C’est M. l’abbé Jacques Laguérie, second assistant du District, qui avait l’honneur de porter le Très Saint-Sacrement
Il ne faisait pas spécialement beau le dimanche 2 juin 2013, mais le Bon-Dieu a exaucé nos prières, en interdisant aux gros nuages noirs de déverser leurs larmes sur son Fils, porté en triomphe dans les rues de Domezain. Oui vraiment, cette Fête-Dieu fut une joie et une splendeur ; une merveilleuse expression de foi, avec l’accent d’un pays aux traditions fortes et expressives.
Monsieur l’abbé Jacques Laguérie a fait spécialement le déplacement depuis la capitale pour présider cette cérémonie. Cette dernière aura demandé plus d’un an de travail et ce petit reportage est un hommage rendu à la générosité de nombreux fidèles. Merci à Mesdames Fleury, de Geofroy, Billard, Carrère et Vergez pour la couture. A Monsieur Ameri pour les répétitions d’ordre serré, à Monsieur Grenet pour la conduite des chevaux et à Messieurs de Geofroy et Pilon pour les photos. Merci aussi et surtout au Frère Marie-Dominique, grand organisateur de cette procession. Merci enfin à toutes les petites et grandes mains, parmi lesquelles se trouvent celles de tous les élèves de l’école Saint-Michel Garicoïtz qui ont parfaitement exécuté leur rôle.
Notre reconnaissance aussi à la Fanfare Eskuz-Esku de Béguios : fondée il y a 85 ans par un chanoine du diocèse, elle avait déjà participé à la Fête-Dieu à Domezain, il y a déjà plus de trente ans, du temps du terrible et très charismatique abbé Goyhenetche, curé de Domezain et fondateur de l’école ; ce même abbé qui a permis l’installation de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X au Pays-Basque, il y aura 25 ans l’année prochaine.
Vive le Christ, présent dans le Saint-Sacrement, qui est le Roi des Basques et des Béarnais ! Kristo Erregeri, Eskualdunen Agur !
La procession d’entrée
Le célébrant escorté par les trois défenseurs armés de poignards |
La Fête-Dieu au Pays-Basque – Besta-Berri
Comme partout ailleurs, la Fête-Dieu au Pays-Basque, reste premièrement et principalement la célébration de la fête liturgique en l’honneur du beau mystère de la présence réelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la Très Sainte Eucharistie.
Au XVIe siècle, certaines de ces processions furent menacées par des troupes espagnoles en guerre avec la France, puis, un siècle plus tard, les protestants béarnais n’hésitaient pas à venir chahuter ces mêmes cérémonies. Les basques prirent donc l’habitude d’escorter le divin ostensoir d’une véritable cohorte armée.
Plus tard, au XIXe siècle, alors que les troupes napoléoniennes firent de nombreux séjours dans notre région, l’ordre, les costumes et le cérémonial prirent une saveur « Empire ». Depuis, nombreux sont les villages qui conservent cette antique tradition de rendre de véritables honneurs militaires au Saint-Sacrement durant la procession de la Fête-Dieu.
Le rituel prévoit donc la présence :
- de sapeurs, armés de haches, ouvrant la procession,
- d’un capitaine et d’une troupe de soldats,
- de lanciers et de coqs,
- de danseurs aux poignards, exprimant leur joie de mourir martyr s’il le faut pour défendre notre Dieu,
- ainsi que d’un suisse à qui revient la responsabilité de l’ordre proprement liturgique.
La messe
Durant la Messe solennelle, la Garde est en position. Les soldats, sapeurs et lanciers obéissent aux ordre du capitaine. On présente les armes durant la consécration, on se met régulièrement au « garde à vous ».
Les fidèles quant à eux obéissent aux commandes du garde-suisse qui frappe le sol de sa hallebarde, tout cela en ordre et rang serrés et au son des clairons.
La procession du Très Saint-Sacrement
La troupe scoute Saint-Jean Baptiste de Domezain, montée à cheval, ouvre la procession devant une foule venue nombreuse, près de 400 personnes, le tout sous l’oeil vigilant… et réjoui du prieur ! |
Le reposoir…typiquement basque !
Le reposoir est installé devant le fronton du village. Une danse solennelle y est exécutée face au divin ostensoir…Cette danse exprime la joie de mourir martyr pour le Christ. |
Les « personnages » qui encadrent la procession
La procession s’ouvre par les sapeurs |
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Le hérault d’armes, portant le blason de Domezain. |
La traditionnelle compagnie d’enfants aux pétales |
Les lanciers encadrent le Très Saint Sacrement |
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Le capitaine et son lieutenant |
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Les porteurs du dais |
Un soldat |
Le suisse |
Les coqs |
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Les drapeaux de la délégation béarnaise et du pays Basque |
L’union du culte proprement liturgique au cérémonial civil temporel est finalement une merveilleuse illustration du règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vérité si combattue aujourd’hui !
Puisse cette procession être un beau cri de foi au Christ-Roi !
Les abbés et les frères de l’école Saint-Michel-Garicoïts et du secteur paroissial du Pays-Basque, du Béarn et de la Gascogne.