Synode sur l’Amazonie : « L’abîme appelle l’abîme »

Le Vatican sous un ciel orageux. Photo : Simon Hurry sur unsplash

Le 17 juin 2019, le Vatican a publié l’Intrumentum labo­ris (Instrument de tra­vail) du pro­chain synode pour l’Amazonie, inti­tu­lé : Amazonie, nou­veaux che­mins pour l’Eglise et pour une éco­lo­gie intégrale.

L’Amazonie, son fleuve, sa forêt, ses « peuples autoch­tones en situa­tion d’isolement volon­taire » (com­prendre : ses tri­bus) … voi­là le nou­vel hori­zon indé­pas­sable de l’Eglise conci­liaire. L’Instrumentum labo­ris y voit un « locus theo­lo­gi­cus », « un lieu théo­lo­gique à par­tir duquel la foi est vécue ; il est aus­si une source par­ti­cu­lière de la révé­la­tion de Dieu. Ces espaces sont des lieux épi­pha­niques où se mani­feste la réserve de vie et de sagesse pour la pla­nète, une vie et une sagesse qui parlent de Dieu » (numé­ro 19). Bref un mer­veilleux pan­théisme ani­miste qu’il serait sacri­lège d’é­van­gé­li­ser. Un remake ecclé­sias­tique la mytho­lo­gie véhi­cu­lée par le film Avatar.

Mais atten­tion, ces fan­tasmes d’ap­pa­rat­chiks ecclé­sias­tiques sont pleins d’arrière-pensées. Le synode invite l’é­glise à « tenir compte du rôle cen­tral que les femmes jouent aujourd’­hui dans l’é­glise ama­zo­nienne » (numé­ro 129) et aus­si à « ouvrir de nou­veaux espaces pour la créa­tion de nou­veaux minis­tères adap­tés à ce moment his­to­rique. Il est temps d’é­cou­ter la voix de la région ama­zo­nienne » (numé­ro 43), ce qui sera pré­ci­sé plus loin : « on se pose la ques­tion de savoir si, pour les zones les plus recu­lées de la région, il ne serait pas pos­sible de pro­cé­der à l’ordination sacer­do­tale de per­sonnes aînées, pré­fé­ra­ble­ment autoch­tones, res­pec­tées et accep­tées par leur com­mu­nau­té, même si elles ont une famille consti­tuée et stable » (numé­ro 129).

Si vous n’a­viez pas bien com­pris le but de cette logor­rhée écolo-​panthéiste, voi­ci donc la clé : le sacer­doce fémi­nin et l’a­bo­li­tion du céli­bat sacerdotal.

Et pour­quoi en res­ter là ? L’Amazonie doit nous pré­pa­rer à accep­ter une nou­velle révo­lu­tion litur­gique où « le peuple pauvre et simple exprime sa foi, à tra­vers des images, des sym­boles, des tra­di­tions, des rites et autres sacra­men­taux » (numé­ro 126).

Adieu, vieille église conci­liaire, en avant pour le néant.

Sources : La Porte Latine du 17 juillet 2019