Note du diocèse de Perpignan sur les célébrations dans la forme extraordinaire du 30 juin 2011

Des demandes sont faites par de fidèles pour des célé­bra­tions de mariages, bap­têmes ou obsèques dans le rite qua­li­fié d”« extraordinaire ».

A la suite de l’ins­truc­tion de la Commission pon­ti­fi­cale Ecclesia Dei en date du 30 Avril 2011, sur l’application de la Lettre apos­to­lique Summorum Pontificum, et à l’oc­ca­sion de plu­sieurs évè­ne­ments et pro­blèmes récents, il paraît utile de don­ner quelques précisions :

L’instruction pré­cise, au N° 20a, à pro­pos des célé­bra­tions eucha­ris­tiques publiques en rite extra­or­di­naire, que les prêtres idoines sont ceux qui ne sont pas « empê­chés par le droit cano­nique ». On peut com­prendre que cette indi­ca­tion s’é­tend aux autres sacre­ments, ain­si qu’à d’autres fonc­tions sacrées. 

L’instruction défi­nit éga­le­ment que le prêtre « doit avoir du latin une connais­sance de base qui lui per­mette de pro­non­cer cor­rec­te­ment les mots et d’en com­prendre le sens », et doit avoir aus­si la connais­sance du dérou­le­ment du rite ain­si que de sa pratique. 

Elle indique enfin que les Évêques dio­cé­sains peuvent deman­der la col­la­bo­ra­tion des prêtres des Instituts éri­gés par la Commission pon­ti­fi­cale Ecclesia Dei. Dans le dio­cèse de Perpignan, les prêtres de la Fraternité Saint Pierre peuvent rem­plir habi­tuel­le­ment cette col­la­bo­ra­tion, pour­vus qu’ils se soient enten­dus avec le curé affec­ta­taire du lieu, et qu’en matière de mariage la délé­ga­tion du curé soit accor­dée et bien spé­ci­fiée par écrit sur le dos­sier de mariage. D’autres demandes peuvent concer­ner des membres d’ins­ti­tuts Ecclésia Dei non pré­sents dans le dio­cèse : dans ce cas, il faut consul­ter préa­la­ble­ment l’Evêque.

Pour les prêtres de la Fraternité Saint-​Pie‑X, la Note de la Secrétairerie d’Etat du 4 Février 2009 est tou­jours en vigueur, qui informe que ses membres ne jouissent d’au­cune recon­nais­sance cano­nique dans l’Eglise Catholique. Ils sont tou­jours « sus­pens » et ne cor­res­pondent donc pas aux cri­tères d’i­do­néi­té indi­qués par la Note citée ci-dessus.

Il faut donc en règle géné­rale refu­ser de « prê­ter » un église parois­siale ou une cha­pelle pour des obsèques, un mariage ou un bap­tême qui serait célé­bré par l’un de ces prêtres, et encore moins accor­der une délé­ga­tion pour un mariage. C’est de la res­pon­sa­bi­li­té du curé et doit être res­pec­té par tous ses col­la­bo­ra­teurs. Cela est éga­le­ment valable pour d’autres groupes ou ins­ti­tuts non-​reconnus par la com­mis­sion Ecclesia Dei. Seul l’Evêque peut être juge en ces cas, et expri­mer une auto­ri­sa­tion, en indi­quant quelles règles cano­niques peuvent être appliquées.

La véri­té est une com­po­sante essen­tielle de la cha­ri­té, et il importe à cha­cun de faire que les fidèles soient par­fai­te­ment infor­més, ain­si que les res­pon­sables civils, et qu’au­cune ambi­guï­té ne mette per­sonne dans l’er­reur. La Note citée plus haut dit bien que les fidèles qui demandent ne doivent jamais appar­te­nir à un groupe qui nie « la vali­di­té ou la légi­ti­mi­té de la Sainte Messe ou des sacre­ments célé­brés selon la forme ordi­naire, ou qui s’opposent au Pontife romain comme Pasteur suprême de l’Église uni­ver­selle » (n°19).

Il est rap­pe­lé par ailleurs que dans le dio­cèse, les célé­bra­tions de bap­têmes, mariages ou obsèques en dehors des églises parois­siales ne sont pas auto­ri­sées : cela est valable éga­le­ment pour des célé­bra­tions en « rite extra­or­di­naire » et doit être appli­qué » stric­to sen­su. Seul l’Evêque pour­ra per­mettre une déro­ga­tion à cette règle.

Enfin il est clair, et par­fai­te­ment en accord avec la Note, que les célé­bra­tions en rite « extra­or­di­naire » ne doivent pas gêner les exi­gences liées aux horaires habi­tuels de célé­bra­tions litur­giques de l’é­glise deman­dée. En outre, il paraît nor­mal que l’on doive ou puisse s’in­for­mer, au moyen de docu­ments offi­ciels, de la situa­tion cano­nique de tout prêtre ou diacre venant célé­brer et que l’on ne connaisse pas.

Cette note a reçu l’ap­pro­ba­tion de Mgr Marceau qui en a deman­dé la publication.