la Prière eucha­ris­tique, prière d’ac­tion de grâce et de consé­cra­tion. Le prêtre invite le peuple à éle­ver les cœurs vers le Seigneur dans la prière et l’ac­tion de grâce, et il se l’as­so­cie dans la prière qu’il adresse à Dieu le Père par Jésus Christ, au nom de toute la com­mu­nau­té. Le sens de cette prière est que toute l’as­sem­blée des fidèles s’u­nisse au Christ dans la confes­sion des hauts faits de Dieu et dans l’of­frande du sacrifice.

55. On peut dis­tin­guer comme suit les prin­ci­paux élé­ments qui forment la Prière eucharistique :

a) L’action de grâce (qui s’ex­prime sur­tout dans la Préface) : le prêtre, au nom de tout le peuple saint, glo­ri­fie Dieu le Père et lui rend grâce pour toute l’œuvre de salut ou pour un de ses aspects par­ti­cu­liers, selon la diver­si­té des jours des fêtes ou des temps.

b) L’acclamation : toute l’as­sem­blée, s’u­nis­sant aux esprits célestes, chante ou récite le Sanctus. Cette accla­ma­tion, qui fait par­tie de la Prière eucha­ris­tique, est pro­non­cée par tout le peuple avec le prêtre.

c) L’épiclèse : par des invo­ca­tions par­ti­cu­lières, l’Église implore la puis­sance divine, pour que les dons offerts par les hommes soient consa­crés, c’est-​à-​dire deviennent le Corps et le Sang du Christ, et pour que la vic­time sans tache, qui sera reçue dans la com­mu­nion, pro­fite au salut de ceux qui vont y participer.

d) Le récit de l’Institution : par les paroles et les actions du Christ, est repré­sen­tée la der­nière Cène où le Christ Seigneur lui-​même ins­ti­tua le sacre­ment de sa pas­sion et de sa résur­rec­tion, lors­qu’il don­na à ses Apôtres, sous les espèces du pain et du vin, son Corps et son Sang à man­ger et à boire, et leur lais­sa l’ordre de per­pé­tuer ce mystère.

e) L’anamnèse : en accom­plis­sant l’ordre qu’elle a reçu du Christ par l’in­ter­mé­diaire des Apôtres, l’Église fait mémoire du Christ lui-​même, en célé­brant prin­ci­pa­le­ment sa bien­heu­reuse pas­sion, sa glo­rieuse résur­rec­tion, et son ascen­sion dans le ciel.

f) L’offrande : au cœur de cette mémoire, l’Église, et sur­tout celle qui est actuel­le­ment ras­sem­blée, offre au Père, dans le Saint-​Esprit, la vic­time sans tache. L’Église veut que les fidèles non seule­ment offrent cette vic­time sans tache, mais encore qu’ils apprennent à s’of­frir eux-​mêmes et soient consom­més, de jour en jour, par la média­tion du Christ, dans l’u­ni­té avec Dieu et entre eux, pour qu’à la fin Dieu soit tout en tous [42].

g) Les inter­ces­sions : on y exprime que l’Eucharistie est célé­brée en union avec toute l’Église, celle du ciel comme celle de la terre, et que l’of­frande est faite pour elle et pour tous ses membres vivants et morts, qui ont été appe­lés à par­ti­ci­per à la rédemp­tion et au salut qui lui ont été acquis par le Corps et le Sang du Christ.

h) La doxo­lo­gie finale : elle exprime la glo­ri­fi­ca­tion de Dieu, elle est rati­fiée et conclue par l’ac­cla­ma­tion du peuple.

La Prière eucha­ris­tique exige que tous l’é­coutent avec res­pect et en silence, mais aus­si qu’ils y par­ti­cipent par les accla­ma­tions pré­vues dans le rite lui-même.

[1970] 55. On peut dis­tin­guer comme suit les prin­ci­paux élé­ments qui forment la Prière eucharistique :

a) L’action de grâce (qui s’ex­prime sur­tout dans la Préface) : le prêtre, au nom de tout le peuple saint, glo­ri­fie Dieu le Père et lui rend grâce pour toute l’œuvre de salut ou pour un de ses aspects par­ti­cu­liers, selon la diver­si­té des jours des fêtes ou des temps.

b) L’acclamation : toute l’as­sem­blée, s’u­nis­sant aux esprits célestes, chante ou récite le Sanctus. Cette accla­ma­tion, qui fait par­tie de la Prière eucha­ris­tique, est pro­non­cée par tout le peuple avec le prêtre.

c) L’épiclèse ; par des invo­ca­tions par­ti­cu­lières, l’Église implore la puis­sance divine, pour que les dons offerts par les hommes soient consa­crés, c’est-​à-​dire deviennent le Corps et le Sang du Christ, et pour que la vic­time sans tache, qui sera reçue dans la com­mu­nion, pro­fite au salut de ceux qui vont y participer.

d) Le récit de l’Institution et la consé­cra­tion : par le paroles et les actions du Christ s’ac­com­plit le sacri­fice que le Christ lui-​même ins­ti­tua à la der­nière Cène lorsqu’il offrit son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin, les don­na à man­ger et à boire à ses apôtres et leur lais­sa l’ordre de per­pé­tuer ce mystère.

e) L’anamnèse : en accom­plis­sant l’ordre qu’elle a reçu du Christ par l’in­ter­mé­diaire des Apôtres, l’Église fait mémoire du Christ lui-​même, en célé­brant prin­ci­pa­le­ment sa bien­heu­reuse pas­sion, sa glo­rieuse résur­rec­tion, et son ascen­sion dans le ciel.

f) L’offrande : au cœur de cette mémoire, l’Église, et sur­tout celle qui est actuel­le­ment ras­sem­blée, offre au Père, dans le Saint Esprit, la vic­time sans tache. L’Église veut que les fidèles non seule­ment offrent cette vic­time sans tache, mais encore qu’ils apprennent à s’of­frir eux-​mêmes et soient consom­més, de jour en jour, par la média­tion du Christ, dans l’u­ni­té avec Dieu et entre eux, pour qu’à la fin Dieu soit tout en tous (Const. lit., art. 48 ; décret sur le minis­tère des prêtres, art. 5 ; Instr. Euch. Myst., n° 12).

g) Les inter­ces­sions : on y exprime que l’Eucharistie est célé­brée en union avec toute l’Église, celle du ciel comme celle de la terre, et que l’of­frande est faite pour elle et pour tous ses membres vivants et morts, qui ont été appe­lés à par­ti­ci­per à la rédemp­tion et au salut qui lui ont été acquis par le Corps et le Sang du Christ.

h) La doxo­lo­gie finale : elle exprime la glo­ri­fi­ca­tion de Dieu, elle est rati­fiée et conclue par l’ac­cla­ma­tion du peuple.

La Prière eucha­ris­tique exige que tous l’é­coutent avec res­pect et en silence, mais aus­si qu’ils y par­ti­cipent par les accla­ma­tions pré­vues dans le rite lui-même.

Les rites de communion

56. Puisque la célé­bra­tion eucha­ris­tique est le ban­quet pas­cal, il convient que, selon l’ordre du Seigneur, son Corps et son Sang soient reçus comme une nour­ri­ture spi­ri­tuelle [43]. C’est à cela que tendent la frac­tion et les autres rites pré­pa­ra­toires par les­quels les fidèles sont immé­dia­te­ment ame­nés à la communion :

a) L’Oraison domi­ni­cale : on y demande le pain quo­ti­dien qui est don­né aux chré­tiens prin­ci­pa­le­ment dans le Corps du Christ ; et on y implore la puri­fi­ca­tion des péchés, pour que les choses saintes soient vrai­ment don­nées aux saints. Le prêtre pro­nonce l’in­vi­ta­tion à la prière, tous les fidèles disent celle-​ci avec le prêtre, et le prêtre seul ajoute l’embolisme que le peuple conclut par la doxo­lo­gie. L’embolisme, qui déve­loppe la der­nière demande de l’Oraison domi­ni­cale, demande pour toute la com­mu­nau­té des fidèles la libé­ra­tion du Mal. L’invitation, l’Oraison pro­pre­ment dite, l’embolisme et la doxo­lo­gie par laquelle le peuple conclut cet ensemble, sont chan­tés ou dits à haute voix.

b) Vient ensuite le rite de la paix : les fidèles implorent la paix et l’u­ni­té pour l’Église et toute la famille des hommes et s’ex­priment leur amour mutuel avant de par­ti­ci­per au pain unique. En ce qui concerne le rite de la paix, son mode sera déci­dé par les Conférences épis­co­pales, selon la men­ta­li­té et les mœurs des dif­fé­rents peuples.

c) Le geste de la frac­tion, accom­pli par le Christ à la der­nière Cène, a dési­gné toute la célé­bra­tion eucha­ris­tique à l’âge apos­to­lique. Ce rite n’a pas tel­le­ment un motif pra­tique, mais il signi­fie que nous qui sommes nom­breux, en com­muniant à l’u­nique pain de vie, qui est le Christ, nous deve­nons un seul corps (1 Cor 10, 17).

d) L’immixtion : le célé­brant met dans le calice un frag­ment de l’hostie.

e) Agnus Dei : pen­dant que s’ac­com­plissent la frac­tion du pain et l’im­mix­tion, l’in­vo­ca­tion Agnus Dei est ordi­nai­re­ment chan­tée ou bien elle est dite à haute voix par la cho­rale ou le chantre, et le peuple y répond. Cette invo­ca­tion peut être répé­tée autant de fois que c’est néces­saire pour accom­pa­gner la frac­tion du pain. La der­nière fois, elle est conclue par les mots : dona nobis pacem (donne-​nous la paix).

f) Préparation pri­vée du prêtre : le prêtre, par une prière à voix basse, se pré­pare, afin de rece­voir fruc­tueu­se­ment le Corps et le Sang du Christ. Les fidèles font de même par une prière silencieuse.

g) Puis, le prêtre montre aux fidèles le pain eucha­ris­tique qu’ils vont rece­voir en com­mu­nion, et les invite au ban­quet du Christ ; et en même temps que les fidèles, il fait un acte d’hu­mi­li­té, en repre­nant des paroles évangéliques.

h) Il est très sou­hai­table que les fidèles reçoivent le Corps du Christ avec des hos­ties consa­crées à cette messe même et, dans les cas pré­vus, qu’ils par­ti­cipent au Calice, afin que même par ses signes, la com­mu­nion appa­raisse mieux comme la par­ti­ci­pa­tion au Sacrifice actuel­le­ment célé­bré [44].

i) Pendant que le prêtre et les fidèles consomment le sacre­ment, on chante le chant de com­mu­nion, pour expri­mer l’u­nion spi­ri­tuelle entre les com­mu­niants par l’u­ni­té des voix, mon­trer la joie du cœur et rendre plus fra­ter­nelle la pro­ces­sion de ceux qui s’a­che­minent pour rece­voir le Corps du Christ. Le chant com­mence quand le prêtre se com­mu­nie et il se pro­longe, autant qu’on le juge­ra bon, pen­dant que les fidèles prennent le Corps du Christ. Mais s’il y a une hymne après la com­mu­nion, le chant de com­mu­nion s’ar­rê­te­ra au moment oppor­tun. On peut employer l’an­tienne du Graduel romain, soit avec un psaume, soit seule ; ou l’an­tienne avec le psaume du Graduel simple, ou un autre chant appro­prié, approu­vé par la Conférence épis­co­pale. Le chant est exé­cu­té soit par la cho­rale seule, soit par la cho­rale ou le chantre avec le peuple. S’il n’y a pas de chant, l’an­tienne pro­po­sée dans le mis­sel est dite soit par les fidèles, soit par quelques-​uns d’entre eux, soit à leur défaut par le prêtre, après que lui-​même aura com­mu­nié, et avant qu’il ne dis­tri­bue la com­mu­nion aux fidèles.

j) Lorsque la dis­tri­bu­tion de la com­mu­nion est ache­vée, le prêtre et les fidèles pour­ront, si on le juge bon, prier inté­rieu­re­ment pen­dant un cer­tain laps de temps. Si on le décide ain­si, toute l’as­sem­blée pour­ra aus­si exé­cu­ter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange.

k) Dans la prière après la com­mu­nion, le prêtre demande les fruits du mys­tère célé­bré. Le peuple fait sienne cette orai­son par l’ac­cla­ma­tion Amen.

[1970] 56. Puisque la célé­bra­tion eucha­ris­tique est le ban­quet pas­cal, il convient que, selon l’ordre du Seigneur, son Corps et son Sang soient reçus par les fidèles bien pré­pa­rés comme une nour­ri­ture spi­ri­tuelle. C’est à cela que tendent la frac­tion et les autres rites pré­pa­ra­toires par les­quels les fidèles sont immé­dia­te­ment ame­nés à la communion.

a) L’Oraison domi­ni­cale : on y demande le pain quo­ti­dien qui évoque pour les chré­tiens le pain eucha­ris­tique, et on y implore la puri­fi­ca­tion des péchés, pour que les choses saintes soient vrai­ment don­nées aux saints. Le prêtre pro­nonce l’in­vi­ta­tion à la prière, tous les fidèles disent celle-​ci avec le prêtre, et le prêtre seul ajoute l’embolisme que le peuple conclut par la doxo­lo­gie. L’embolisme, qui déve­loppe la der­nière demande de l’Oraison domi­ni­cale, demande pour toute la com­mu­nau­té des fidèles la libé­ra­tion du Mal. L’invitation, l’Oraison pro­pre­ment dite, l’embolisme et la doxo­lo­gie par laquelle le peuple conclut cet ensemble, sont chan­tés ou dits à haute voix.

b) Vient ensuite le rite de la paix : les fidèles implorent la paix et l’u­ni­té pour l’Eglise et toute la famille des hommes et s’ex­priment leur amour mutuel avant de par­ti­ci­per au pain unique.

En ce qui concerne le rite de la paix, son mode sera déci­dé par les Conférences épis­co­pales, selon la men­ta­li­té et les mœurs des dif­fé­rents peuples.

c) Le geste de la frac­tion, accom­pli par le Christ à la der­nière Cène, a dési­gné toute la célé­bra­tion eucha­ris­tique à l’âge apos­to­lique. Ce rite n’a pas tel­le­ment un motif pra­tique, mais il signi­fie que nous qui sommes nom­breux, en com­mu­niant à l’u­nique pain de vie, qui est le Christ, nous deve­nons un seul corps (I Cor 10, 17).

d) L’immixtion : le prêtre met dans le calice un frag­ment de l’hostie.

e) Agnus Dei : pen­dant que s’ac­com­plissent la frac­tion du pain et l’im­mix­tion, l’in­vo­ca­tion Agnus Dei est ordi­nai­re­ment chan­tée ou bien elle est dite à haute voix par la cho­rale ou le chantre, et le peuple y répond. Cette invo­ca­tion peut être répé­tée autant de fois que c’est néces­saire pour accom­pa­gner la frac­tion du pain. La der­nière fois, elle est conclue par les mots : donne nous la paix.

f) Préparation pri­vée du prêtre : le prêtre, par une prière à voix basse, se pré­pare, afin de rece­voir fruc­tueu­se­ment le Corps et le Sang du Christ. Les fidèles font de même par une prière silencieuse.

g) Puis, le prêtre montre aux fidèles le pain eucha­ris­tique qu’ils vont rece­voir en com­mu­nion, et les invite au ban­quet du Christ ; et en même temps que les fidèles, il fait un acte d’hu­mi­li­té, en repre­nant des paroles évangéliques.

h) Il est très sou­hai­table que les fidèles reçoivent le Corps du Christ avec des hos­ties consa­crées à cette messe même et, dans les cas pré­vus, qu’ils par­ti­cipent au Calice, afin que même par ses signes, la com­mu­nion appa­raisse mieux comme la par­ti­ci­pa­tion au Sacrifice actuel­le­ment célé­bré44.

i) Pendant que le prêtre et les fidèles consomment le sacre­ment, on chante le chant de com­mu­nion, pour expri­mer l’u­nion spi­ri­tuelle entre les com­mu­niants par l’u­ni­té des voix, mon­trer la joie du cœur et rendre plus fra­ter­nelle la pro­ces­sion de ceux qui s’a­che­minent pour rece­voir le Corps du Christ. Le chant com­mence quand le prêtre se com­mu­nie et il se pro­longe, autant qu’on le juge­ra bon, pen­dant que les fidèles prennent le Corps du Christ. Mais s’il y a une hymne après la com­mu­nion, le chant de com­mu­nion s’ar­rê­te­ra au moment opportun.

On peut employer l’an­tienne du Graduel romain, soit avec un psaume, soit seule ; ou l’an­tienne avec le psaume du Graduel simple, ou un autre chant appro­prié, approu­vé par la Conférence épis­co­pale. Le chant est exé­cu­té soit par la cho­rale seule, soit par la cho­rale ou le chantre avec le peuple. S’il n’y a pas de chant, l’an­tienne pro­po­sée dans le mis­sel est dite soit par les fidèles, soit par quelques-​uns d’entre eux, soit à leur défaut par le prêtre, après que lui-​même aura com­mu­nié, et avant qu’il ne dis­tri­bue la com­mu­nion aux fidèles.

j) Lorsque la dis­tri­bu­tion de la com­mu­nion est ache­vée, le prêtre et les fidèles pour­ront, si on le juge bon, prier inté­rieu­re­ment pen­dant un cer­tain laps de temps. Si on le décide ain­si, tout l’as­sem­blée pour­ra aus­si exé­cu­ter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange.

k) Dans la prière après la com­mu­nion, le prêtre demande les fruits du mys­tère célé­bré. Le peuple fait sienne cette orai­son par l’ac­cla­ma­tion Amen.

D) Rite de conclusion

57. Le rite de conclu­sion comporte :

a) La salu­ta­tion et la béné­dic­tion du prêtre qui, en cer­tains jours et à cer­taines occa­sions, est enri­chie et déve­lop­pée par la prière sur l’as­sem­blée ou une autre for­mule solennelle.

b) Le ren­voi pro­pre­ment dit, qui donne congé à l’as­sem­blée, afin que cha­cun retourne à ses occu­pa­tions, en louant et bénis­sant le Seigneur.

Chapitre III. Les offices et les ministères de la messe

58. Dans l’as­sem­blée qui se réunit pour la messe, cha­cun a le droit et le devoir d’ap­por­ter sa par­ti­ci­pa­tion [45] de façon diverse selon la diver­si­té des ordres et des fonc­tions [46]. C’est pour­quoi tous, ministres ou fidèles, en accom­plis­sant leur fonc­tion, font tout ce qui leur revient, et cela seule­ment [47], de telle sorte que, par l’or­ga­ni­sa­tion même de la célé­bra­tion, l’Église appa­raisse telle qu’elle est consti­tuée dans ses ordres et ses minis­tères divers.

I – Offices et ministères de l’Ordre sacré

59. Toute célé­bra­tion légi­time de l’Eucharistie est diri­gée par l’Évêque, soit par lui-​même, soit par les prêtres qui le secondent [48]. Lorsque l’Evêque assiste à la messe où le peuple est ras­sem­blé, il convient qu’il pré­side lui-​même l’as­sem­blée et qu’il s’as­so­cie les simples prêtres, autant que pos­sible en concé­lé­brant avec eux. On ne fait pas cela pour rehaus­ser la solen­ni­té exté­rieure du rite, mais pour éclai­rer d’une lumière plus vive le mys­tère de l’Église, qui est le sacre­ment de l’u­ni­té [49]. Si l’Evêque ne célèbre pas l’Eucharistie, mais y délègue un autre célé­brant, il convient qu’il dirige en per­sonne la litur­gie de la Parole ; et il conclut la messe par le rite de renvoi.

[1970] 59. Toute célé­bra­tion légi­time de l’Eucharistie est diri­gée par l’Évêque, soit par lui-​même, soit par les prêtres qui le secondent. Lorsque l’Évêque assiste à la messe où le peuple est ras­sem­blé, il convient qu’il pré­side lui-​même l’as­sem­blée et qu’il s’as­so­cie les simples prêtres, autant que pos­sible en concé­lé­brant avec eux. On ne fait pas cela pour rehaus­ser la solen­ni­té exté­rieure du rite, mais pour éclai­rer d’une lumière plus vive le mys­tère de l’Église, qui est le sacre­ment de l’u­ni­té. Si l’Évêque ne célèbre pas l’Eucharistie, mais charge un autre de le faire, il convient qu’il dirige en per­sonne la litur­gie de la Parole ; et à la fin de la Messe, il donne la bénédiction.

60. Même si c’est un simple prêtre qui célèbre, il est à la tête de l’as­sem­blée comme tenant la place du Christ, il pré­side à sa prière, il lui annonce le mes­sage du salut, il s’as­so­cie le peuple dans l’of­frande du sacri­fice à Dieu le Père par le Christ dans l’Esprit Saint, et il par­ti­cipe avec ses frères au pain de la vie éter­nelle. Donc, lors­qu’il célèbre l’Eucharistie, il doit ser­vir Dieu et le peuple avec digni­té et humi­li­té, et, par sa manière de se com­por­ter et de pro­non­cer les paroles divines, sug­gé­rer aux fidèles une pré­sence vivante du Christ.

[1970] 60. Même si c’est un simple prêtre qui célèbre, lui qui, dans la socié­té des fidèles, pos­sède le pou­voir d’ordre pour offrir le sacri­fice à la place du Christ (Décret sur le minis­tère des prêtres, art. 2 ; Const. sur l’Eglise, art. 28), il est à la tête de l’as­sem­blée, il pré­side à sa prière, il lui annonce le mes­sage du salut, il s’as­so­cie le peuple dans l’of­frande du sacri­fice à Dieu le Père par le Christ, dans l’Esprit Saint, il donne à ses frères le pain de la vie éter­nelle et y par­ti­cipe avec eux. Donc, lors­qu’il célèbre l’Eucharistie, il doit ser­vir Dieu et le peuple avec digni­té et humi­li­té et, par sa manière de se com­por­ter et de pro­non­cer les paroles divines, sug­gé­rer aux fidèles une pré­sence vivante du Christ.

61. Parmi les ministres, le diacre occupe la pre­mière place, car son ordre a été en grand hon­neur dès les débuts de l’Église. Dans la messe, en effet, le diacre a son rôle propre : il annonce l’Évangile et par­fois il prêche la parole de Dieu, il dirige les fidèles dans la Prière uni­ver­selle, il seconde le prêtre par son ser­vice, il dis­tri­bue aux fidèles l’Eucharistie, sur­tout sous l’es­pèce du vin, et il indique par­fois à toute la com­mu­nau­té les gestes et les atti­tudes qu’elle doit adopter.

