La documentation fournie par « L’Univers des Aztèques » permet de comprendre comment le peuple que trouvaient les Espagnols, en 1494, en Amérique, était soumis à d’effrayants massacres religieux. Cet ouvrage évoque le passage sur la terre, de Quetzalcoatl, souverain des Toltèques, qui régna dans sa cité de Tulan aux édifices de rêve, faits de métaux précieux, de coquillages éclatants et de plumes multicolores ; l’abondance et le luxe s’épanouissaient autour du monarque. Son époque fut celle de l’âge d’or de la civilisation et toutes les traditions concordent sur le fait que Quelzalcoatl, grand-prêtre et roi de Talan, n’accepta jamais les sacrifices humains, offrant aux dieux son propre sang et celui des oiseaux. Des sorciers étrangers arrivèrent à Tulan avec leur magie noire qui fut victorieuse du roi-prêtre refusant de tuer des hommes en offrande aux divinités. Comprenant son impuissance à lutter contre leur influence, Quetzalcoatl se sépara de son peuple en pleurant. L’âge d’or et de paix fit place aux sacrifices humains massifs et sauvages que trouvèrent les Espagnols et, s’il n’est question couramment que du génocide de ces nouveaux conquérants, c’est par le couteau ou les noyades que leurs prêtres auraient fait disparaître ce peuple, sacrifiant jusqu’à 2000 guerriers en un seul jour.
Le mythe Toltèque promettait le retour de « L’Etoile du Matin » en la personne d’une Femme revêtue de toute la sagesse royale et religieuse.
De leur côté, les conquistadors débarquant au Nouveau Monde y découvraient une population qu’ils ne savaient à quoi rattacher par rapport aux descendants d’un patriarche de la Bible, donc à la lignée d’Adam ni à tout ce que l’on connaissait. La nature des indiens fut donc un sujet d’affrontement entre religieux et colons durant la première génération, à savoir s’il fallait les rattacher à l’espèce humaine.
Intervenant dans ce grave différent, le pape Paul III les affirma doués de raison et destinés à devenir fils de Dieu par le baptême, mais le bref ne date que de 1537. Cependant que, dès la fin du XVe siècle, soit dès les premières années, la reine Isabelle la Catholique avait protesté contre les massacres et atrocités dont les conquistadors se rendirent coupables, déclarant inique de les tenir en esclavage ; puis en 1542, Charles-Quint promulgua des lois leur reconnaissant le titre de libres sujets de la couronne.Depuis, le sang des indigènes et celui des espagnols se mêla au point qu’il n’est plus possible de définir un critère de l’indianité.
C’est au début du XVIe siècle, dix ans après la conquête du Mexique par Cortés, que Notre-Dame apparaît à un pauvre indien de 57 ans, pour lui affirmer en langue aztèque, sa maternité universelle et sa protection particulière, Juan Diego, baptisé en 1524, encore alerte, mais qui, depuis la mort de sa femme, sa Lucia bien-aimée, n’a de pensée que pour le ciel où il aspire à la rejoindre.
La relation de l’époque en aztèque, fidèlement traduite en espagnol, rapporte les faits dans toute leur fraîcheur et leur simplicité.
Ce matin-là, 9 décembre 1531, premier jour de l’octave de l’Immaculée Conception, Juan Diego se rendait à la messe à Tlatelolco lorsqu’un ramage mélodieux, surpassant celui d’oiseaux rares l’immobilisa par son insolite et surprenante beauté puis, la mélodie se tut et dans le silence subit, l’appel d’une voix enchanteresse se fit entendre :
-« Mon petit Jean, mon petit Jean-Jacques !»
dont les nuances dans la langue aztèque, de douceur, d’affection et de courtoisie ne peuvent se traduire.
Dans l’émerveillement des chants d’oiseaux puis de cette voix ravissante, le « campesino » se crut transporté en paradis ainsi qu’il le décrit dans le récit de l’époque :
-« Est-ce que je le mérite ? Suis-je digne d’entendre une telle merveille ? Peut-être suis-je tout simplement en train de rêver ? Où suis-je ? Peut-être dans la Terre Fleurie dont nous parlaient les anciens, nos grands-parents, la Terre nourricière ? Peut-être suis-je au ciel ?»
