C’est ce qui a été annoncé ce lundi par un communiqué de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille. A la rentrée de septembre 2019 le séminaire qui formait des prêtres pour 8 diocèses du nord de la France (Lille, Reims, Arras, Cambrai, Troyes, Châlons-en-Champagne, Soissons et Langres) n’accueillera plus de candidats au sacerdoce.
Les 9 séminaristes qu’il compte actuellement iront à Issy-les-Moulineaux et Metz. On avait pourtant déjà déménagé l’établissement il y a 6 mois en quittant le Grand Séminaire du quartier Saint-Maurice-Pellevoisin pour une maison plus modeste du Vieux-Lille : cette fois-ci le glas a sonné.
« Cette nouvelle soulève évidemment des inquiétudes », affirme Mgr Ulrich, mais « aujourd’hui il n’est pas possible de prévoir un nombre suffisant de nouveaux candidats ».
Le Père Garin, supérieur du séminaire défunt, dresse un constat amer : « Comment un jeune prêtre peut-il se projeter dans un diocèse où, d’ici dix ans, il ne restera qu’une douzaine de prêtres en activité?? ». Aujourd’hui, ils sont encore 107 prêtres diocésains actifs. Quand l’on sait qu’avant la révolution de Vatican II le diocèse de Lille comptait à lui seul 176 séminaristes (annuaire diocésain de 1956), on peut dire que les fruits de ce concile sont plus qu’insipides.
Quelle grâce extraordinaire pour un jeune homme de monter à l’autel comme ministre de Notre-Seigneur, d’être un autre Christ ! Rien n’est plus beau ni plus grand ici-bas. Cela vaut la peine d’abandonner sa famille, de renoncer à en fonder une, de renoncer au monde, d’accepter la pauvreté.
Mais s’il n’y a plus cet attrait, alors, je le dis franchement, cela ne vaut plus la peine, et c’est pourquoi les séminaires sont vides […] Que l’on revienne aux véritables notions de la foi et il y aura des vocations dans les séminaires comme dans les congrégations religieuses.
Mgr Lefebvre, Lettre ouverte aux catholiques perplexes, chapitre 7
Source : La Porte Latine du 7 mars 2019