II – Office et fonction du peuple de Dieu

62. Dans la célé­bra­tion de la messe, les fidèles consti­tuent le peuple saint, le peuple acquis par Dieu et le sacer­doce royal, pour rendre grâce à Dieu et pour offrir la vic­time sans tache ; non seule­ment pour l’of­frir par les mains du prêtre, mais pour l’of­frir ensemble avec lui et apprendre à s’of­frir eux-​mêmes[50]. Ils s’ef­for­ce­ront de le mani­fes­ter par un pro­fond sens reli­gieux, et par leur cha­ri­té envers les frères qui par­ti­cipent à la même célé­bra­tion. Ils évi­te­ront donc toute appa­rence de par­ti­cu­la­risme ou de divi­sion ; ils se rap­pel­le­ront tou­jours qu’ils ont un unique Père dans le ciel, et que, pour cette rai­son, ils sont tous frères les uns des autres. Ils consti­tue­ront un seul corps soit en écou­tant la parole de Dieu, soit en tenant leur par­tie dans les prières et le chant, soit sur­tout par l’o­bla­tion com­mune du sacri­fice et la par­ti­ci­pa­tion com­mune à la table du Seigneur. Cette uni­té se mani­feste avec beau­té du fait que les fidèles observent les mêmes gestes et les mêmes atti­tudes. Les fidèles ne refu­se­ront pas de se mettre avec joie au ser­vice du peuple de Dieu, chaque fois qu’on leur demande d’exer­cer un minis­tère par­ti­cu­lier dans la célébration.

63. Parmi les fidèles, la scho­la ou cho­rale exerce sa fonc­tion litur­gique propre ; il lui appar­tient d’as­su­rer les par­ties qui lui reviennent en les exé­cu­tant comme il se doit, selon les divers genres de chant, et de favo­ri­ser la par­ti­ci­pa­tion active des fidèles par le chant[51]. Ce qui est dit ici de la cho­rale vaut, toutes pro­por­tions gar­dées, pour les autres musi­ciens, mais sur­tout pour l’organiste.

64. Il convient d’a­voir un chantre ou un maître de chœur pour gui­der et sou­te­nir le chant du peuple. Et même, en l’ab­sence de cho­rale, il appar­tient au chantre de diri­ger les divers chants, le peuple conti­nuant à par­ti­ci­per selon le rôle qui est le sien [52].

Ministères particuliers

66. Le lec­teur, même laïc, a sa fonc­tion propre dans la célé­bra­tion eucha­ris­tique, qu’il doit exer­cer par lui-​même, fût-​ce en pré­sence de ministres d’un ordre supé­rieur. Il lui appar­tient de pro­cla­mer toutes les lec­tures scrip­tu­raires, excep­té l’Évangile et, si un sous-​diacre est pré­sent, l’Épître. En l’ab­sence d’un psal­miste, il peut aus­si pro­cla­mer le Psaume entre les lec­tures. Pour que les fidèles, à l’au­di­tion des lec­tures divines, conçoivent un amour savou­reux et vivant pour la sainte Ecriture [53], il est néces­saire que les lec­teurs délé­gués à une telle fonc­tion y soient vrai­ment aptes et soi­gneu­se­ment pré­pa­rés. La Conférence épis­co­pale peut per­mettre qu’en l’ab­sence d’un homme apte à exer­cer la fonc­tion de lec­teur, une femme capable, qui se tien­dra hors du sanc­tuaire [54], pro­clame les lec­tures qui pré­cèdent l’Evangile.

70. Tous les minis­tères infé­rieurs à ceux qui sont propres au sous-​diacre peuvent être exer­cés aus­si par des laïcs. Les minis­tères qui s’ac­com­plissent hors du sanc­tuaire peuvent être confiés aus­si à des femmes, selon le juge­ment pru­dent du rec­teur de l’église.

71. Si l’on dis­pose de plu­sieurs sujets qui soient capables d’exer­cer un même minis­tère, rien ne leur inter­di­ra de dis­tri­buer entre eux et d’ac­com­plir diverses par­ties du même minis­tère. Par exemple, un diacre peut être char­gé des par­ties chan­tées, et un autre du ser­vice de l’autel ; s’il y a plu­sieurs lec­tures, on aime­ra les dis­tri­buer entre plu­sieurs lec­teurs, et ain­si du reste.

72. Si, à la messe avec peuple, il n’y a qu’un seul ministre, celui-​ci peut exer­cer diverses fonctions.

73. La pré­pa­ra­tion pra­tique de chaque célé­bra­tion litur­gique doit se faire en bon accord entre ceux que cela concerne, soit quant aux rites, soit quant à la pas­to­rale et à la musique, sous la direc­tion du rec­teur de l’é­glise et aus­si en écou­tant les avis des fidèles pour ce qui les concerne directement.

Chapitre IV. Les diverses formes de célébration de la messe

74. Dans l’Église locale on accor­de­ra évi­dem­ment le pre­mier rang, à cause de tout ce qu’elle signi­fie, à la messe pré­si­dée par l’Évêque entou­ré par son pres­by­te­rium et par ses ministres[55], et à laquelle le peuple saint de Dieu par­ti­cipe de façon plé­nière et active. Car c’est alors la prin­ci­pale mani­fes­ta­tion de l’Église.

75. On doit aus­si esti­mer gran­de­ment la messe célé­brée avec une com­mu­nau­té, sur­tout parois­siale, en tant que cette com­mu­nau­té repré­sente l’Église uni­ver­selle, à un moment et dans un lieu déter­mi­nés ; mais cela vaut sur­tout pour la célé­bra­tion com­mu­nau­taire du dimanche[56].

76. Entre les messes célé­brées par cer­taines com­mu­nau­tés, une digni­té par­ti­cu­lière revient à la messe conven­tuelle, car elle fait par­tie de l’Office quo­ti­dien. Et, bien qu’elle ne com­porte aucune forme spé­ciale de célé­bra­tion, il est d’une extrême conve­nance qu’elle soit chan­tée, sur­tout avec la par­ti­ci­pa­tion plé­nière de tous les membres de la com­mu­nau­té, que ce soient des reli­gieux ou des cha­noines. Dans cette messe, en effet, cha­cun exerce son minis­tère selon l’Ordre qu’il a reçu. Il est bien, d’autre part, que tous les prêtres qui ne sont pas tenus, dans l’in­té­rêt des fidèles, à célé­brer indi­vi­duel­le­ment, y concé­lèbrent dans la mesure du pos­sible [57]. En outre, tous les membres de la com­mu­nau­té, soit les prêtres tenus de célé­brer indi­vi­duel­le­ment pour le bien pas­to­ral des fidèles, soit les non-​prêtres, peuvent com­mu­nier sous les deux espèces.

[1970] 76. Entre les messes célé­brées par cer­taines com­mu­nau­tés, une digni­té par­ti­cu­lière revient à la messe conven­tuelle, car elle fait par­tie de l’Office quo­ti­dien, ou à la messe dite « de com­mu­nau­té ». Et, bien que ces messes ne com­portent aucune forme spé­ciale de célé­bra­tion, il est d’une extrême conve­nance qu’elles soient avec chant, et sur­tout que tous les membres de la com­mu­nau­té y par­ti­cipent plei­ne­ment, qu’il s’a­gisse de reli­gieux ou de cha­noines. Dans ces messes, en effet, cha­cun exerce sa fonc­tion selon l’Ordre ou le minis­tère qu’il a reçu. Il est bien que tous les prêtres qui ne sont pas tenus, dans l’in­té­rêt des fidèles, à célé­brer indi­vi­duel­le­ment, y concé­lèbrent dans la mesure du pos­sible. En outre, tous les prêtres de la com­mu­nau­té tenus de célé­brer indi­vi­duel­le­ment pour le bien pas­to­ral des fidèles peuvent concé­lé­brer la messe conven­tuelle ou « de com­mu­nau­té » [58].

I – La messe avec le peuple

[Description de chaque geste et parole, avec les rôles de chaque ministre]

II – Les messes concélébrées

153. La concé­lé­bra­tion qui mani­feste heu­reu­se­ment l’u­ni­té du sacer­doce et du sacri­fice, ain­si que l’u­ni­té du peuple chré­tien tout entier, outre les cas où elle est pres­crite par le rite lui-​même est permise :

1) a) le jeu­di de la Cène du Seigneur, à la messe chris­male et à la messe du soir ;

[1970] a) le jeu­di de la Semaine sainte, à la messe chris­male et à la messe du soir ;

b) à la messe dans les conciles, les assem­blées d’é­vêques et les synodes ;

c) à la messe dans la Bénédiction d’un Abbé.

2) En outre, si l’on a la per­mis­sion de l’Ordinaire, qui est juge de l’op­por­tu­ni­té de concélébrer :

a) à la messe conven­tuelle et à la messe prin­ci­pale, dans les églises et ora­toires, lorsque l’u­ti­li­té des fidèles ne demande pas la célé­bra­tion indi­vi­duelle de tous les prêtres présents ;

b) à la messe dans les réunions de tout genre de prêtres aus­si bien sécu­liers que reli­gieux [59].

154. Là où il y a un grand nombre de prêtres, le supé­rieur com­pé­tent peut accor­der que la concé­lé­bra­tion se fasse plu­sieurs fois le même jour, mais à des moments suc­ces­sifs, ou bien en dif­fé­rents lieux sacrés [60].

155. Il appar­tient à l’é­vêque, confor­mé­ment au droit, de régler la dis­ci­pline de la concé­lé­bra­tion dans son dio­cèse, même dans les églises des exempts et dans les ora­toires semi-​publics. Juger de l’op­por­tu­ni­té de la concé­lé­bra­tion et en don­ner la per­mis­sion dans des églises et ora­toires revient à chaque Ordinaire et aus­si à chaque Supérieur majeur des reli­gions clé­ri­cales non exemptes, et des Sociétés de clercs vivant en com­mun sans vœux[61].

156. Personne ne sera jamais admis à concé­lé­brer une fois la messe com­men­cée[62].

157. On doit avoir en par­ti­cu­lière estime la concé­lé­bra­tion où les prêtres d’un dio­cèse concé­lèbrent avec leur propre évêque, sur­tout à la messe chris­male le jeu­di de la Cène du Seigneur, (1970 : le jeu­di de la Semaine sainte) et à l’oc­ca­sion du Synode ou de la visite pas­to­rale. Pour la même rai­son, la concé­lé­bra­tion est recom­man­dée chaque fois que les prêtres se réunissent avec leur propre Evêque, à l’oc­ca­sion des exer­cices spi­ri­tuels ou d’une réunion quel­conque. Dans ces cas, le signe de l’u­ni­té du sacer­doce et de l’Église, qui carac­té­rise toute concé­lé­bra­tion, se mani­feste de façon plus évi­dente [63].

158. Pour un motif par­ti­cu­lier, à cause de la signi­fi­ca­tion du rite ou de l’im­por­tance de la fête, il est per­mis de célé­brer ou de concé­lé­brer plu­sieurs fois le même jour, dans les cas suivants :

a) Celui qui, le jeu­di saint, a célé­bré ou concé­lé­bré la messe chris­male, peut encore célé­brer ou concé­lé­brer la messe du soir.

b) Celui qui a célé­bré ou concé­lé­bré une pre­mière messe dans la nuit de Pâques, peut célé­brer ou concé­lé­brer la seconde messe de Pâques.

c) A Noël, tous les prêtres peuvent célé­brer trois messes ; et ils peuvent les concé­lé­brer du moment que ces messes sont célé­brées à l’heure voulue.

[1970] c) A Noël, tous les prêtres peuvent célé­brer ou concé­lé­brer trois messes, du moment que ces messes sont célé­brées à l’heure voulue.

d) Celui qui concé­lèbre avec l’Évêque ou son délé­gué au Synode, lors de la visite pas­to­rale, ou dans des réunions de prêtres, peut célé­brer de nou­veau la messe pour l’u­ti­li­té des fidèles, au juge­ment de cet Évêque[64]. La même pos­si­bi­li­té vaut, toutes pro­por­tions gar­dées, pour les réunions de reli­gieux, à l’é­gard de leur Ordinaire propre.

[1970] d) Celui qui concé­lèbre avec l’é­vêque ou son délé­gué au synode, lors de la visite pas­to­rale, peu célé­brer de nou­veau la messe pour l’u­ti­li­té des fidèles [65]. La même pos­si­bi­li­té vaut, toutes pro­por­tions gar­dées, pour les réunions de reli­gieux, ou à l’oc­ca­sion d’une réunion de prêtres.

159. La messe concé­lé­brée s’or­ga­nise, quelle qu’en soit la forme, selon les règles de la messe célé­brée par un seul prêtre, en conser­vant ou en chan­geant celles-​ci sur les points indi­qués ci-dessous.

160. Si, à une messe concé­lé­brée, n’as­sistent ni diacre ni d’autres ministres, les fonc­tions qui leur sont propres sont exer­cées par quelques-​uns des concélébrants.

Ouverture de la célébration

161. Les célé­brants revêtent à la sacris­tie ou dans un autre local appro­prié les vête­ments litur­giques qu’ils ont l’ha­bi­tude de prendre lors­qu’ils célèbrent indi­vi­duel­le­ment. S’il y a un juste motif, par exemple un nombre très éle­vé de célé­brants, et que l’on manque d’or­ne­ments en nombre suf­fi­sant, les concé­lé­brants, excep­té tou­jours le célé­brant prin­ci­pal, pour­ront se pas­ser de cha­suble, en pre­nant l’é­tole sur l’aube.

[Description du début de la messe]

A) Prière eucha­ris­tique I (Canon romain)

171. Le Te igi­tur (Père infi­ni­ment bon) est dit par le célé­brant prin­ci­pal seul, les mains étendues.

172. Le Memento (Souviens-​toi) des vivants, et le Communicantes (Dans la com­mu­nion) peuvent être confiés à un ou à deux concé­lé­brants ; cha­cun dit ces prières seul, les mains éten­dues et à haute voix.

173. Le Hanc igi­tur (Voici l’of­frande) est dit de nou­veau par le célé­brant prin­ci­pal seul, les mains étendues.

174. De Quam obla­tio­nem (Sanctifie plei­ne­ment) à Supplices (Nous t’en sup­plions), tous les célé­brants disent ensemble tous les textes de la façon suivante :

a) Quam obla­tio­nem (Sanctifie plei­ne­ment), les mains éten­dues vers les dons ;

b) Qui pri­die (La veille de sa pas­sion), les mains jointes ;

c) Les paroles du Seigneur en éten­dant la main droite, si on le juge oppor­tun, vers le pain et le calice ; à l’é­lé­va­tion, les concé­lé­brants regardent l’hos­tie et le calice, et ensuite s’in­clinent profondément ;

d) Unde et memores (C’est pour­quoi) et Supra quae (Et comme il t’a plu), les mains étendues ;

e) Supplices (Nous t’en sup­plions), incli­nés et les mains jointes jus­qu’aux mots ex hac alta­ris par­ti­ci­pa­tione (afin qu’en rece­vant ici), et ensuite ils se relèvent et se signent aux paroles omni bene­dic­tione cae­les­ti et gra­tia replea­mur (nous soyons com­blés de ta grâce et de tes bénédictions).

175. Le Memento (« Souviens-​toi ») des défunts, et le Nobis quoque pec­ca­to­ri­bus (Et nous, pécheurs) peuvent être confiés à un ou à deux concé­lé­brants ; cha­cun dit ces prières seul, les mains éten­dues et à haute voix.

176. Aux mots Nobis quoque pec­ca­to­ri­bus (Et nous, pécheurs), tous les concé­lé­brants se frappent la poitrine.

177. Per quem haec omnia (C’est par lui) est dit par le célé­brant prin­ci­pal seul.

178. Dans cette Prière eucha­ris­tique, les par­ties qui vont de Quam obla­tio­nem (Sanctifie plei­ne­ment) jus­qu’à Supplices (Nous t’en sup­plions) ain­si que la doxo­lo­gie finale, peuvent être chantées.

B) Prière eucharistique II

179. Vere Sanctus (Toi qui est vrai­ment saint) est dit par le célé­brant prin­ci­pal seul, les mains étendues.

180. Depuis Haec ergo dona (Sanctifie ces offrandes) jus­qu’à Et sup­plices (Humblement nous te deman­dons), tous les concé­lé­brants disent ensemble tous les textes, de la manière suivante :

a) Haec ergo dona (Sanctifie ces offrandes), en éten­dant les mains vers les dons ;

b) Qui cum pas­sio­ni (Au moment d’être livré) et Simili modo (De même), les mains jointes ;

c) Les paroles du Seigneur, en éten­dant la main droite, si on le juge oppor­tun, vers le pain et le calice ; à l’é­lé­va­tion les concé­lé­brants regardent l’hos­tie et le calice et ensuite s’in­clinent profondément ;

d) Memores igi­tur (Faisant ici mémoire) et Et sup­plices (Humblement nous le deman­dons), les mains étendues.

181. Les inter­ces­sions pour les vivants : Recordare, Domine (Souviens-​toi, Seigneur) et pour les défunts : Memento etiam (Souviens-​toi aus­si) peuvent être confiées à un ou deux concé­lé­brants dont cha­cun dit ces prières seul, les mains étendues.

182. Les par­ties sui­vantes de cette Prière eucha­ris­tique : Qui cum pas­sio­ni (Au moment d’être livré), Simili modo (De même), Memores igi­tur (Faisant ici mémoire), ain­si que la doxo­lo­gie finale, peuvent être chantées.

C) Prière eucharistique III

D) Prière eucharistique IV

Rites de communion

192. Ensuite, le célé­brant prin­ci­pal, les mains jointes, dit la moni­tion qui pré­cède l’Oraison domi­ni­cale et ensuite, les mains éten­dues, dit avec les autres concé­lé­brants et avec tout le peuple l’Oraison domi­ni­cale pro­pre­ment dite.

193. Libera nos (Délivre-​nous) est dit par le célé­brant prin­ci­pal seul, les mains éten­dues. Tous les concé­lé­brants, avec le peuple, pro­noncent l’ac­cla­ma­tion finale : Quia tuum est regnum (Car c’est à toi qu’appartiennent).

194. Après la moni­tion du diacre ou d’un des concé­lé­brants : Offerte, vobis pacem (Frères, donnez-​vous la paix du Christ), tous se donnent la paix mutuel­le­ment. Ceux qui sont les plus rap­pro­chés du célé­brant prin­ci­pal reçoivent de lui la paix avant le diacre.

195. Pendant qu’on dit l’Agnus Dei, quelques-​uns des concé­lé­brants peuvent aider le célé­brant prin­ci­pal à rompre les hos­ties pour la com­mu­nion soit des concé­lé­brants, soit du peuple.

196. Lorsque l’im­mix­tion est accom­plie, seul le célé­brant prin­ci­pal dit à voix basse la prière Domine Iesu Christe, Fili Dei vivi (Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant), ou bien : Perceptio (Seigneur Jésus Christ, que cette communion).

197. Lorsque la prière avant la Communion est ache­vée, le célé­brant prin­ci­pal fait la génu­flexion et s’é­carte un peu. Les concé­lé­brants, l’un après l’autre, viennent au milieu de l’au­tel, font la génu­flexion et prennent à l’au­tel le Corps du Christ avec res­pect. Cependant les concé­lé­brants peuvent res­ter à leur place et prendre le Corps du Christ sur la patène, que tiennent le célé­brant prin­ci­pal ou l’un ou plu­sieurs des concé­lé­brants qui passent devant eux ; ou bien ils se trans­mettent la patène de l’un à l’autre jus­qu’au dernier.

198. Ensuite, le célé­brant prin­ci­pal prend l’hos­tie et, en la tenant un peu éle­vée au-​dessus de la patène, tour­né vers le peuple, il dit : Ecce Agnus Dei (Voici l’Agneau de Dieu) et il pour­suit en disant, avec les concé­lé­brants et le peuple : Domine, non sum dignus (Seigneur, je ne suis pas digne).

199. Puis, le célé­brant prin­ci­pal, tour­né vers l’au­tel, dit à voix basse : Corpus Christi cus­to­diat me in vitam aeter­nam (Que le Corps du Christ me garde pour la vie éter­nelle), et il consomme avec res­pect le Corps du Christ. Les concé­lé­brants font de même. Après eux, le diacre et le sous-​diacre reçoivent du célé­brant prin­ci­pal le Corps du Christ.

200. Le Sang du Christ peut être pris soit en buvant direc­te­ment au calice, soit en employant un cha­lu­meau, ou une cuiller, ou encore par intinction.

201. Si la com­mu­nion se fait en buvant direc­te­ment au calice, on peut employer une des manières suivantes :

a) Le célé­brant prin­ci­pal prend le calice et dît à voix basse : Sanguis Christi cus­to­diat me in vitam aeter­nam (Que le Sang du Christ me garde pour la vie éter­nelle), prend un peu du Précieux Sang, et remet le calice au diacre ou à un concé­lé­brant. Il dis­tri­bue ensuite la com­mu­nion aux fidèles ou bien se retire à son siège. Les concé­lé­brants, un par un, ou deux par deux si l’on emploie deux calices, s’ap­prochent de l’au­tel, prennent le Précieux Sang et reviennent à leur siège. Le diacre ou un concé­lé­brant essuie le calice avec le puri­fi­ca­toire après la com­mu­nion de chaque concélébrant.

b) Le célé­brant prin­ci­pal prend habi­tuel­le­ment le Sang du Seigneur en se tenant au milieu de l’autel.

Les concé­lé­brants peuvent prendre le Sang du Seigneur en res­tant à leur place, au calice que leur pré­sente le diacre ou l’un des concé­lé­brants ; ou encore en se trans­met­tant ensuite le calice. Le calice est tou­jours essuyé, soit par celui qui boit soit par celui qui pré­sente le calice. Chacun, après avoir com­mu­nié, retourne à son siège.

202. Si la com­mu­nion se fait avec le cha­lu­meau, on pro­cède de cette manière : le célé­brant prin­ci­pal prend le cha­lu­meau et dit à voix basse : Sanguis Christi cus­to­diat me in vitam aeter­nam (Que le Sang du Christ me garde pour la vie éter­nelle), il aspire un peu de vin consa­cré, il puri­fie aus­si­tôt le cha­lu­meau en pre­nant un peu d’eau d’un vase pla­cé com­mo­dé­ment sur l’au­tel, et il dépose le cha­lu­meau sur un pla­teau pla­cé à côté. Le diacre, ensuite, ou l’un des concé­lé­brants, dis­pose com­mo­dé­ment le calice ou bien au milieu de l’au­tel, ou bien au côté droit, sur un autre cor­po­ral. Auprès du calice, on met aus­si un vase avec de l’eau pour laver les cha­lu­meaux, et le pla­teau où les cha­lu­meaux seront ensuite déposés.