Et Juan Diego, avec ces sentiments d’allégresse au cour, grimpe où la voix se fait entendre pour découvrir une ravissante jeune fille, debout, éblouissante de lumière, dont les vêtement irradient des rayons de lumière qui transforment ce paysage aride de cactus et de rochers en pierres précieuses, émeraudes et turquoises, dans des vagues lumineuses d’arc-en-ciel. Toute cette vision n’est pas de la terre.
Juan Diego qui s’était prosterné, est invité à s’approcher et c’est là que s’engage le dialogue fidèlement rapporté en aztèque dans « Voici le récit » (Nican mopohua) avec ses expressions typiques
-« Ecoute, mon petit enfant, le plus petit, où vas-tu ?»
-« Ma Dame, mon enfant, ma Reine, je m’en vais aux affaires de Dieu, celles que nous enseignent les ministres de Notre-Seigneur, nos prêtres ».
-« Sache et tiens pour certain, mon fils, le plus petit, que je suis la parfaite et toujours Vierge Marie, Mère du vrai Dieu, de Celui par qui tout vit, le Créateur des hommes, le Maître du voisinage immédiat et le Seigneur du ciel et de la terre ».
La Dame reprend là des termes utilisés par les aztèques, tels qu’ils les comprenaient à cette époque. Elle poursuit :
-« Je désire très ardemment et c’est ma volonté, qu’en cet endroit, on me construise mon petit « teocalli » (maison de dieu). Là, je Le montrerai, je L’exalterai, je Le donnerai aux hommes par la médiation de mon amour, de mon regard compatissant, de mon aide secourable, de mon salut ».
Par ces mots, Notre-Dame révèle son rôle de médiatrice universelle.
-« Pour que cela puisse se faire et que s’exerce ma miséricorde, va trouver l’évêque de Mexico en son palais et dis-lui comment je t’ai mandé, toi, mon messager, afin de lui représenter combien je désire avec beaucoup d’insistance que l’on me construise mon « teocalli » ici même. Tu lui raconteras bien ce que tu as vu et admiré et tu lui répèteras fidèlement ce que tu as entendu. Et sois sûr que je me montrerai très reconnaissante et que je te rendrai heureux, que cette mission dont je te charge aujourd’hui sera récompensée ainsi que la fatigue et la peine que tu auras prise pour la mener à bien ». « Voilà, mon fils, le plus petit ; tu as entendu ce que je t’ai dit ; va maintenant et fais tout ce qui est de toi ».
Le vieil homme répondit humblement :
-« Ma Dame, ma Reine, je pars accomplir ce que tu m’as ordonné. A présent, je te quitte, moi, ton pauvre serviteur ».
Il s’en fut donc au palais de l’évêque par la Voie Royale qui relie le Tepeyac, « le Nez de la Montagne », à Mexico, mais les domestiques refusèrent d’introduire ce misérable auprès de l’évêque. Il lui fallut la patience obstinée des humbles pour pénétrer chez le prélat, Juan de Zumarraga, qui répondit distraitement à sa relation :
-« Mon fils, il faudra revenir une autre fois. Je réfléchirai à tout cela ».
Le soir même, le voyant, de retour sur la colline, y retrouvait la Reine du Ciel et, se prosternant devant elle :
-« Ma Maîtresse, ma Dame, ma Reine, ma toute petite fille, je suis allé là où tu m’as envoyé ; j’ai dit tes paroles et ton désir. Avec beaucoup de difficultés, j’ai fini par être introduit chez ce Monseigneur qui dirige tous nos prêtres. Il m’a reçu de bon cour et m’a écouté aimablement, mais j’ai compris dans sa façon de me répondre qu’il pense que cette idée de construire une église vient de moi et non de toi ». « Alors, je t’en supplie, ma Dame, ma Reine, ma petite enfant, charge plutôt quelque noble ou personne en vue et estimée, de transmettre ton désir et tes paroles si tu veux être crue, parce qu’enfin, je ne suis qu’un pauvre homme, un portefaix, le plus rustre, le dernier du village. Je ne suis pas à ma place là où tu m’envoies. Oh ! ma petite demoiselle, toute petite fille, ma Reine. Pardonne-moi, je vais t’attrister, te faire, du chagrin, tomber en ta disgrâce et tu vas être irritée à cause de moi, ma Dame, ma Maîtresse ».
