Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du séminaire St-​Curé-​d’Ars n° 77

L’histoire atypique de quelques séminaristes de Flavigny

Abbé Patrick Troadec,
Directeur du séminaire

L’an der­nier, dans la Lettre n° 74, je vous ai mon­tré les fruits mer­veilleux de nos familles et de nos écoles. Il ne fau­drait pas cepen­dant pen­ser que seuls des jeunes gens issus du milieu tra­di­tion­nel frappent à la porte de notre Séminaire.

Cette année a été à cet égard une année par­ti­cu­liè­re­ment riche en sémi­na­ristes ayant eu un par­cours aty­pique. Il me semble impor­tant de le sou­li­gner pour rani­mer en vous, chers amis et bien­fai­teurs, la belle ver­tu d’es­pé­rance. Vous consta­te­rez à tra­vers ces quelques exemples que la grâce divine n’a rien per­du de sa puis­sance en ce vingt et unième siècle et, en même temps, vous ver­rez ce qui a conduit ces jeunes gens à opter pour l’en­trée dans un sémi­naire de la Fraternité Saint-​Pie X.

1er témoignage

Je n’ai pas eu la grâce d’être bap­ti­sé enfant. Le désir de conver­sion s’est déve­lop­pé pro­gres­si­ve­ment, notam­ment à la suite d’é­preuves per­son­nelles, mais aus­si en consta­tant les contra­dic­tions du monde et en com­pre­nant qu’il devait exis­ter une véri­té objec­tive qui n’é­tait pas res­treinte aux sciences de la matière.

Puis c’est par Internet, en voyant une vidéo de Mgr Lefebvre, que j’ai connu la Fraternité Saint-​Pie X. C’était la pre­mière fois que j’en­ten­dais un homme d’Église tenir un dis­cours clair et ferme. J’ai com­pris alors que je devais pas­ser par l’Église pour accé­der aux véri­tés sur­na­tu­relles. Etant alors étu­diant à Paris, il ne me res­tait plus qu’à fran­chir les portes de l’é­glise Saint-​Nicolas, ce que j’ai fait à l’âge de 24 ans.

Je venais à peine d’en­trer dans la vie active quand j’ai com­men­cé à pen­ser à la voca­tion, peu de temps après mon bap­tême et ma confir­ma­tion. Je tra­vaillais alors dans l’in­for­ma­tique comp­table avec un métier inté­res­sant, mais j’ai su que je devais chan­ger d’employeur pour me mettre au ser­vice de Dieu. J’ai conti­nué encore un an mon tra­vail avant de ren­trer au séminaire.

C’est par la Fraternité Saint-​Pie X que Dieu est venu à moi et c’est par elle que je sou­haite aller vers Dieu et tra­vailler à son service.

2e témoignage

Mes parents m’ont fait bap­ti­ser à l’âge de six mois pour faire plai­sir à mes grands-​parents, mais je n’ai pas reçu de for­ma­tion reli­gieuse durant mon enfance. Ma conver­sion s’est faite en deux étapes. Tout d’a­bord un ami, lui-​même conver­ti et fré­quen­tant la Fraternité Saint-​Pie X, m’a beau­coup prê­ché au lycée, si bien qu’en en sor­tant, j’é­tais convain­cu de deux choses : de l’exis­tence de Dieu et du fait que la reli­gion catho­lique est la plus sainte. Une chose était claire pour moi dès le départ : puisque Dieu existe, il ne peut y avoir qu’une seule vraie reli­gion. Je n’ai pour­tant pas fait le pas à ce moment-là

. Il a fal­lu attendre deux ans plus tard pour qu’un autre ami se conver­tisse au contact du pre­mier et que je le suive, quit­tant ma vie païenne. J’ai alors appris le caté­chisme avec des prêtres de la Fraternité Saint-​Pie X.

Quelques mois plus tard, lors du pèle­ri­nage de Chartres, est née l’i­dée, le désir d’être prêtre, à la vue de la mul­ti­tude de prêtres.

Enfin, les années pas­sant, la décou­verte de la vie des prêtres, les conseils de plu­sieurs d’entre eux et les retraites spi­ri­tuelles m’ont ame­né au sémi­naire de Flavigny.

3e témoignage

Je suis né dans le pro­tes­tan­tisme. Ma conver­sion, comme toute conver­sion, je l’at­tri­bue à la grâce de Dieu, mais d’un point de vue humain, trois motifs m’ont inci­té à quit­ter le pro­tes­tan­tisme pour le catho­li­cisme : la très sainte Vierge Marie, l’Eucharistie et le sacer­doce. Ces trois motifs par­mi d’autres m’ont conduit à la Fraternité Saint-​Pie X.

