Déclaration du cardinal Decourtray du 1er juillet 1988

Mgr Marcel Lefebvre vient donc de consom­mer le schisme. C’est un jour de deuil pour tous ceux qui sont atta­chés à l’u­ni­té des chrétiens.

Sourd aux appels du Pape et de tous les évêques qui lui sont unis, insen­sible appa­rem­ment au scan­dale qu’il pro­voque dans le Peuple de Dieu, y com­pris chez beau­coup de ses sym­pa­thi­sants, il s’est sépa­ré de l’Église catho­lique. Lui et les évêques qu’il a ordon­nés sont excom­mu­niés du fait même de cette ordi­na­tion sans man­dat pon­ti­fi­cal. Ils prennent la tête de ce que l’on peut hélas appe­ler désor­mais le schisme « lefebvriste ».

Une par­tie de ceux qui avaient fait confiance au pré­lat d’Écône refusent ce schisme. Ils savent qu’il n’est pos­sible de demeu­rer dans la com­mu­nion catho­lique sans accep­ter l’au­to­ri­té du suc­ces­seur de Pierre, du corps épis­co­pal qui lui est uni et de chaque évêque char­gé régu­liè­re­ment d’un diocèse.

Ceux-​là doivent savoir que, moyen­nant cette obéis­sance néces­saire, ils n’au­ront pas à renon­cer à leurs légi­times requêtes pour trou­ver une place à part entière dans l’Église. Conformément à la demande du Saint-​Père, les évêques sont prêts à les accueillir et à prendre les dis­po­si­tions per­met­tant aux prêtres frap­pés de sanc­tions cano­niques et aux sémi­na­ristes de retrou­ver une situa­tion normale.

Que les chré­tiens ne se lassent pas de prier pour l’u­ni­té de l’Eglise.

Lyon, le 1er juillet 1988.

Cardinal Albert DECOURTRAY, arche­vêque de Lyon.