La visiteuse céleste répondit à ce discours :
-« Ecoute bien, s’il te plaît, mon tout petit enfant. Ils sont nombreux mes serviteurs, tous ceux que je pourrais charger de mon message et qui pourraient exécuter ma volonté. Mais il est absolument nécessaire que ce soit toi précisément qui l’exécutes, qui parles, et que mon désir et ma volonté se réalisent par ton entremise. Ainsi, je te prie, mon fils, toi le plus petit, et je t’ordonne de retourner demain matin chez l’évêque. Et redis-lui que c’est la vierge Marie, Mère de Dieu, qui t’envoie ».
Bien que peu convaincu du succès de sa démarche, Juan Diego promit de l’accomplir :
-« Ma Dame, ma Reine, ma petite fille, je ne veux pas assombrir ton visage, ni faire de la peine à ton cour ; j’irai donc et de bonne grâce. Peut-être qu’il ne voudra pas m’écouter ou s’il m’écoute, me croira-t-il ?»
Le lendemain, dimanche, après la messe, il s’en fut, tout en larmes, se jeter aux pieds de l’évêque, lui répéter les paroles de la Reine du ciel qu’il devait croire. Cette fois-ci, Monseigneur lui fit mille questions et selon ce qui est rapporté, le voyant raconta à l’évêque tout ce qu’il avait vu et admiré et il en fit la description, montrant qu’elle était bien la Vierge, la Mère admirable du Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ, sa beauté, son sourire, ses mains jointes, la tête couverte d’un voile fourmillant d’étoiles d’or, tombant jusqu’aux pieds, la taille d’une enfant de 15 ans, qu’elle se tenait sur un croissant de lune noir sur lequel était posé son pied droit, chaussé de gris cendré ; des rayons plus brillants que le soleil semblant jaillir de ce corps ; elle était soutenue par un ange. Puis l’indien ajouta qu’elle devait être enceinte pour un détail du vêtement qui signalait cette situation chez les femmes du pays.
L’évêque, ébranlé par un tel récit, demanda néanmoins à Juan Diego, de lui porter un signe, puis le congédiant, il donna l’ordre à quelques uns des gens de sa maison, de le suivre discrètement. Parvenu aux abords du pont de Tepeyac, il disparut à leurs yeux. Après l’avoir vainement cherché, ils revinrent furieux et déconfits, raconter à l’évêque comment ils avaient été semés par cet imposteur.
Pendant ce temps, Juan Diego portait la réponse à Notre Dame.
-« C’est bien, mon fils, répondit-elle ; tu iras demain porter à l’évêque le signe qu’il te demande afin qu’il te croie. Sache que je récompenserai ton souci, te peine et ta fatigue ; Maintenant, va-t-en ; je t’attends demain ».
Mais de retour à la maison, Juan Diego avait trouvé son oncle, Juan Bernardino, très malade, le priant d’aller chercher un prêtre. Le mardi 12 décembre, alors qu’il faisait encore nuit, Juan Diego prit le chemin de Tlatelolco mais, parvenu au pied du Tepeyac, il se dit :
-« Si je prends le sentier, la Reine risque de me voir et de me donner le signe que demande l’évêque. Pourtant, il faut que je m’occupe de notre malheur, que j’aille trouver ce prêtre. Mon pauvre oncle est en train de souffrir et il attend cette visite ».
