Les prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X du Portugal se font l’écho des milliers de catholiques scandalisés par le congrès international et inter-religieux de Fatima qui se déroulera du 10 au 12 octobre 2003.
La Fraternité enverra une délégation, elle-même internationale, à Fatima, dont la mission sera de réparer l’injure faite à Notre-Dame et d’informer les catholiques sur la gravité de tels congrès. Elle se fera ainsi l’écho de tous les catholiques répartis dans le monde qui sentent la grande nécessité de réparer un tel affront fait à la Mère de Dieu et à leur Mère du ciel.
Quiconque connaît le message de Fatima sait que la Sainte Vierge appelle tous les hommes à se convertir et qu’elle n’y est jamais œcuménique. C’est la dévotion à son Cœur Immaculé qui sauve « les pauvres pécheurs ». Les cœurs de Bouddha, de Mahomet ou de Luther n’ont ni aimé Dieu ni sauvé les hommes, ils ne sont plus que poussière. Celui de la Très Sainte Vierge est au ciel, il palpite, il aime Dieu et veut nous sauver.
A propos du congrès international de Fatima
Jésus-Christ est oublié
Ses recommandations à la prudence pour écarter les faux prophètes, prêchant une autre doctrine que la sienne, sont méprisées. « En vérité, en vérité, je vous le dis : C’est moi qui suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi ( se présentant comme le Messie) sont des voleurs et des brigands… C’est moi qui suis la porte : celui qui entrera par moi sera sauvé… » (Jean X, 7) « Prenez garde que nul ne vous induise en erreur. Beaucoup viendront sous le couvert de mon nom qui diront : C’est moi qui suis le Messie ! (Mat. 24, 4.) Gardez-vous des faux prophètes » (Mat.7, 15).
Son identité messianique et divine avec son rôle indispensable pour le salut de tous les hommes sera mise de côté. Le congrès préfère se concerter avec les représentants des fausses religions plutôt que de confesser la foi catholique.
Tandis que Jésus-Christ dit :« Celui qui me confessera devant les hommes, Moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; mais celui qui me reniera devant les hommes, Moi aussi je le renierai devant mon Père des Cieux » (Mat., 10, 32), ce congrès place les catholiques dans l’occasion de Le renier, Lui qui est le seul Dieu.
Tandis que Jésus-Christ dit au juifs :« Scrutez les Ecritures, ce sont elles qui rendent témoignage de Moi » (Jean 5, 39) et qu’avec les disciples d’Emmäus, Il les enseignait « en commençant depuis Moïse, il leur interprétait ce que les Ecritures avaient dit de Lui » (Luc,24, 27), – c’est à dire qu’il est le Messie annoncé – , ce congrès, quant à lui, met de côté ce caractère messianique.
Tandis que Jésus-Christ affirme avec force : « Je suis la Voie, la Vérité, et la Vie et personne ne va à mon Père si ce n’est par Moi » ( S. Jean 14, 6), ce congrès pense qu’il y a d’autre voies ou d’autres vérités pour aller à Dieu…
Tandis que Jésus-Christ dit :« Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres et aura la lumière de la vie » (S. Jean 8, 12), ce congrès se propose de trouver d’autres « lumières » dans la discussion inter religieuse…..
Tandis que Jésus-Christ affirme :« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mat. 28, 18). « Allez enseignez toutes les nations, les baptisant… » (Mat. 28,19), « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc. 16, 16), le congrès détourne l’attention des fidèles vers les expériences religieuses présentées par les adeptes des religions inventées par les hommes, ou déformées par le mouvement des passions. Plus grave encore, il s’intéresse même aux religions non chrétiennes dont parle le psaume 95, lorsqu’il dit : « Les dieux de ceux qui n’ont pas la vraie foi sont des démons ».
Vraiment, Dieu peut renouveler sa plainte :« Mon peuple a fait un double mal, il m’a abandonné, Moi la source des eaux vives pour se creuser des citernes crevassées » (Jer. 2, 13).
Le 13 octobre 1917, notre très sainte Mère du ciel disait :« N’offensez pas davantage Dieu Notre-Seigneur, qui est déjà trop offensé. » Et Lucie commente dans ses mémoires : « Quelle plainte pleine d’amour et quelle tendre supplication ! Qui me donnera de la faire résonner dans le monde entier et que tous les enfants de la Mère du Ciel entendent le son de cette voix ! » (Mémoires, 2ème éd., p. 83).
L’Eglise catholique est oubliée !
Ses avis sont méprisés, lorsqu’elle parle par la bouche autorisée du pape Léon XIII, le 15 sept. 1895 disant au cardinal Gibbons : « Nous avons appris qu’en Amérique il se tenait des assemblées dans lesquelles, indistinctement, les catholiques s’unissent à ceux qui sont séparés de l’Eglise pour traiter des questions religieuses ou des questions morales. Il ne faut pas croire qu’il n’y ait aucun péché du fait de ce silence dans lequel on omet de parti pris et on relègue dans l’oubli certains principes de la doctrine catholique. Car toutes ces vérités, quelles qu’elles soient, n’ont qu’un seul et même auteur et docteur, le Fils unique qui est dans le sein du Père ». Fait révélateur de l’histoire, le promoteur de ces congrès et surtout du mouvement « Union morale des religions », l’abbé Charbonnel, défroquera quelques années plus tard.