Les concé­lé­brants s’ap­prochent l’un après l’autre, prennent un cha­lu­meau, aspirent un peu de vin consa­cré, puis puri­fient le cha­lu­meau en pre­nant un peu d’eau, et déposent le cha­lu­meau dans le réci­pient prévu.

203. La com­mu­nion au calice en se ser­vant de la cuiller se fait de la même manière qu’a­vec le cha­lu­meau ; on veille­ra cepen­dant à ce que, après la com­mu­nion, la cuiller soit dépo­sée dans un vase d’eau que le sous-​diacre, une fois la com­mu­nion ache­vée, por­te­ra à une cré­dence pour puri­fier et essuyer les cuillers.

204. Le diacre et le sous-​diacre s’ap­prochent les der­niers. Le sous-​diacre boit le Sang au calice que lui pré­sente le diacre, et lorsque le diacre lui dit Sanguis Christi (Le Sang du Christ), il répond Amen. Ensuite, le diacre, après avoir pris une gor­gée de vin consa­cré pour sa com­mu­nion, absorbe tout ce qui reste, porte le calice à la cré­dence, où il le puri­fie. Le sous-​diacre, comme à l’or­di­naire, essuie le calice et le range.

205. On peut encore orga­ni­ser la com­mu­nion des concé­lé­brants de telle manière que cha­cun à l’au­tel com­mu­nie au Corps, et aus­si­tôt après au Sang du Seigneur.

En ce cas, le célé­brant prin­ci­pal com­mu­nie sous les deux espèces comme lors­qu’il célèbre la messe seul, mais en obser­vant, dans chaque cas, pour la com­mu­nion au calice, le rite qui a été choi­si, et qu’ob­ser­ve­ront les autres concélébrants.

Une fois ache­vée la com­mu­nion du célé­brant prin­ci­pal, on dépose le calice au côté droit de l’au­tel sur un autre cor­po­ral. Les concé­lé­brants s’ap­prochent du milieu de l’au­tel l’un après l’autre, font la génu­flexion et com­mu­nient au Corps du Seigneur ; ils passent ensuite au côté droit de l’au­tel et prennent le Sang du Seigneur, selon le rite choi­si pour la com­mu­nion au calice et qui a été décrit ci-dessus.

On fait de la même manière que ci-​dessus pour la com­mu­nion des ministres et la puri­fi­ca­tion du calice.

206. Si la com­mu­nion des concé­lé­brants se fait par intinc­tion, le célé­brant prin­ci­pal prend le Corps et le Sang de la manière habi­tuelle, en veillant seule­ment à ce qu’il reste dans le calice assez de vin consa­cré pour la com­mu­nion des concé­lé­brants. Puis le diacre ou l’un des concé­lé­brants dis­pose com­mo­dé­ment le calice ou au milieu de l’au­tel, ou au côté droit de celui-​ci, sur un autre cor­po­ral, avec une patène conte­nant des hos­ties. Les concé­lé­brants, l’un après l’autre, s’ap­prochent de l’au­tel, font la génu­flexion, prennent une hos­tie, en trempent une par­tie dans le calice et, en met­tant la patène au-​dessous de leur bouche, prennent l’hos­tie trem­pée et regagnent leurs places du début de la messe.

C’est aus­si par intinc­tion que le diacre et le sous-​diacre com­mu­nient. Ils répondent Amen à un concé­lé­brant qui leur dit : Corpus et Sanguis Christi (Le Corps et le Sang du Christ). Le diacre consomme à l’au­tel tout le vin consa­cré qui reste, porte le calice à la cré­dence et l’y puri­fie ; le sous-​diacre l’es­suie et le range comme d’habitude.

Rite de conclusion

207. Le célé­brant prin­ci­pal, à son siège, fait tout le reste comme d’ha­bi­tude, jus­qu’à la fin de la messe, les concé­lé­brants demeu­rant à leurs sièges.

208. Avant de quit­ter l’au­tel, ils lui adressent la salu­ta­tion requise. Le célé­brant prin­ci­pal vénère l’au­tel par un baiser.

III – La messe en l’absence de peuple

Préliminaires

209. Il s’a­git de la messe célé­brée par un prêtre qui n’a qu’un seul ministre pour l’as­sis­ter et lui répondre.

210. Cette messe suit en géné­ral le rite de la messe avec peuple, le ministre pro­non­çant éven­tuel­le­ment les par­ties du peuple.

211. La célé­bra­tion sans ministre ne se fait que par grave néces­si­té. En ce cas, les salu­ta­tions et la béné­dic­tion à la fin de la messe sont omises.

[Description du début de la messe]

216. Ensuite, les mains jointes, il dit : Oremus (Prions ensemble) et, après un inter­valle conve­nable les mains éten­dues, il dit l’o­rai­son (prière d’ou­ver­ture). A la fin, le ministre acclame : Amen.

Liturgie eucharistique

221. On omet l’an­tienne d’of­fer­toire. Le ministre dépose le cor­po­ral, le puri­fi­ca­toire et le calice sur l’au­tel, à moins qu’ils n’y aient été pla­cés dès le début de la messe.

225. Une fois ache­vée l’ac­cla­ma­tion qui suit l’embolisme, le prêtre dit la prière Domine Iesu Christe qui dixis­ti (Seigneur Jésus Christ, tu as dit) ; puis il ajoute : Pax Domini sit sem­per vobis­cum (Que la paix du Seigneur soit tou­jours avec vous), à quoi le ministre répond : Et cum spi­ri­tu tuo (Et avec votre esprit). S’il le juge bon, le prêtre donne la paix au ministre.

229. La puri­fi­ca­tion du calice se fait sur le côté de l’au­tel. Ensuite le calice peut être ou bien por­té à la cré­dence par le ministre, ou bien posé sur l’au­tel comme au début.

Rite de conclusion

231. Le rite de conclu­sion se fait comme à la messe avec peuple, mais en omet­tant Ite, mis­sa est (Allez dans la paix du Christ).

IV – Quelques règles valables pour toutes les formes de la messe

Vénération de l’autel et du livre des Évangiles

232. Selon une cou­tume que la litur­gie nous a trans­mise, on vénère l’au­tel et le livre des Évangiles par le bai­ser. Mais là où ce geste sym­bo­lique ne s’ac­corde pas bien avec les tra­di­tions ou la men­ta­li­té de la région, il appar­tient à la Conférence épis­co­pale d’é­ta­blir un autre geste à employer à la place de celui-​là, en infor­mant de cette déci­sion le Siège apostolique.

Génuflexion et inclination

233. On fait trois génu­flexions à la messe : après l’é­lé­va­tion de l’hos­tie, après l’é­lé­va­tion du calice, et avant la communion.

Si le taber­nacle avec le Saint-​Sacrement est dans le sanc­tuaire [66], on fait la génu­flexion avant et après la messe, et chaque fois qu’on passe devant le Saint-Sacrement.

234. Il y a deux espèces d’in­cli­na­tion : l’in­cli­na­tion de la tête et l’in­cli­na­tion du corps :

a) On incline la tête aux noms de Jésus, de la Bienheureuse Vierge Marie et du Saint en l’hon­neur de qui on dit la messe.

[1970] a) On incline la tête lorsque les trois Personnes divines sont nom­mées ensemble, aux noms de Jésus, de la bien­heu­reuse Vierge Marie, et du Saint en l’hon­neur de qui on dit la messe.

b) On incline le corps, par ce qu’on appelle l’in­cli­na­tion pro­fonde : à l’au­tel, s’il n’y a pas le taber­nacle avec le Saint-​Sacrement ; aux prières Munda cor meum (Purifie mon cœur) et In spi­ri­tu humi­li­ta­tis (Humbles et pauvres); dans le Symbole, aux mots Et incar­na­tus est (Par le Saint-​Esprit, il a pris chair); et dans le Canon romain aux mots Supplices te roga­mus (Nous t’en sup­plions). La même incli­na­tion est faite par le diacre, quand il demande la béné­dic­tion avant de pro­cla­mer l’Évangile. En outre, le prêtre s’in­cline un peu, à la consé­cra­tion, quand il dit les paroles du Seigneur.

Encensement

235. On peut, à son gré, employer l’en­cens quelle que soit la forme de la messe ;

a) pen­dant la pro­ces­sion d’entrée ;

b) au début de la messe, pour encen­ser l’autel ;

c) pour la pro­ces­sion d’Évangile et la pro­cla­ma­tion de celui-ci ;

d) à l’of­fer­toire, pour encen­ser les dons, l’au­tel, le prêtre et le peuple.

[1970] e) à l’é­lé­va­tion de l’hos­tie et du calice après la consécration.

236. Le prêtre met l’en­cens dans l’en­cen­soir et le bénit d’un signe de croix, sans rien dire. On encense l’au­tel de la façon suivante :

a) Si l’au­tel est sépa­ré du mur, le prêtre l’en­cense en en fai­sant le tour.

b) Si l’au­tel n’est pas sépa­ré du mur, le prêtre encense d’a­bord la par­tie de droite, puis passe pour l’en­cen­ser à la par­tie de gauche.

Si la croix est sur l’au­tel ou près de lui, on l’en­cense avant l’au­tel, si elle est der­rière l’au­tel, le prêtre l’en­cense lors­qu’il passe devant elle.

Purification

237. Chaque fois qu’un frag­ment d’hos­tie s’est atta­ché aux doigts, ce qui arrive sur­tout après la frac­tion ou après la com­mu­nion des fidèles, le prêtre la déta­che­ra de ses doigts au-​dessus de la patène, ou si besoin est, lave­ra ceux-​ci. De même, il recueille­ra les frag­ments qui seraient en dehors de la patène.

238. Les vases sacrés sont puri­fiés par le prêtre ou par le diacre après la com­mu­nion ou après la messe, autant que pos­sible à la cré­dence. On fait la puri­fi­ca­tion du calice avec du vin et de l’eau ou bien seule­ment avec de l’eau, et l’a­blu­tion est consom­mée par le prêtre lui-​même ou par le diacre. Ordinairement on essuie­ra la patène avec le purificatoire.

239. Si une hos­tie ou un frag­ment tom­bait, on les ramas­se­rait avec res­pect ; si du vin consa­cré se répan­dait, on lave­rait l’en­droit avec de l’eau, et cette eau serait ensuite jetée dans la pis­cine de la sacristie.

La communion sous les deux espèces

240. La sainte com­mu­nion réa­lise plus plei­ne­ment sa forme de signe lors­qu’elle se fait sous les deux espèces. Car, sous cette forme, le signe du ban­quet eucha­ris­tique est mis plus plei­ne­ment en lumière, et on exprime plus clai­re­ment la volon­té divine d’ac­com­plir la nou­velle et éter­nelle Alliance dans le Sang du Seigneur ; on montre aus­si plus clai­re­ment la rela­tion entre le ban­quet eucha­ris­tique et le ban­quet escha­to­lo­gique dans le royaume du Père[67].

241. Les pas­teurs veille­ront à rap­pe­ler, de la façon la plus adap­tée, aux fidèles qui par­ti­cipent à ce rite ou à ceux qui en sont les témoins, la doc­trine catho­lique sur la forme de la com­mu­nion, dans l’es­prit du Concile de Trente. Avant tout on aver­ti­ra les fidèles de ce que la foi catho­lique nous enseigne : que même sous une seule des deux espèces on reçoit le Christ tout entier, sans aucun manque, et le sacre­ment dans toute sa véri­té ; par suite, en ce qui regarde les fruits de la com­mu­nion, ceux qui reçoivent une seule espèce ne sont frus­trés d’au­cune grâce néces­saire au salut[68].

Ils ensei­gne­ront en outre que l’Église a auto­ri­té sur la dis­pen­sa­tion des sacre­ments, du moment que l’es­sen­tiel est sau­ve­gar­dé : elle peut déci­der ou modi­fier ce qu’elle juge plus avan­ta­geux pour la véné­ra­tion qu’on leur doit ou pour l’u­ti­li­té de ceux qui les reçoivent, en rai­son de la diver­si­té des choses, des époques et des lieux [69]. Mais en même temps, on invi­te­ra les fidèles à vou­loir par­ti­ci­per plus inten­sé­ment au rite sacré, de sorte que le signe du ban­quet eucha­ris­tique soit mis davan­tage en lumière.

242. Au juge­ment de l’Évêque, et après la caté­chèse requise, la com­mu­nion au calice est per­mise dans les cas sui­vants [70] :

1) aux néo­phytes adultes, dans la messe qui suit leur bap­tême ; aux confir­més adultes, dans la messe de leur Confirmation ; aux bap­ti­sés qui sont reçus dans la com­mu­nion de l’Église ;

2) aux époux, dans la messe de leur mariage ;

3) aux ordon­nés, dans la messe de leur ordination ;

[1970] 3) aux diacres, dans la messe de leur ordination

4) à l’ab­besse, dans la messe de sa béné­dic­tion ; aux vierges, dans la messe de leur consé­cra­tion ; aux pro­fès dans la messe où ils émettent pour la pre­mière fois, ou bien où ils renou­vellent leur pro­fes­sion reli­gieuse, pour­vu qu’ils émettent ou renou­vellent leurs vœux au cours de la messe ;

[1970] 4) à l’ab­besse, dans la messe de sa béné­dic­tion ; aux vierges, dans la messe de leur consé­cra­tion ; aux pro­fès, ain­si qu’à leurs parents, leurs proches et leurs confrères, dans la messe de pre­mière pro­fes­sion reli­gieuse, de renou­vel­le­ment de la pro­fes­sion, ou de pro­fes­sion reli­gieuse per­pé­tuelle, pour­vu qu’ils émettent ou renou­vellent leurs vœux au cours de la messe ;

5) aux auxi­liaires laïcs des mis­sions, dans la messe où ils reçoivent publi­que­ment leur mis­sion ; et à tous ceux qui reçoivent une mis­sion d’Église au cours de la messe ;

[1970] 5) à ceux qui reçoivent un minis­tère, au cours de la messe d’ins­ti­tu­tion, aux auxi­liaires laïcs des mis­sions, dans la messe où ils reçoivent publi­que­ment leur mis­sion ; et à tous ceux qui reçoivent une mis­sion d’Eglise au cours de la messe ;

6) dans l’ad­mi­nis­tra­tion du Viatique, au malade et à tous les assis­tants lorsque la messe, confor­mé­ment au droit, est célé­brée chez le malade ;

7) au diacre, au sous-​diacre et aux ministres exer­çant leurs fonc­tions dans une messe chantée ;

[1970] 7) au diacre et aux ministres exer­çant leurs fonc­tions dans la messe ;

8) lors­qu’il y a concélébration :

a) à tous ceux, même laïcs, qui exercent un minis­tère litur­gique dans cette concé­lé­bra­tion, et à tous les sémi­na­ristes présents ;

b) dans leurs églises, à tous les membres des Instituts pro­fes­sant les conseils évan­gé­liques, et des autres socié­tés dans les­quelles on se consacre à Dieu par des vœux reli­gieux, une obla­tion ou une pro­messe ; en outre, à tous ceux qui demeurent jour et nuit dans la mai­son des membres de ces Instituts et Sociétés ;

9) aux prêtres qui assistent à de grandes célé­bra­tions et ne peuvent pas célé­brer ou concélébrer ;

10) à tous ceux qui font les exer­cices spi­ri­tuels, dans la messe qui, au cours de ces exer­cices, est célé­brée spé­cia­le­ment pour l’as­sem­blée des retrai­tants qui y par­ti­cipent acti­ve­ment, à tous ceux qui par­ti­cipent à une réunion pas­to­rale, dans la messe qu’ils célèbrent en commun ;

11) à ceux qui sont énu­mé­rés aux nos 2 et 4, dans la messe de leurs jubilés ;

12) au par­rain, à la mar­raine, aux parents, au conjoint, et aus­si aux caté­chistes laïcs d’un bap­ti­sé adulte, dans la messe de son initiation ;

13) aux parents, aux fami­liers, ain­si qu’aux bien­fai­teurs insignes qui par­ti­cipent à la messe d’un nou­veau prêtre.

[1970] 14) aux membres des com­mu­nau­tés, à la messe conven­tuelle ou « de com­mu­nau­té », confor­mé­ment au n° 76 de cette Présentation.

De plus, les Conférences épis­co­pales peuvent fixer jus­qu’où, pour quelles rai­sons et à quelles condi­tions les Ordinaires peuvent per­mettre la com­mu­nion sous les deux espèces dans d’autres cas impor­tants pour la vie spi­ri­tuelle d’une com­mu­nau­té ou d’un groupe de fidèles.

Dans ces limites, les Ordinaires peuvent indi­quer les cas par­ti­cu­liers, à condi­tion cepen­dant que la per­mis­sion ne soit pas accor­dée indis­tinc­te­ment, mais que les célé­bra­tions soient bien défi­nies et que toutes les pré­cau­tions soient indi­quées. On évi­te­ra en outre les occa­sions où se ren­contrent un grand nombre de com­mu­niants. Les groupes aux­quels cette per­mis­sion sera accor­dée seront bien déter­mi­nés, orga­ni­sés et homogènes.

243. Pour dis­tri­buer la com­mu­nion sous les deux espèces, on préparera :

a) si la com­mu­nion au calice se fait avec le cha­lu­meau, des cha­lu­meaux d’argent pour, le célé­brant et pour cha­cun des com­mu­niants, un vase avec de l’eau pour puri­fier les cha­lu­meaux, et un pla­teau où l’on dépo­se­ra ceux-ci ;

b) une cuiller, si le vin consa­cré est admi­nis­tré avec la cuiller ;

c) si la com­mu­nion sous les deux espèces est dis­tri­buée par intinc­tion, on veille­ra à ce que les hos­ties ne soient ni trop minces ni trop petites, mais un peu plus épaisses que d’ha­bi­tude, pour qu’on puisse com­mo­dé­ment les dis­tri­buer après en avoir trem­pé une par­tie dans le vin consacré.

1. – Rite de la Communion sous les deux espèces quand les com­mu­niants boivent direc­te­ment au calice

2. – Rite de la Communion sous les deux espèces par intinction.

247. S’il n’y a pas de diacre ni de prêtre assistant ;

a) Le célé­brant, après avoir com­mu­nié au vin consa­cré, prend le ciboire ou la patène avec les hos­ties entre l’in­dex et le médius de la main gauche, et le calice entre le pouce et l’in­dex de la même main, et il se place à un endroit où il pour­ra com­mo­dé­ment don­ner la communion.

b) Chacun des com­mu­niants s’ap­proche, fait le salut requis et se tient devant le célé­brant, en tenant le pla­teau au-​dessous de sa bouche. Le célé­brant trempe une par­tie de l’hos­tie dans le calice et, en éle­vant celle-​ci, dit : Corpus et Sanguis Christi (Le corps et le sang du Christ) ; le com­mu­niant répond Amen, reçoit du célé­brant la com­mu­nion, et se retire.

c) Il est per­mis aus­si d’ap­por­ter une petite table, gar­nie d’une nappe et d’un cor­po­ral, près du degré le plus bas de l’au­tel, ou près des can­cels ; le célé­brant y dépo­se­ra le calice, pour faci­li­ter la dis­tri­bu­tion de la communion.

d) Le célé­brant donne la com­mu­nion à ceux qui ne reçoivent le sacre­ment que sous une seule espèce, consomme le reste du vin consa­cré et fait les puri­fi­ca­tions comme on l’a dit.

3. – Rite de la Communion sous les deux espèces avec le chalumeau

4. – Rite de la Communion sous les deux espèces avec la cuiller

Chapitre V. Disposition et décoration des églises pour la célébration de l’eucharistie

I – Principes généraux

253. Pour la célé­bra­tion de l’Eucharistie, le peuple de Dieu se ras­semble géné­ra­le­ment dans une église ou, à défaut, dans un autre lieu hono­rable qui soit digne d’un si grand mys­tère. Ces églises ou ces autres lieux se prê­te­ront à accom­plir l’ac­tion sacrée et à obte­nir la par­ti­ci­pa­tion active des fidèles. En outre, les demeures sacrées et les objets des­ti­nés au culte divin seront vrai­ment dignes et beaux, capables de signi­fier et de sym­bo­li­ser les réa­li­tés sur­na­tu­relles[71].

254. Par consé­quent, l’Église ne cesse de faire appel au noble minis­tère de l’art, et elle admet les valeurs d’art de tous les peuples et de toutes les régions [72]. Bien plus, de même qu’elle s’ap­plique à conser­ver les œuvres et les tré­sors d’art légués par les siècles pas­sés [73] et, autant qu’il est néces­saire, à les accor­der aux besoins nou­veaux, elle s’ef­force d’en pro­mou­voir d’autres qui s’ac­cordent à l’es­prit de chaque époque [74].

C’est pour­quoi, dans les pro­grammes pro­po­sés aux artistes et dans le choix des œuvres à admettre dans les églises, on recher­che­ra une véri­table qua­li­té artis­tique, pour que ces œuvres nour­rissent la foi et la pié­té, et qu’elles aient 73 bien le sens et atteignent le résul­tat que l’on attend d’elles [75].

255. Il est bien que les églises soient solen­nel­le­ment consa­crées. Les fidèles hono­re­ront comme il se doit l’é­glise cathé­drale de leur dio­cèse et leur propre église ; ils ver­ront en elles le signe de cette Église spi­ri­tuelle qu’ils sont char­gés de construire et d’am­pli­fier en ver­tu de leur pro­fes­sion de chrétiens.

256. Pour la construc­tion, la res­tau­ra­tion et l’a­mé­na­ge­ment des édi­fices sacrés, les res­pon­sables consul­te­ront la Commission dio­cé­saine de litur­gie et d’art sacré. L’Ordinaire du lieu recour­ra au conseil et à l’aide de cette Commission quand il s’a­gi­ra de four­nir des règles en ce domaine, d’ap­prou­ver les pro­jets de nou­veaux édi­fices et de tran­cher les ques­tions de quelque impor­tance[76].

II – Disposition de l’église en vue de la célébration communautaire

257. Le peuple de Dieu, qui se ras­semble pour la messe, forme une assem­blée orga­nique et hié­rar­chique, s’ex­prime par la diver­si­té des fonc­tions et des actions selon chaque par­tie de la célé­bra­tion. Il faut que le plan d’en­semble de l’é­di­fice sacré soit conçu de manière à offrir l’i­mage de l’as­sem­blée qui s’y réunit, per­mettre la répar­ti­tion har­mo­nieuse de tous et favo­ri­ser le juste accom­plis­se­ment de chaque fonction.

Les fidèles et la cho­rale rece­vront une place qui faci­lite leur par­ti­ci­pa­tion active [77].

