Le jeudi 28 mars 2019, l’Osservatore Romano faisait sa « une » avec ce titre provocant : « Preneurs d’otages par nécessité » pour prendre la défense des migrants qui, le mercredi précédent, avaient usé de violence pour forcer le bateau El Hiblu 1 qui les avaient secourus en mer à se rendre à Malte au lieu de les reconduire en Lybie.
« Hier, lit-on dans le journal, 108 migrants sauvés par le navire marchand El Hiblu 1 dans les eaux libyennes ont détournés le bateau, pour ne pas être reconduits à Tripoli et se sont dirigés vers Malte. Aujourd’hui, ils ont été mis en détention par la marine à leur entrée dans les eaux territoriales maltaises.… Les cinq migrants soupçonnés d’être à l’origine du détournement ont été arrêtés. »
La capitaine du El Hiblu 1, un transporteur de pétrole, a déclaré aux médias avoir craint pour sa vie et celle de ses marins après que les migrants sauvés se sont mis à saccager le bateau et à menacer l’équipage quand ils ont compris qu’on les ramenait en Libye.
« Ils ont attaqués le cockpit, frappant violemment sur les portes et les fenêtres et ils ont menacés de saccager le bateau.… Ils sont devenus fous et ils criaient « demi-tour, demi-tour, demi-tour ! »
En justifiant l’action des migrants, l’Osservatore Romano prend le parti de l’organisation pro-migrants Sea watch qui a ouvertement défendu le détournement en affirmant par la bouche de son président Johannes Bayer :
« Nous devons considérer ces 108 personnes avec humanité et comprendre que les actes perpétrés hier étaient une forme de légitime défense contre les mortelles conséquences que l’inhumaine politique européenne des frontières aurait imposées par la force.
« Il est tout à fait légitime pour les rescapés de refuser de retourner en Lybie, l’endroit même où ils savent qu’ils continueront à être victimes des plus graves violations de leurs droits et des traitements les plus dégradants. »
Cette prise de position du journal du Vatican fait écho aux déclarations de pape François en faveur de l’accueil des migrants en Europe. Citons simplement en exemple, un passage de son allocution de Noël 2018 :
« Personne ne doit penser Il n’y a pas de place pour les migrants sur cette terre ». Le pape nous invite ensuite à « transformer le pouvoir de la peur en pouvoir de la charité, pour une nouvelle imagination de la charité. La charité qui ne s’habitue pas à l’injustice comme si elle était quelque chose de naturel, mais qui a du courage au milieu des tensions et des conflits, et au milieu de tout cela faire de la terre un espace de solidarité et d’hospitalité. »
Dans ses déclarations démagogiques, le pape François ignore la distinction élémentaire entre charité personnelle et charité politique et ne fait que troubler les catholiques sans pour autant apporter la moindre solution concrète au réel problème que pose l’afflux des migrants en Europe.
Les lecteurs désireux de mieux connaître la réponse catholique au problème de l’immigration pourront se référer au livre Monsieur l’abbé Grégoire Célier : Un regard chrétien sur l’immigration, 2007, Via Romana ou consulter le lien suivant où il résume son livre :
Abbé François CASTEL
Source : Extraits de l’Osservatore Romano du 12 février 2019 /La Porte Latine du 25 avril 2019