Le pre­mier inter­mé­diaire de la Providence a été mon pro­fes­seur de chi­nois qui m’a par­lé de la reli­gion catho­lique dans un avion alors que nous nous ren­dions en Chine. Il m’a fait connaître la Fraternité Saint-Pierre.

Et ce n’est que deux ans plus tard que j’ai fait la connais­sance de la Fraternité Saint-​Pie X, quand un centre de messe s’est ouvert dans ma ville. J’ai déci­dé alors de suivre la Fraternité Saint-​Pie X parce que Mgr Lefebvre a conser­vé la véri­té entière en une période d’a­po­sta­sie et d’in­fi­dé­li­té, et que ses fils spi­ri­tuels conti­nuent à faire de même aujourd’hui.

Comme le dit saint Pierre dans l’Evangile de saint Jean : « A qui irions-​nous Seigneur ? »

4e témoignage

Je dois ma conver­sion à un ami qui est un fidèle de la Fraternité Saint-​Pie X et que j’ai ren­con­tré au lycée en classe de seconde.

J’avais reçu des rudi­ments de reli­gion durant les quelques années de classe de pri­maire que j’ai effec­tuées dans une école pri­vée sous contrat, mais cela ne s’é­tait pas concré­ti­sé par la pra­tique religieuse.

Grâce à mon ami et à des lec­tures qu’il m’a conseillées, j’ai pu réa­li­ser que la vie sans Dieu est une vie sans but, et que l’Église dite conci­liaire est une Église qui doute d’elle-même.

En ce qui concerne la voca­tion, c’est par mon direc­teur spi­ri­tuel, cha­noine de la cathé­drale de ma ville, qu’elle a été mise à l’ordre du jour. Il m’a deman­dé si j’en­vi­sa­geais de deve­nir prêtre. A vrai dire, je n’y pen­sais pas, les études que je fai­sais me plai­saient et je trou­vais entière satis­fac­tion dans la vie que je menais. La ques­tion posée par mon direc­teur spi­ri­tuel ne par­ve­nait pas à s’é­loi­gner de moi bien qu’il ne me l’ait posée qu’une seule fois, aus­si décidais-​je de faire une retraite de Saint-​Ignace pour y voir plus clair.

A la suite de cette retraite, la réponse fut très claire pour moi : je devais ren­trer au sémi­naire et j’ai donc pris tout de suite contact avec le supé­rieur du dis­trict de France, quoique j’eusse fré­quen­té un centre de messe de la Fraternité Saint-​Pierre, parce qu’il n’y avait pas de prêtre de la Fraternité Saint-​Pie X près de chez moi.

5e témoignage

Jusqu’à mes dix-​sept ans, je sui­vais la mou­vance actuelle de l’Église, ser­vant tous les dimanches dans ma paroisse. J’y ai sui­vi le caté­chisme, mais j’i­gno­rais jus­qu’à la divi­ni­té de Notre-​Seigneur. Sur mes 17 ans, j’ai ces­sé la pra­tique reli­gieuse à la suite de mes frères, comme tous les jeunes que je connais­sais. J’ajoute que je ne m’é­tais jamais confes­sé de ma vie. Depuis lors j’os­cil­lais entre le déisme et l’agnosticisme.

Mais un ami d’en­fance, conver­ti par le Mouvement de la Jeunesse Catholique de France et deve­nu chef d’é­quipe, essaya de me faire par­ti­ci­per à des acti­vi­tés du Mouvement. Un peu réti­cent, je venais sur­tout pour l’a­mi­tié. A la pre­mière messe tra­di­tion­nelle à laquelle j’as­sis­tais, j’é­tais com­plè­te­ment bra­qué et je ful­mi­nais contre cette reli­gion qui me parais­sait très austère.

Cependant j’é­tais par­ti­cu­liè­re­ment édi­fié par la conduite de ces jeunes, dif­fé­rents des autres, si bien que peu à peu la grâce a fait son che­min. Au pre­mier camp d’hi­ver, je me suis confes­sé. C’était donc la pre­mière fois de ma vie. Ensuite par la for­ma­tion doc­tri­nale dis­pen­sée par le Mouvement, j’ai com­pris le bien­fon­dé de la posi­tion de la Fraternité Saint-​Pie X.

