Vatican : duel à distance sur la morale

Basilique Saint-Pierre de Rome, cité du Vatican. Crédit : wikimédia

Rome vient d’être le théâtre d’un affron­te­ment à dis­tance entre deux « poids lourds » de la Curie romaine au sujet de la morale chrétienne.

A l’occasion du congrès orga­ni­sé par la Chaire inter­na­tio­nale de bioé­thique Jérôme Lejeune – auquel par­ti­cipent, deux jours durant, des cher­cheurs issus de plu­sieurs grandes uni­ver­si­tés catho­liques – le car­di­nal Luis Ladaria Ferrer, pré­fet du Dicastère pour la doc­trine de la foi, a rap­pe­lé à ses audi­teurs la néces­si­té pour tous les fidèles, de défendre l’enseignement conte­nu dans l’encyclique Humanae Vitae, dans laquelle le pape Paul VI rap­pelle plu­sieurs véri­tés concer­nant la morale sexuelle.

« Cette ency­clique reste valable parce qu’elle est la réponse cor­recte du Magistère aux anthro­po­lo­gies dua­listes qui veulent ins­tru­men­ta­li­ser le corps et qui ne sont pas de nou­veaux huma­nismes, post­mo­dernes et sécu­liers, mais de véri­tables anti­hu­ma­nismes », a insis­té le patron de l’ex Saint-Office.

Au pas­sage, il en a pro­fi­té pour fus­ti­ger le « rela­ti­visme moral » et « l’anthropologie contra­cep­tive », qui abou­tissent tous deux, selon lui, à réduire le corps à « un simple objet mani­pu­lable », dans la droite ligne de ce que pro­meuvent le « trans­hu­ma­nisme » et « l’idéologie du genre ». Un dis­cours plu­tôt ferme et clair auquel n’a pas vrai­ment fait écho l’intervention de Mgr Vincenzo Paglia, quelques heures plus tard.

Un calamiteux président de l’Académie pontificale pour la vie

Plus spé­cia­li­sé dans les nuances de gris que dans la clar­té du dogme, le sul­fu­reux pré­sident de l’Académie pour la vie, pré­tend que « l’éternelle ques­tion du rap­port entre les fins du mariage – la géné­ra­tion des enfants et leur édu­ca­tion ou fin pri­maire, et le sou­tien mutuel avec le remède à la concu­pis­cence ou fin secon­daire sou­tien secon­daire – doit être sur­mon­tée ». Autrement dit rela­ti­vi­sée et même évacuée.

Car, pour le pré­lat pro­gres­siste, en matière de contra­cep­tion, il ne sau­rait y avoir de véri­té toute faite, comme il n’hésite pas à l’affirmer, en se réfu­giant faci­le­ment der­rière l’autorité de l’actuel pon­tife romain : « Je consi­dère qu’il est très impor­tant que nous conti­nuions à réflé­chir et à dis­cu­ter sur le sujet, comme le pape François l’a réité­ré pré­ci­sé­ment au sujet des contra­cep­tifs, en affir­mant “que le devoir des théo­lo­giens est la recherche, la réflexion théologique”. »

Une dis­so­nance qui appa­raît même au grand jour sur le por­tail offi­ciel d’informations du Vatican, et qui montre, une fois de plus s’il était besoin, la confu­sion doc­tri­nale qui règne au sein de l’Académie pon­ti­fi­cale pour la vie. Et plus lar­ge­ment dans l’enceinte des murs léo­nins dont les portes ne résistent désor­mais pas plus aux doc­trines hété­ro­doxes qu’aux voitures-​béliers conduites par des fous furieux…

Source : FSSPX​.News