Le prêtre et ses ministres pren­dront place dans le sanc­tuaire, c’est-​à-​dire dans la par­tie de l’é­glise qui mani­fes­te­ra leur fonc­tion hié­rar­chique, où cha­cun, res­pec­ti­ve­ment, va pré­si­der à la prière, annon­cer la parole de Dieu et ser­vir à l’au­tel [78]. Ces dis­po­si­tions, tout en expri­mant l’ordre hié­rar­chique et la diver­si­té des fonc­tions, devront aus­si assu­rer une uni­té pro­fonde et orga­nique de l’é­di­fice, qui met­tra en lumière l’u­ni­té de tout le peuple de Dieu. La nature et la beau­té du lieu et de tout le mobi­lier favo­ri­se­ront la pié­té et mani­fes­te­ront la sain­te­té des mys­tères qui s’y célèbrent.

III – Le sanctuaire

258. [79] Il convient que le lieu où se tiennent les prêtres se dis­tingue de celui des fidèles, selon les cas, par une cer­taine élé­va­tion, ou bien par une struc­ture et une orne­men­ta­tion par­ti­cu­lières. Il doit être assez vaste pour per­mettre 78 d’ac­com­plir faci­le­ment la litur­gie [80].

IV – L’autel

259. L’autel, où le sacri­fice de la croix est ren­du pré­sent sous les signes sacra­men­tels, est aus­si la table du Seigneur, à laquelle, dans la messe, le peuple de Dieu est invi­té à par­ti­ci­per, il est aus­si le centre de l’ac­tion de grâce qui s’ac­com­plit plei­ne­ment par l’Eucharistie[81].

260. Dans un lieu des­ti­né au culte, la célé­bra­tion de l’Eucharistie doit s’ac­com­plir sur un autel fixe ou mobile ; en dehors d’un lieu sacré, sur­tout si cela se fait de manière occa­sion­nelle, elle peut encore s’ac­com­plir sur une table conve­nable, où l’on met­tra tou­jours la nappe et le corporal.

261. L’autel est appe­lé fixe s’il est construit de telle sorte qu’il adhère au pave­ment et ne puisse donc pas être dépla­cé ; on l’ap­pelle mobile s’il peut être déplacé.

262. On élè­ve­ra le maître autel à une dis­tance du mur qui per­mette d’en faire aisé­ment le tour et d’y célé­brer en se tour­nant vers le peuple. On lui don­ne­ra l’emplacement qui en fera le centre où conver­ge­ra spon­ta­né­ment l’at­ten­tion de toute l’as­sem­blée des fidèles [82]. Le maître-​autel sera habi­tuel­le­ment un autel fixe et consacré.

263. Selon une cou­tume et un sym­bo­lisme tra­di­tion­nels dans l’Église, la table d’un autel fixe sera de pierre natu­relle. Cependant on pour­ra aus­si employer, au juge­ment de la Conférence épis­co­pale, une autre matière digne, solide et bien travaillée.

264. L’autel mobile peut être construit en n’im­porte quelles matières nobles et solides, et qui, selon les tra­di­tions et les cou­tumes des diverses régions, conviennent à l’u­sage liturgique.

265. Les autels, fixes ou mobiles, seront consa­crés selon le rite du Pontifical romain ; cepen­dant les autels mobiles pour­ront être sim­ple­ment bénits. Il n’y a aucune obli­ga­tion d’a­voir une pierre consa­crée sur un autel mobile ou sur une table où l’on célèbre en dehors d’un lieu sacré (cf. n° 260).

266. On gar­de­ra l’u­sage d’in­clure dans l’au­tel à consa­crer, ou de dépo­ser sous l’au­tel des reliques de saints, même non mar­tyrs, si on le juge oppor­tun. On veille­ra cepen­dant à véri­fier l’au­then­ti­ci­té de ces reliques.

267. [83]Les autels secon­daires seront peu nom­breux et, dans les nou­velles églises, on les pla­ce­ra dans des cha­pelles quelque peu sépa­rées de l’es­pace prin­ci­pal [84].

V – Arrangement de l’autel

268. [85] Par res­pect pour la célé­bra­tion du mémo­rial du Seigneur, pour le ban­quet où nous sont don­nés le Corps et le Sang du Seigneur, on met­tra sur l’au­tel au moins une nappe, qui par sa forme, ses dimen­sions et sa déco­ra­tion s’ac­corde avec la forme de cet autel.

269. Les chan­de­liers qui sont requis, pour cha­cune des actions litur­giques, afin d’ex­pri­mer notre véné­ra­tion et le carac­tère fes­tif de la célé­bra­tion, seront pla­cés, selon les cas, ou bien sur l’au­tel, ou bien autour de lui, pour réa­li­ser un ensemble har­mo­nieux, et sans que les fidèles soient gênés pour bien voir ce qui se fait à l’au­tel ou ce que l’on y dépose.

270. De même, sur l’au­tel ou à proxi­mi­té, il y aura une croix, bien visible pour l’as­sem­blée. [86]

VI – Le siège pour le célébrant ou les ministres, c’est-à-dire le lieu de la présidence

271. Le siège du célé­brant doit expri­mer la fonc­tion de celui qui pré­side l’as­sem­blée et dirige sa prière. Par consé­quent, il sera bien pla­cé s’il est tour­né vers le peuple, et situé à l’ex­tré­mi­té du sanc­tuaire, à moins que la struc­ture de l’é­di­fice ou d’autres cir­cons­tances s’y opposent, par exemple si la trop grande dis­tance rend dif­fi­cile la com­mu­ni­ca­tion entre le prêtre et l’as­sem­blée des fidèles. On évi­te­ra toute appa­rence de trône. On pla­ce­ra à l’en­droit le plus appro­prié du sanc­tuaire les sièges pour les ministres, afin qu’ils puissent faci­le­ment accom­plir la fonc­tion qui leur est confiée [87].

VII – L’ambon, c’est-à-dire le lieu où l’on annonce la parole de Dieu

272. La digni­té de la Parole de Dieu requiert qu’il existe dans l’é­glise un lieu qui favo­rise l’an­nonce de cette Parole et vers lequel, pen­dant la litur­gie de la Parole, se tourne spon­ta­né­ment l’at­ten­tion des fidèles [88].

Il convient que ce lieu soit en règle géné­rale un ambon stable et non un simple pupitre mobile. On amé­na­ge­ra l’am­bon, en tenant compte des carac­té­ris­tiques en fonc­tion des don­nées propres de chaque église, de telle sorte que les fidèles voient et entendent bien les ministres.

C’est de l’am­bon que sont pro­non­cées les lec­tures, le Psaume res­pon­so­rial et la louange pas­cale ; on peut aus­si pro­non­cer à l’am­bon l’ho­mé­lie et la Prière universelle.

Il ne convient guère que le com­men­ta­teur, le chantre ou le chef de chœur monte à l’ambon.

VIII – La place destinée aux fidèles

273. On amé­na­ge­ra la place des­ti­née aux fidèles avec tout le soin dési­rable, pour qu’ils puissent par­ti­ci­per comme il se doit, par le regard et par l’es­prit, aux célé­bra­tions sacrées. Il convient ordi­nai­re­ment de mettre à leur dis­po­si­tion des bancs ou des chaises. On doit réprou­ver l’u­sage de réser­ver des sièges à cer­taines per­sonnes pri­vées [89]. La dis­po­si­tion des bancs et des chaises per­met­tra aux fidèles d’a­dop­ter faci­le­ment les atti­tudes requises par les dif­fé­rents moments de la célé­bra­tion, et de se dépla­cer sans encombre pour aller rece­voir la sainte communion.

On veille­ra à ce que les fidèles puissent non seule­ment voir le prêtre et les autres ministres, mais encore, grâce à l’emploi des moyens tech­niques modernes, à ce qu’ils puissent aisé­ment les entendre.

IX – Le lieu de la chorale, de l’orgue ou des autres instruments de musique

274. Selon la dis­po­si­tion de chaque église, on pla­ce­ra la cho­rale de telle sorte qu’ap­pa­raisse clai­re­ment sa nature : elle fait par­tie de l’as­sem­blée des fidèles réunie dans l’é­glise, elle accom­plit une fonc­tion par­ti­cu­lière ; ain­si, l’ac­com­plis­se­ment de son minis­tère litur­gique sera faci­li­té ; et cha­cun de ses membres pour­ra faci­le­ment obte­nir la pleine par­ti­ci­pa­tion à la messe, qui est la par­ti­ci­pa­tion sacra­men­telle[90].

275. L’orgue et les autres ins­tru­ments de musique légi­ti­me­ment approu­vés seront pla­cés dans un endroit appro­prié, pour qu’ils puissent sou­te­nir le chant aus­si bien du peuple que de la cho­rale et, s’ils jouent seuls, qu’ils puissent être bien enten­dus par tous.

X – La conservation de l’eucharistie

276. Il est for­te­ment recom­man­dé que l’en­droit où l’on conserve la sainte Eucharistie se trouve dans une cha­pelle favo­rable à la prière pri­vée des fidèles [91]. Si ce n’est pas pos­sible, en fonc­tion des don­nées archi­tec­tu­rales de l’é­glise, et confor­mé­ment aux cou­tumes locales légi­times, on met­tra le Saint Sacrement soit sur un autel, soit en dehors d’un autel à une place d’honneur, déco­rée [92].

277. La sainte Eucharistie sera conser­vée dans un seul taber­nacle, solide et à l’a­bri de toute vio­la­tion. C’est 91 pour­quoi, ordi­nai­re­ment, dans chaque église, on n’au­ra qu’un seul taber­nacle [93].

XI – Les images proposées à la vénération des fidèles

278. Selon une très ancienne tra­di­tion de l’Église, les images du Seigneur, de la Sainte Vierge et des saints, sont légi­ti­me­ment pro­po­sées à la véné­ra­tion des fidèles dans les édi­fices sacrés. Mais on veille­ra d’une part à ce que leur nombre ne soit pas exces­sif, d’autre part à ce qu’elles soient dis­po­sées de manière à ne pas détour­ner de la célé­bra­tion l’at­ten­tion des fidèles [94]. On n’au­ra pas plus d’une seule image du même saint. D’une façon géné­rale, dans l’or­ne­men­ta­tion et l’a­mé­na­ge­ment de l’é­glise, on aura en vue la pié­té de toute la communauté.

XII – La disposition générale du lieu sacré

279. L’ornementation de l’é­glise doit viser à une noble sim­pli­ci­té plu­tôt qu’à un luxe pom­peux. Pour choi­sir les élé­ments concou­rant à sa beau­té, on aura sou­ci de la véri­té des choses et on cher­che­ra à assu­rer l’é­du­ca­tion des fidèles et la digni­té de tout le lieu sacré.

280. Pour répondre aux besoins de notre époque, l’or­ga­ni­sa­tion de l’é­glise et de ses dépen­dances requiert qu’on ne se pré­oc­cupe pas seule­ment de ce qui concerne direc­te­ment la célé­bra­tion des actions sacrées, mais aus­si que l’on pré­voie tout ce qui contri­bue à une juste com­mo­di­té des fidèles, comme on a cou­tume de le pré­voir dans les lieux où se tiennent des réunions.

Chapitre VI. Ce qui est requis pour la célébration de la messe

I – Le pain et le vin destinés à la célébration eucharistique

281. Fidèle à l’exemple du Christ, l’Église a tou­jours employé le pain et le vin avec de l’eau pour célé­brer le ban­quet du Seigneur.

282. Le pain des­ti­né à la célé­bra­tion eucha­ris­tique doit être du pain de fro­ment, selon la tra­di­tion de toute l’Église, et, selon la tra­di­tion de l’Église latine, du pain azyme.

283. La véri­té du signe demande que la matière de la célé­bra­tion eucha­ris­tique appa­raisse vrai­ment comme une nour­ri­ture. Il convient donc que le pain eucha­ris­tique, tout en étant azyme, soit tel que le prêtre, à la messe célé­brée avec peuple, puisse vrai­ment rompre l’hos­tie en plu­sieurs mor­ceaux, et dis­tri­buer ceux-​ci à quelques fidèles au moins. Cependant on n’ex­clut aucu­ne­ment les petites hos­ties quand le nombre des com­mu­niants et d’autres motifs pas­to­raux exigent leur emploi. Mais le geste de la frac­tion du pain, qui dési­gnait à lui seul l’Eucharistie à l’âge apos­to­lique, mani­festera plus ouver­te­ment la valeur et l’im­por­tance du signe de l’u­ni­té de tous en un seul pain, et du signe de la cha­ri­té, du fait qu’un seul pain est par­ta­gé entre frères.

[1970] 283. La véri­té du signe demande que la matière de la célé­bra­tion eucha­ris­tique appa­raisse vrai­ment comme une nour­ri­ture. Il convient donc que le pain eucha­ris­tique, tout en étant azyme et confec­tion­né selon la forme tra­di­tion­nelle, soit tel que le prêtre, à la messe célé­brée avec peuple, puisse vrai­ment rompre l’hos­tie en plu­sieurs mor­ceaux, et dis­tri­buer ceux-​ci à quelques fidèles au moins ; Cependant on n’ex­clut aucu­ne­ment les petites hos­ties quand le nombre des com­mu­niants et d’autres motifs pas­to­raux exigent leur emploi. Mais le geste de la frac­tion du pain, qui dési­gnait à lui seul l’Eucharistie à l’âge apos­to­lique, mani­fes­te­ra plus ouver­te­ment la valeur et l’im­por­tance du signe de l’u­ni­té de tous en un seul pain, et du signe de la cha­ri­té, du fait qu’un seul pain est par­ta­gé entre frères.

284. Le vin de la célé­bra­tion eucha­ris­tique doit pro­ve­nir du fruit de la vigne (cf. Lc 22, 18), être natu­rel et pur, c’est-​à-​dire sans mélange de sub­stances étrangères.

285. On pren­dra soin de conser­ver en par­fait état le pain et le vin des­ti­nés à l’Eucharistie, on veille­ra donc à ce que le vin n’ai­grisse pas, à ce que le pain ne se gâte ni ne dur­cisse trop, ce qui ren­drait dif­fi­cile le geste de la fraction.

286. Il peut arri­ver que le prêtre, après la consé­cra­tion ou quand il com­mu­nie, s’a­per­çoive qu’il n’a­vait pas ver­sé du vin mais de l’eau dans le calice, qu’il vide alors cette eau dans un réci­pient et qu’il verse du vin avec de l’eau dans le calice : il le consa­cre­ra en disant la par­tie du récit de l’ins­ti­tu­tion qui se rap­porte au calice, sans avoir à consa­crer le pain à nouveau.

II – Le mobilier liturgique en général

287. L’Église, pour tout le mobi­lier litur­gique comme pour la construc­tion des églises, accepte l’art de chaque pays, et accueille les adap­ta­tions appe­lées par la men­ta­li­té et les tra­di­tions des dif­fé­rents peuples, pour­vu 93 qu’ef­fec­ti­ve­ment tout réponde bien à l’u­sage que le mobi­lier sacré doit four­nir [95].

Dans ce domaine aus­si on recher­che­ra cette noble sim­pli­ci­té qui s’al­lie par­fai­te­ment à l’art véritable.

288. Dans le choix des matières des­ti­nées au mobi­lier sacré, en dehors de celles que l’u­sage a ren­du tra­di­tion­nelles, on peut admettre aus­si celles que les esprits de notre temps estiment nobles, qui sont durables et bien adap­tées à leur emploi sacré. Pour chaque région, c’est la Conférence épis­co­pale qui sera juge en la matière.

III – Les vases sacrés

289. Parmi les objets requis pour célé­brer la messe, on honore tout spé­cia­le­ment les vases sacrés et, par­mi eux, le calice et la patène qui servent à offrir, à consa­crer et à consom­mer le vin et le pain.

290. Les vases sacrés seront faits de matières qui soient solides, et que, dans chaque région, tout le monde juge nobles. Mais on don­ne­ra la pré­fé­rence aux matières qui ne se brisent ni ne s’al­tèrent facilement.

[1970] 290. Les vases sacrés seront faits de matières qui soient solides, et que, dans chaque région, tout le monde juge nobles, ce dont la Conférence épis­co­pale est juge. Mais on don­ne­ra la pré­fé­rence aux matières qui ne se brisent ni ne s’al­tèrent facilement.

291. Les calices et les autres vases des­ti­nés à rece­voir le Sang du Seigneur auront leur coupe faite d’une matière qui n’ab­sorbe pas les liquides. Quant au pied, il pour­ra être fait d’autres matières solides et dignes.

292. Les vases sacrés des­ti­nés à rece­voir les hos­ties, comme la patène, le ciboire, la cus­tode, l’os­ten­soir etc.…, peuvent être faits d’autres matières par­ti­cu­liè­re­ment esti­mées dans chaque région, comme l’i­voire ou cer­tains bois durs, pour­vu que ces matières conviennent à cet usage sacré.

293. Pour la consé­cra­tion des hos­ties on peut employer fort à pro­pos une patène assez grande, dans laquelle on met­tra non seule­ment le pain du célé­brant mais aus­si celui des ministres et des fidèles.

294. Les vases sacrés en métal seront nor­ma­le­ment dorés à l’in­té­rieur, s’il s’a­git d’un métal sus­cep­tible de rouiller, mais si c’est un métal qui ne rouille pas et qui soit plus noble que l’or, il n’est pas néces­saire de les dorer.

295. Quant à la forme des vases sacrés, l’ar­tiste peut choi­sir celle qui cor­res­pond aux mœurs de chaque région, pour­vu que cha­cun de ces vases soit adap­té à l’u­sage litur­gique qu’il doit fournir.

296. Pour la béné­dic­tion ou la consé­cra­tion des vases sacrés, on obser­ve­ra les rites pres­crits par les livres liturgiques.

IV – Les vêtements liturgiques

297. Dans l’Église, qui est le Corps du Christ, tous les membres n’exercent pas la même fonc­tion. Cette diver­si­té des minis­tères dans l’ac­com­plis­se­ment du culte se mani­feste exté­rieu­re­ment par la diver­si­té des vête­ments litur­giques. Par consé­quent, ceux-​ci doivent être le signe de la fonc­tion propre à chaque ministre. Il faut cepen­dant que ces vête­ments contri­buent aus­si à la beau­té de l’ac­tion liturgique.

298. Le vête­ment litur­gique com­mun aux ministres de tout degré est l’aube, ser­rée autour des reins par le cor­don, si c’est néces­saire. On fera bien, avant de prendre l’aube, de mettre l’a­mict autour du cou. On peut rem­pla­cer l’aube par le sur­plis, mais non lorsque l’on doit revê­tir la cha­suble, la dal­ma­tique ou la tunique, ni lors­qu’on emploie l’é­tole à la place de la cha­suble ou de la dalmatique.

[1970] 298. Le vête­ment litur­gique com­mun aux ministres de tout degré est l’aube, ser­rée autour des reins par le cor­don, à moins qu’elle ne soit confec­tion­née de telle manière qu’elle puisse s’a­jus­ter même sans cor­don. On met­tra un amict avant de revê­tir l’aube si celle-​ci ne recouvre pas par­fai­te­ment l’ha­bit com­mun autour du cou. On ne peut rem­pla­cer l’aube par le sur­plis, lorsque l’on doit revê­tir la cha­suble ou la dal­ma­tique, ou bien lors­qu’on emploie l’é­tole à la place de la cha­suble ou de la dalmatique.

299. Le vête­ment propre au célé­brant, pour la messe et pour les autres actions sacrées en liai­son immé­diate avec la messe, est la cha­suble, à moins qu’un autre vête­ment ne soit prévu.

[1970] 299. Le vête­ment propre au célé­brant, pour la messe et pour les autres actions sacrées en liai­son immé­diate avec la messe, est la cha­suble, à moins que ne soit pré­vu un autre vête­ment à revê­tir par-​dessus l’aube et l’étole.

300. Le vête­ment propre au diacre est la dal­ma­tique, qu’il doit revê­tir sur l’aube.

[1970] 300. Le vête­ment propre au diacre est la dal­ma­tique, qu’il doit revê­tir sur l’aube et l’étole.

301. Le sous-​diacre porte la tunique, qui se met sur l’aube.

[1970] 301. Les ministres d’un grade infé­rieur au diacre peuvent por­ter l’aube ou tel autre vête­ment approu­vé dans leur région.

302. Le prêtre porte l’é­tole autour du cou et la laisse pendre devant la poi­trine ; le diacre la porte en sau­toir, en tra­vers de la poi­trine, de l’é­paule gauche au côté droit du corps, où on la fixe.

303. Le plu­vial, ou chape, est uti­li­sé par le prêtre pour les pro­ces­sions et pour d’autres actions sacrées, selon les rubriques propres à chaque rite.

304. En ce qui concerne la forme des vête­ments litur­giques, les Conférences épis­co­pales peuvent défi­nir et pro­po­ser au Siège Apostolique les adap­ta­tions cor­res­pon­dant aux besoins et aux mœurs de chaque région [96].

305. Pour la confec­tion des vête­ments litur­giques, outre les matières tra­di­tion­nelles, on peut employer les fibres natu­relles propres à chaque pays, ain­si que cer­taines fibres arti­fi­cielles pour­vu qu’elles répondent à la digni­té de l’ac­tion sacrée et de celui qui l’ac­com­plit. En ce domaine, la Conférence épis­co­pale sera juge[97].

306. Il convient que la beau­té et la noblesse de chaque vête­ment ne soit pas deman­dée à l’a­bon­dance d’or­ne­ments sur­ajou­tés, mais à la matière employée et à la forme de ces vête­ments. Les orne­ments pour­ront pré­sen­ter des motifs, des images ou des sym­boles qui indiquent un usage sacré, et l’on écar­te­ra ceux qui jure­raient avec lui.

307. L’emploi de cou­leurs diverses pour les vête­ments litur­giques vise à expri­mer effi­ca­ce­ment par des moyens exté­rieurs ce qui carac­té­rise les mys­tères de foi que l’on célèbre et, par suite, le sens d’une vie chré­tienne qui pro­gresse à tra­vers le dérou­le­ment de l’an­née liturgique.

