Nous allons fêter au mois de novembre, chers tertiaires, la fête de Tous les Saints. Alors ne disons pas : il est impossible à l’homme de devenir un saint. Ceux que nous allons honorer en ce jour étaient de notre race. Le même sang coulait dans leurs veines, leur esprit était sujet aux mêmes vertiges et leur cœur aux mêmes entraînements.
Et ils forment, des légions que nul ne peut nombrer.
Ne disons pas : je suis trop jeune. Ste Agnès, Ste Cécile, Ste Philomène, St Dominique Savio, St Stanislas Kotska, St Louis de Gonzague n’étaient pas des vieillards.
Ne disons pas : je me sanctifierais peut-être au désert, dans la solitude, dans un cloître, mais dans le monde, il y a trop de séductions. Ste Elisabeth, Ste Radegonde, Ste Hélène, St Edouard, St Henri, Louis IX vivaient bien dans le monde puisqu’ils vivaient dans la cour. Un grand nombre était tertiaire de St François.
Ne disons pas : je me dois à ma famille, à mes affaires, je n’ai pas le temps. La mère des Macchabées n’avait-elle pas sept enfants ? Ste Perpétue, Ste Jeanne de Chantal ont élevé une nombreuse famille, et Ste Monique avait un fils qui lui causa bien du chagrin, lui donna bien des peines et lui fit faire de longs et pénibles voyages ; St Joseph était charpentier, St Victor et St Maurice militaires, St Grégoire sénateur et St Thomas de Cantorbéry premier ministre.
Ne disons pas : la distance à parcourir est trop grande. St Paul, St Ignace, Ste Marie l’Egyptienne, Ste Marie-Madeleine, St Augustin, n’ont-ils pas su briser avec leur passé ? Ne disons pas : plus tard. L’avenir n’est pas à nous. L’avenir est à Dieu…
Saluons en ces temps de la Toussaint nos frères qui ont emporté la victoire sur le démon, sur le monde et sur eux-mêmes. Parmi eux, combien de tertiaires ?
Saluons les apôtres, les martyrs, les confesseurs, les pontifes, les vierges, les saintes femmes.
Prions-les de nous tendre une main secourable, et le chemin qu’ils ont parcouru, nous le parcourrons à notre tour.
Peut-être, tandis que nous cheminerons, les épreuves ne nous manqueront pas, mais notre cœur tressaillira de joie dans l’allégresse de la Résurrection.
Non, ne disons pas, aujourd’hui surtout, et a fortiori parce que nous sommes tertiaires : il est impossible à l’homme de devenir un saint.
François Fernandez †