Présent – Cacophonie médiatique sur la levée de l’excommunication


Sauf avis contraire, les articles ou confé­rences qui n’é­manent pas des
membres de la FSSPX ne peuvent être consi­dé­rés comme reflé­tant
la posi­tion offi­cielle de la Fraternité Saint-​Pie X

Les médias – qui n’ont jamais d’intérêt, au quo­ti­dien, pour la ques­tion reli­gieuse – sont pleins des avis, point trop divers ni variés à la véri­té, sur la déci­sion du Saint-​Père de lever l’excommunication autre­fois por­tée contre les évêques de la Fraternité Saint-​Pie X. On inter­roge, à tour de bras, catho­liques et non-​catholiques, évêques et fidèles, intel­lec­tuels et gens de la rue, les tenants de la forme extra­or­di­naire du rite romain et les tenants de la forme ordi­naire – que l’AFP croit pou­voir appe­ler des « vati­ca­nistes ». A satiété… 

Le résul­tat, dans l’ordre de l’importance don­née, est édi­fiant. Tout d’abord, en réfé­rence aux pro­pos contes­tés de Mgr Williamson, pas de néga­tion­nisme, pas d’antisémitisme.

Ensuite, l’acceptation du concile Vatican II. 

Enfin, cer­tains se sou­viennent que la levée de l’excommunication est une déci­sion d’ordre religieux. 

Le pre­mier point me paraît super­flu. D’abord, parce qu’il n’a rien à voir, comme l’ont tout de même rap­pe­lé cer­tains évêques fran­çais, avec la levée de l’excommunication (Présent du 30 jan­vier). Ensuite parce que l’Evangile ne s’y retrouve pas. C’est saint Jean qui rap­porte, dans son Evangile, la parole du Christ : « Je vous donne un com­man­de­ment nou­veau ; c’est de vous aimer les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Notons au pas­sage qu’il s’agit d’un com­man­de­ment nou­veau

A ce pro­pos, Mgr Williamson a adres­sé, en fin de semaine der­nière, une lettre au car­di­nal Castrillon de « sin­cères regrets pour avoir cau­sé à vous-​même et au Saint-​Père tant de souf­frances et de pro­blèmes inutiles ». Il paraît que c’est insuf­fi­sant. Mais ce le sera toujours… 

Du second point, je ne ferai pas état. On se repor­te­ra avec pro­fit aux déve­lop­pe­ments faits sur le sujet par Jean Madiran dans notre édi­tion du 31 jan­vier. On se rap­pel­le­ra aus­si le dis­cours de Benoît XVI sur les deux herméneutiques. 

Quant au troi­sième point, il appa­raît en der­nier lieu, alors qu’il est le seul qui soit direc­te­ment en rap­port avec la ques­tion posée. 

Evidemment, si l’on s’en tient à ce point, toute dia­lec­tique dis­pa­raît. Car les faits sont simples, et la situa­tion aus­si claire qu’elle peut l’être à l’heure actuelle. 

Les faits, ce sont la lettre de demande de la levée de l’excommunication adres­sée par Mgr Fellay, en son nom et en celui des trois autres évêques de la FSSPX, au Vatican, et la réponse qui y a été appor­tée, au nom du Pape, par le car­di­nal Re, pré­fet de la Congrégation pour les évêques. 

La situa­tion, c’est la nou­velle atmo­sphère qui règne entre Rome et Ecône. Des dis­cus­sions doivent être orga­ni­sées sur les sujets de désac­cords, et elles ne devraient être pol­luées par rien d’autre, sur­tout de la part de catho­liques qui viennent de prier une semaine entière pour l’unité. Mais qui, si l’on en veut croire cer­tains confrères, seraient révol­tés par le Pape. 

Certains ont peut-​être du mal à s’en sou­ve­nir : l’Eglise n’est pas une démo­cra­tie. On peut par­ler, jusqu’à plus soif, de mon Eglise, de notre Eglise, etc., c’est avant tout celle du Christ, fon­dée par Lui, et dont les clefs ont été remises à saint Pierre. 

Aujourd’hui, c’est Benoît XVI, son Successeur, qui en assure le vica­riat. Tout le reste n’est que verbiage…

OLIVIER FIGUERAS

Article extrait du n° 6771 du mar­di 3 février 2009 –