Pie XII

260ᵉ pape ; de 1939 à 1958

12 janvier 1951

Bref proclamant S. Gabriel Archange patron céleste des télécommunications

« Tout don excellent, toute grâce par­faite des­cend d’en haut, du Père des lumières. » (Jacques, I, 17.) C’est pour­quoi il faut admi­rer la sa­gesse divine qui a per­mis aux hommes, grâce aux nom­breuses inven­tions nées du génie de notre époque, de pou­voir, par le moyen de l’élec­tri­ci­té, télé­gra­phier aux absents avec une mer­veilleuse rapi­di­té, télé­pho­ner à des dis­tances extra­or­di­naires, envoyer des mes­sages par les ondes aériennes et enfin contem­pler la vision des choses et des faits qui se trouvent très loin des lieux où ils habitent. Ces ins­tru­ments, construits selon les règles de l’art, peuvent être très nui­sibles s’ils sont employés avec de mau­vaises inten­tions, mais au contraire, si on les uti­lise comme il faut, ils peuvent aider puis­sam­ment au déve­lop­pe­ment et au raf­fer­mis­se­ment des rela­tions fra­ter­nelles entre les hom­mes, au pro­grès de la civi­li­sa­tion, à la pro­pa­ga­tion illi­mi­tée des arts et des sciences, et même à l’en­sei­gne­ment des pré­ceptes de la reli­gion, à la trans­mis­sion de la parole du Pasteur suprême depuis le Siège de Pierre à toutes les nations, et à l’ad­mi­rable union de tous les cœurs pour diri­ger vers la Majesté divine des prières publiques faites par ce moyen dans tout l’univers.

C’est pour­quoi, notre Mère la Sainte Eglise ne s’est jamais oppo­sée à ce pro­grès de la civi­li­sa­tion humaine, mais elle a eu et elle a encore le sou­ci de le sou­te­nir, de le déve­lop­per et de l’en­cou­ra­ger dans la plus large mesure, étant don­né que tout ce qu’on peut décou­vrir de vrai et de neuf doit être consi­dé­ré comme une trace de l’intelligence divine et un signe de sa puis­sance. Aussi croyons-​Nous très oppor­tun d’as­su­rer à ces sciences merveilleu­ses et à ceux qui les mettent en œuvre ou qui les exploitent, le bien­fait spé­cial d’une pro­tec­tion céleste. A la demande faite par plu­sieurs per­sonnes remar­quables qui, en beau­coup de na­tions, exercent leur acti­vi­té dans cette branche, de leur don­ner à eux et à leurs col­lègues, comme céleste patron auprès de Dieu, l’ar­change saint Gabriel qui appor­ta au genre humain, plon­gé dans les ténèbres et déses­pé­rant presque de son salut, l’an­nonce long­temps sou­hai­tée de la Rédemption des hommes, Nous déci­dons d’ac­cueillir favo­ra­ble­ment, vu son impor­tance et sa gra­vi­té, cette requête qui est selon Notre propre pen­sée et qui cor­res­pond à Nos propres désirs.

Ainsi donc, après avoir pris conseil de Notre véné­rable frère Clément Micara, car­di­nal de la sainte Eglise, évêque de Velletri et pré­fet de la S. Congrégation des Rites, toutes choses étant atten­ti­ve­ment pesées, de science cer­taine, et après y avoir mû­rement pen­sé, en usant de la plé­ni­tude de Notre pou­voir apos­tolique, par cette Lettre et pour tou­jours, Nous consti­tuons et décla­rons l’ar­change saint Gabriel, céleste patron auprès de Dieu de cette pro­fes­sion, de ses spé­cia­listes et employés, en lui attri­buant tous les hon­neurs et pri­vi­lèges litur­giques qui appar­tiennent régu­liè­re­ment aux patrons principaux.

Nous annon­çons, Nous éta­blis­sons, Nous ordon­nons que la pré­sente Lettre soit et demeure tou­jours ferme, valide et effi­cace ; qu’elle sorte et pro­duise tous ses effets dans leur inté­gri­té et leur plé­ni­tude ; main­te­nant et à l’a­ve­nir, pour ceux qu’elle concerne ou pour­ra concer­ner ; qu’il en faut régu­lièrement juger et déci­der ain­si ; que dès main­te­nant est tenu pour nul et sans effet tout ce qui pour­rait être ten­té par n’im­porte qui, en ver­tu de n’im­porte quelle auto­ri­té, en connais­sance de cause ou par igno­rance, contre les mesures décré­tées par cette Lettre.

Source : D’après le texte latin des A. A. S., XXXXIII, 1951, p. 202, tra­duc­tion fran­çaise dans La Documentation Catholique, t. XLVIII, c. 453.

12 mars 1948
Action de Grâces suite à la promulgation de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia
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