Croyant, dans sa naïveté, qu’en empruntant un autre sentier il ne serait pas vu de Celle qui nous regarde tous, il la vit comme elle venait à sa rencontre, lui coupant le passage et s’arrêtant en face de lui :
-« eh bien, mon petit enfant, où cours-tu donc ? Où t’en vas-tu ? »
Lui, tout gêné, honteux et même effrayé, tomba à genoux :
-« Ma Petite, ma toute Petite, ma Reine, que Dieu te garde ! Comment t’es-tu levée ce matin ? Ta bien-aimée petite personne se sent-elle bien ? Ma Dame, mon enfant, je vais attrister ton visage et ton cour, sais-tu qu’un de tes enfants se meurt ? Mon oncle est très malade, on ne peut guérir le mal qui l’emporte, il est à la mort et je me hâte d’aller dans une de tes demeures, à Mexico pour chercher l’un des amants de Notre-Seigneur, un de nos chers prêtres pour confesser mon pauvre parent et faire tout ce qu’il faut ; certes, c’est pour cela que nous sommes nés, pour attendre que notre mort fasse son office ». « Mais, si pour l’instant, je dois m’acquitter de cette tâche, je te promets de revenir à un autre moment pour transmettre ton message. Ma Dame, ma petite jeune fille, pardonne-moi et pour l’heure, sois patiente avec moi, je ne veux pas te tromper, ma toute petite fille, mon enfant. Demain, sans faute, je reviendrai au plus tôt ».
La réponse de la Vierge peut être entendue par tout pèlerin comme le trésor unique de sa pauvre vie :
-« Ecoute bien, mon petit, le plus petit, et mets bien ceci dans ton cour : ce qui t’afflige, ce qui t’effraye n’est rien. Que ton visage ne se trouble aucunement, non plus que ton cour. Ne crains pas cette maladie ni aucune autre épreuve, n’aie nulle angoisse, nulle peine. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta mère ? N’es-tu pas sous mon ombre, sous ma protection ? N’est-ce pas moi qui suis ta santé ? N’es-tu pas au creux de mon manteau, dans mon giron ? Que te faut-il de plus ? Non, n’aie nulle angoisse, aucune amertume et que la maladie de ton oncle ne t’afflige pas, car pour l’instant il n’en mourra pas. Sois sûr qu’il est déjà guéri ».
Tout rassuré, Juan Diego supplia la Vierge de lui donner le signe réclamé par l’évêque :
-« Monte, mon fils, le plus petit, au sommet de la colline et, là où tu m’as vue et entendue, là tu trouveras des fleurs variées. Coupe-les, rassemble-les, fais-en un bouquet puis descends et apporte-le ici, en ma présence ».
Juan Diego grimpa donc au sommet de la colline où l’on ne voit que des chardons et des épines et s’arrêta, muet d’admiration devant un parterre des plus belles fleurs de Castille auxquelles la rosée faisait une parure de perles fines ; L’indien s’empressa d’en couper une gerbe qu’il descendit à la Reine du Ciel qui les disposa u creux de l” « ayate » de Juan Diego.
-« Mon tout petit enfant, lui dit-elle, ces fleurs si variées sont le signe que tu apporteras à l’évêque. Tu lui diras de ma part qu’il doit réaliser mon désir et ma volonté, que tu es bien mon messager, que j’ai mis ma confiance en toi. Une fois en sa présence, tu ouvriras ton manteau et tu lui montreras ce que tu apportes. Et tu lui raconteras tout, lui disant comment je t’ai ordonné de monter tout en haut de la colline pour couper ces fleurs et tout ce que tu as vu et admiré. Avec cela, tu toucheras le cour de ton évêque et il consentira à élever l’église que je lui ai demandée ».
Parvenu chez l’évêque, Juan Diego pensait être introduit tout de suite, mais il tomba sur les gardes et valets, excédés de ses visites, qui refusèrent de l’écouter. Il patienta longtemps et les gardes finirent par être intrigués par ce qu’il portait dans son manteau. A force de menaces, il ne put cacher complètement son trésor qu’il leur montra un peu ; les gardes, fort surpris de voir ces merveilleuses fleurs toutes fraîches, exhalant un parfum délicieux, voulurent en prendre, mais au moment de les attraper, ils ne les voyaient plus que peintes ou brodées et, en en désespoir de cause, ils finirent par l’annoncer à l’évêque qui ordonna qu’on le lui amenât.
Juan Diego entra, se prosterna et dit :
-« Monseigneur et mon maître, j’ai fait tout ce que tu m’as demandé. J’ai parlé à la Dame, Notre Dame, la Reine du Ciel, Sainte Marie, la Mère admirable de Dieu. Je lui ai dit que tu désirais un signe pour pouvoir me croire et accepter de lui construire une église là où elle le demande et je lui ai dit également que j’avais promis de te rapporter ce signe comme preuve de sa volonté exprimée par moi. Ainsi, elle a bien voulu t’accorder ce signe afin que tu réalises sa demande ».
