ci, en Pologne, le temps est venu de consolider l’ouvre commencée par une vie spirituelle intense et profonde. C’est pourquoi, nous prêchons beaucoup de retraites auxquelles nous invitons souvent les pères dominicains d’Avrillé, dont deux ont commencé à .apprendre le polonais. Leur présence est d’une grande bienfaisance, car les gens d’ici se tournent d’instinct vers les ordres religieux anciens et depuis de longs siècles établis en Pologne. Mgr Tissier de Mallerais a inauguré la maison de retraite Bajerze (C’est le château dont nous a fait don notre confrère polonais, l’ex-jésuite, abbé Wesolek, le prêtre des tziganes). Un tiers de ce manoir a été bien rénové, il reste la partie centrale à refaire. La première retraite prêchée était pour le clergé.
En plus de nos confrères, deux religieux participaient à cette retraite, un père franciscain et un père cistercien. Le même jour, Mgr Tissier a béni la nouvelle capelle à Torun. Jusqu’ici, nous étions dans une petite salle louée ; maintenant la municipalité a mis à notre disposition une ancienne bâtisse de transformateurs électriques abandonnée, située au centre. Nous l’avons restaurée entièrement en vraie chapelle. C’est après la chapelle du prieuré, la deuxième « vraie chapelle » en Pologne, qui apparaît comme telle à l’intérieur et à l’extérieur. Toutes les autres dix chapelles sont encore à l’état de « Notre Dame du Garage ». La chapelle est dédiée au Saint Curé d’Ars et les fidèles se distinguent par leur jeunesse. Dès le début de l’implantation de la Fraternité en Pologne, ce sont les étudiants qui sont venus. Maintenant, ils sont mariés et c’est une chapelle féconde en baptêmes.
Enfin, notre apostolat de presse a percé à un niveau supérieur et nous sommes classés parmi les maisons d’édition catholiques les plus importantes avec la publication de quatre livres par mois, un catalogue de quatre cent quarante livres et les encycliques des papes. De cette façon, beaucoup de gens ont pu avoir un contact avec la Tradition, et plusieurs ont trouvé ou retrouvé la Messe Traditionnelle, ce que prouve le nombre croissant de fidèles dans nos chapelles.
La Militia Immaculatae de Saint Maximilien Kolbe, et sa croisade de conversion au monde, progresse. Admirons son efficacité en songeant aux premières années : les persécutions du clergé, les vexations, humiliations, la première chapelle qu’il fallut quitter. Toutes ces cens qui firent, malgré tout, de la publicité à la Fraternité. Les premiers convertis, qui donnent tout et font démarrer l’ouvre, les prêtres qui viennent en cachette demander une direction spirituelle. Cela ressemble fort à ce qui ce passe en ce moment en Lituanie et en Ukraine.
Dans le reste de la Pologne, la police doit se mobiliser contre un phénomène inquiétant d’attaques et de vols dans les églises et contre le clergé : vols à main armée, vandalisme, incendies, inscriptions sataniques se multiplient depuis les années 90. Un prêtre de 71 ans, le Père Tadeusz Kwiecien, a été poignardé et étranglé en 2001.
Abbé Sthélin