308. En ce qui concerne la cou­leur des vête­ments litur­giques, on obser­ve­ra l’u­sage tra­di­tion­nel, c’est-à-dire :

a) On emploie le blanc aux offices et aux messes du Temps pas­cal et du temps de Noël ; en outre, aux fêtes et com­mé­mo­ra­tions du Seigneur qui ne sont pas celles de sa pas­sion ; aux fêtes et aux com­mé­mo­ra­tions de la Sainte Vierge (1970 : de la Vierge Marie), des Anges, des saints qui ne sont pas mar­tyrs, aux fêtes de tous les saints (1er novembre), de saint Jean Baptiste (24 juin), de saint Jean l’Évangéliste (27 décembre), de la Chaire de saint Pierre (22 février) et de la conver­sion de saint Paul (25 janvier).

b) On emploie le rouge le dimanche de la Passion et le Vendredi saint, pour la fête de la Pentecôte, aux fêtes de la Passion du Seigneur, aux fêtes de la nais­sance au ciel des Apôtres et des Évangélistes, et aux fêtes de martyrs.

c) On emploie le vert aux offices et aux messes du temps ordinaire.

d) On emploie le vio­let aux temps de l’Avent et du Carême. On peut aus­si le prendre pour les offices et les messes des défunts.

e) On peut employer le noir aux messes des défunts.

f) On peut employer le rose aux dimanches Gaudete (3e de l’Avent) et Laetare (4e de Carême).

Cependant les Conférences épis­co­pales peuvent déter­mi­ner et pro­po­ser au Siège Apostolique des adap­ta­tions qui cor­res­pondent aux besoins et à la men­ta­li­té des peuples.

309. Aux jours les plus solen­nels on peut employer des vête­ments litur­giques par­ti­cu­liè­re­ment beaux, même s’ils ne sont pas de la cou­leur du jour.

310. On dit les messes votives avec la cou­leur qui convient à la messe célé­brée, ou bien avec la cou­leur propre du jour ou du temps ; les messes pour divers besoins, avec la cou­leur propre, ou bien avec celle du jour ou du temps.

V – Autres objets employés à l’église

311. Outre les vases sacrés ou les vête­ments litur­giques, pour les­quels une matière déter­mi­née est fixée, tout le reste du mobi­lier des­ti­né à un usage litur­gique pro­pre­ment dit, ou qui est admis dans l’é­glise à un autre titre, doit être digne et répondre à sa destination.

312. On s’ef­for­ce­ra sérieu­se­ment d’ob­ser­ver les exi­gences de l’art même pour les objets de moindre impor­tance, dans les­quels une noble sim­pli­ci­té s’as­so­cie­ra tou­jours à la propreté.

Chapitre VII. Comment choisir la messe et ses différentes parties

313. L’efficacité pas­to­rale de la célé­bra­tion sera cer­tai­ne­ment accrue si les textes des lec­tures, des prières et des chants cor­res­pondent bien, dans la mesure du pos­sible, à l’é­tat de pré­pa­ra­tion spi­ri­tuelle et à la men­ta­li­té des par­ti­ci­pants. C’est ce qu’on obtien­dra au mieux si l’on pro­fite des mul­tiples faci­li­tés de choix qui vont être énu­mé­rées ci-dessous.

Par consé­quent, le prêtre, en orga­ni­sant la messe, consi­dé­re­ra davan­tage le bien spi­ri­tuel de l’as­sem­blée que ses idées per­son­nelles. Il se rap­pel­le­ra en outre que ce choix de dif­fé­rentes par­ties devra se faire en accord avec les ministres et avec tous ceux qui jouent un rôle dans la célé­bra­tion, sans exclure aucu­ne­ment les fidèles pour ce qui les concerne plus directement.

Puisque des facul­tés mul­tiples sont offertes pour le choix des diverses par­ties de la messe, il est néces­saire qu’a­vant la célé­bra­tion, le diacre, les lec­teurs, le psal­miste, le chantre, le com­men­ta­teur, la cho­rale, cha­cun pour sa par­tie, sache bien quel texte, en ce qui le concerne, va être employé, et que rien ne soit lais­sé à l’im­pro­vi­sa­tion du moment. Une orga­ni­sa­tion et une exé­cu­tion har­mo­nieuse des rites faci­litent beau­coup, en effet, la par­ti­ci­pa­tion pro­fonde des fidèles à l’Eucharistie.

I – Choix de la messe

314. Aux solen­ni­tés, le prêtre est tenu de suivre le calen­drier de l’é­glise où il célèbre.

315. Les dimanches, aux féries d’Avent et de Carême, aux fêtes et aux mémoires obligatoires :

[1970] Les dimanches, aux féries d’Avent, du temps de Noël, de Carême et du temps pas­cal, aux fêtes et aux mémoires obligatoires :

a) si la messe est célé­brée avec peuple, le prêtre sui­vra le calen­drier de l’é­glise où il célèbre ;

b) si la messe est célé­brée en l’ab­sence de peuple, le prêtre peut choi­sir ou le calen­drier de l’é­glise, ou son calen­drier propre.

316. Un jour de mémoire facul­ta­tive, le prêtre peut choi­sir ou la messe de la férie, ou la messe du saint, ou de l’un des saints dont on fait mémoire, ou la messe d’un saint mar­qué ce jour-​là au mar­ty­ro­loge, ou une messe pour diverses néces­si­tés, ou une messe votive. Un jour de férie ordi­naire, il peut choi­sir ou la messe de la férie, ou la messe d’un saint mar­qué au mar­ty­ro­loge ce jour-​là, ou une messe pour diverses néces­si­tés, ou une messe votive.

S’il célèbre avec peuple, le prêtre cher­che­ra avant tout le bien spi­ri­tuel des fidèles, et veille­ra à ne pas leur impo­ser ses pré­fé­rences. Il veille­ra sur­tout à ne pas omettre trop sou­vent et sans motif suf­fi­sant les lec­tures assi­gnées pour chaque jour au lec­tion­naire férial : car l’Église désire que la table de la Parole de Dieu soit offerte aux fidèles dans sa plus grande richesse [98].

Pour la même rai­son, il ne pren­dra pas trop sou­vent les messes des défunts : car toutes les messes sont offertes pour les vivants et pour les morts, et chaque Prière eucha­ris­tique com­porte la mémoire des défunts.

Là où les fidèles sont atta­chés aux mémoires facul­ta­tives de la Vierge Marie ou des saints, on en célé­bre­ra au moins une messe, pour satis­faire leur légi­time piété.

Puisqu’il est per­mis de choi­sir entre une mémoire mar­quée au calen­drier géné­ral et une mémoire insé­rée dans le calen­drier dio­cé­sain ou reli­gieux, on pré­fé­re­ra, toutes choses égales d’ailleurs et confor­mé­ment à la tra­di­tion, la mémoire particulière.

II – Choix des parties de la messe

317. Pour choi­sir les textes des dif­fé­rentes par­ties de la messe, aus­si bien du Temps que des saints, on obser­ve­ra les normes qui suivent.

Les lectures

318. Trois lec­tures sont assi­gnées aux dimanches et jours de fête : le Prophète, l’Apôtre et l’Évangile, qui font com­prendre au peuple chré­tien la conti­nui­té de l’œuvre du salut, selon l’ad­mi­rable péda­go­gie divine.

Il est fort sou­hai­table qu’on fasse effec­ti­ve­ment les trois lec­tures ; cepen­dant, pour des motifs d’ordre pas­to­ral et par déci­sion de la Conférence épis­co­pale, il est per­mis, en cer­tains endroits, de n’employer que deux lec­tures. Quand il faut choi­sir entre les deux pre­mières lec­tures, on se rap­pel­le­ra les normes pro­po­sées dans le lec­tion­naire, ain­si que le conseil d’a­me­ner les fidèles à appro­fon­dir leur connais­sance des Écritures ; et on veille­ra à ne jamais choi­sir un texte sim­ple­ment parce qu’il est le plus court ou le plus facile.

319. Dans le lec­tion­naire férial, sont pro­po­sées des lec­tures pour chaque jour de chaque semaine pen­dant toute l’an­née : par consé­quent, ce sont ces lec­tures qu’on pren­dra le plus sou­vent, les jours aux­quels elles sont assi­gnées, à moins qu’il n’y ait ce jour-​là une solen­ni­té ou une fête.

Mais si la lec­ture conti­nue de la semaine est inter­rom­pue à cause d’une fête ou de quelque célé­bra­tion par­ti­cu­lière, il sera per­mis au prêtre, en consi­dé­rant l’or­ga­ni­sa­tion des lec­tures de toute la semaine, ou bien de réunir aux autres les par­ties qu’il devra omettre, ou bien de déci­der quels textes doivent l’emporter sur d’autres.

Dans les messes pour des groupes par­ti­cu­liers, il sera per­mis au prêtre de choi­sir, par­mi les lec­tures de la semaine, celles qui lui paraissent plus adap­tées à l’en­sei­gne­ment qu’il veut don­ner à un groupe déterminé.

[1970]Dans les messes pour des groupes par­ti­cu­liers, il est per­mis au prêtre de lire des textes mieux adap­tés à la célé­bra­tion par­ti­cu­lière, pour­vu qu’on les choi­sisse dans un lec­tion­naire approuvé.

320. En outre, on offre un choix par­ti­cu­lier de textes de la sainte Écriture pour les messes au cours des­quelles on célèbre des sacre­ments ou des sacra­men­taux, ou bien qui sont célé­brées pour cer­taines cir­cons­tances particulières.

Ces lec­tion­naires ont été com­po­sés afin d’a­me­ner les fidèles, par une audi­tion plus adap­tée de la Parole de Dieu, à com­prendre plus pro­fon­dé­ment le mys­tère auquel ils par­ti­cipent, et de les for­mer à un amour plus vif de la Parole de Dieu.

Par consé­quent, on doit déter­mi­ner les textes qui sont pro­cla­més dans l’as­sem­blée litur­gique en consi­dé­ra­tion d’une pas­to­rale adap­tée aus­si bien que de la facul­té de choix lais­sée en ce domaine.

Les prières

321. La plu­part des pré­faces dont le mis­sel romain est doté visent à déve­lop­per de diverses façons le thème de l’ac­tion de grâce dans la Prière eucha­ris­tique, et à mettre davan­tage en lumière les dif­fé­rents aspects du mys­tère du salut.

322. Le choix entre les Prières eucha­ris­tiques est réglé à titre indi­ca­tif par les normes que voici :

a) La Prière eucha­ris­tique I, qui est le Canon romain, et qui peut tou­jours être employée, est plus indi­quée les jours aux­quels sont assi­gnés des Communicantes propres, ou bien aux messes dotées d’un Hanc igi­tur propre, ain­si qu’aux fêtes des Apôtres et des saints men­tion­nés dans le texte de cette Prière ; de même les dimanches, à moins que, pour des motifs pas­to­raux, on ne pré­fère une autre Prière eucharistique.

b) La Prière eucha­ris­tique II, en rai­son de ses carac­té­ris­tiques, est plus indi­quée pour les jours de semaine, ou dans des cir­cons­tances particulières.

Bien qu’elle soit munie d’une pré­face propre, on peut l’employer aus­si avec d’autres pré­faces, sur­tout avec celles qui rap­pellent en abré­gé le mys­tère du salut, comme les pré­faces des dimanches ordi­naires et les pré­faces communes.

Quand on célèbre la messe pour un défunt, on peut employer une for­mule par­ti­cu­lière qui est pro­po­sée en son lieu, c’est-​à-​dire avant Memento (Souviens-​toi aus­si de nos frères).

c) La Prière eucha­ris­tique III peut être dite avec n’im­porte quelle pré­face. On l’emploiera de pré­fé­rence les dimanches et jours de fête.

Dans cette Prière on peut employer une for­mule par­ti­cu­lière pour un défunt, à insé­rer en son lieu, c’est-​à-​dire après les mots : Omnes filios tuos ubique dis­per­sos (Et ramène à toi, Père très aimant, tous tes enfants dispersés).

d) La Prière eucha­ris­tique IV a une pré­face immuable et offre un résu­mé plus com­plet de l’his­toire du salut. On peut l’employer quand la messe n’a pas de pré­face propre, et il est plus indi­qué de la dire dans une assem­blée de fidèles qui connaissent assez pro­fon­dé­ment la sainte Écriture.

Dans cette Prière, en rai­son de sa struc­ture, il est impos­sible d’in­sé­rer une for­mule, par­ti­cu­lière pour un défunt.

[1970]e) On peut uti­li­ser une Prière eucha­ris­tique ayant une pré­face propre et gar­der cette pré­face même lors­qu’à la messe on devrait dire une pré­face du temps.

323. A chaque messe, sauf indi­ca­tion dif­fé­rente, on dit les orai­sons propres à cette messe.

Cependant, aux messes qui célèbrent une mémoire, on dit soit la prière d’ou­ver­ture (col­lecte) propre, soit celle du Commun ; quant aux prières sur les offrandes et après la Communion, à moins qu’elles ne soient propres, on peut les prendre soit au Commun, soit aux féries du temps en cours.

Aux féries du temps ordi­naire, outre les orai­sons du dimanche pré­cé­dent, on peut prendre soit les orai­sons d’un autre dimanche du temps ordi­naire, soit une des orai­sons pour divers besoins ras­sem­blées dans le mis­sel. Mais il sera tou­jours per­mis de n’emprunter, pour ces messes, que la prière d’ou­ver­ture (col­lecte).

De cette façon, on dis­pose d’une quan­ti­té accrue de textes, ce qui ne per­met pas seule­ment de renou­ve­ler sans cesse les thèmes de prière de l’as­sem­blée litur­gique, mais aus­si d’a­dap­ter cette prière aux besoins des fidèles, de l’Église et du monde. Cependant, aux temps forts de l’an­née, cette adap­ta­tion est déjà réa­li­sée par les orai­sons propres à ces temps, et qui se trouvent au mis­sel pour chaque jour.

Les chants

324. Pour choi­sir les chants qui se placent entre les lec­tures, ain­si que les chants d’en­trée, d’of­fer­toire et de com­mu­nion, on sui­vra les normes qui sont éta­blies en leur lieu.

Facultés particulières

325. Outre les facul­tés de choi­sir cer­tains textes plus adap­tés, signa­lées dans les para­graphes pré­cé­dents, il est loi­sible aux Conférences épis­co­pales, dans des cir­cons­tances par­ti­cu­lières, d’in­di­quer cer­taines adap­ta­tions en ce qui concerne les lec­tures, mais en obser­vant cette loi que les textes en soient choi­sis dans un lec­tion­naire dûment approuvé.

Chapitre VIII. Messes et oraisons pour des nécessités diverses, messes et oraisons votives, messe des défunts

I – Messes et oraisons pour des nécessités diverses, messes et oraisons votives

326. Puisque la litur­gie des sacre­ments et des sacra­men­taux fait que, chez les fidèles bien dis­po­sés, presque tous les évé­ne­ments de la vie sont sanc­ti­fiés par la grâce divine qui découle du mys­tère pas­cal [99], et puisque l’Eucharistie est le sacre­ment des sacre­ments, le mis­sel four­nit des spé­ci­mens de messes et d’o­rai­sons qu’en diverses occa­sions de la vie chré­tienne on peut employer pour les besoins du monde entier, de l’Église uni­ver­selle et de l’Église locale.

327. Si l’on consi­dère la facul­té élar­gie de choi­sir les lec­tures et les orai­sons, il convient d’employer avec mesure ces messes diverses, c’est-​à-​dire quand les cir­cons­tances l’exigent.

II – Messes des défunts

335. L’Église offre le sacri­fice eucha­ris­tique de la Pâque du Christ pour les défunts pour que, en rai­son de la com­mu­nion qui unit tous les membres du Christ, ce qui obtient une aide spi­ri­tuelle pour les uns apporte aux autres la conso­la­tion de l’espérance.

336. Parmi les messes des défunts, la messe des obsèques occupe la pre­mière place ; elle peut être célé­brée tous les jours, sauf aux solen­ni­tés et les dimanches de l’Avent, du Carême et du Temps pascal.

337. La messe des défunts peut encore être célé­brée les jours de mémoire obli­ga­toire : lors­qu’on vient d’ap­prendre la mort, ou pour la der­nière sépul­ture d’un défunt, ou le jour de pre­mier anniversaire.

Les autres messes des défunts, dites « quo­ti­diennes » peuvent se célé­brer les jours où les messes votives sont per­mises, pour­vu qu’elles soient vrai­ment célé­brées à l’in­ten­tion des défunts.

338. Aux messes des obsèques, on fera ordi­nai­re­ment une brève homé­lie, mais où l’on évi­te­ra toute appa­rence d’é­loge funèbre. On conseille aus­si de faire l’ho­mé­lie aux autres messes de défunts célé­brées en pré­sence du peuple.

339. On encou­ra­ge­ra les fidèles, sur­tout les membres de la famille du défunt, à par­ti­ci­per par la com­mu­nion au sacri­fice eucha­ris­tique offert pour le défunt.

340. Si la messe des obsèques est immé­dia­te­ment sui­vie par le rite des obsèques, lorsque l’on aura dit l’o­rai­son après la com­mu­nion, et en omet­tant le rite de conclu­sion, on accom­pli­ra le rite de la der­nière recom­man­da­tion ou de l’adieu ; ce rite ne se célèbre qu’en pré­sence du corps.

341. En orga­ni­sant et en choi­sis­sant les par­ties variables de la messe des défunts, sur­tout de la messe des obsèques (par exemple les orai­sons, les lec­tures, la Prière uni­ver­selle), on tien­dra compte, comme il est juste, des motifs pas­to­raux rela­tifs au défunt, à sa famille, et à l’assistance.

De plus, les pas­teurs tien­dront spé­cia­le­ment compte de ceux qui, à l’oc­ca­sion d’ob­sèques, assistent à des célé­bra­tions litur­giques, ou bien entendent l’Évangile, alors qu’ils ne sont pas catho­liques ou bien sont des catho­liques qui ne par­ti­cipent jamais ou presque jamais à l’Eucharistie, ou encore qui semblent avoir per­du la foi : car les prêtres sont les ministres de l’Évangile du Christ pour tous les hommes.

Annexe 1 : Préambule ajouté en 1970

1. Alors qu’il allait célé­brer avec ses dis­ciples le repas pas­cal où il ins­ti­tua le sacri­fice de son Corps et de son Sang, le Christ Seigneur ordon­na de pré­pa­rer une grande salle amé­na­gée (Lc 22, 12). L’Église a tou­jours esti­mé que cet ordre la concer­nait, en ce qu’il réglait la dis­po­si­tion des esprits, des lieux, des rites et des textes rela­tifs à la célé­bra­tion de la sainte Eucharistie. De même, les règles d’aujourd’hui qui ont été pres­crites en s’appuyant sur la volon­té du IIe concile œcu­mé­nique du Vatican et le nou­veau Missel que l’Église de rite romain uti­li­se­ra désor­mais pour célé­brer la messe prouvent cette atten­tion de l’Église, sa foi et son amour inchan­gés envers ce plus grand des mys­tères qu’est l’Eucharistie, et témoignent de sa tra­di­tion conti­nue et inin­ter­rom­pue, quelles que soient les nou­veau­tés qui y ont été introduites.

Témoignage d’une foi inchangée

2. La nature sacri­fi­cielle de la messe, solen­nel­le­ment affir­mée par le concile de Trente[100] en accord avec toute la tra­di­tion de l’Église, a été pro­fes­sée de nou­veau par le IIe concile du Vatican, qui a énon­cé, au sujet de la messe, ces paroles signi­fi­ca­tives : « Notre Sauveur, à la der­nière Cène , ins­ti­tua le sacri­fice eucha­ris­tique de son Corps et de son Sang pour per­pé­tuer le sacri­fice de la croix au long des siècles, jusqu’à ce qu’il vienne, et en outre pour confier à l’Église, son épouse bien-​aimée, le mémo­rial de sa mort et de sa résur­rec­tion » [101].

Ce qui est ain­si ensei­gné par le concile est éga­le­ment expri­mé de façon concor­dante par les for­mules de la messe. En effet, la doc­trine signi­fiée avec pré­ci­sion par cette phrase d’un sacra­men­taire ancien, appe­lé léo­nien : « Chaque fois que nous célé­brons ce sacri­fice en mémo­rial, c’est l’œuvre de notre rédemp­tion qui s’accomplit » [102], cette doc­trine est déve­lop­pée de façon claire et pré­cise dans les prières eucha­ris­tiques ; dans ces prières, en effet, lorsque le prêtre pro­clame l’anamnèse, en s’adressant à Dieu au nom de tout le peuple, il lui rend grâce et lui offre le sacri­fice vivant et saint, c’est-à-dire l’oblation de l’Église et la vic­time par l’immolation de laquelle Dieu nous a réta­blis dans son Alliance[103] , et il prie pour que le Corps et le Sang du Christ soient un sacri­fice digne d’être agréé par le Père et qui sauve le monde[104] . C’est ain­si que dans le nou­veau Missel, la « règle de la prière » (lex oran­di) de l’Église cor­res­pond à sa constante « règle de la foi » (lex cre­den­di). Celle-​ci nous aver­tit que, sauf la manière d’offrir qui est dif­fé­rente, il y a iden­ti­té entre le sacri­fice de la croix et son renou­vel­le­ment sacra­men­tel à la messe que le Christ Seigneur a ins­ti­tué lors de la der­nière Cène et qu’il a ordon­né à ses Apôtres de faire en mémoire de lui. Par consé­quent, la messe est tout ensemble sacri­fice de louange, d’action de grâce, de pro­pi­tia­tion et de satisfaction.

3. De même, le mys­tère admi­rable de la pré­sence réelle du Seigneur sous les espèces eucha­ris­tiques est affir­mé de nou­veau par le IIe concile du Vatican[105] et les autres docu­ments du magis­tère de l’Église [106] avec le même sens et la même doc­trine selon les­quels le concile de Trente l’avait pro­po­sé à notre foi[107] . Le mys­tère, dans la célé­bra­tion de la messe, est mis en lumière non seule­ment par les paroles mêmes de la consé­cra­tion, qui rendent le Christ pré­sent par trans­sub­stan­tia­tion, mais encore par le sen­ti­ment et l’expression exté­rieure de sou­ve­rain res­pect et d’adoration que l’on trouve au cours de la litur­gie eucha­ris­tique. Pour le même motif, le peuple chré­tien est ame­né à hono­rer d’une manière par­ti­cu­lière, par l’adoration, cet admi­rable sacre­ment, le jeu­di de la Cène du Seigneur et en la solen­ni­té du Corps et du Sang du Christ.

4. Quant à la nature du sacer­doce minis­té­riel, propre à l’évêque et au prêtre qui, agis­sant en la per­sonne du Christ (in per­so­na Christi), offrent le sacri­fice et pré­sident l’assemblée du peuple saint, elle est mise en relief, dans la forme du rite lui-​même, par l’éminence de la place et de la fonc­tion de ce sacer­doce. Les prin­cipes de cette fonc­tion sont d’ailleurs énon­cés et clai­re­ment expli­qués dans la pré­face de la messe chris­male du Jeudi saint, car c’est pré­ci­sé­ment ce jour-​là que l’on com­mé­more l’institution du sacer­doce. Ce texte sou­ligne le pou­voir sacer­do­tal confé­ré par l’imposition des mains ; et l’on y décrit ce pou­voir lui-​même en énu­mé­rant toutes ses fonc­tions : il conti­nue le pou­voir du Christ, Souverain Pontife de la Nouvelle Alliance.

