Hormis la presse locale, les journaux n’ont guère parlé d’un congrès interreligieux qui s’est tenu dans la ville mariale de Fatima du 10 au 12 octobre.
Seule la Fraternité Saint-Pie X a protesté contre ce nouveau scandale, en rappelant la doctrine catholique traditionnelle. On trouvera ici le compte-rendu fait par les prêtres de Fraternité au Portugal ainsi que le communiqué et le dossier diffusés à cette occasion.
Le fait
Du 10 au 12 octobre à Fatima, dans le centre pastoral Paul VI, s’est déroulé le congrès « Le Présent de l’Homme – le Futur de Dieu. La place des sanctuaires dans la relation avec le Sacré ».
C’est l’évêque de Leiria-Fatima qui a ouvert le congrès et le cardinal patriarche de Lisbonne qui en a conclu la partie dite « scientifique ». Le dimanche, le modérateur du jour était le président du conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux (Mgr Michael Louis Fitzgerald). C’est maintenant la partie pratique. Chacun des représentants des sanctuaires des différentes religions transmet son témoignage à l’assemblée. La liste est assez étoffée : hindouisme, bouddhisme, judaïsme, islamisme, orthodoxie, anglicanisme et catholicisme.
La réaction face à ce scandale
Seule la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X a organisé une démarche de réparation et d’information des fidèles de façon ouverte et officielle. Voir le communiqué de presse.
Avec l’aide du MJCF (Mouvement de la Jeunesse Catholique de France) et du prieuré de Madrid, il a été possible de regrouper un bon groupe de fidèles motivés à Fatima. Tous ont distribué, dans toute la ville de Fatima, plus de 12 000 tracts informant les fidèles de la gravité du blasphème commis par l’organisation de ce congrès.
Les jeunes du MJCF, particulièrement efficaces, ont pu être admis à participer à plusieurs des conférences clefs du congrès. Après celle du cardinal patriarche de Lisbonne (« le futur de Dieu »), le débat programmé fut curieusement annulé… Nos jeunes prirent alors l’initiative d’aller interroger le cardinal. Les réponses qu’il leur fit alors en privé révèlent le mépris de ce mauvais pasteur pour le troupeau dont il a la charge.
Quand un jeune lui cita un extrait du livre de sœur Lucie « Appels du message de Fatima », où elle commente admirablement le premier commandement de Dieu, le cardinal répondit : « Sœur Lucie n’est plus aujourd’hui une référence, depuis on a bien mieux avec le concile Vatican II ».
Lorsqu’un autre jeune cite le prophète Isaïe fustigeant les « chiens muets » (Isaïe 56, 10) et demande au patriarche son commentaire, celui-ci répond : « Le prophète Isaïe a pris ses responsabilités ».
Pour fuir une autre question, il leur répond : « Moi je préfère utiliser le langage des hommes ».
Et bien sûr, il n’a pas manqué de leur rappeler que musulmans, juifs, catholiques… ont tous le même Dieu.
L’aspect essentiel de notre réaction fut bien entendu la prière, les expositions quotidiennes du Saint-Sacrement et les saintes messes. Nous avons également voulu mettre clairement au cœur de ces activités le sacrifice réparateur public et personnel. Dans cet esprit nous sommes allés faire en groupe le « chemin de Lucie » sur l’immense esplanade du sanctuaire de Fatima. Depuis le haut de la colline jusqu’à la chapelle des apparitions, au rythme des plus courageux qui avançaient à genoux et malgré une pluie battante que nous espérons purificatrice, nous pûmes contempler les 15 mystères du rosaire. En tête, la bannière de Notre-Dame, Reine du Portugal, également marquée du nom bien visible de notre chère Fraternité sacerdotale, annonçait nos « couleurs ». Nous avons tous été marqués par la grande joie que nous a procurée cet acte public de réparation et de pénitence. De retour au prieuré, les chaussures et les habits étaient souvent trempés, mais le cœur et l’âme étaient radieux d’avoir quelque chose de beau à offrir à Dieu et à Notre-Dame.
Le dimanche matin, point de messe au congrès, mais un défilé des modes religieuses en vogue actuellement dans le monde. Cette fois, nous nous rendons donc aux portes du Centre pastoral. Nous commençons par réciter notre chapelet à genoux, puis nous enchaînons avec les chants du Kyrie eleison et du Credo. Durant ce chant, l’abbé Danjou se rend à l’intérieur du centre pour remettre en mains propres le communiqué de presse de la Fraternité et les cinq tracts distribués sur la voie publique ces jours-là.
L’opération se déroule sans problème. La vue d’un prêtre en soutane sembla même effrayer les trois personnes du secrétariat. Que va-t-il vouloir faire ? semblaient demander leurs regards ahuris. Il ne fit que remettre son enveloppe au nom de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, et rejoignit les fidèles en prière. Deux jeunes du MJCF, encore présents sur les lieux après le départ de l’abbé, eurent la joie de voir que la lecture du communiqué fit forte impression sur ces personnes, elles étaient consternées !
Le chant terminé, nous avons laissé les hauts lieux et ses témoignages inter-religieux. Une large diffusion de tracts a conclu nos trois journées de réparation et de réaction. L’indifférence et l’ingratitude des hommes d’Eglise nous sidèrent, mais nous mettons en Dieu notre espoir et notre confiance.
Source : MG/FSSPX