Préambule doctrinal de la CDF daté du 13 sept. 2011 remis à la FSSPX par la Commissions Ecclesia Dei le 14 sept. 2011


I

Nous pro­met­tons d’être tou­jours fidèles à l’Eglise catho­lique et au Pontife romain, son Pasteur suprême, Vicaire du Christ, suc­ces­seur de Pierre et chef du Corps des évêques.

II

Nous décla­rons accep­ter les ensei­gne­ments du Magistère de l’Eglise en matière de foi et de morale, en don­nant à chaque affir­ma­tion doc­tri­nale le degré d’adhé­sion requis, selon la doc­trine conte­nue dans le numé­ro 25 de la Constitution dog­ma­tique Lumen Gentium du Concile Vatican II, cha­pitre 3 (cf. aus­si nou­velle for­mule de la Profession de foi et du ser­ment de fidé­li­té pour assu­rer une charge exer­cée au nom de l’Eglise, 1989 [en annexe]; cf. CIC cann. 749 ; 750 § 1 et § 2 ; 752 ; CCEO cann. 597 ; 598 § 1 et § 2 ; 599).

III – En particulier :

1 – Nous décla­rons accep­ter la doc­trine sur le Pontie romain et sur le col­lège des évêques, avec son chef, le Pape, ensei­gnée par la Constitution dog­ma­tique Pastor æter­nus du Concile Vatican I et par la Constitution dog­ma­tique Lumen Gentium du Concile Vatican II, cha­pitre III (De consti­tu­tione hie­rar­chi­ca Ecclesiæ et in spe­cie de epi­sco­pa­tu), expli­qué et inter­pré­té par la Nota expli­ca­ti­va præ­via à ce même chapitre.

2 – En ce qui concerne cer­taines affir­ma­tions du Concile Vatican II et du magis­tère pon­ti­fi­cal pos­té­rieur – bien que non défi­nies comme doc­trine de foi divine et catho­lique ni ensei­gnées par un acte défi­ni­tif – rela­tives à la rela­tion entre l’Eglise catho­lique et les confes­sions chré­tiennes non catho­liques, ain­si qu’au devoir social de reli­gion et au droit à la liber­té reli­gieuse, dont la for­mu­la­tion pour­rait sem­bler à cer­tains dif­fi­ci­le­ment conci­liable avec les affir­ma­tions doc­tri­nales pré­cé­dentes du Magistère, nous par­ta­geons le prin­cipe que le conte­nu de ces affir­ma­tions doit être com­pris à la lumière de la Tradition entière et ini­ter­rom­pue, de manière cohé­rente avec les véri­tés pré­cé­dem­ment ensei­gnées par le Magistère de l’Eglise, tel que l’ex­pose le Catéchisme de l’Eglise catho­lique (cf. nn. 813–822 ; 2104–2019).

Il faut donc reje­ter une inter­pré­ta­tion de ces affir­ma­tions qui pro­po­se­rait des idées et des modes d’ex­po­ser la doc­trine catho­lique en oppo­si­tion ou en rup­ture avec la Tradition et avec ce Magistère [1].

3 – L’entière Tradition de la foi catho­lique doit être le cri­tère et le guide de com­pré­hen­sion des ensei­gne­ments du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire – c’est-à-dire appro­fon­dit et expli­cite ulté­rieu­re­ment – cer­tains aspects de la vie et de la doc­trine de l’Eglise, impli­ci­te­ment pré­sents en elle ou non encore for­mu­lés concep­tuel­le­ment. En effet, la Tradition est la trans­mis­sion vivante de la Révélation divine « ad nos usque » (Concile de Trente, Denz. 1501), et l’Eglise, dans sa doc­trine, sa vie et son culte, per­pé­tue et trans­met à toutes les géné­ra­tions tout ce qu’elle est et tout ce qu’elle croit. La Tradition pro­gresse dans l’Eglise avec l’as­sis­tance du Saint-​Esprit (cf. Concile Vatican II, Const. dogm. Dei Verbum, 8 et 10). Ce déve­lop­pe­ment de la doc­trine est véri­table dans la mesure où il se réa­lise sous la direc­tion du Magistère, à qui seul a été confiée la charge d’in­ter­pré­ter de façon authen­tique la Parole de Dieu, écrite ou trans­mise (cf. Pie XII, Lettre ency­clique Humani Generis, Denz. 3886 ; concile Vatican II, Const. dogm. Dei Verbum, 10).

IV

Nous décla­rons recon­naître la vali­di­té et la légi­ti­mi­té du sacri­fice de la messe et des sacre­ments célé­brés avec inten­tion de faire ce que fait l’Eglise selon les rites indi­qués dans les édi­tions typiques du Missel romain et des Rituels des Sacrements en vigueur jus­qu’au pon­ti­fi­cat du Pape Jean XXIII et dans les édi­tions typiques pro­mul­guées par les Papes paul VI et Jean-​Paul II.

***

Nous pro­met­tons de res­pec­ter la dis­ci­pline com­mune de l’Eglise et les lois ecclé­sias­tiques, spé­cia­le­ment celles qui sont conte­nues dans le Code de droit cano­nique pro­mul­gué par le pape Jean-​Paul II [1983] et dans le Code de droit canon des Eglises orien­tales pro­mul­gué par le même Pontife [1990], res­tant sauve la dis­ci­pline à concé­der à la Fraternité sacer­do­tale Saint Pie X par une loi particulière.

Notes de bas de page
  1. Cf. Paul VI, Lettre Cum jam, in AAS 58 (1966) 879 : « In pri­mis uni­tas est in doc­tri­na uni­ver­sa a Concilio tra­di­ta reli­giose ser­van­da. Quae, cum Oecumenicae Synodi auc­to­ri­tate sit com­pro­va­ta, ad magis­te­rium eccle­sias­ti­cum iam per­ti­net ; ac prop­te­rea, ad fidem et mores quot atti­net, nor­ma proxi­ma et uni­ver­sa­lis veri­ta­tis exis­tit, a qua the­lo­gis viris in suis per­agen­dis, stu­diis num­quam dis­ce­dere fas est. In eadem autem doc­tri­na aes­ti­man­da et inter­pre­tan­da, caven­dum est, ne quiq eam a reli­quo sacro doc­tri­nae Ecclesiae patri­mo­nio disiun­gat, qua­si inter haec dis­cri­nem aut oppo­si­tio inter­ce­der pos­sit. At vero, quae­cumque a Concilio Vaticano II docen­tur, arc­to nexu cohaerent cum magis­te­rio eccle­sia­ti­co super­io­ris aeta­tis, cuius conti­nua­tio, expli­ca­tio atque incre­men­tum sunt dicen­da […]. Nemo igi­tur audeat ad pri­vats inter­pre­ta­tiones Concilii doc­tri­nam detor­quere, magis­te­rio Eccelsiae post­ha­bi­to ».[]