5. De plus, la nature même du sacer­doce minis­té­riel met dans sa juste lumière une autre réa­li­té de grande impor­tance : le sacer­doce royal des fidèles, dont le sacri­fice spi­ri­tuel atteint sa consom­ma­tion par le minis­tère de l’évêque et des prêtres, en union avec le sacri­fice du Christ, unique média­teur[108]. Car la célé­bra­tion de l’Eucharistie est l’acte de l’Église tout entière, dans lequel cha­cun fait seule­ment, mais tota­le­ment, ce qui lui revient, compte tenu du rang qu’il occupe dans le peuple de Dieu. Par là, on prête une plus grande atten­tion à des aspects de la célé­bra­tion qui, au cours des siècles, avaient été par­fois négli­gés. Ce peuple est, en effet, le peuple de Dieu, acquis par le Sang du Christ, ras­sem­blé par le Seigneur, nour­ri par sa Parole ; peuple dont la voca­tion est de faire mon­ter vers Dieu les prières de toute la famille humaine ; peuple qui, dans le Christ, rend grâce pour le mys­tère du salut en offrant son sacri­fice ; peuple enfin qui, par la com­mu­nion au Corps et au Sang du Christ, ren­force son uni­té. Ce peuple est saint par son ori­gine ; cepen­dant, par sa par­ti­ci­pa­tion consciente, active et fruc­tueuse au mys­tère eucha­ris­tique, il pro­gresse conti­nuel­le­ment en sain­te­té[109].

Manifestation d’une tradition ininterrompue

6. En énon­çant les règles selon les­quelles le rite de la messe serait révi­sé, le IIe concile du Vatican a ordon­né, entre autres, que cer­tains rites « seraient réta­blis selon l’ancienne norme des Pères » [110], repre­nant en cela les mots mêmes employés par saint Pie V, dans la Constitution apos­to­lique Quo pri­mum par laquelle, en 1570, il pro­mul­guait le Missel du concile de Trente. Par cette coïn­ci­dence ver­bale elle-​même, on peut remar­quer de quelle façon les deux Missels romains, bien que sépa­rés par quatre siècles, gardent une tra­di­tion sem­blable et égale. Si l’on appré­cie les élé­ments pro­fonds de cette tra­di­tion, on com­prend aus­si com­bien le second Missel com­plète le pre­mier d’une manière très heureuse.

7. En des temps vrai­ment dif­fi­ciles où, sur la nature sacri­fi­cielle de la messe, le sacer­doce minis­té­riel, la pré­sence réelle et per­ma­nente du Christ sous les espèces eucha­ris­tiques, la foi catho­lique avait été mise en dan­ger, il fal­lait avant tout, pour saint Pie V, pré­ser­ver une tra­di­tion rela­ti­ve­ment récente, injus­te­ment atta­quée, en intro­dui­sant le moins pos­sible de chan­ge­ments dans le rite sacré. Et, à la véri­té, le Missel de 1570 dif­fère très peu du pre­mier Missel qui ait été impri­mé, en 1474, lequel déjà répète fidè­le­ment le Missel de l’époque d’Innocent III. En outre, les manus­crits de la Bibliothèque vati­cane, s’ils ont ser­vi en cer­tains cas à amé­lio­rer les textes, n’ont pas per­mis d’étendre les recherches rela­tives aux « auteurs anciens et approu­vés » au-​delà des com­men­taires litur­giques du Moyen Âge.

8. Aujourd’hui, au contraire, cette « norme des Pères » que visaient les cor­rec­teurs res­pon­sables du Missel de saint Pie V s’est enri­chie par les innom­brables études des savants. En effet, après la pre­mière édi­tion du sacra­men­taire gré­go­rien, en 1571, les anciens sacra­men­taires romains et ambro­siens ont été l’objet de nom­breuses édi­tions cri­tiques, de même que les anciens livres litur­giques his­pa­niques et gal­li­cans. On a ain­si mis au jour quan­ti­té de prières, d’une grande qua­li­té spi­ri­tuelle, igno­rées jusque-​là. De la même manière, les tra­di­tions des pre­miers siècles, anté­rieures à la for­ma­tion des rites d’Orient et d’Occident, sont d’autant mieux connues main­te­nant qu’on a décou­vert un nombre consi­dé­rable de docu­ments litur­giques. En outre, le pro­grès des études patris­tiques a per­mis d’éclairer la théo­lo­gie du mys­tère eucha­ris­tique par l’enseignement des Pères les plus émi­nents de l’antiquité chré­tienne, comme saint Irénée, saint Ambroise, saint Cyrille de Jérusalem, saint Jean Chrysostome.

9. C’est pour­quoi la « norme des Pères » ne demande pas seule­ment que l’on conserve la tra­di­tion léguée par nos pré­dé­ces­seurs immé­diats, mais qu’on embrasse et qu’on exa­mine de plus haut tout le pas­sé de l’Église et toutes les manières dont la foi unique s’est mani­fes­tée dans des formes de culture humaine et pro­fane aus­si dif­fé­rentes que celles qui ont été en vigueur chez les Sémites, les Grecs, les Latins. Cette enquête plus vaste nous per­met de voir com­ment l’Esprit Saint accorde au peuple de Dieu une fidé­li­té admi­rable pour conser­ver l’immuable dépôt de la foi à tra­vers la diver­si­té consi­dé­rable des prières et des rites.

Adaptation aux conditions nouvelles

10. Le nou­veau Missel, tout en attes­tant la règle de prière de l’Église romaine et en pré­ser­vant le dépôt de la foi légué par les récents conciles, marque donc à son tour une étape très impor­tante dans la tra­di­tion litur­gique. Lorsque les Pères du IIe concile du Vatican ont répé­té les affir­ma­tions dog­ma­tiques du concile de Trente, ils ont par­lé à une époque bien dif­fé­rente de la vie du monde ; c’est pour­quoi, dans le domaine pas­to­ral, ils ont pu appor­ter des sug­ges­tions et des conseils qu’on ne pou­vait même pas pré­voir quatre siècles auparavant.

11. Le concile de Trente avait déjà recon­nu la grande valeur caté­ché­tique de la célé­bra­tion de la messe sans pou­voir cepen­dant en tirer toutes les consé­quences pra­tiques. Certes beau­coup deman­daient qu’il fût per­mis d’employer la langue du pays dans la célé­bra­tion du sacri­fice eucha­ris­tique. Devant une telle requête, le concile, tenant compte des cir­cons­tances d’alors, esti­mait de son devoir de réaf­fir­mer la doc­trine tra­di­tion­nelle de l’Église, selon laquelle le sacri­fice eucha­ris­tique est avant tout l’action du Christ lui-​même : par consé­quent, son effi­ca­ci­té propre n’est pas atteinte par la manière dont les fidèles peuvent y par­ti­ci­per. C’est pour­quoi il s’est expri­mé de cette façon ferme et mesu­rée : « Bien que la messe contienne un riche ensei­gne­ment pour le peuple fidèle, les Pères n’ont pas jugé bon qu’elle soit célé­brée sans dis­cer­ne­ment dans la langue du pays » [111]. Et il a condam­né celui qui esti­me­rait « qu’il faut réprou­ver le rite de l’Église romaine par lequel le Canon et les paroles de la consé­cra­tion sont pro­non­cés à voix basse : ou que la messe doit être célé­brée uni­que­ment en langue du pays » [112]. Néanmoins, si d’un côté il a inter­dit l’emploi de la langue vivante dans la messe, de l’autre, il a pres­crit aux pas­teurs d’y sup­pléer par une caté­chèse faite au moment vou­lu : « Pour que les bre­bis du Christ ne souffrent pas de la faim… le concile ordonne aux pas­teurs et à tous ceux qui ont charge d’âmes d’expliquer fré­quem­ment, au cours de la célé­bra­tion de la messe, par eux-​mêmes ou par d’autres, tel ou tel des textes qui sont lus au cours de la messe et, entre autres, d’éclairer le mys­tère de ce sacri­fice, sur­tout les dimanches et les jours de fête » [113].

12. C’est pour­quoi, ras­sem­blé pour adap­ter l’Église aux condi­tions de sa fonc­tion apos­to­lique à notre époque, le IIe concile du Vatican a scru­té pro­fon­dé­ment, comme celui de Trente, la nature didac­tique et pas­to­rale de la litur­gie [114] . Et comme il n’est aucun catho­lique pour nier que le rite accom­pli en langue latine soit légi­time et effi­cace, il a pu concé­der en outre que « l’emploi de la langue vivante peut être sou­vent très utile pour le peuple », et il en a per­mis l’usage [115]. L’empressement évident avec lequel ce conseil a été reçu par­tout a eu pour effet que, sous la conduite des évêques et du Siège apos­to­lique lui-​même, on a per­mis que toutes les célé­bra­tions litur­giques aux­quelles le peuple par­ti­ci­pe­rait soient faites en langue vivante, pour que l’on com­prenne plus plei­ne­ment le mys­tère célébré.

13. Néanmoins, puisque l’usage de la langue vivante dans la litur­gie n’est qu’un ins­tru­ment, certes très impor­tant, pour que s’exprime plus clai­re­ment la caté­chèse du mys­tère conte­nu dans la célé­bra­tion, le IIe concile du Vatican a, en outre, exhor­té à mettre en pra­tique cer­taines pres­crip­tions du concile de Trente aux­quelles on n’avait pas obéi par­tout, comme le devoir de faire l’homélie les dimanches et jours de fête[116] , et la pos­si­bi­li­té d’intercaler dans les rites quelques moni­tions [117] Mais sur­tout, le IIe concile du Vatican, en conseillant « cette par­ti­ci­pa­tion meilleure à la messe qui consiste en ce que les fidèles, après la com­mu­nion du prêtre, reçoivent le Corps du Seigneur avec des pains consa­crés à ce même sacri­fice » [118], a pous­sé à réa­li­ser un autre sou­hait du concile de Trente, à savoir que, pour par­ti­ci­per plus plei­ne­ment à l’Eucharistie, « les fidèles com­mu­nient à chaque messe, non seule­ment par le désir spi­ri­tuel, mais aus­si par la récep­tion sacra­men­telle de l’Eucharistie » [119].

14. Poussé par le même esprit et le même zèle pas­to­ral, le IIe concile du Vatican a pu réexa­mi­ner ce que le concile de Trente avait sta­tué au sujet de la com­mu­nion sous les deux espèces. En effet, puisque aujourd’hui on ne met aucu­ne­ment en doute les prin­cipes doc­tri­naux sur la pleine valeur de la com­mu­nion, où l’Eucharistie est reçue sous la seule espèce du pain, il a per­mis de don­ner par­fois la com­mu­nion sous les deux espèces, parce que, alors, grâce à une pré­sen­ta­tion plus claire du signe sacra­men­tel, on pro­cure une occa­sion par­ti­cu­lière de péné­trer plus pro­fon­dé­ment le mys­tère auquel par­ti­cipent les fidèles[120] .

15. De la sorte, tan­dis que l’Église demeure fidèle à sa charge d’enseigner la véri­té en gar­dant « ce qui est ancien », c’est-à-dire le dépôt de la Tradition, elle accom­plit aus­si son devoir d’examiner et d’adopter pru­dem­ment « ce qui est nou­veau » (cf. Mt 13, 52). En effet, une par­tie du nou­veau Missel rat­tache plus clai­re­ment les prières de l’Église aux besoins de notre temps ; de ce genre relèvent prin­ci­pa­le­ment les messes rituelles et « pour inten­tions et cir­cons­tances diverses », dans les­quelles se com­binent heu­reu­se­ment tra­di­tion et nou­veau­té. C’est pour­quoi aus­si, tan­dis que sont demeu­rées intactes beau­coup d’expressions pui­sées dans la plus antique tra­di­tion de l’Église, et ren­dues fami­lières par le même Missel romain dans ses nom­breuses édi­tions, beau­coup d’autres ont été adap­tées aux exi­gences et aux condi­tions actuelles. D’autres, enfin, comme les orai­sons pour l’Église, les laïcs, la sanc­ti­fi­ca­tion du tra­vail humain , la com­mu­nau­té de toutes les nations, et pour cer­tains besoins propres à notre époque, ont été entiè­re­ment com­po­sées à neuf, en emprun­tant les pen­sées et sou­vent les termes mêmes aux récents docu­ments conci­liaires. De même, parce qu’on pre­nait conscience de la situa­tion nou­velle du monde contem­po­rain, il a sem­blé qu’on ne por­tait aucune atteinte au véné­rable tré­sor de la tra­di­tion en modi­fiant cer­taines phrases emprun­tées à la plus ancienne tra­di­tion pour que leur style s’accorde mieux avec le lan­gage théo­lo­gique d’aujourd’hui et se rat­tache en véri­té à la situa­tion actuelle de la dis­ci­pline dans l’Église. C’est pour­quoi cer­taines expres­sions, concer­nant l’appréciation et l’usage des biens ter­restres, ont été chan­gées, ain­si que d’autres qui met­taient en relief une forme de péni­tence exté­rieure propre à l’Église d’autres époques. Voilà com­ment les normes litur­giques du concile de Trente ont été, sur bien des points, com­plé­tées et par­ache­vées par les normes du IIe concile du Vatican ; celui-​ci a conduit à son terme les efforts visant à rap­pro­cher les fidèles de la litur­gie, efforts entre­pris pen­dant ces quatre siècles et sur­tout à une époque récente, grâce au zèle litur­gique déployé par saint Pie X et ses successeurs.

[Suit le n° 1 de la pré­sen­ta­tion de 1969]

Annexe 2 : Modifications apportées à la présentation générale du Missel Romain

Source : Documentation catho­lique n° 1568, 2–16 août 1970.

Sous ce titre, les Notitiae, organe de la S. congré­ga­tion du Culte divin, ont publié dans leur numé­ro de juin 1970 l’étude ci-​après ren­dant compte des modi­fi­ca­tions appor­tées à la « pré­sen­ta­tion géné­rale du Missel romain [121] », dans l’édition typique de ce Missel qui a été pré­sen­tée à Paul VI le 11 mai 1970 [122] :

Après la publi­ca­tion de la Présentation géné­rale du Missel romain, figu­rant au début de l’Ordo Missae de 1969, diverses obser­va­tions ont été faites concer­nant tant les rubriques que la doc­trine. Certains points n’ont pas paru très clairs, sur­tout en rai­son de la dif­fi­cul­té d’avoir par­tout une vision d’ensemble de toute la ques­tion. Mais cer­taines cri­tiques étaient ins­pi­rées par un pré­ju­gé contraire à toute inno­va­tion, quelle qu’elle soit, et on a esti­mé qu’elles ne devaient pas être prises en consi­dé­ra­tion, car elles étaient dépour­vues de tout fon­de­ment. En effet, lorsque les membres et les experts du Consilium ont exa­mi­né la « pré­sen­ta­tion », avant et après sa publi­ca­tion, ils n’y ont trou­vé aucune erreur doc­tri­nale et aucun mo­tif d’y appor­ter des chan­ge­ments. Il s’agit d’un docu­ment pas­to­ral conte­nant les rubriques régle­men­tant la célé­bra­tion de la messe con­formément à la doc­trine du IIe Concile du Va­tican, à l’encyclique Mysterium fidei de Paul VI (3 sep­tembre 1965) et à l’Instruction Eucharisticum Mysterium (25 mai 1967).

Cependant, pour évi­ter les dif­fi­cul­tés de toutes sortes et pour rendre plus claires cer­taines expres­sions, il a été déci­dé qu’à l’oc­casion de l’édition typique du nou­veau Missel romain, le texte de la Présentation serait com­plété ici ou là, ou rece­vrait une nou­velle ré­daction (cf. la Déclaration de la S. congréga­tion pour le Culte divin du 18 novembre 1969 : Notitiae, 5, 1969, p. 417–418) [123]. Mais aucune inno­va­tion n’y a été appor­tée : c’est ain­si que les numé­ros de la Présentation demeurent les mêmes que dans la pre­mière rédaction.

Les amen­de­ments sont en réa­li­té peu nom­breux ; par­fois, ils sont peu impor­tants ou ne portent que sur le style. Nous en ren­dons compte sous trois cha­pitres pour mieux faire appa­raître le carac­tère de chaque correction.

Nous indi­quons en ita­lique ce qui, dans chaque numé­ro, est chan­gé ou ajouté.

I. — Certains textes expriment plus pleinement ou plus clairement la doctrine

a) En pre­mier lieu, une atten­tion spé­ciale a été por­tée au numé­ro 7 dont on a tant par­lé, et qui a été rédi­gé de telle sorte qu’il donne une des­crip­tion plus com­plète de la messe :

N. 7. « A la messe ou Cène du Seigneur, le peuple de Dieu est convo­qué et ras­sem­blé, sous la pré­si­dence du prêtre qui repré­sente la per­sonne du Christ, pour célé­brer le mémo­rial du Seigneur, ou sacri­fice eucha­ris­tique. C’est pour­quoi ce ras­sem­ble­ment local de la sainte Eglise réa­lise de façon émi­nente la pro­messe du Christ : « Lorsque deux ou trois sont ras­semblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Matth., 18, 20.) En effet, dans la cé­lébration de la messe où est per­pé­tué le sacri­fice de la croix, le Christ est réel­le­ment pré­sent dans l’assemblée elle-​même réunie en son nom, dans la per­sonne du ministre, dans sa parole et aus­si, mais de façon sub­stan­tielle et conti­nuelle, sous les espèces eucha­ris­tiques. » [124]

Ce numé­ro 7 a été entiè­re­ment refait pour qu’ap­paraissent plus clai­re­ment les véri­tés qui ont tou­jours été pro­po­sées par la révé­la­tion divine, par la tra­di­tion et le magis­tère de l’Eglise, et qui con­cernent direc­te­ment le mys­tère eucha­ris­tique, c’est-à-dire la véri­té du sacri­fice, la nature sacramen­telle du sacer­doce minis­té­riel et la pré­sence réelle.

Dans sa for­mu­la­tion lit­té­rale, qui certes ne pré­tend pas don­ner une défi­ni­tion doc­tri­nale com­plète de la messe, cet article ne com­mence pas, comme dans sa for­mu­la­tion pré­cé­dente, par : « la Cène du Seigneur, autre­ment dit la messe, est une synaxe sacrée, c’est-à-dire le ras­sem­ble­ment du peuple de Dieu », mais : « à la messe, ou Cène du Seigneur, le peuple de Dieu est convo­qué et ras­sem­blé… », pour indi­quer la valeur du texte, lequel veut être une des­crip­tion simple, mais assez pré­cise, de la struc­ture géné­rale, litur­gique et rituelle, de la célé­bration eucha­ris­tique. Cela est d’ailleurs indi­qué par le fait que cet article se situe dans la par­tie « Structure géné­rale de la messe » du cha­pitre II, lequel est inti­tu­lé : « La struc­ture de la messe, ses élé­ments et ses parties ».

La struc­ture de la célé­bra­tion eucha­ris­tique est éta­blie à par­tir de la messe com­mu­nau­taire, ou avec peuple, dans laquelle se véri­fie plei­ne­ment « l’action du Christ et de l’Eglise », c’est-à-dire « du peuple de Dieu orga­ni­sé hié­rar­chi­que­ment » (cf. Prés. gén. n. 1 ; Sacr. Conc., n. 7), bien qu’à la messe sans peuple, ou « pri­vée », doivent être recon­nues une effi­ca­ci­té et une digni­té com­plètes, « car elle est l’acte du Christ et de l’Eglise dans lequel le prêtre agit tou­jours pour le salut du peuple ». (Prés. gén., n. 4.)

Il est dit du prêtre qui pré­side la célé­bra­tion qu’il « repré­sente la per­sonne du Christ » auprès du peuple de Dieu convo­qué et ras­sem­blé pour célé­brer le « mémo­rial du Seigneur ». « Mémorial du Seigneur » dit la même chose que « sacri­fice eucha­ris­tique ». Est donc abso­lu­ment exclue une repré­sen­ta­tion qui ne serait qu’une mémoire ou qui serait pure­ment sym­bo­lique puisque est mise en lumière la nature sacra­men­telle et sacri­fi­cielle de la célé­bra­tion qui est « la Cène du Seigneur ». Cène du Seigneur, Sacrifice eucha­ris­tique et Mémorial du Seigneur consti­tuent la même réa­li­té de la messe, bien que sous des aspects dif­fé­rents. En même temps est mis en lumière le carac­tère sacra­men­tel du sacer­doce minis­té­riel parce que le prêtre, en tant que vrai ministre du Christ, accom­plit la fonc­tion et tient la place de celui-ci.

Au ras­sem­ble­ment local de la sainte Eglise dans la célé­bra­tion de la messe, « où est per­pé­tué le sacri­fice de la croix », s’applique la pro­messe que le Christ Seigneur a don­née de sa pré­sence réelle. Cette pré­sence se réa­lise de dif­fé­rentes manières : le Christ est pré­sent dans l’assemblée elle-​même, réunie en son nom (cf. Matth., 18, 20) ; le Christ est pré­sent dans la per­sonne du ministre qui le repré­sente ; le Christ est pré­sent dans sa parole, opé­rant effica­cement ; le Christ est pré­sent mais « de façon sub­stan­tielle et per­ma­nente » sous les espèces eucha­ris­tiques (cf. Instr. Euchar. myst., n. 9).

Cette for­mu­la­tion met mieux en lumière la conti­nuité de la tra­di­tion doc­tri­nale de l’Eglise au sujet de la sainte Eucharistie, ain­si que son développe­ment, par­ti­cu­liè­re­ment du Concile de Trente à nos jours.

b) D’autres textes ont été rédi­gés de façon à faire appa­raître plus clai­re­ment que la messe est un vrai sacri­fice. Cela n’était pas néces­saire en soi puisqu’il est dit bien clai­re­ment au numé­ro 2 : « Le Christ Seigneur a ins­ti­tué le sacri­fice eucha­ris­tique de son corps et de son sang, et il l’a confié comme le mémo­rial de sa pas­sion et de sa résur­rec­tion à l’Eglise, son épouse bien-​aimée. » (Cf. n. 48.) Ces paroles font écho à une doc­trine déjà expri­mée dans l’Ins­truction Eucharisticum mys­te­rium, n. 3, où il est dit clai­re­ment : « la messe, ou Cène du Seigneur, est tout à la fois et inséparablement :

  • Le sacri­fice dans lequel se per­pé­tue le sacri­fice de la croix ;
  • Le mémo­rial de la mort et de la résur­rec­tion du Seigneur pres­cri­vant : « faites ceci en mémoire de moi ». (Luc, 22, 19) ;
  • Le ban­quet sacré où, par la com­mu­nion au corps et au sang du Seigneur, le peuple de Dieu par­ticipe aux biens du sacri­fice pas­cal, réac­tua­lise l’al­liance nou­velle scel­lée, une fois pour toutes, par Dieu avec les hommes dans le sang du Christ et dans la foi et l’espérance, pré­fi­gure et anti­cipe le ban­quet escha­to­lo­gique dans le royaume du Père, en annon­çant la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » [125].

