Les motifs de notre joie sont à la fois réels et mesurés – Abbé J‑L Radier – Février 2009

Abbé Jean-​Luc Radier – Février 2009

Les nou­velle de l’an­nu­la­tion des excom­mu­ni­ca­tions des quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X nous réjouit tous. A l’is­sue de la Grand Messe à l’é­glise Saint-​Pie X, le jour de la paru­tion de ce numé­ro, dimanche 1er février, un mag­ni­fi­cat sera chan­té pour remer­cier la Très Sainte Vierge de cette réponse si mani­feste aux cha­pe­lets (plus d’un mil­lion sept cent mille!) réci­tés à cette intention.

Vous trou­ve­rez dans ce numé­ro de L’ACAMPADO le texte du décret tra­duit en Français par DICI, le com­mu­ni­qué de Monseigneur Bernard FELLAY, Supérieur Général de la Fraternité, et sur­tout, la lettre que Monseigneur FELLAY adresse à tous les fidèles de nos prieu­rés, églises, cha­pelles,… à cette occasion.

N’en déplaise aux grin­cheux de toutes sortes : les motifs de notre joie sont à la fois réels et mesurés.

Ils sont réels, parce que nous pou­vons consta­ter indu­bi­ta­ble­ment que le Saint Père a répon­du à la demande que Monseigneur FELLAY lui a expri­mée le 16 jan­vier 2001, et dont le monde catho­lique a eu lar­ge­ment le temps de connaître les deux élé­ments essen­tiels : les « préa­lables », néces­saires pour que s’en­gagent des échanges entre ROME et la FRATERNITÉ, de sorte que le but de ces échanges soit bien la réso­lu­tion de la crise qui secoue l’Église depuis Vatican II, et pas seule­ment la réso­lu­tion de l’ap­pa­rente irré­gu­la­ri­té de la FRATERNITÉ depuis 1975, qui n’est qu’une consé­quence de cette crise.

Ils sont mesu­rés, parce qu’il ne s’a­git que de préa­lables, et que la par­tie la plus impor­tante, les ques­tions doc­tri­nales qui fondent toute notre atti­tude, ne peut seule­ment que com­men­cer, et que seul leur abou­tis­se­ment heu­reux pour­ra nous réjouir défi­ni­ti­ve­ment, au regard de la crise de l’Église.

Les grin­cheux per­çoivent eux mêmes ces deux carac­tères de notre joie. Les uns parce que depuis long­temps, ils se sont oppo­sés à toutes rela­tions avec ROME : prêtres ou fidèles, ils affirment d’une manière abso­lue que l” « Église est éclip­sée » (lit­té­ra­le­ment cette expres­sion même laisse entendre que l’Église n’est plus visible), que les auto­ri­tés en place sont des impos­teurs, et que toute dis­cus­sion est néces­sai­re­ment une tra­hi­son. Depuis bien­tôt trente ans, leurs pro­phé­ties de mal­heur ne se sont jamais véri­fiées, et l’é­vé­ne­ment actuel, bien qu’ils en cher­che­ront une expli­ca­tion néga­tive, est un élé­ment de plus en leur défaveur.

Les autres, grin­cheux de l” « Église conci­liaire », qui voient de plus en plus clai­re­ment le pape redon­ner une place d’hon­neur à la TRADITION, bien faible pour le moment, nous attendent clai­re­ment sur le ter­rain des dis­cus­sions doc­tri­nales : le sacro­saint « esprit du concile » va devoir accep­ter d’être dis­cu­té, quel mal­heur pour eux ! Ils ont rai­son de dire que « la mise au point d’un éven­tuel sta­tut juri­dique de la FSSPX ne résou­dra pas la ques­tion de fond », et ils sont aus­si fon­dés à dire que « sur l’ou­ver­ture oecu­mé­nique et la liber­té reli­gieuse(…) le pape(…) n’en­tend pas cette fois céder d’un pouce » (1). Mais ils ne sont plus si sûrs de ce der­nier point, car la dis­cus­sion qu’ils ont tou­jours refu­sée, retran­chés der­rière un dog­ma­tisme abso­lu, est men­tion­née clai­re­ment dans le décret du 21 jan­vier : « n’é­par­gner aucun effort pour appro­fon­dir dans les néces­saires col­loques avec les auto­ri­tés du Saint-​Siège les ques­tions encore ouvertes ». Petit à petit, les der­niers évé­ne­ments ont fait perdre de leur superbe au N.O.M. du pape Paul VI, et aux nou­veaux dogmes de Vatican II : c’est la réa­li­té qui parle, et ils la craignent.

Ils ont rai­son de craindre, car nous ne lais­se­rons pas l’a­ve­nir de l’Église dépendre seule­ment des démarches pru­dentes du pape et des supé­rieurs de la FRATERNITE.

Nous gar­de­rons et uti­li­se­rons d’au­tant plus nos cha­pe­lets, comme NOTRE-​DAME nous y a clai­re­ment encou­ra­gés. A la fin, son Cœur Immaculé triom­phe­ra, pour le plus grand bien de l’Église : c’est notre espérance.

Abbé Jean-​Luc Radier †

Extrait de l” Acampado N° 35 de février 2009

(1) LE PELERIN-​INFO – 22 jan­vier 2009