Rome vient d’être le théâtre d’un affrontement à distance entre deux « poids lourds » de la Curie romaine au sujet de la morale chrétienne.
A l’occasion du congrès organisé par la Chaire internationale de bioéthique Jérôme Lejeune – auquel participent, deux jours durant, des chercheurs issus de plusieurs grandes universités catholiques – le cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, a rappelé à ses auditeurs la nécessité pour tous les fidèles, de défendre l’enseignement contenu dans l’encyclique Humanae Vitae, dans laquelle le pape Paul VI rappelle plusieurs vérités concernant la morale sexuelle.
« Cette encyclique reste valable parce qu’elle est la réponse correcte du Magistère aux anthropologies dualistes qui veulent instrumentaliser le corps et qui ne sont pas de nouveaux humanismes, postmodernes et séculiers, mais de véritables antihumanismes », a insisté le patron de l’ex Saint-Office.
Au passage, il en a profité pour fustiger le « relativisme moral » et « l’anthropologie contraceptive », qui aboutissent tous deux, selon lui, à réduire le corps à « un simple objet manipulable », dans la droite ligne de ce que promeuvent le « transhumanisme » et « l’idéologie du genre ». Un discours plutôt ferme et clair auquel n’a pas vraiment fait écho l’intervention de Mgr Vincenzo Paglia, quelques heures plus tard.
Un calamiteux président de l’Académie pontificale pour la vie
Plus spécialisé dans les nuances de gris que dans la clarté du dogme, le sulfureux président de l’Académie pour la vie, prétend que « l’éternelle question du rapport entre les fins du mariage – la génération des enfants et leur éducation ou fin primaire, et le soutien mutuel avec le remède à la concupiscence ou fin secondaire soutien secondaire – doit être surmontée ». Autrement dit relativisée et même évacuée.
Car, pour le prélat progressiste, en matière de contraception, il ne saurait y avoir de vérité toute faite, comme il n’hésite pas à l’affirmer, en se réfugiant facilement derrière l’autorité de l’actuel pontife romain : « Je considère qu’il est très important que nous continuions à réfléchir et à discuter sur le sujet, comme le pape François l’a réitéré précisément au sujet des contraceptifs, en affirmant “que le devoir des théologiens est la recherche, la réflexion théologique”. »
Une dissonance qui apparaît même au grand jour sur le portail officiel d’informations du Vatican, et qui montre, une fois de plus s’il était besoin, la confusion doctrinale qui règne au sein de l’Académie pontificale pour la vie. Et plus largement dans l’enceinte des murs léonins dont les portes ne résistent désormais pas plus aux doctrines hétérodoxes qu’aux voitures-béliers conduites par des fous furieux…
Source : FSSPX.News