Ces docu­ments montrent donc clai­re­ment que la Présentation ne parle pas d’une Cène ou d’un mémo­rial” quel­conque ; mais pré­ci­sé­ment de la Cène pas­cale et du mémo­rial pas­cal du Christ. C’est pour­quoi tous les aspects de cette Cène par­ti­cu­lière, ou mémo­rial pas­cal, sont tou­jours pré­sents à l’esprit, même lorsque, pour des rai­sons de clar­té, les dif­férents aspects sont consi­dé­rés isolément.

Cependant, pour que ne sub­siste même pas l’ombre d’un doute sur ce que l’Eglise croit en célé­brant l’Eucharistie, les numé­ros sui­vants ont été amendés :

N. 48. « A la der­nière Cène, le Christ ins­titua le sacri­fice et le ban­quet pas­cal par le­quel le sacri­fice de la croix est sans cesse ren­du pré­sent dans l’Eglise lorsque le prêtre, repré­sen­tant le Christ Seigneur, fait cela même que le Seigneur a fait et qu’il a confié à ses dis­ciples pour qu’ils le fassent en mémoire de lui. En effet, le Christ… »

C’est presque une répé­ti­tion de ce qui a déjà été dit au numé­ro 2, en uti­li­sant les termes de la Consti­tution sur la litur­gie, numé­ro 48, et de l’Instruc­tion Eucharisticum mys­te­rium, numé­ro 3 : la messe est le sacri­fice de la croix, le ban­quet pas­cal, le mémo­rial confié à l’Eglise.

Par cette nou­velle rédac­tion, on ne nie pas ce qui aupa­ra­vant était expri­mé d’une façon plus évi­dente : « La der­nière Cène… est sans cesse ren­due pré­sente dans l’Eglise. » Il y a en effet dans d’autres endroits éga­le­ment des expres­sions où il est dit clai­re­ment que la messe est la Cène du Seigneur (cf. n. 2).

N. 55, d) « Le récit de l’Institution et la con­sécration : par les paroles et les actions du Christ s’accomplit le sacri­fice que le Christ lui-​même ins­ti­tua à la der­nière Cène lorsqu’il offrit son corps et son sang sous les espèces du pain et du vin, les don­na à man­ger et à boire à ses apôtres et leur lais­sa l’ordre de per­pé­tuer ce mystère. »

On a ajou­té le mot tra­di­tion­nel « consé­cra­tion » pour indi­quer que le récit de l’institution a pou­voir de faire ce qui est expri­mé par les paroles, c’est-à-dire de rendre pré­sent le corps du Christ sacri­fié sur la croix, et son sang répan­du pour la rémis­sion des péchés ; ce qui, aupa­ra­vant, était expri­mé par les mots « le sacre­ment de sa pas­sion et de sa résur­rec­tion ». La pas­sion du Christ est en effet tou­jours « bien­heu­reuse » et sa croix « glo­rieuse » puisque la Passion, la Mort et la Résurrection ne consti­tuent qu’un mys­tère unique et insé­pa­rable (cf. Const, sur la litur­gie, n. 5 ; l’acclamation du peuple après la consécration).

c) Certains chan­ge­ments portent sur le prêtre célébrant :

N. 60. « Même si c’est un simple prêtre qui célèbre, lui qui, dans la socié­té des fidèles, pos­sède le pou­voir d’ordre pour offrir le sacri­fice à la place du Christ, il est à la tête de l’assem­blée, il pré­side à sa prière, il lui annonce le mes­sage du salut, il s’associe le peuple dans l’of­frande du sacri­fice à Dieu le Père par le Christ, dans l’Esprit Saint, il donne à ses frères le pain de la vie éter­nelle et y par­ti­cipe avec eux. Donc, lorsqu’il célèbre l’eucharistie, il doit ser­vir Dieu et le peuple avec digni­té et humi­li­té et, par sa manière de se com­por­ter et de pro­non­cer les paroles divines, sug­gé­rer aux fidèles une pré­sence vivante du Christ. »

La fonc­tion du prêtre cor­res­pond à la nature hié­rarchique de l’Eglise (cf. n. 1, 2, 10, 11, 58), et son pou­voir ne lui est pas délé­gué par les fidèles ou l’évêque, mais il lui vient de son ordi­na­tion : c’est en tant que « repré­sen­tant du Christ Seigneur » (n. 48) qu’il « pré­side l’assemblée comme tenant la place du Christ ». (N. 60, 10.) La nou­velle rédac­tion du numé­ro 60 indique expli­ci­te­ment que, selon la Doctrine du IIe Concile du Vatican, expri­mée au numé­ro 28 de la Constitution dog­ma­tique Lumen gen­tium, ce pou­voir de pré­si­der pro­vient du pou­voir reçu dans l’ordination de célé­brer le sacri­fice eucha­ris­tique, d’où découle la mis­sion de sanc­ti­fier, de paître le trou­peau du Seigneur, de prê­cher l’Evan­gile et de célé­brer le culte divin.

Le prêtre exerce son sacer­doce éga­le­ment en invi­tant à rece­voir la com­mu­nion au ban­quet de l’Agneau, et en la dis­tri­buant avec l’aide, le cas échéant, de diacres ou de ministres appro­priés. Il semble en effet conve­nir à la nature de l’action eucha­ris­tique que le prêtre, qui pré­side à la tota­lité de l’action, dis­pense la parole de Dieu, pro­nonce les prières de la messe, et par­ti­cu­liè­re­ment la prière eucha­ris­tique, consacre le pain et le vin, dis­tri­bue la sainte com­mu­nion qui est le som­met de toute la par­ti­ci­pa­tion. C’est pour­quoi le numé­ro 60 a été enri­chi éga­le­ment dans sa par­tie finale.

C’est dans le contexte de ce qui a été dit ci-​dessus sur la nature de la fonc­tion du prêtre que doit être consi­dé­ré le chan­ge­ment appor­té au numé­ro 59, der­nière ligne :

« Si l’évêque ne célèbre pas l’eucharistie mais charge un autre de le faire… »

La rédac­tion pré­cé­dente disait : « … mais délègue un autre célébrant ».

N. 56. « Puisque la célé­bra­tion eucharisti­que est le ban­quet pas­cal, il convient que, selon l’ordre du Seigneur, son corps et son sang soient reçus par les fidèles bien pré­pa­rés comme une nour­ri­ture spi­ri­tuelle. C’est à cela que tendent la frac­tion et les autres rites pré­paratoires par les­quels les fidèles sont immé­diatement ame­nés à la communion. »

Le chan­ge­ment porte sur les néces­saires disposi­tions spi­ri­tuelles pour rece­voir le Christ dans la sainte Eucharistie ; ce qui, d’ailleurs, est signi­fié dans le rite même de la messe, par­ti­cu­liè­re­ment par la pré­pa­ra­tion péni­ten­tielle, le rite de la paix et l’Agnus Dei, ain­si que l’acte d’humilité que tous doivent faire avant d’accéder au sacrement.

N. 56 a) « L’oraison domi­ni­cale : on y de­mande le pain quo­ti­dien, qui évoque aus­si pour les chré­tiens le pain eucha­ris­tique, et on y implore la puri­fi­ca­tion des péchés pour que les choses saintes soient vrai­ment don­nées aux saints… »

Ancienne rédac­tion (de la par­tie en ita­lique) : « … qui est don­né au chré­tiens prin­ci­pa­le­ment dans le corps du Christ ».

II. — Les changements apportés aux numéros 76, 236 et 158 concernent la communion sous les deux espèces et la concélébration

N. 76. « Entre les messes célé­brées par cer­taines com­mu­nau­tés, une digni­té particu­lière revient à la messe conven­tuelle, car elle fait par­tie de l’office quo­ti­dien, ou à la messe dite « de com­mu­nau­té ». Et, bien que ces messes ne com­portent aucune forme spé­ciale de célé­bra­tion, il est d’une extrême conve­nance qu’elles soient avec chant, et sur­tout que tous les membres de la com­mu­nau­té y par­ti­cipent plei­ne­ment, qu’il s’agisse de reli­gieux ou de cha­noines. Dans ces messes, en effet, cha­cun exerce son minis­tère selon l’ordre qu’il a reçu. Il est bien, d’autre part, que tous les prêtres qui ne sont pas tenus, dans l’intérêt des fidèles, à célé­brer indi­vi­duel­le­ment, y con­célèbrent dans la mesure du pos­sible. En outre, tous les membres de la com­mu­nau­té, soit les prêtres tenus de célé­brer indi­vi­duel­le­ment pour le bien pas­to­ral de fidèles, soit les non-​prêtres, peuvent com­mu­nier sous les deux espèces. »

La messe conven­tuelle a une grande impor­tance, car elle doit être le centre de la vie de toute com­munauté. Déjà l’Instruction de 1958 sur « la mu­sique sacrée et la litur­gie », aux numé­ros 35–37 (cf. AAS 1958, p. 663–664) [126], a don­né des normes pour que la messe célé­brée quo­ti­dien­ne­ment au chœur et en liai­son avec l’office divin, soit très belle. Pour encou­ra­ger la par­ti­ci­pa­tion, l’Instruction deman­dait, entre autres choses, que les heures cano­niques ne soient pas réci­tées pen­dant la messe conven­tuelle. Il est par­tout dif­fi­cile de main­te­nir la messe con­ventuelle, sur­tout dans les Chapitres, et la néces­si­té se fait sen­tir de la célé­brer avec une par­ti­ci­pa­tion active afin qu’elle soit vrai­ment le point culmi­nant de la vie spi­ri­tuelle des com­mu­nau­tés de cha­noines ou de moines. A cet effet, la Présentation avait éta­bli que chaque membre de la com­mu­nau­té exerce son minis­tère selon l’ordre qu’il a reçu, que les prêtres concé­lèbrent dans la mesure du pos­sible, et que ceux qui sont tenus de célé­brer indi­viduellement pour le bien des fidèles reçoivent la com­mu­nion sous les deux espèces.

Mais l’importance par­ti­cu­lière de la messe con­ventuelle doit être recon­nue aus­si à la messe qui est célé­brée dans les com­mu­nau­tés de reli­gieux et de reli­gieuses, ain­si que dans les socié­tés de vie com­mune. (Cette messe, en effet, ne peut pas, juridi­quement, être appe­lée « conven­tuelle » parce que ces com­mu­nau­tés ne sont pas tenues au chœur.) De plus, aujourd’hui, cer­taines com­mu­nau­tés, même tenues au chœur, n’ont plus l’obligation de célé­brer la messe conven­tuelle par dis­pense du Siège aposto­lique. Pour embras­ser tous les cas, cette messe, dite « de com­mu­nau­té », est nom­mée à côté de la messe « conventuelle ».

L’expression Missa in can­tu (messe chan­tée) est rem­pla­cée par Missa cum can­tu (messe avec chant), pour ne pas don­ner prise à la notion d’une cer­taine forme de messe n’existant plus sous sa forme stric­tement juri­dique antérieure.

N. 242, 4. « (… La com­mu­nion au calice est per­mise…) à l’Abbesse, dans la messe de sa béné­diction ; aux vierges, dans la messe de leur consé­cra­tion ; aux pro­fès, ain­si qu’à leurs pa­rents, leurs proches et leurs confrères, dans la messe de pre­mière pro­fes­sion reli­gieuse, de re­nouvellement de la pro­fes­sion, ou de pro­fes­sion reli­gieuse per­pé­tuelle, pour­vu qu’ils émettent ou renou­vellent leurs vœux au cours de la messe. »

Le texte cor­res­pond ain­si à l’Ordo de la profes­sion reli­gieuse (Polyglotte vati­cane, 1970). La messe rituelle, à l’occasion de la béné­dic­tion d’une Abbesse, de la consé­cra­tion d’une vierge et de la pro­fes­sion reli­gieuse, est un évé­ne­ment qui, d’une cer­taine manière, concerne direc­te­ment la commu­nauté tout entière. Il convient donc que tous reçoivent la com­mu­nion sous les deux espèces, avec les parents et les proches qui par­ti­cipent à la messe et au rite avec la communauté.

N. 242, 7. L’expression « messe chan­tée » est rem­pla­cée par « messe avec chant ».

N. 242, 14. « (… La com­mu­nion au calice est per­mise…) aux membres des com­mu­nau­tés, à la messe conven­tuelle ou « de com­mu­nau­té », confor­mé­ment au numé­ro 76 de cette Présentation. »

Ce para­graphe a été ajou­té pour que soit men­tion­né éga­le­ment le cas pré­vu au numé­ro 76.

N. 158, d) « Celui qui concé­lèbre avec l’évêque ou son délé­gué, au Synode, lors de la visite pas­to­rale, ou dans des réunions de prêtres, peut célé­brer de nou­veau la messe pour l’utilité des fidèles, au juge­ment de cet évêque. La même pos­si­bi­li­té vaut, toutes pro­por­tions gar­dées, pour les réunions de reli­gieux, à l’égard de leur Ordinaire propre, ou de son délégué. »

Etant don­né le paral­lèle entre l’assemblée des prêtres avec l’évêque dio­cé­sain et l’assemblée des reli­gieux avec leur Ordinaire propre, il est juste d’ajouter la men­tion « ou de son délé­gué » éga­lement pour l’assemblée des religieux.

III. — Dans leur majeure partie, les changements ont pour but de rendre les rubriques plus claires

N. 95. « A l’ambon, le prêtre ouvre le livre et dit « Dominas vobis­cum », puis « Lectio sanc­ti Evangelii… »

Conformément à l’Ordo lec­tio­num Missae (Lectionnaire), p. 20, numé­ro 18, A, 1. Le même chan­ge­ment a été appor­té au numé­ro 12 de l’Ordo Missae [127]).

N. 109. « Le prêtre conti­nue la prière eucha­ristique, selon les rubriques qui se trouvent dans cha­cune de ces prières.

« Un peu avant la consé­cra­tion, le ministre, selon l’opportunité, aver­tit les fidèles avec la clo­chette. Il sonne éga­le­ment à chaque élé­va­tion, confor­mé­ment à ce qui est en usage dans chaque endroit. »

Cette norme a déjà été don­née dans le « Rite de la célé­bra­tion de la messe » de 1965, n. 67. Elle semble oppor­tune, par­ti­cu­liè­re­ment dans cer­tains endroits et dans cer­taines cir­cons­tances, par exemple dans les grandes églises ou dans les grands ras­sem­ble­ments de fidèles, lorsque beau­coup de gens sont loin de l’autel.

N. 120. « Lorsque la dis­tri­bu­tion de la com­munion est ache­vée, le prêtre, reve­nu à l’autel, recueille les frag­ments, s’il y en a ; puis, se te­nant au côté de l’autel, ou à la cré­dence, il puri­fie la patène ou le ciboire au-​dessus du ca­lice, puis il puri­fie le calice et l’essuie avec le puri­fi­ca­toire. Si les vases puri­fiés sont à l’autel, ils sont por­tés à la cré­dence par le ministre. Mais il est per­mis de lais­ser les vases à puri­fier, sur­tout s’ils sont nom­breux, après les avoir re­couverts comme il faut, à l’autel ou à la cré­dence, sur le cor­po­ral, et de les puri­fier après la messe, lorsque le peuple est parti. »

Deux pos­si­bi­li­tés sont plus clai­re­ment offertes pour puri­fier les vases sacrés, à l’autel ou à la cré­dence, pour une meilleure concor­dance avec ce qui est dit au numé­ro 138.

N. 125. « Alors, nor­ma­le­ment, le prêtre vénère l’autel par un bai­ser. Après l’avoir salué, avec les ministres, de la manière requise, il se retire. »

Cette règle est répé­tée à d’autres endroits qui traitent du même sujet, n. 141, 152, 208). Le bai­ser à l’autel est recom­man­dé, éga­le­ment à la fin de la messe, pour expri­mer la véné­ra­tion qui est due à l’autel, signe du Christ, sur lequel l’Evangile est posé et l’eucharistie est célé­brée. Mais comme le prêtre peut conclure la messe au siège, par­fois, en rai­son de la dis­po­si­tion du sanc­tuaire, il peut s’avérer mal­ai­sé que les ministres reviennent à l’autel uni­que­ment pour ce bai­ser. Mais lorsque cela peut se faire com­mo­dé­ment, c’est-à-dire norma­lement, on vénère l’autel par un bai­ser ; sinon, les ministres se retirent directement.

N. 143. « Revêtu des vête­ments litur­giques, Je sous-​diacre peut, lorsqu’il se rend à l’autel, por­ter le livre des Evangiles ; en ce cas, il marche devant le prêtre ou le diacre ; autre­ment, ou bien il s’avance à côté du prêtre, ou bien il porte la croix, entre les deux ministres qui portent les cierges allumés. »

Puisque le diacre se tient à côté du prêtre, si le sous-​diacre porte le livre des Evangiles, il convient qu’il marche devant le prêtre.

N. 153, 1 ; 157 ; 158, a) : L’expression « Jeudi de la Cène du Seigneur » est rem­pla­cée par celle de « Jeudi de la Semaine sainte », employée dans le calendrier.

N. 158, c) « A Noël, tous les prêtres peuvent célé­brer ou concé­lé­brer trois messes, du moment qu’elles sont célé­brées à l’heure voulue. »

N. 234, a) « On incline la tête lorsque les trois Personnes divines sont nom­mées ensemble, et aux noms de Jésus, de la bien­heu­reuse Vierge Marie, ain­si que du saint en l’honneur de qui on dit la messe. »

N. 235. « On peut, à son gré, employer l’en­cens, quelle que soit la forme de la messe :

a) Pendant la pro­ces­sion d’entrée ;

b) Au début de la messe, pour encen­ser l’au­tel ;

c) Pour la pro­ces­sion d’Evangile et la procla­mation de celui-ci ;

d) A l’offertoire, pour encen­ser les dons, l’au­tel, le prêtre et le peuple ;

e) A l’élévation de l’hostie et du calice après la consécration. »

N. 283. « La véri­té du signe demande que la matière de la célé­bra­tion eucha­ris­tique appa­raisse vrai­ment comme une nour­ri­ture. Il con­vient donc que le pain eucha­ris­tique, tout en étant azyme et confec­tion­né selon la forme tra­ditionnelle, soit tel que le prêtre, à la messe célé­brée avec le peuple, puisse vrai­ment rompre l’hostie en plu­sieurs mor­ceaux, et dis­tri­buer ceux-​ci à quelques fidèles au moins. »

Après la publi­ca­tion de la Présentation, beau­coup ont deman­dé ce qu’on devait entendre par « pain eucha­ris­tique ». Certains ont par­lé d’une nou­velle forme de pain pour célé­brer l’Eucharistie et ont dit qu’au lieu de la forme tra­di­tion­nelle de l’hostie, on pou­vait intro­duire la forme du pain employé dans l’usage cou­rant. La Présentation n’a aucu­ne­ment vou­lu chan­ger la forme de l’hostie, mais seule­ment — et facul­ta­ti­ve­ment — sa dimen­sion, son épais­seur et sa cou­leur, de sorte qu’elle soit et appa­raisse comme du vrai pain pou­vant être par­tagé entre plu­sieurs. C’est pour que cela soit plus clair qu’on a ajou­té : « et confec­tion­né selon la forme tra­di­tion­nelle [128] ».

N. 290. « Les vases sacrés seront faits de ma­tières qui soient solides, et que, dans chaque région, tout le monde juge nobles ; ce dont la Conférence épis­co­pale est juge. Mais on don­ne­ra la pré­fé­rence aux matières qui ne se brisent ni ne s’altèrent facilement. »

Puisqu’il a été confié aux Conférences épis­co­pales de déter­mi­ner tout ce qui concerne la matière et la forme des vête­ments et des objets sacrés (cf. n. 305, 308), a for­tio­ri cela vaut-​il pour les vases sacrés des­ti­nés à conte­nir le corps et le sang du Christ, confor­mé­ment au prin­cipe géné­ral expri­mé au numé­ro 288.

N. 298. « Le vête­ment litur­gique com­mun aux ministres de tout degré est l’aube, ser­rée autour des reins par un cor­don, à moins qu’elle soit confec­tion­née de telle manière qu’elle puisse s’ajuster même sans cor­don. On met­tra un amict avant de revê­tir l’aube si celle-​ci ne recouvre pas par­fai­te­ment l’habit com­mun autour du cou. On peut rem­pla­cer l’aube par le sur­plis, mais non lorsqu’on doit revê­tir la cha­suble, la dal­ma­tique ou la tunique, ou lorsqu’on emploie l’étole à la place de la cha­suble ou de la dalmatique. »

Ce texte dit la même chose que pré­cé­dem­ment, mais d’une façon plus pré­cise. Beaucoup deman­daient quand on pou­vait se dis­pen­ser de l’amict et du cor­don. Ils ont main­te­nant une réponse.

N. 299. « Le vête­ment propre au célé­brant, pour la messe et pour les autres actions sacrées en liai­son immé­diate avec la messe, est la cha­suble, à moins que ne soit pré­vu un autre vête­ment à revê­tir par-​dessus l’aube et l’étole. »

N. 300. « Le vête­ment propre au diacre est la dal­ma­tique, qu’il doit revê­tir sur l’aube et l’étole. »

Certains ont été induits en erreur au sujet de l’usage de l’étole, car ils n’ont pas rap­pro­ché les numé­ros 198 et 299 du numé­ro 81, a) et b). C’est pour­quoi on répète ici clai­re­ment que la cha­suble ou la dal­ma­tique doit être mise par-​dessus l’aube et l’étole. Il est bien clair qu’on doit tou­jours revê­tir une cha­suble pour célé­brer la messe, car elle est le vête­ment propre du célébrant.

Ce qui est dit au numé­ro 298 : « lorsqu’on em­ploie l’étole à la place de la cha­suble ou de la dal­matique », se réfère aux concé­lé­bra­tions, à l’excep­tion du célé­brant prin­ci­pal (cf. n. 161), et au cas où le diacre ne revêt que l’aube et l’étole (cf. n. 81, b).