Devenu chef d’é­quipe, j’ai essayé à mon tour de trans­mettre aux autres la grâce que j’a­vais reçue. Le zèle pour tant d’âmes éga­rées a fait naître en moi le désir d’être prêtre.

6e témoignage

Je viens d’une famille catho­lique d’o­ri­gine étran­gère. J’ai fait ma sco­la­ri­té en France dans une école catho­lique sous contrat. Le caté­chisme se fai­sait à par­tir de thèmes huma­nistes comme l’a­mour, la fra­ter­ni­té, la liber­té… et sous forme de dia­logue. La messe avait per­du sa dimen­sion sacrée. Dégoûté par cette mas­ca­rade, j’ai tout lais­sé tom­ber et j’ai vécu pen­dant plu­sieurs années comme si Dieu n’exis­tait pas.

Le déclic qui a favo­ri­sé mon retour à la pra­tique a été de voir que, dans mon pays, il y avait une pié­té plus pro­fonde, car la reli­gion avait gar­dé bien des signes exté­rieurs comme le port de la sou­tane par les prêtres, les pro­ces­sions, le salut du Saint-Sacrement.

De retour en France, j’ai mené des recherches par Internet qui m’ont ame­né à la décou­verte de la litur­gie tra­di­tion­nelle dans la Fraternité Saint-​Pierre. J’ai pu y suivre des cours d’a­po­lo­gé­tique en plus de la messe domi­ni­cale. Persuadé de la néces­si­té des sacres par Mgr Lefebvre, j’ai com­men­cé à fré­quen­ter la Fraternité Saint-​Pie X et à faire par­tie du Mouvement de la Jeunesse Catholique de France. J’ai ensuite, pen­dant trois ans, essayé de com­bler les lacunes de ma for­ma­tion reli­gieuse. Enfin, voyant le besoin d’ou­vriers dans la vigne du Seigneur, j’ai déci­dé de ren­trer au séminaire.

7e témoignage

Je suis d’o­ri­gine étran­gère. Depuis mon enfance, j’ai tou­jours aimé la tra­di­tion ; c’est pour cela que j’ai aimé la reli­gion de mes ancêtres, mais au départ plus par un ins­tinct natu­rel que par vraie foi.

Je me suis ren­du compte au cours de ma sco­la­ri­té que la reli­gion n’é­tait plus comme autre­fois et j’é­tais notam­ment trou­blé par la ques­tion de l’œcuménisme.

A l’âge de dix-​sept ans, je me suis vrai­ment conver­ti par la décou­verte de la messe tra­di­tion­nelle sur Internet.

J’ai assis­té alors quo­ti­dien­ne­ment à la messe d’un prêtre béné­fi­ciant de l’Indult et j’ai connu ensuite la Fraternité Saint-​Pie X.

Sur le conseil du prêtre qui disait la messe dans une ville voi­sine, j’ai déci­dé de ren­trer dans la Fraternité. La rai­son de mon choix est que la Fraternité est l’u­nique socié­té que je connaisse où l’on peut vivre le sacer­doce catho­lique comme tou­jours et rece­voir une for­ma­tion vrai­ment traditionnelle.

Ces quelques témoi­gnages révèlent que les conver­sions s’o­pèrent sur­tout par l’in­ter­mé­diaire d’a­mis catho­liques et par la réflexion intel­lec­tuelle. Internet a été pour quelques-​uns une source pré­cieuse de ren­sei­gne­ments. L’on peut aus­si consta­ter les graves lacunes de nom­breux ministres de l’Église catho­lique, spé­cia­le­ment en France.

Enfin, on voit que ceux qui sont atti­rés vers la Fraternité Saint-​Pie X sont des per­sonnes droites, ayant soif de véri­té. Certaines d’entre elles ont été en par­tie pro­té­gées avant leur conver­sion par un milieu fami­lial rela­ti­ve­ment sain ou par l’ac­qui­si­tion de cer­taines ver­tus natu­relles. Ces beaux témoi­gnages sont un encou­ra­ge­ment à mul­ti­plier vos prières, chers amis et bien­fai­teurs, pour que le bon Dieu sus­cite encore davan­tage de bonnes et saintes voca­tions pour le retour à la foi de tou­jours de nos pays jadis catholiques.

Abbé Patrick Troadec, Directeur,

Le 31 mai 2012, en la fête de Marie Reine

Chronique du séminaire Saint-​Curé-​d’Ars de Flavigny de janvier à mai 2012

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