Il ouvrit son manteau blanc : les fleurs de Castille en tombèrent et l’image de la vénérable, de la parfaite et toujours Vierge, Sainte Marie Mère de Dieu, apparut, peinte sur le manteau, telle qu’on peut la voir à présent.
Muet d’admiration, l’évêque en larmes s’agenouilla, la suppliant de lui pardonner son incrédulité, puis, se relevant, il détache l’image de la Reine du Ciel du cou de Juan Diego pour la placer dans son oratoire. Le voyant demeura chez l’évêque jusqu’au lendemain avant d’être prié d’indiquer l’emplacement où la Reine du Ciel voulait voir ériger cette église, puis il exprima son désir d’aller retrouver son oncle, Juan Bernardino, que la Vierge avait guéri. Quelques personnes l’accompagnèrent ; l’on trouva l’oncle tout à fait bien dès l’heure où la Vierge avait annoncé sa guérison ; en lui apparaissant, elle dit qu’il fallait l’invoquer sous le nom de « la toujours Vierge Marie de Guadalupe ».
La chapelle fut donc construite à l’emplacement désigné. En attendant d’y être transférée en grande procession, l’image avait été placée dans l’église des franciscains qui servait de cathédrale où elle demeura jusqu’en 1556.
Dès les débuts, des foules innombrables venaient vénérer l’image céleste de la mère de miséricorde qui n’a cessé de secourir les misères humaines ; Un jour que l’évêque avait demandé à connaître l’endroit précis de la 4ème apparition et que Juan Diego hésitait, une source jaillit miraculeusement pour la désigner ; depuis, elle n’a cessé d’obtenir des miracles de guérison qui se poursuivent de nos jours.
Chose unique, Notre Dame qui donnait son nom, laissait également son portrait. Toutes les études scientifiques modernes de plus en plus poussées, confirment le mystère de la facture céleste de ce portrait, ainsi on ne retrouve aucune trace de pigment à l’étude de ses couleurs ; le support textile si rustique qu’il se désagrège rapidement, ne donne aucun signe d’usure après plusieurs siècles et une très longue exposition sans la moindre protection pendant de longues décades ; l’examen ophtalmologique, rien qu’à la loupe, a révélé, dans la cornée des yeux, l’image d’un buste humain ; on obtient l’image du fond de l’oil et la pupille s’illumine comme sur un relief, chose impossible sur une surface plane et opaque ; les yeux donnent une impression de vie.
Le Professeur Kuhn et le Docteur Lavoignet, entre autres, depuis des dizaines d’années, confirment les observations des premiers ophtalmologues sur la présence d’un homme barbu qui correspondrait à la première figuration du voyant faite à l’époque de l’apparition. On remarque que les rajouts de peinture faits de main d’homme se sont écaillés et n’ont pas l’élégante beauté de l’original.
Parmi les innombrables miracles obtenus par l’intercession de la Vierge mexicaine, l’un des tout premiers l’avait été en faveur de Christophe Colomb qui échappait à une tempête, au retour du premier voyage, aussi, en remerciement donna-t-il le nom de « Guadalupe » à la première grande île qu’il rencontrait en retournant au Nouveau Monde.
Lorsqu’en 1635, cette île tombait entre les mains de la France, elle garda ce vocable, à peine francisé en « Guadeloupe », conservant le patronage officiel en vigueur.
En 1571, 40 ans après l’apparition, devant le péril islamique, le roi Philippe II d’Espagne, remettait à Andréa Doria qui la prit avec lui, sur le vaisseau-amiral, la copie de l’Image sainte qui avait touché l’originale, menant la flotte chrétienne à la victoire après sa plus grande menace sur l’Occident.
La lutte furieuse engagée au Mexique pour laïciser le pays n’a pu toucher le peuple si dévotement fidèle à « sa petite mère » que l’immense basilique qui lui est dédiée a dû être doublée en 1976 et qu’à peine terminée, elle s’est déjà trouvée trop petite pour tous ceux qui ne l’imploreront pas en vain.
G.T. – Toulouse