N. 308. « En ce qui concerne la cou­leur des vête­ments litur­giques, on obser­ve­ra l’usage tradi­tionnel, c’est-à-dire :

a) On emploie le blanc aux offices et aux messes du temps pas­cal et du temps de Noël ; en outre, aux fêtes et mémoires du Seigneur qui ne sont pas celles de sa pas­sion ; aux fêtes et mémoires de la Sainte Vierge, des anges, des saints qui ne sont pas mar­tyrs, aux fêtes de tous les saints (1er novembre), de saint Jean-​Baptiste (24 juin), de saint Jean l’Evangéliste (27 dé­cembre), de la chaire de Saint-​Pierre (22 février) et de la conver­sion de saint Paul (25 janvier). »

N. 315. « Les dimanches, aux féries de l’Avent, du Temps de Noël, de Carême et du Temps pas­cal, aux fêtes et mémoires obligatoires :

a) Si la messe est célé­brée avec peuple, le prêtre sui­vra le calen­drier de l’église où il célèbre ;

b) Si la messe est célé­brée en l’absence du peuple, le prêtre peut choi­sir ou le calen­drier de l’église ou son calen­drier propre. »

N. 316. « Les mémoires facultatives :

a) Aux féries de l’Avent du 17 au 24 décembre, dans l’octave de Noël et aux féries de Carême, à l’exception des féries du Mercredi des cendres et de la Semaine sainte, le prêtre dit la messe du jour occurent ; cepen­dant, s’il y a ce jour-​là une mémoire ins­crite au Calendrier géné­ral, il peut en prendre la Collecte, pour­vu que ce ne soit pas le Mercredi des cendres ou un jour de la Semaine sainte.

b) Aux féries de l’Avent avant le 17 décembre, aux féries du Temps de Noël et de Pâques, le prêtre peut choi­sir soit la messe de la férie, soit la messe du saint ou de l’un des saints dont on fait mémoire, soit la messe d’un saint ins­crit ce jour-​là au martyrologe.

c) Aux féries du Temps ordi­naire, le prêtre peut choi­sir soit la messe de la férie, soit la messe d’une mémoire facul­ta­tive qui tom­be­rait ce jour-​là, soit la messe d’un saint figu­rant au mar­ty­ro­loge ce même jour, soit une messe pour diverses cir­cons­tances ou une messe votive.

S’il célèbre avec peuple, le prêtre… »

La pre­mière par­tie de ce numé­ro 316 a été presque entiè­re­ment refaite pour bien mettre en lumière :

a) La façon dont doivent être célé­brées les mé­moires facul­ta­tives aux divers Temps de l’année, sur­tout au Temps de l’Avent et du Carême, alors que les messes des saints sont empê­chées. Il est dit, dans les Normes géné­rales de l’année litur­gique et du ca­lendrier, au numé­ro 12 de la Table des jours litur­giques, à pro­pos des mémoires facul­ta­tives, qu’ « elles peuvent, de la manière par­ti­cu­lière indi­quée dans les Institutions de la messe et de l’office, se faire éga­lement les jours dont il est ques­tion au numé­ro 9 », c’est-à-dire aux féries de l’Avent, du 17 au 24 dé­cembre inclu­si­ve­ment, les jours dans l’octave de Noël, aux féries de Carême. Tandis que le Décret de la S. congré­ga­tion des Rites du 21 mars 1969 indi­quait com­ment elles devaient pro­vi­soi­re­ment être célé­brées dans l’office divin, c’est-à-dire « sous forme de com­mé­mo­rai­son, à la fin de Laudes, avec une an­tienne, un ver­set et une orai­son », rien n’était indi­qué dans la Présentation géné­rale du Missel romain. Il n’en est désor­mais plus ain­si : les jours où il n’est pas per­mis de célé­brer la messe et l’office d’une mé­moire facul­ta­tive, on peut dire, à la messe, la col­lecte du saint, sauf le Mercredi des cendres et aux féries de la Semaine sainte. C’est en effet la façon typique de com­mé­mo­rer les saints dans le rituel romain.

b) Comment doit s’harmoniser la mémoire facul­tative avec l’office de la férie pen­dant le temps de l’Avent, de Noël et de Pâques ? Si une mémoire facul­ta­tive tombe pen­dant ces temps, pra­ti­que­ment, on peut dire soit la messe de la férie, soit la messe des saints dont la mémoire facul­ta­tive figure au ca­lendrier, soit la messe de l’un des saints figu­rant ce jour-​là au mar­ty­ro­loge. Sont exclues les messes votives, sauf pour des motifs par­ti­cu­liers (cf. n. 333), et les messes quo­ti­diennes des défunts. Pour les fé­ries de ces temps, le nou­veau Missel romain com­porte des orai­sons propres.

N. 319. Dernier para­graphe : « Dans les messes pour des groupes par­ti­cu­liers, il est per­mis au prêtre de lire des textes mieux adap­tés à la célé­bra­tion par­ti­cu­lière, pour­vu qu’on les choi­sisse dans un lec­tion­naire approuvé. »

Ceci, en confor­mi­té avec l’Instruction du 15 mai 1969 sur « les messes pour des groupes par­ti­cu­liers », numé­ro 6, e) [129].

N. 322. Le para­graphe sui­vant est ajou­té : « e) On peut uti­li­ser une prière eucha­ris­tique ayant une pré­face propre et gar­der cette pré­face même lorsqu’à la messe on devrait dire une pré­face du Temps. »

Une plus large pos­si­bi­li­té est don­née d’utiliser les prières eucha­ris­tiques II et IV, qui ont une pré­face propre, et même une pré­face immuable pour la prière IV. Ces prières peuvent être uti­li­sées avec leur pré­face propre éga­le­ment aux messes où l’on devrait prendre la pré­face du Temps, par exemple pen­dant l’Avent, le Carême, le temps pas­cal. Evidemment, cela ne vaut pas pour les solen­ni­tés et les fêtes ayant une pré­face propre, mais uni­que­ment pour les messes « du Temps ».

N. 329, a) « Les messes rituelles, liées à la célé­bra­tion de cer­tains sacre­ments ou sacramentaux. »

On a sup­pri­mé la fin du para­graphe : « ou à leur anni­ver­saire ou com­mé­mo­ra­tion », parce que dans ce cas il s’agit non pas de messe rituelle, mais de messe votive.

N. 330. « Les messes rituelles sont inter­dites les dimanches de l’Avent, de Carême et du Temps pas­cal, aux solen­ni­tés, aux féries du Mercredi des cendres et de la Semaine sainte, en obser­vant par ailleurs les règles qui sont don­nées dans les rituels ou dans ces messes elles-mêmes. »

On donne ain­si, pour toutes les messes rituelles, une règle géné­rale qui est pré­ci­sée plus en détail dans les rituels.

N. 332. « Lorsque se pré­sente un besoin ou un avan­tage pas­to­ral par­ti­cu­liè­re­ment impor­tant, la messe cor­res­pon­dante peut être célé­brée, sur l’ordre ou avec la per­mis­sion de l’Ordinaire du lieu, tous les jours, sauf aux solen­ni­tés, aux dimanches de l’Avent, du Carême et du Temps pas­cal, le Mercredi des cendres et les jours de la Semaine sainte. »

N. 333. « Les jours de mémoire obli­ga­toire, ou bien une férie de l’Avent, de Noël et du Temps pas­cal, où les messes votives sont pro­hi­bées, si un besoin ou un avan­tage pas­to­ral véri­table le demandent, on peut employer, dans la célébra­tion avec peuple, les messes cor­res­pon­dant à ce besoin ou à cet avan­tage, au juge­ment du rec­teur de l’église ou même du prêtre célébrant. »

Ces deux numé­ros, 332 et 333, d’une grande uti­li­té pas­to­rale, sont ren­dus encore plus clairs. En pre­mier lieu, il y est ques­tion non seule­ment de « néces­si­té », mais de « besoin » pastoral.

De plus, dans le pre­mier cas, par­mi les jours où d’autres célé­bra­tions sont défen­dues, figurent égale­ment les féries du Mercredi des cendres et de la Semaine sainte, confor­mé­ment au prin­cipe du calen­drier : « le Mercredi des cendres et les féries de la Semaine sainte, du lun­di au jeu­di inclu­si­ve­ment, passent avant toutes les autres célé­bra­tions ». (N. 16, a).

Auparavant, le numé­ro 333 ne concer­nait que les jours de mémoire obli­ga­toire, ce qui sous-​entendait éga­le­ment les jours de même degré. Pour plus de clar­té, ceux-​ci sont main­te­nant expres­sé­ment mentionnés.

N. 334. « Aux féries du Temps ordi­naire com­portant une mémoire facul­ta­tive, ou bien quand on fait l’office d’une férie, il est per­mis de célé­brer n’importe quelle messe, ou d’employer n’importe quelle orai­son pour des néces­si­tés diverses, excep­té cepen­dant les messes rituelles. »

La ques­tion est main­te­nant expri­mée plus clairement.

N. 336. « Parmi les messes des défunts, la messe des obsèques occupe la pre­mière place ; elle peut être célé­brée tous les jours, sauf aux solen­ni­tés de pré­cepte, et les dimanches de l’Avent, du Carême et du temps pascal. »

Après « solen­ni­tés », on a ajou­té « de pré­cepte » pour que la messe des obsèques puisse être dite éga­lement aux solen­ni­tés tom­bant en semaine et qui ne sont pas fériées pour les fidèles.

N. 337. « Lorsque l’on vient d’apprendre la mort, ou pour la der­nière sépul­ture du défunt, ou le jour du pre­mier anni­ver­saire, la messe des défunts peut être célé­brée éga­le­ment les jours de mémoire obli­ga­toire ou les jours de férie autres que le Mercredi des cendres ou ceux de la Semaine sainte.

Les autres messes des défunts, dites « quoti­diennes », peuvent se célé­brer les jours où les messes votives sont per­mises, pour­vu qu’elles soient vrai­ment célé­brées à l’intention des défunts. »

Un meilleur ordon­nan­ce­ment est don­né au numé­ro tout entier pour qu’il soit bien com­pris, en confor­mité avec ce qui a été dit au numé­ro 333.

Notes de bas de page
  1. Constitution sur la sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium, cité ici comme Const. lit., art. 41 ; Const. dogm. sur l’Église, art. 11 ; décret sur le minis­tère des prêtres, art. 2, 5, 6 ; décret sur la charge pas­to­rale des évêques, art. 30 ; décret sur l’Œcuménisme, art. 15 ; Instruction Eucharisticum mys­te­rium, n°, 3e, 6.[]
  2. Const. lit., art. 10.[]
  3. Ibid., art. 102.[]
  4. Décret sur le minis­tère des prêtres, art. 5. Const. lit., art. 10.[]
  5. Const. lit. Art. 14, 19, 26, 28, 30.[]
  6. Ibid., art. 47.[]
  7. Ibid., art. 14.[]
  8. Ibid., art. 41.[]
  9. Décret sur le minis­tère des prêtres, art. 13.[]
  10. Const. lit., art. 59.[]
  11. Const. lit., art. 37–40.[]
  12. On sait que le latin a deux mots : sacer­dos, qui englobe à la fois l’é­vêque et le simple prêtre, et pres­by­ter qui désigne seule­ment le prêtre, alors que le fran­çais n’a que ce der­nier mot. On se rap­pel­le­ra que, dans tout ce texte, nous tra­dui­sons par le mot « prêtre » le latin sacer­dos. Nous tra­dui­sons pres­by­ter par « le simple prêtre » (N. d. T.).[]
  13. Décret sur le minis­tère des prêtres, art. 5 ; Const. lit., art. 33.[]
  14. Const. lit., art. 56 ; Instr. Euch. Myst., n° 10.[]
  15. Const. lit., art. 51.[]
  16. Const. lit., art. 48 ; Const. sur la Révélation, art. 21 ; décret sur le minis­tère des prêtres, art. 4.[]
  17. Const. lit. , art. 7, 33.[]
  18. Ibid., art. 52.[]
  19. Const. lit., art. 33.[]
  20. Instr. Musicam sacram, n° 14.[]
  21. Const. lit., art. 26–27 ; Instr. Euch. Myst., n° 3d.[]
  22. Const. lit. , art. 30.[]
  23. Instr. Musicam sacram, n° 16a.[]
  24. Sermon 336, 1 : PL 38, 1472.[]
  25. Instr. Musicam sacram, n° 7, 16.[]
  26. Const. lit., art. 54 ; Instr. Inter Oecumenici, n° 59 ; Instr. Musicam sacram, n° 47.[]
  27. Const. lit., art. 30.[]
  28. Ibid., art. 39.[]
  29. Ibid., art. 30 ; Instr. Musicam sacram, n° 17.[]
  30. Le mot « sanc­tuaire », ici et plus loin, tra­duit impar­fai­te­ment le latin pres­by­te­rium. Il ne s’a­git pas du sanc­tuaire au sens étroit du mot (envi­ron­ne­ment immé­diat de l’au­tel), mais au sens large : lieu où se tient le cler­gé, dis­tin­gué du lieu où se tient le peuple (N. d. T.).[]
  31. Const. lit., art. 33.[]
  32. Ibid., art. 7.[]
  33. Ibid., art. 51.[]
  34. Instr. Inter Oecumenici, n° 50.[]
  35. Const. lit., art. 52.[]
  36. Instr. Inter Oecumenici, n° 54.[]
  37. Ibid., n° 56.[]
  38. Const. lit., art. 53.[]
  39. Instr. Inter Oecumenici, n° 56.[]
  40. Const. lit., art. 47 ; Instr. Euch. Myst., n° 3a, b.[]
  41. Instr. Inter Oecumenici, n° 91 ; Instr. Euch. Myst., n° 24.[]
  42. Const. lit., art. 48 ; décret sur le minis­tère des prêtres, art. 5 ; Instr. Euch Myst., n° 12.[]
  43. Instr. Euch. Myst., n° 12, 33a.[]
  44. Ibid., n° 31, n° 32.[]
  45. Const. lit., art. 14.[]
  46. Ibid., art. 26.[]
  47. Ibid., art. 28.[]
  48. Const. dogm. sur l’Eglise, art. 96 ; Const. lit., art. 42.[]
  49. Const. lit., art. 26.[]
  50. Const. lit., art. 48 ; Instr. Euch. Myst., n° 12.[]
  51. Instr. Musicam sacram, n° 19.[]
  52. Ibid., n°21.[]
  53. Const. lit., art. 24.[]
  54. Cf. note 30, p. 9.[]
  55. Const. lit., art. 41.[]
  56. Ibid., n° 42 ; Instr. Euch. Myst., n° 26 ; décret sur le minis­tère des prêtres, art. 5.[]
  57. Instr. Euch. Myst., n° 47.[]
  58. Instr. Euch ; Myst., n° 47 ; Décret sur la concé­lé­bra­tion du 7 août 1972.[]
  59. Const. lit., art. 57.[]
  60. Instr. Euch. Myst., n° 47.[]
  61. Rituel de la concé­lé­bra­tion, n° 3.[]
  62. Ibid., n° 8.[]
  63. Décret géné­ral de la S. Congrégation des Rites Ecclesiae sem­per du 7 mars 1965, AAS 57 (1965), p. 410–412 ; Instr. Euch. Myst., n° 47.[]
  64. Rituel de la concé­lé­bra­tion, n° 9.[]
  65. Rituel de la concé­lé­bra­tion, n° 9 ; Déclaration sur la concé­lé­bra­tion du 7 août 1972.[]
  66. Cf. note 30.[]
  67. Instr. Euch. Myst., n° 32.[]
  68. Concile de Trente, Sess. XXI, décret sur la Communion eucha­ris­tique, ch. 1–3 ; Denz. 929–932 (1725–1729).[]
  69. Ibid., ch. 2 ; Denz. 931 (1728).[]
  70. Instr. Euch. Myst., n° 32.[]
  71. Const. lit., art. 122–124 ; décret sur le minis­tère des prêtres, art. 5 : Instr. Inter Oecumenici, n° 90 ; Instr. Euch. Myst., n° 24.[]
  72. Const. lit., art. 123.[]
  73. Instr. Euch. Myst., n° 24.[]
  74. Const. lit., art. 123 ; Instr. Inter Oecumenici, n° 13c.[]
  75. Const. lit., art. 123.[]
  76. Const. lit., art. 126.[]
  77. Instr. Inter Oecumenici, nos 97–98.[]
  78. Cf. note 30.[]
  79. Dans IGMR2000, ce para­graphe (295) com­mence par : « 295 : Le sanc­tuaire est le lieu où se dresse l’au­tel, où est pro­cla­mée la parole de Dieu, où le prêtre, le diacre et les autres ministres exercent leurs fonc­tions. Il convient[]
  80. Ibid., n° 90.[]
  81. Instr. Euch. Myst., n° 24.[]
  82. Instr. Inter Oecumenici, n° 91.[]
  83. Dans IGMR2000, il est pré­ci­sé : « 303. Dans la construc­tion des églises nou­velles, il importe de n’é­le­ver qu’un autel, pour qu’il soit signe, au milieu de l’as­sem­blée des fidèles, de l’u­nique Christ et de l’u­nique Eucharistie de l’Eglise. »[]
  84. Ibid., n° 93.[]
  85. IGMR2000 : « 305. On obser­ve­ra la modé­ra­tion pour orner l’au­tel. »[]
  86. IGMR2000 pré­cise que la croix doit res­ter même en dehors de la messe, pour rap­pe­ler la Passion, mais sans faire réfé­rence au rap­port entre l’autel de l’église et le sacri­fice de la Croix.[]
  87. Ibid., n° 92.[]
  88. Ibid., n° 96.[]
  89. Const. lit., art. 32 ; Instr. Inter Oecumenici, n° 98.[]
  90. Instr. Musicam sacram, n° 23.[]
  91. Instr. Euch. Myst., n° 53.[]
  92. Instr. Euch. Myst., n° 54 ; Instr. Inter Oecumenici, n° 95.[]
  93. Instr. Euch. Myst., n° 52 ; Instr. Inter Oecumenici, n° 95. S. Congr. des Sacrements, Instr. Nullo unquam tem­pore du 28 mai 1938, n° 4 ; AAS 30 (1938), pp. 199–200. IGMR2000 (n°315) pré­cise qu’il ne convient pas, « en rai­son du signe », que le taber­nacle soit sur l’autel.[]
  94. Const. lit., art. 125.[]
  95. Const. lit., art. 128 ; Instr. Euch. Myst., n° 24.[]
  96. Cf. Const. lit., art. 128.[]
  97. Cf. Ibid.[]
  98. Cf. Const. lit., art. 51.[]
  99. Cf. Const, lit., art. 61.[]
  100. Session XXII, du 17 sep­tembre 1562. Cf. Enchiridion Symbolorum, éd. Denzinger-​Schönmetzer 1965 (cité par la suite D.S.), 1738–1759.[]
  101. Constitution sur la sainte litur­gie Sacrosanctum Concilium, citée par la suite Const. lit., n.47 ; cf. Constitution dog­ma­tique sur l’Eglise Lumen Gentium, nn.3, 28 ; Décret sur le minis­tère et la vie des prêtres, Presbyterorum ordi­nis, nn. 2, 4, 5.[]
  102. Jeudi Saint, messe du soir en mémoire de la Cène du Seigneur, prière sur les offrandes. Cf. Sacramentarium Veronense, ed. L.C. Mohlberg, n. 93.[]
  103. Cf. prière eucha­ris­tique III.[]
  104. Cf. prière eucha­ris­tique IV.[]
  105. Décret sur le minis­tère et la vie des prêtres, nn. 5, 18.[]
  106. Cf. Pie XII, Encyclique Humani gene­ris, du 12 Août 1950 : DC (1950), 1161–1162 ; Paul VI, Encyclique Mysterium fidei, du 3 sep­tembre 1965 : DC (1965) p. 1641–1647 ; Profession de foi, du 30 juin 1968 : DC 1521 (1968), 1256–1257 ; Instruction de la S. Congrégation des Rites Eucharisticum Mysterium, du 25 mai 1967, n. 3f, 9 : DC 1496 (1967), 1094, 1098.[]
  107. Cf. Session XIII, du 11 octobre 1551 : D.S. 1635–1661.[]
  108. Cf. Décret sur le minis­tère et la vie des prêtres, Presbyterorum ordi­nis, n. 2.[]
  109. Cf. Const. lit., n.11.[]
  110. Ibidem, n. 50.[]
  111. Session XXII, doc­tr. du sacri­fice de la messe, chap. 8 : D.S. 1749.[]
  112. Ibid., can. 9 : D.S. 1759.[]
  113. Ibid., chap. 8 : D.S. 1749.[]
  114. Cf. Const. lit., n. 33.[]
  115. Ibid., n. 36.[]
  116. Ibid., n. 52.[]
  117. Ibid., n. 35 § 3.[]
  118. Ibid., n. 55.[]
  119. Session XXII, Doctrine du sacri­fice de la messe, chap. 6 : D.S. 1747.[]
  120. Cf. Const. lit., n. 55.[]
  121. Ce texte, qui figure dans les édi­tions fran­çaises du Missel romain, a éga­le­ment été publié aux Editions du Centurion (les Nouveaux Rites de la messe, 1969, p. 21 et s.).[]
  122. Traduction de la DC (revue par le Centre natio­nal de pas­to­rale litur­gique) d’après le texte latin. Les notes sont de notre rédac­tion. Nous rap­pe­lons que la rédac­tion cor­ri­gée de la « Pré­sentation géné­rale du Missel romain » est pré­cé­dée d’un pré­am­bule entiè­re­ment nou­veau dont nous avons publié la tra­duc­tion dans notre numé­ro du 21 juin 1970, p. 565 et s.[]
  123. DC 1970, n° 1558, p. 215.[]
  124. Ancienne rédac­tion : « La Cène du Seigneur, autre­ment dit la messe, est une synaxe sacrée, c’est-à-dire le ras­sem­ble­ment du peuple de Dieu, sous la pré­si­dence du prêtre, pour célé­brer le mémo­rial du Seigneur. C’est pour­quoi le ras­sem­ble­ment local de la sainte Eglise réa­lise de façon émi­nente la pro­messe du Christ : « Lorsque deux ou trois sont ras­sem­blés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Matth., 18, 20.) []
  125. DC 1967, n° 1496, col. 1093.[]
  126. DC 1958, n° 1290, col. 1439.[]
  127. Le texte latin était pré­cé­dem­ment : « Initium, ou Sequentia sanc­ti Evangelii secun­dum N. » (En fran­çais : « Evangile de Jésus-​Christ selon saint N. ».[]
  128. Une réponse sur ce point avait été publiée dans les Notitiae de jan­vier 1970 (DC 1970, n° 1558, p. 216).[]
  129. Cf. DC 1970, n° 1558, p. 214.[]