L’existence de l’unité, marque de la vraie Eglise, est remise en cause par cette recherche de l’unité avec les autres religions…, soi-disant, pour réaliser le vœu de Jésus !
L’existence de la catholicité dans l’espace, autre marque de l’Eglise, est aussi niée par cette affirmation que sans les efforts d’ouverture œcuménique, l’Eglise se fermerait sur elle-même. L’existence de la catholicité dans le temps est refusée à l’Eglise, puisque le futur lui réserverait une nouvelle dimension et une nouvelle forme… sans doute ce prétendu « futur de Dieu » !
Ce congrès implique nécessairement les erreurs sur la véritable nature de l”’Eglise dénoncées par le Pape Pie XI dans son encyclique « Mortalium animos » (10.01.1928)
« Voici que se présente l’occasion de démasquer et de réfuter la fausse théorie dont semble dépendre toute cette question et s’inspirer l’activité si diverse des acatholiques en faveur de la confédération des Églises chrétiennes.
Les artisans de cette entreprise ne cessent de citer à l’infini la parole du Christ : Que tous soient un… II n’y aura plus qu’un troupeau et qu’un pasteur (S. Jean XVII, 21 ; X, 16), et ils représentent ce texte comme un souhait et un vœu du Christ Jésus qui n’auraient pas encore eu leur effet. Ils pensent que 1’unité de la foi et de gouvernement, caractéristique de la véritable et unique Eglise du Christ, n’a presque jamais existé dans le passé et n’existe pas aujourd’hui ; ils estiment que cette unité peut être souhaitée et que peut-être 1’entente commune des volontés l’établira un jour, mais qu’il faut encore la tenir pour un rêve. Ils ajoutent que 1’Eglise, en elle-même et de sa nature, est divisée en parties, c’est-à-dire qu’elle est constituée de très nombreuses Eglises ou communautés particulières encore divisées, qui ont quelques points de doctrine communs et se séparent sur le reste ; ils affirment que toutes jouissent des mêmes droits, que 1’Eglise ne fut une et unique tout au plus que de 1’époque apostolique jusqu’aux premiers Conciles oecuméniques. II faut donc, disent-ils, négliger et écarter les controverses même les plus anciennes et les diversités de doctrine qui divisèrent jusqu’à ce jour le christianisme, et, au moyen des autres vérités doctrinales, constituer et proposer une certaine règle de foi commune ; dans la profession de cette foi, tous sentiront qu’ils sont frères, plutôt qu’ils ne le sauront ; puis, les multiples églises ou communautés une fois réunies dans une fédération générale, il sera possible de lutter avec force et succès contre les progrès de l’impiété. »
La Vierge Marie est oubliée !
Ce congrès, tout occupé par le dialogue amical avec les représentants des fausses religions, ne pourra faire plus que de réduire à une simple opinion la confession de la maternité divine de Marie, sa maternité virginale, son Immaculée Conception, etc., bref tous les dogmes de foi la concernant.
Notre-Dame fut envoyée par Dieu à Fatima pour transmettre un message de portée universelle. Or ce congrès ne pourra que diminuer, filtrer et relativiser ce que la Sainte Vierge Marie a voulu redonner à chaque âme pour son salut. Ces trésors sont notamment le dogme de l’enfer, du purgatoire, du ciel et de la communion des saints. Ce message nous rappelle encore la valeur du saint sacrifice de la messe, des œuvres de réparation pour les péchés et de la nécessité de faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs. La portée de ce message n’est donc pas limitée aux seuls catholiques ! C’est bien ce que manifeste la demande de la pratique des premiers samedis du mois et la consécration, par la seule Eglise catholique, de la Russie et du monde au Cœur immaculé de Marie. Autant de vérités totalement étouffées par l’esprit et l’organisation elle-même de ce congrès.
Parachevons cet exposé avec ce bel enseignement donné par Sœur Lucie (Appels du message de Fatima, p. 105) :
« C’est le corps reçu de Marie qui, en Jésus-Christ, devient victime immolée pour le salut des hommes. C’est le sang reçu de Marie qui circule dans les veines du Christ, et qui jaillit de son Cœur divin. Ce sont ce même corps et ce même sang, reçus de Marie, qui, sous les espèces du pain et du vin consacrés, nous sont donnés comme aliment quotidien pour revigorer en nous la vie de la grâce, et ainsi continuer en nous, membres du Corps mystique du Christ, son œuvre rédemptrice pour le salut de tous et de chacun, selon la mesure avec laquelle chacun adhère au Christ et coopère avec le Christ. »
Ce Congrès est donc un blasphème ! Pourquoi ?
Le blasphème est un discours, un geste ou un acte qui contient un mépris de Dieu ou un outrage à son égard ou à ses saints. Il est toujours gravement coupable.
Or ce congrès, étant une activité qui conduit à mépriser, à diminuer et même à nier implicitement la messianité et la divinité de Jésus-Christ, le caractère d’absolue nécessité de son œuvre, il correspond malheureusement exactement à la définition du blasphème !
A quand l’apostasie dans la tolérance ?
Lisboa, le 9 octobre 2003
Fraternidade Sacerdotal Sao Pio X
Estrada de Chelas, 29–31
1900-148 Lisboa